Traitement naturel antimildiou pour les tomates : Prévention et solutions efficaces pour les jardiniers débutants et confirmés  

Quels jardiniers, amateurs ou experts, n’a pas déjà entendu parler du mildiou ? Particulièrement redoutable et destructeur dans les régions aux climats humides, le mildiou est maintenant fréquent et souvent craint par l’ensemble des producteurs de tomates de plein champ. Dans cet article, apprenez-en plus sur le mildiou de la tomate et découvrez comment vous en protéger grâce à des gestes préventifs et des traitements naturels !  

Qu’est-ce que le mildiou de la tomate ?  

Le mildiou de la tomate, longtemps considéré comme un seul champignon, fait référence principalement à 2 espèces d’organismes aquatiques, de la famille des oomycètes et du genre Phytophtora.   

Le mildiou classique ou “mildiou aérien” : Phytophtora infestans  

Il s’attaque à toutes les parties aériennes de la tomate.   

Les fruits atteints à un stade précoce développent des marbrures brunes très caractéristiques et sont souvent bosselés. Dans ce cas, l’extension des taches est plutôt lente et leur marge irrégulière. Si les attaques surviennent plus tardivement, les zones marbrées sont plus homogènes et peuvent se répartir sous la forme de cercles concentriques. Un duvet blanchâtre est de temps à autre visible à la surface des lésions.   

Le mildiou terrestre : Phytophtora nicotianae  

Il se manifeste essentiellement sur le système racinaire, le collet et les fruits au contact du sol. Ceux situés assez haut sur les plantes peuvent parfois être affectés à la suite de fortes pluies, d’irrigations abondantes par aspersion, ou par les éclaboussures.   

Ce mildiou provoque des taches brunâtres sur fruits près du sol. Les lésions s’étendent progressivement pour envahir tout le fruit. Lorsque l’humidité est très élevée, son mycélium peut se développer en surface sous la forme d’un feutrage cotonneux blanc.  

Mécanisme d’action du mildiou  

Selon les zones de production, le mildiou de la tomate peut se conserver sous différentes formes :  

  • sous la forme de spores issues de la reproduction sexuée : celles-ci se développent dans les tissus malades nécrosés et se retrouvent dans le sol, en même temps que les débris végétaux ; 
  • sous la forme de mycélium au sein des tubercules de pomme de terre malades restés dans le sol ;  
  • sur diverses plantes cultivées ou sauvages environnantes.  

L’infection se réalise en quelques heures et les tissus foliaires sont ensuite rapidement envahis par le mycélium. Si les conditions climatiques sont favorables, les premières taches apparaissent entre 4 et 7 jours après les premières contaminations.  

Conditions favorables au développement du mildiou  

Extrêmement influencé par les conditions climatiques, le mildiou se développe particulièrement bien lorsque les températures se situent entre 16 et 22 °C et que l’humidité relative est supérieure à 90 %.   

Des nuits froides et des journées modérément chaudes, avec une forte humidité, privilégient son extension. Les périodes pluvieuses, les irrigations par aspersion et les rosées sont aussi très favorables aux épidémies de mildiou. En revanche, une atmosphère sèche et des températures proches de 30 °C l’inhibent.  

Signes visuels  

Différents symptômes permettent d’identifier le mildiou et généralement, les feuilles sont les premières atteintes, puis les tiges et enfin les fruits.  

Sur les feuilles  

Le mildiou se caractérise par le développement de taches humides vert pâle à vert brun. Elles brunissent rapidement avant de se nécroser. Ces taches sont souvent entourées d’une marge claire, mal définie, sur laquelle se forme parfois un léger duvet blanc.   

Lorsque les conditions sont particulièrement favorables, la progression des symptômes sur les feuilles est foudroyante. Des feuilles, des rameaux, voire des plantes, finissent par se nécroser et se dessécher entièrement.  

Sur les tiges et les pétioles  

Des lésions chancreuses brunes, plus ou moins étendues et au contour irrégulier, peuvent apparaître. Un brunissement identique peut être observé sur les bouquets floraux générant la chute de nombreuses fleurs.  

Sur les fruits  

Les fruits touchés sont souvent bosselés et portent des marbrures brunes très caractéristiques, souvent réparties en cercles concentriques.  

Le même duvet blanchâtre que celui observé sur les feuilles est de temps à autre visible à la surface des fruits. Ils restent malgré tout relativement fermes, quelle que soit la précocité de l’attaque.   

Prévention du mildiou de la tomate  

De nombreux gestes préventifs peuvent être mis en place dès le début de culture afin de limiter le plus possible les attaques de mildiou.   

Laisser de la place entre les plants de tomate    

En laissant un maximum d’espace entre les plants de tomates, l’air circulera plus facilement et les plants pourront sécher plus rapidement, notamment après des périodes pluvieuses. Laissez au moins 80 cm à 1 m d’espace entre chaque plant, surtout s’ils ne sont pas taillés.    

Empêcher l’accumulation d’eau    

Tout épisode orageux ou pluvieux, en été, favorise grandement le développement du mildiou. Mettez toutes les mesures possibles en œuvre pour limiter les excès d’eau sur les plants de tomates. Pour cela :    

  • Évitez les arrosages excessifs. Les apports doivent être réguliers, mais pas trop abondants.    
  • Irriguez toujours à la base, sans mouiller les tiges ou le feuillage.     
  • Choisissez des expositions bien ensoleillées.    
  • Protégez les plants si la météo annonce des périodes d’orages ou de fortes pluies.    

Éviter les lésions  

Toutes les blessures occasionnées sur les plants de tomates les affaiblissent et ils deviennent souvent plus sensibles aux maladies. Ainsi, contrairement aux idées reçues, la taille ne prémunit pas du mildiou, mais privilégie plutôt son développement. Lorsque les plants ne sont pas taillés, le tuteurage doit alors être adapté.    

Renforcer les plants avec des préparations préventives   

Différentes solutions naturelles limitent l’apparition du mildiou :   

  • La décoction de prêle : riche en silice, elle renforce les tissus des plantes.    
  • L’extrait fermenté d’ortie : seulement en début de culture, l’ortie fortifie le système immunitaire des plantes.    
  • Le bicarbonate de soude : il offre des propriétés fongicides et neutralise les milieux acides.    

Pailler les plants de tomates    

Le paillage évite tout contact entre les feuilles et le sol.    

Cultiver des variétés résistantes    

Toutes les variétés de tomates ne sont pas égales face aux attaques de mildiou et certaines y sont moins sensibles. Si votre climat est favorable à l’installation de cette maladie, choisissez une variété avec une bonne résistance au mildiou, comme toutes les tomates cerises ou encore les tomates “Legend”, “Jaune Flammée”, “Handy Lady “, “Gold Dust”, etc.    

Traitements naturels  

L’extension du mildiou est extrêmement rapide et il est ainsi nécessaire de réagir promptement dès l’observation des tout premiers symptômes, particulièrement si aucune mesure préventive n’a été mise en place, afin de le contenir au maximum et préserver une partie de la récolte.    

Dès l’observation de taches suspectes, éliminez délicatement les parties des plantes, ou les plants entiers, atteints par le mildiou et brulez-les et nettoyez tous les outils en contact avec des plants touchés par le mildiou, avant d’entretenir des plants sains.    

Pulvérisez des solutions comme :  

  • Le bicarbonate de soude : 5 g dilués dans un litre d’eau, avec une cuillère à café de savon noir liquide, pendant deux jours.   
  • Le macérat huileux d’ail 

Les traitements s’appliquent tôt le matin, une fois par semaine ou après chaque épisode de pluie.