Agastache rugosa

Plébiscitée, depuis des millénaires, pour ses bienfaits thérapeutiques, l’Agastache rugosa fait partie des 50 plantes médicinales fondamentales de la Médecine Traditionnelle Chinoise. Et pour cause : elle offre d’exceptionnels principes actifs — validés par de nombreuses évaluations pharmacologiques récentes. Véritable alliée de l’humanité, elle fait partie de nombreux complexes médicinaux et agit favorablement, et efficacement, à l’encontre d’un grand nombre de pathologies modernes. Elle est, d’ailleurs, souvent cultivée et utilisée pour lutter contre la malaria et ce, en synergie avec l’Artemisia annua, à des fins thérapeutiques, dans la plupart des pays occidentaux. Au-delà de cette propriété, c’est pour ses bienfaits digestifs que nous l’avons choisie pour notre campagne 2021. Car l’Homme moderne — qui évolue dans un environnement souvent très pollué et hostile à la vie — est libéralement imprégné de centaines de produits chimiques qui contaminent, en grande partie, son alimentation et qui, par conséquent, anéantissent ses capacités à digérer et à transformer ses aliments en énergie. 

Alors qu’en cette période de crise, politiciens, et autres mécréants de tous bords, déversent sans pudeur, au travers des médias mainstream, leurs matières fakales, aux fumets totalitaires, dans notre premier cerveau… il nous semble plus qu’important d’aider notre second cerveau, les intestins, et tout notre système digestif, à fonctionner correctement. En effet, s’il est admis qu’on ne fait pas la révolution le ventre vide, il faut admettre qu’on ne la fait pas plus le ventre plein d’une alimentation toxique très difficile à assimiler par un organisme déjà par trop affaibli, fragilisé, vampirisé… et terrorisé. L’Agastache rugosa peut, quant à elle, nous aider à retrouver une digestion sereine et apaisée. Cultivons-la, partageons-la et utilisons-la !

Ananda Guillet, Président de l’Association Kokopelli

Le choix de l’Agastache rugosa

Pollinisation des fleurs d'Agastache rugosa par un moro-sphinx

Pour la troisième édition de la campagne “Cultivons-Nous ! Pour la Libération des Plantes Médicinales”, nous avons choisi une Agastache employée depuis plus de quinze siècles en Médecine Traditionnelle Chinoise : Agastache rugosa. Consommée principalement en tisane de feuilles fraîches ou sèches, cette médicinale au goût frais offre les avantages d’une culture assez simple, qui s’accommode d’à peu près tous les sols, et d’un usage facile sans contre-indication.

Parmi ses multiples vertus, elle est tout particulièrement réputée pour son action bénéfique sur la sphère digestive. Les déséquilibres de celle-ci affectent plus d’un Français sur deux. Et pour cause, le rythme moderne s’emballe et laisse place à une anxiété ambiante, les cycles internes déraillent et les troubles chroniques s’installent. Aujourd’hui, les études sur la relation entre psychisme et digestion se multiplient et admettent une corrélation directe. De plus, notre alimentation — ultra-transfomée, saccharosée à outrance ou encore contaminée d’extraits chimiques résiduels — modèle notre flore intestinale et inhibe sa capacité digestive.

Ainsi, cette année 2021, nous proposons des semences, produites en Ariège, d’Agastache rugosa, surnommée “la Menthe Coréenne”, et vous invitons à découvrir ses nombreuses vertus, son histoire, ses usages et nos conseils de culture !

Des cachets à s’en tordre les boyaux !

En France, les médicaments pour les troubles des voies digestives (par exemple les troubles de l’acidité ou les troubles fonctionnels gastro-intestinaux) et du métabolisme sont les seconds plus vendus en officine après ceux liés aux systèmes nerveux. L’industrie pharmaceutique a su faire de ces maux un business bien juteux — avec un chiffre d’affaires doublé depuis 2010 —, mais pas de bile pour les ventres barbouillés soucieux de cette surconsommation médicamenteuse, de nombreuses plantes médicinales, dont l’Agastache, interviennent en prévention ou en traitement de ces déséquilibres digestifs.

Et si on prenait plus soin de nous avant d’avoir mal ? Se centrer sur l’harmonie du corps permet d’éviter aux déséquilibres physiologiques de s’installer.

Mieux connaitre l’Agastache rugosa

Les Agastaches constituent un petit genre dans la Famille des Lamiacées et comprennent une trentaine d’espèces. Elles sont toutes originaires des Amériques du Nord et centrale à l’exception d’Agastache rugosa originaire de l’Asie de l’Est. Le nom de genre Agastache vient du grec “aga” qui signifie “abondance” et de “stachys” qui désigne “l’épi”. Elle est l’une des cinquante plantes les plus essentielles de la pharmacopée chinoise traditionnelle. Des traces de son utilisation se retrouvent dès la dynastie Han, en Chine, au premier et deuxième siècle. 

Massif d'Agastache rugosa

Elle est dénommée “Huo xiang” en Chinois et “Baechohyang” et “Bangannip” en Coréen. Elle entre dans la composition de nombreux complexes de la Médecine Traditionnelle Chinoise dont le complexe Thaïlandais “Ya-hom” qui contient 16 autres plantes et qui est prescrit pour les désordres gastriques.

Agastache rugosa est cultivée en Asie de l’Est, en Europe, en Amérique du Nord et en Australie en tant que plante ornementale, mellifère, médicinale et condimentaire. Comme toutes les plantes de cette Famille, elle présente une tige à section carrée et des feuilles opposées. Cette herbacée vivace peut mesurer jusqu’à 1,2 mètre de hauteur. Ses tiges, bien droites, sont peu ramifiées à la base. Ses feuilles, duveteuses et à bords dentelés, atteignent 6 à 8 cm de longueur. Elles exhalent un parfum anisé qui rappelle celui de la bergamote. Les fleurs violettes (il existe également un cultivar à fleurs blanches) sont bilabiées (forment deux lèvres) et se regroupent en verticilles, c’est à dire en cercle autour d’un axe, le long d’un épi qui peut mesurer de 5 à 15 cm de long. La floraison a lieu de juillet à septembre et dure deux à trois semaines. Après pollinisation, chaque fleur laisse place à un petit fruit appelé schizocarpe contenant une graine.

Fleur d'Agastache
Feuille d'Agastache
Plant d'Agastache
Tige floral d'Agastache

Propriétés et vertus

Agastache rugosa offre une multitude d’actions médicinales validées par des milliers d’années de pratiques traditionnelles et par des évaluations pharmacologiques. Elle possède des propriétés anti-virales, anti-bactériennes, anti-fongiques, anti-mutagènes, anti-cancéreuses, anti-inflammatoires, anti-douleurs, anti-athérogènes, anti-oxydantes et anti-VIH.

Elle s’emploie en préventif et en curatif notamment contre les problèmes gastriques, les nausées, les vomissements, les fièvres et les refroidissements.

Troubles du système digestif

Dans la Médecine Traditionnelle Chinoise, Agastache rugosa est utilisée pour tout ce qui est en lien avec la sphère digestive et plus particulièrement les fonctions de la rate, de l’estomac et du pancréas. Lorsque ces fonctions sont touchées, elles peuvent entrainer toutes sortes de symptômes tels que des ballonnements, une sensation d’abdomen distendu, un appétit réduit, des nausées, des vomissements, etc.

Différentes études démontrent les effets thérapeutiques de cette espèce sur le système digestif. Elle augmente la sécrétion d’acide gastrique, améliore ainsi la digestion et favorise la motilité (ensemble de mouvements spécifiques) gastro-intestinale tout en soulageant les troubles inflammatoires intestinaux.

Infections fongiques, bactériennes et dermatophytes

Elle possède des actions antifongiques et antibiotiques à large spectre. Son efficacité a été démontrée à l’encontre d’espèces responsables d’infections fréquentes telles que :
Candida albicans – responsable de mycoses appelées “candidoses” –, Staphylococcus aureus, le staphylocoque doré – responsable d’intoxications alimentaires, d’infections localisées suppurées et, dans certains cas extrêmes, d’infections potentiellement mortelles –, Pseudomonas aeruginosa – responsable d’infections aiguës ou chroniques, parfois graves et mortelles — Escherichia coli responsable d’infections urinaires, de septicémies, de méningites néonatales, etc. –, Diplococcus pneumoniae – responsable de nombreuses co-infections – mais aussi certains dermatophytes (champignons spécifiques de la peau).

Action antioxydante, anti-inflammatoire et lutte contre le photo-vieillissement

De nombreuses études confirment l’action antioxydante de cette espèce. En 2019, des chercheurs ont démontré, in vitro, l’action bénéfique dans la lutte contre le photo-vieillissement. Cette étude indique qu’elle supprime la production de Dérivés Réactifs de l’Oxygène (espèces chimiques à très forte réactivité capables d’oxyder les protéines, l’ADN et les membranes des cellules) générée par une exposition aux UVB (responsables des coups de soleil, des cloques et de la majorité des cancers de la peau). Également, elle augmente la synthèse d’enzymes antioxydantes. Cette Agastache favorise la production de procollagène (précurseur du collagène) par les cellules de la peau et diminue la réponse inflammatoire déclenchée par la stimulation aux UVB.

L’action anti-inflammatoire d’un extrait de feuilles a été démontrée dans une étude de 2005. Les auteurs suggèrent que cette espèce pourrait être bénéfique dans la prévention de l’ostéoporose et des inflammations dans les cas d’arthrites. Elle augmente, également, la capacité antioxydative des cellules hépatiques.

Action anticancéreuse

Une étude de 2001 démontre l’action de l’huile essentielle d’Agastache rugosa à l’encontre de différents types de cellules cancéreuses. De plus, les auteurs précisent l’importance de l’effet synergique de plusieurs composés présents dans l’huile essentielle.

Synergie Artemisia annua — Agastache rugosa

De tout temps en Médecine Chinoise, Agastache rugosa est employée en synergie dans de nombreux complexes de plantes.

Une analyse de l’huile essentielle des espèces Artemisia annua et Agastache rugosa, compare la composition des huiles seules et en synergie. Les résultats démontrent que les éléments chimiques des huiles volatiles du complexe sont différents en quantité et qualité de ceux présents dans les huiles essentielles seules. 7 nouveaux composants sont présents dans l’huile essentielle de ce duo Artemisia annua — Agastache rugosa.

D’autres chercheurs ont également mis en évidence l’activité anticancéreuse de cette espèce sur cinq types de cellules cancéreuses. Cette étude tend à prouver que l’huile essentielle d’Agastache rugosa est davantage cytotoxique pour les cellules cancéreuses du colon.