Le soleil — à la base de la vie — offre, avec sa lumière, une source d’énergie essentielle à tous les organismes vivants. Toutes les plantes utilisent une partie de cette lumière solaire pour produire leur propre nourriture.
Mais, si ce soleil est indispensable au développement des plantes, ses rayons ardents peuvent également causer — par évapotranspiration et par assèchement des sols — d’importantes pertes d’eau.
Limiter les pertes d’eau, en situation de chaleur et de sécheresse, représente le principal défi pour les jardiniers, mais de nombreuses solutions peuvent être mises en place au potager :
- améliorez la structure du sol afin qu’il retienne l’eau correctement ;
- couvrez la terre en permanence, tout au long de la saison ;
- semez de manière dense — de façon à couvrir un maximum de surface tout en veillant à ne pas générer d’étouffement ;
- ombrez les cultures sensibles ;
- décalez les périodes de cultures pour échapper aux périodes de fortes chaleurs ;
- etc.
La culture en succession de strate, inspiré des jardins-forêts, rassemblent plusieurs de ces solutions et peut être adaptée à tous type de jardins. Avec l’arrivée de la saison estivale, essayez de cultiver un potager auto-suffisant où chaque plante offre ses compétences aux autres dans le but de maintenir un écosystème stable et résilient !
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Les protectrices
Les plantes hautes, à croissance rapide, capables de supporter la chaleur et le vent peuvent agir comme de véritables barrières végétales. Installées en ligne orientée est-ouest, ou face au vent dominant, elles offrent une ombre naturelle pendant les heures les plus chaudes ou un abri aux cultures plus sensibles placées en dessous.
Semez de manière dense et le plus tôt possible dans la saison — afin que ces espèces se développent suffisamment avant l’installation des suivantes — de l’amarante, du sorgho, du tournesol ou encore du maïs, pour créer votre écran protecteur.
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Les intermédiaires
À l’abri des plantes hautes, pendant les heures les plus chaudes, cette strate peut comporter toutes sortes d’espèces de 30 cm à 1 m de hauteur : des potagères (tomates à croissance déterminée, choux, poivrons, etc.), des aromatiques (ciboule, basilic, perilla, etc.), ou encore des fleurs mellifères (agastaches, tagètes, zinnias, etc.).
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Les couvrantes
Le sol porte toutes les plantes cultivées et il leur fournit les éléments nutritifs ainsi que l’eau, captée des pluies, nécessaires à leur développement. Cependant, pour retenir cette eau, il doit avoir une bonne structure et être couvert en permanence. En effet, les terres à nues sèchent beaucoup plus vite et peuvent former une croute dure et imperméable sous l’action de la pluie. L’eau s’infiltre alors moins bien dans le sol et aura tendance à ruisseler.
Les espèces végétales basses et au port étalé — telles que les variétés de courge, de kiwano, d’épinard et tétragone, ou de coquelicot de Californie — protègent la terre des intempéries et limitent l’évaporation de son eau.
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Les souterraines
Semez des légumes racines produisant des bulbes, des tubercules, ou des rhizomes, en dessous des plantes couvrantes, tels que des carottes, des betteraves, des radis, des pommes de terre, etc.
Le choix des espèces végétales ainsi que le nombre de strate, doivent bien évidemment être adaptés à la taille du jardin ainsi qu’à la région de culture. Si certaines frileuses craignent les excès de soleil dans le sud de la France, ce n’est pas forcément le cas dans le nord.
Cette technique, au même titre que les guildes ou les cultures associées, est une piste à explorer au jardin, mais ne constitue pas une solution miracle face aux périodes de sécheresse ou de fortes chaleurs. Elle fait partie intégrante d’une vision globale des méthodes de culture, aux côtés de la disponibilité en eau ou encore de la vie du sol.
Gardez à l’esprit d’observer et d’analyser, pour comprendre, et surtout d’essayer !