Comment reconnaître les maladies de la tomate ?
Feuilles jaunes, pied noir, fruits fendus… Les maladies de la tomate sont légion. Il suffit parfois d’un été pluvieux, chaud et sec, ou de champignons dans la terre pour anéantir sa culture et pourtant, le mildiou comme la chlorose ne sont pas une fatalité. Avec des gestes ou des traitements adaptés, sauver sa cueillette de fruits devient possible, malgré les conditions climatiques. Certaines pratiques préventives stimulent même la croissance et la résistance des plantes, limitant alors naturellement le développement de maladies !
Les symptômes se repèrent facilement sur les fruits, les feuilles, ou les pieds de tomate et une fois la zone d’infection détectée sur le plant ; le diagnostic s’établit en un coup d’œil.
Lutter contre les maladies de la tomate : les bonnes pratiques
Le meilleur moyen d’éviter les maladies de la tomate, au jardin potager, reste la prévention. Afin de garder vos plants en bonne santé, suivez ces conseils de culture :
- acclimatez les plants de tomate en godet aux conditions extérieures, 7 à 10 jours avant leur mise en terre, en les sortant graduellement la journée ;
- espacez suffisamment les pieds lors de la plantation dans le jardin, choisissez une exposition ensoleillée, et paillez le sol afin de conserver l’humidité ;
- arrosez régulièrement, mais sans excès, les plants de tomate ;
- évitez de mouiller les feuilles et les fleurs des tomates et favorisez un arrosage au pied des plantes ;
- évitez au maximum de tailler les plants, car ce travail occasionne des plaies favorables à l’apparition de maladies ;
- tuteurez les plants volumineux à l’aide d’échelles ou de cages ;
- utilisez des traitements préventifs bio : purin de consoude, de prêle… ;
- placez des plantes compagnes aux côtés des tomates : tagètes, basilic… ;
- pratiquez la rotation des cultures dans votre jardin.
Le mildiou de la tomate
Véritable fléau du potager, le mildiou s’invite par temps humide et orageux lorsque les températures sont douces. Cette maladie cryptogamique est causée par des oomycètes (Phytophthora sp.), des micro-organismes qui se comportent comme des champignons. Leurs spores viennent infecter la plante en pénétrant dans ses tissus, causant le dépérissement des fruits. Deux conditions favorisent son développement :
- des températures entre 10 et 25 °C, soit généralement d’avril à octobre ;
- des climats humides.
Le mildiou : les symptômes
Le mildiou “aérien”, Phytophthora infestans, attaque d’abord les feuilles. Elles arborent alors des taches jaunes, puis brunes et souvent bosselées, avant de contaminer les tiges et les fruits des tomates.
Le mildiou terrestre, Phytophthora parasitica, apparaît plus tôt dans la saison que le mildiou “aérien” et se caractérise par des taches brunes à la base de la tige ainsi que sur les tomates proches du sol. Son mycélium peut également se développer sur le feuillage sous la forme d’un duvet blanc.
Le mildiou : le traitement
Quand les conditions climatiques sont favorables, le mildiou se propage de manière foudroyante. Il est préférable de miser sur des gestes préventifs pour échapper à cette maladie. L’idéal reste d’aérer au maximum les tomates, en espaçant correctement les plants tuteurés, de pratiquer la rotation des cultures, de cultiver sous abri, d’arroser au plus près du sol et d’éviter la proximité avec les pommes de terre, car elles peuvent transmettre cette maladie aux tomates. Certains traitements bio renforcent également les défenses naturelles des plantes, comme le purin de consoude, la décoction de prêle ou le macérât huileux d’ail.
Si le mildiou est déjà installé, retirez délicatement toutes les parties aériennes touchées. Traitez ensuite les plants avec une décoction de prêle diluée à 10 % dans l’eau, une fois tous les trois jours, ou bien avec un mélange de 20 mL de savon noir et de 5 g de bicarbonate de soude dans 2 L d’eau chaude.
L’oïdium de la tomate
L’oïdium est une maladie cryptogamique déclenchée par deux agents pathogènes : Leveillula taurica et Oidium neolycopersici. Tout comme le mildiou, ils se développent particulièrement en condition de forte humidité dans l’air, de 50 à 70 %, associée à des températures élevées, de 20 à 25 °C.
L’oïdium : les symptômes
La présence de l’oïdium, Leveillula taurica, se caractérise par l’apparition de taches jaunes sur la partie supérieure des feuilles de tomates, ainsi que un aspect blanc et poudreux sur la partie inférieure. L’oïdium Oidium neolycopersici, quant à lui, couvre toute la feuille, parfois la tige également, de taches blanches et poudreuses. Les zones infectées finissent par brunir et se dessécher. L’oïdium ne touche cependant pas le fruit.
L’oïdium : le traitement
Mettez en œuvre toutes les mesures permettant de limiter au maximum les excès d’humidité : choisissez une exposition ensoleillée, espacez le plus possible les plants pour favoriser l’aération entre eux et arrosez au pied. Pratiquez une bonne rotation des cultures et appliquez une décoction de prêle en traitement préventif. Pensez également à couper les feuilles malades et à jeter tous les débris de végétaux en fin de culture.
La nécrose apicale
La nécrose apicale, ou cul noir, est généralement causée par une carence en calcium localisée dans le fruit. Elle apparaît lorsqu’il y a un défaut d’absorption de cet élément par la plante. Bien que plusieurs facteurs expliquent cette situation, comme une salinité élevée, une croissance trop rapide, un système racinaire en mauvais état, etc., elle se manifeste particulièrement en périodes climatiques chaudes lorsque l’irrigation est insuffisante ou irrégulière.
La nécrose apicale : les symptômes
Ce phénomène, facilement observable, se dévoile sur la partie apicale du fruit – le côté opposé au pédoncule – sous la forme d’une pourriture sèche, de couleur brun pâle puis noire.
La nécrose apicale : le traitement
Cette affection physiologique et non parasitaire ne se propage pas dans la culture de tomates. Pour prévenir au mieux ce phénomène, assurez un maximum de confort aux plantes : arrosez régulièrement, mais sans excès, particulièrement pendant les périodes sèches, paillez généreusement chaque plant afin d’y maintenir une humidité plus constante, et abritez les tomates des vents chauds et secs.
Le botrytis, ou la pourriture grise
Favorisé par un excès d’humidité et un manque de lumière, le champignon Botrytis cinerea dévaste de nombreuses cultures légumières. Très présent dans les pépinières et en plein champ, il colonise les végétaux jeunes ou blessés et engendre un flétrissement des plantes.
Le botrytis : les symptômes
La maladie du botrytis, ou pourriture grise, touche l’ensemble du plant de tomate. Toutes les parties aériennes de la tomate — tiges, feuilles, fleurs, fruits — peuvent être affectées, à tous les stades de développement. Quels que soient les organes touchés, les tissus se couvrent d’une dense moisissure grise très caractéristique. C’est un champignon dit « de faiblesse » et « de blessure », car il s’installe très souvent sur les parties malades et les plantes vieillissantes ou affaiblies. Ainsi, toutes les techniques de conduite culturale provoquant des plaies, même superficielles, telles que la taille, l’effeuillage ou le couchage des plantes, favorisent son installation.
Le botrytis : la prévention
Il est nécessaire de bien ventiler les cultures sous abri, d’éviter les accumulations d’eau, d’espacer les plants et d’éliminer tout plant infecté. Si les plants sont taillés, l’opération doit se faire en début d’après-midi pour permettre aux plaies de sécher. Le botrytis se propage vite, aussi faut-il surveiller régulièrement les jeunes tomates.
L’alternariose de la tomate
Maladie cryptogamique causée par les champignons Alternaria solani ou Alternaria tomatophila, l’alternariose de la tomate apprécie les climats doux et humides. Elle altère l’ensemble de la plante, sous diverses formes.
L’alternariose de la tomate : les symptômes
Cette maladie survient à tous les stades du développement de la tomate. Elle présente des taches sombres et arrondies sur le feuillage, ceintes d’un halo jaune plus ou moins vif, qui s’agrandissent en cercles concentriques. Contrairement au mildiou, l’alternariose attaque en premier les feuilles les plus âgées, soit les plus basses.
Le champignon se répand ensuite sur le reste de la plante, en taches grises ou brunes, et provoque des lésions circulaires noires à proximité du pédoncule et des sépales, sur les fruits. À ne pas confondre avec la nécrose apicale qui se dessine à l’opposé.
L’alternariose de la tomate : le traitement
Une rotation des cultures, un arrosage régulier au sol et un bon espacement entre les plants suffisent en général à protéger les tomates. En prévention, la décoction de prêle ou le purin de consoude sont également bénéfiques.
La chlorose
La maladie de la chlorose, due à une carence nutritionnelle, induit un vieillissement prématuré du plant de tomate lequel ne donne alors pas de fruits.
La chlorose : les symptômes
La chlorose se manifeste par une décoloration progressive des feuilles, de vert pâle à jaunâtre, entre les nervures bien vertes. La maladie attaque les feuilles les plus basses avant de s’étendre sur la partie supérieure du plant.
La chlorose : le traitement
Une feuille atteinte le restera, mais le plant touché peut encore produire des tomates. Apportez alors des engrais naturels adaptés au pied des plants touchés, et veillez à maintenir une régularité dans les arrosages. En effet, même si parfois les éléments nutritifs sont présents dans le sol, la plante ne peut simplement pas les assimiler en raison de mauvais arrosages.
L’éclatement des fruits
À la suite de brusques changements climatiques ou d’un excès d’eau, il arrive que les tomates se fendent ou éclatent. En effet, leur peau n’est pas suffisamment élastique pour supporter une croissance trop rapide du fruit.
Outre le désagrément esthétique, l’éclatement des tomates ouvre la porte aux parasites et aux maladies. Une apparition précoce peut fortement compromettre la récolte.
L’éclatement des tomates : les symptômes
Des fentes longitudinales ou concentriques, voire des éclatements, surviennent sur les zones pédonculaires, et parfois stylaires, du fruit.
L’éclatement des tomates : le traitement
Un arrosage régulier, sans excès, combiné à un paillage suffit bien souvent à éviter ce problème. En cas d’été pluvieux, il est préférable d’abriter sa culture.
Les variétés de tomates résistantes aux maladies
Certaines variétés de tomates seront moins susceptibles d’être touchées par les maladies ou les problèmes physiologiques. C’est le cas pour :
- maladies : Tomate noire “Cherokee Chocolate” ; Tomate rouge “Aussie” ; Tomate orange “Gold Dust” ; Tomate noire “Slovenian Black” ;
- mildiou : Tomate rouge “Handy Lady” ;
- éclatement : Tomate orange “Mountain Gold” ; Tomate rouge “Fireworks”.