Culture de Pois

Fiche culture : Pois

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Famille : Fabaceae  
Genre  : Pisum 
Espèce : Pisum sativum 

Le pois, Pisum sativum, fait partie de la famille des Fabacées, compte parmi les plus anciens légumes cultivés par l’humanité. Naine ou à rames, cette plante annuelle offre des grains et des gousses riches en nutriments et en antioxydants. On distingue souvent les pois “gourmands”, aussi appelés pois “mangetout”, et les pois à écosser.  

Présentation du pois

Originaire de la région méditerranéenne et du Moyen-Orient, la culture du pois a traversé les âges. Des grains carbonisés datant de 7000 ans av. EC (avant l’Ère Commune) ont été découverts en Suisse. 

Pendant des milliers d’années, le pois se récoltait sec à maturité complète. Ses graines, débarrassées de leur enveloppe, se préparaient en une purée qui était souvent à la base de l’alimentation, surtout pendant les mois d’hiver. Ce n’est que vers le XVIIe siècle que la culture du pois se retrouve en France, en Italie et aux Pays-Bas sous sa forme fraîche. Récolté immature, il fut appelé, comme nous le connaissons aujourd’hui, “petit pois” et trônait sur les tables des élites. Il fallut attendre le XIXe siècle avant que son utilisation se généralise. 

Parmi les très nombreuses variétés, on distingue celles dont on ne mange que le grain (soit vert, soit sec) — ce sont les pois dits “à écosser” — et celles dont on consomme la cosse tout entière — ce sont les pois dits “mangetout”, “gourmand” ou “croquant”. 

Cette plante, très polymorphe, peut atteindre de 20 à 200 cm de hauteur. Ses feuilles alternes et prolongées de vrilles offrent à leurs aisselles des grappes d’une à trois fleurs blanches ou roses. Chacune d’entre elles laisse place, après pollinisation, à une gousse plus ou moins large, qui renferme de 5 à 10 grains. 

Culture du pois

De culture facile, le pois apprécie un sol profond, léger, bien drainé et sans apport récent de fumure fraîche. Dans un sol argileux, leurs racines sont mises à mal et les graines ont davantage de difficultés à lever. Il est alors possible d’alléger la terre du jardin potager  avec quelques pelletées de sable et de compost bien décomposés. 

Semis et plantation du pois 

Les semis de pois s’effectuent directement en place dans le potager, généralement au printemps, de février à mars. Dans les régions à climat doux, le semis peut se faire à l’automne, d’octobre à novembre, et jusqu’en janvier pour les zones méridionales. 

  • Semer les graines en pleine terre, tous les 8 cm, à une profondeur de 2 à 3 cm, en lignes espacées de 40 cm ;
  • Butter les plantes 3 semaines après la levée et installer des rames même pour les variétés dites “naines”, car le pois a tendance à s’affaisser ; 
  • Désherber soigneusement les pois en début de culture, car une fois ramés, l’accès devient plus difficile. 

Pour les variétés naines et demi-naines : dès que les pois atteignent de 10 à 15 cm de hauteur, planter des branches ramifiées tous les 20 cm, le long des rangs. Il est également possible de tendre un grillage ou un filet entre deux tuteurs. 

Pour les variétés à rames, qui peuvent atteindre plus de 2 mètres de hauteur : installer une structure en tipi allongé pour une culture du pois sur deux rangs. Dès que les légumes atteignent de 10 à 15 cm de hauteur, planter de longues branches droites (bambou, noisetier) tous les 30 cm, le long de chacun des rangs, croiser tous les rameaux en face les uns des autres, à leurs faîtes, deux par deux et les réunir par un tuteur horizontal. 

Fixer bien l’ensemble puis attacher des ficelles à chaque extrémité de la structure, parallèlement au sol, à différentes hauteurs. Il est également possible de tendre un grillage ou un filet entre deux piquets. 

Pour la reproduction de semences, privilégier les semis de printemps le plus tôt possible afin d’éviter que la floraison des pois ne souffre trop de la sécheresse. Il est essentiel de réserver des variétés exclusivement à cet effet. Sélectionner les plants les plus beaux, les plus sains et les plus productifs et les signaliser par un ruban ou tout autre moyen permettant de les reconnaître au moment de la récolte. 

Maladies, nuisibles et entretien du pois 

Le mildiou est une des maladies les plus courantes chez le pois. Il apparaît surtout par temps frais et humide. Les jeunes plants prennent une couleur jaunâtre, se déforment et se couvrent d’un feutrage grisâtre. 

L’oïdium se manifeste plutôt en fin de saison, de sorte qu’il ne commet généralement pas de grands dommages sur le rendement. Il se caractérise par une couche blanche et poudreuse sur le dessus des feuilles. 

Pour prévenir au mieux ces maladies fongiques, il est important de pratiquer une rotation des cultures et de respecter un intervalle d’au moins 4 ans avant de ressemer des légumineuses au même endroit. Toutes les mesures qui favorisent une croissance rapide et verticale des plantes, ainsi qu’une rotation bien menée, auront un effet bénéfique (planches bien aérées et ensoleillées, désherbage régulier, pas d’engrais azoté, etc.). 

La Bruche du pois, Bruchus pisorum, pond ses œufs fin mai début juin sur les gousses des pois. Les larves, qui éclosent une dizaine de jours plus tard, pénètrent dans la gousse puis dans la graine. Une fois adulte, la bruche sort de la graine en faisant un trou bien rond. Par précaution, placer les graines de pois dans un congélateur, à moins 20 °C pendant quinze jours. Veiller au préalable à ce qu’elles soient parfaitement sèches, sinon elles perdront leur capacité germinative. 

La tordeuse, Laspeyresia nigricana, un petit papillon brun gris, pond ses œufs sur les fleurs ou les gousses de pois où les chenilles grignotent les grains les uns après les autres. Pour lutter de manière préventive contre ce ravageur, semer le plus tôt possible dans la saison, installer la culture de pois sur des parcelles exposées au vent, désherber fréquemment, pratiquer la rotation des cultures ou mettre en place un filet de protection. 

Plantes compagnes dans le jardin potager 

La culture du pois apprécie la proximité du radis, de la pomme de terre, du navet, de la carotte, du chou rave et du céleri. En revanche, ce légume doit être éloigné des espèces de la Famille des Alliacées comme le poireau, l’ail ou la ciboulette. 

Récolte du pois

Les fruits du pois se récoltent de juin à juillet pour un semis de printemps ou bien de février à mars pour un semis d’automne, tandis que la récolte des semences se réalise de juillet à septembre. 

Dès le milieu de l’été, les plantes qui arrivent à maturité commencent à jaunir et à perdre leurs feuilles. Lorsque toutes les gousses sont complètement sèches, cassantes et friables, couper les plants à la base et les placer dans une pièce chaude et ventilée pour parfaire leur dessiccation si besoin. Les semences présentes à l’intérieur des cosses doivent résonner comme des grelots quand on les agite. 

Une fois les gousses bien sèches, extraire les graines à la main si la quantité le permet. Pour une récolte plus importante, mettre le tout dans un sac en tissu et le battre avec un bâton ou bien passer un rouleau à pâtisserie dessus. 

Trier ensuite les graines des débris végétaux à l’aide d’un tamis. Il est également possible de les séparer par ventilation. 

Il est essentiel de déposer les semences dans un contenant hermétique (seau, poche plastique, etc.) et de le placer au moins quinze jours au congélateur afin de tuer les jeunes larves probablement présentes dans les graines. À la sortie, le laisser 24 heures à température ambiante avant de l’ouvrir, sinon la condensation rechargerait les graines en eau. 

La durée germinative des semences de pois est de 3 à 5 ans. 

Utilisations du pois

La culture du pois est aussi bénéfique pour les plantes du jardin potager que pour le jardinier. 

Le pois dans le jardin potager 

Comme toutes les légumineuses, le pois fixe l’azote de l’air. Ce mécanisme permet de soutenir sa croissance, ainsi que celle des autres espèces à proximité, sans apporter d’engrais. La plante ne capte pas l’azote directement, mais s’associe à des bactéries rhizobiums. Ces micro-organismes vivent dans de petites structures sur ses racines, appelées nodules, visibles simplement en arrachant une plante. Les bactéries transforment l’azote gazeux de l’air présent dans le sol afin qu’il puisse être assimilable par la plante. Celle-ci leur fournit en retour de l’énergie, c’est une relation symbiotique. 

Le pois prend place dans une rotation de culture qui s’effectue en 4 ans et cette culture enrichissante est un bon précédent pour les légumes-feuilles tels que les choux, les épinards ou encore les laitues. 

Le pois en cuisine 

Très riches en protéines, en lipides et en fibres, les pois participent au bon fonctionnement intestinal et offrent une sensation de satiété rapide. Source de vitamines C, B1 et K, de fer, de cuivre et de manganèse, ils sont à consommer régulièrement, d’autant qu’ils contiennent également des antioxydants. Frais, les pois renferment plus de sucre et moins d’amidon que secs. 

Jeunes, les pois mangetout ou gourmands sont dépourvus de parchemin ; une membrane coriace qui tapisse l’intérieur de la cosse. Ainsi, ces pois se consomment en entier, quand les gousses sont minces et les graines encore minuscules. 

Les pois croquants ne développent pas du tout de parchemin et ils peuvent se manger en totalité, quand la cosse, bombée, offre des grains bien formés. Les pois mangetout et croquants donneraient, s’ils arrivaient à maturité, des pois à écosser avec des grains durs et plus riches en amidon qu’en sucre. 

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