Les Nepeta font partie de la Famille des Lamiacées, de la sous-Famille des Nepetoidées et de la Tribu des Menthées. Le genre Nepeta est l’un des plus diversifiés des Nepetoidées avec environ 300 espèces.
Le nom Nepeta pourrait parvenir de la ville Etrusque, au coeur de l’Italie, dénommée Nepete – Nepi, de nos jours.
Les Nepeta sont répartis géographiquement en Eurasie, en Amérique du nord et centrale, en Afrique du nord ainsi que dans les Iles Canaries. La plus grande diversité spécifique se trouve en Asie du sud-ouest et dans la partie occidentale des Himalayas – incluant l’Hindu Kush.
Il existe, ainsi, par exemple, 80 espèces de Nepeta en Iran (dont plus de la moitié sont endémiques) et 41 espèces en Inde – dont 37 espèces dans les Himalayas. [1] Ainsi, la seule région de Kumaon (Etat d’Uttarakhand en Inde) accueille six espèces strictement endémiques de Nepeta : Nepeta connata, Nepeta leucophylla, Nepeta ciliaris, Nepeta distants, Nepeta elliptica et Nepeta spicata.
Certaines espèces peuvent croitre jusqu’à 4250 mètres d’altitude – tel que Nepeta pamirensis dans le Tajikistan.
Les espèces du genre Nepeta ont été traditionnellement utilisées pour leurs propriétés anti-carcinogéniques, cytotoxiques, anti-microbiennes [82], anti-oxydantes [83], anti-inflammatoires, anti-spasmodiques, anti-pyrétiques, sédatives, relaxantes, anti-asthmatiques, carminatives, diurétiques, diaphorétiques, fébrifuges, cardio-protectrices, anti-alzheimer, anti-diabétiques, anti-nociceptives, vermifuges, herbicides et allélopathiques, [86] [87] [88], insecticides [84]… – et, même, anti-poisons à l’encontre des morsures de serpents et de scorpions. [70]
Des recherches pharmacologiques récentes ont divisé en deux groupes les espèces médicinales de Nepeta en fonction de la composition de leur huile essentielle. Le premier groupe comprend toutes les espèces de Nepeta dont l’huile essentielle est, principalement, composée (jusqu’à 90%) de népétalactone, de dihydronépétalactone – et de leurs isomères – ainsi que d’acide népétalique. Le second groupe comprend toutes les autres espèces de Nepeta dont l’huile essentielle est, principalement, composée de : 1,8-cinéole, β-caryophyllène, oxyde de caryophyllène, β-farnésène, α-citral, β-citronellol, β-élémène, germacrène-D, α-pinène, pulegone, spathulénol, α-terpinolène, linalool, limonène, etc, etc. [71] Dans ce second groupe, c’est parfois le 1,8-cinéole qui est le constituant prépondérant tel que dans le cas de Nepeta melissifolia (38%) et Nepeta sibirica (43%). [78]
Les espèces du genre Nepeta ont été, ainsi, traditionnellement utilisées pour soigner la malaria, la rougeole, la pneumonie, la grippe, la tuberculose, la variole, l’asthme, les pathologies respiratoires, les désordres gastriques, les problèmes oculaires, la toux, les refroidissements, etc.
Nepeta cataria
Nepeta cataria est dénommé “Cataire” ou “Herbe à Chat” car les chats en raffolent et se roulent dans les plantes afin de s’en embaumer.
Tous les chats ne sont pas plongés dans une transe olfactive par le contact de Nepeta cataria et, selon diverses études, un tiers de cette gente féline lui reste indifférent. Le Cataire n’est, d’ailleurs, pas la seule plante recherchée des chats (ou des tigres). En effet, les chats apprécient fortement les exsudats et parfums d’une espèce de Kiwi de l’Asie de l’est, Actinidia polygama, (80% d’entre eux) ainsi que les parfums du Chévrefeuille de Tartarie, Lonicera tatarica, et ceux de la Valériane, Valeriana officinalis. (50% d’entre eux) [2]
Ce serait le népétalactone qui serait responsable de cette influence sur les félidés. Le népétalactone est l’un des constituants majeurs de nombreux écotypes de Nepeta cataria – et d’autres espèces dans le genre Nepeta. C’est un monoterpène iridoïde réputé posséder des propriétés sédatives, anti-spasmodiques, fébrifuges, insecticides, [29] [30] anti-fongiques et anti-bactériennes. Sa structure chimique est proche d’une classe de composés dénommés valépotriates – que l’on trouve, par exemple, dans la Valériane, Valeriana officinalis, ou dans le Chèvrefeuille de Tartarie, Lonicera tatarica.
Une étude, de 2011, a mis en valeur l’activité insecticide de l’huile essentielle de Nepeta cataria – et du népétalactone – à l’encontre des moustiques Anopheles gambiae et Culex quinquefasciatus, de la tique de l’oreille brune (Rhipicephalus appendiculatus) et du pou rouge hématophage des volailles (Dermanyssus gallinae). [5]
Une étude récente, de 2020, a mis en exergue l’activité insecticide du népétalactone à l’encontre des punaises de lits – de la famille des Cimidées. [31]
Traditionnellement, Nepeta cataria a été utilisé pour soigner les toux, les fièvres, les refroidissements, les troubles de l’estomac, du foie et des reins, les diarrhées, les maux de gorge, les maux de tête, la pneumonie, les troubles de la menstruation, les convulsions, les troubles circulatoires, les rhumatismes, les maux de dents, les pathogènes oraux.
Une étude, de 2011, a mis en valeur une augmentation de l’activité sexuelle chez des rats alimentés avec une sous-espèce de Nepeta cataria – Nepeta cataria sp. citriodora. [38]
Dans la Médecine Traditionnelle Chinoise, Nepeta cataria est appelé “Mao Bo He”. Cette espèce médicinale est associée aux méridiens de l’estomac et des poumons. Elle a été utilisée, par cette médecine, pour soigner les refroidissements, les fièvres, les grippes avec maux de tête, les maux de gorge, les congestions ; pour réduire les inflammations et soigner les dermatites ; pour soulager les crampes, les gaz intestinaux et les tensions mentales, nerveuses et émotionnelles.
Nepeta cataria entre dans la composition d’un complexe réputé, de la Médecine Traditionnelle Chinoise, “Chuan Xiong Cha Tiao Wan”. Ce complexe possède une activité anti-inflammatoire, sédative et anti-pyrétique. Il est prescrit pour diverses pathologies telles que la constipation, la grippe, la rhinite, les maux de tête, les tensions musculaires, les sinusites, l’arthrite, etc. Il contient également les espèces suivantes : Ligusticum wallichi, Mentha piperita, Angelica dahurica, Saposhnikovia divaricata, Notopterygium incisum et Glycyrrhiza uralensis. [27]
En Amérique du nord, Nepeta cataria a été amplement utilisé par la Médecine Naturopathique et Eclectique. Voilà ce que proposait, en 1898, le “King’s American Dispensatory”:
« Le Cataire est diaphorétique et carminatif en infusion chaude ; tonique en infusion froide. Il est également antispasmodique, emménagogue et diurétique. En infusion chaude, il est utilisé dans les maladies fébriles, en tant que diaphorétique et pour promouvoir l’action d’autres diaphorétiques ; également pour soulager les spasmes et pour induire le sommeil. Il est également prescrit, comme diaphorétique et carminatif, dans les coliques flatulentes des enfants. Il s’est avéré résolument bénéfique dans l’aménorrhée et la dysménorrhée de par ses propriétés emménagogues et toniques de l’utérus. Il a été utilisé avec succès dans le cas de l’irritabilité nerveuse, de l’hystérie et des maux de tête nerveux. Ses feuilles sont réputées bénéfiques pour soulager les maux de dents lorsqu’elles sont mastiquées et appliquées sur les dents souffrant de caries. Une infusion chaude de Cataire et de Safran constitue un remède très bénéfique et populaire dans le cas des refroidissements et des maladies fébriles et exanthématiques auxquelles les nourrissons et les jeunes enfants sont sujets. L’infusion est très efficace pour diminuer l’irritabilité et la nervosité des personnes dyspeptiques. Un extrait fluide de Cataire, de Valériane et de Scutellaire constitue un remède excellent pour soigner l’agitation, les maux de tête nerveux et de nombreux autres symptomes de nervosité. Le jus extrait de la plante – prescrit à raison d’une cuillère à soupe 2 à 3 fois par jour – est résolument un remède supérieur dans l’aménorrhée : il restaure souvent les sécrétions menstruelles lorsque d’autres moyens ont failli. Les feuilles sont, fréquemment, utilisées en cataplasme pour les inflammations douloureuses. » Harvey Wickes Felter et John Uri Lloyd. In King’s American Dispensatory.
Nepeta cataria a été traditionnellement utilisé par les Peuples Amérindiens – Cherokee, Chippewa, Delaware, Hoh, Iroquois, Keres, Menominee, Mohegan, Ojibwa, Okanagan-Colville, Quileute, Rappahannock et Shinnecock – pour les spasmes, les coliques, les vers intestinaux, les furoncles, les renflements, l’hystérie, les fièvres, les maux de tête, les diarrhées, les refroidissements, la nervosité des enfants, la pneumonie, les problèmes gastriques, les rhumatismes – et comme tonique. Ses feuilles étaient parfois fumées à usage thérapeutique – par les Shinnecock pour les rhumatismes.
Des recherches pharmacologiques récentes ont mis en exergue ses propriétés anti-dépressives [37], anxiolytiques, neuro-protectrices, hépato-protectrices [3], anti-carcinogéniques [4], anti-oxydantes [22], anti-microbiennes [6] [23] [35], anti-spasmodiques, broncho-dilatatrices [18], anti-tussives, astringentes, carminatives, diaphorétiques, emménagogues, stimulantes, stomachiques, toniques, anti-rhumatismales, anti-asthmatiques, anti-inflammatoires [24], insecticides, antiseptiques [85], sédatives, anti-nociceptives [36], anthelmintiques, expectorantes.
Une étude, de 2018, au Burundi a mis en valeur l’activité insecticide de l’huile essentielle de Nepeta cataria à l’encontre des moustiques vecteurs de la malaria : Aedes aegypti, Anopheles quadrimaculatus et Anopheles albimanus. L’huile essentielle de l’écotype analysé contenait, principalement, du népétalactone (72%), du β-caryophyllène (10%), et du trans-β-ocimène (4%). [7] La lotion, proposée par les chercheurs, à des familles du Burundi, était beaucoup plus efficace que le répulsif anti-moustique dénommé DEET (N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide) – un répulsif considéré, par ailleurs, comme extrêmement toxique pour le système nerveux. [8]
Diverses autres études ont mis en valeur son activité insecticide à l’encontre des moustiques Aedes aegypti, Anopheles harrisoni, Anopheles albimanus, Anopheles quadrimaculatus ; à l’encontre de la mouche domestique, Musca domestica, et de la mouche charbonneuse, Stomoxys calcitrans ; à l’encontre des termites Reticulitermes flavipes et Reticulitermes virginicus ; à l’encontre de la blatte Germanique, Blattella germanica et de la blatte Américaine, Periplaneta americana ; à l’encontre des acariens Dermatophagoides pteronyssinus et Dermatophagoides farinae ; à l’encontre de la tique du cerf, Ixodes scapularis. [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] [17] [20] [26] [32].
Une étude de 2016 a mis en exergue les capacités larvicides de Nepeta cataria, de Sida acuta et d’Azadirachta Indica (le Neem) à l’encontre des larves du moustique Anopheles Gambiae, l’un des principaux vecteurs de la malaria. [34]
Une étude Turque, de 2008, a mis en valeur l’activité anti-microbienne de l’huile essentielle de Nepeta cataria à l’encontre des bactéries suivantes : Burkholdria cepacia, Clavibacter michiganensis, Klebsiella pneumoniae, Bacillus subtilis, Brucella melitensis, Bacillus macerans, Escherichia coli, Proteus vulgaris, Staphylococcus aureus, Staphylococcus epidermis, Staphylococcus pyogenes ; et des fungi suivants : Candida albicans, Alternaria alternate, Aspergillus flavus, Aspergillus variecolor, Fusarium oyisporum, Fusarium solani, Fusarium tabacinum, Penicillum sp., Rhizopus sp., Rhizotocnia solani, Sclorotinia sclerotorium, Trichophyton rubrum, Trichophyton mentagrophytes. Lors de cette étude, l’huile essentielle de Nepeta cataria était composée à 79% de népétalactone ou de ses isomères. [6]
Diverses études ont mis en valeur, chez Nepeta cataria, ses activités anthelmintiques, trypanocides et nématocides à l’encontre de Haemonchus contortus, Trypanosoma cruzi et Meloidogyne incognita. L’étude Iranienne, de 2008, démontrant son activité trypanocide, avait analysé un écotype Iranien dont l’huile essentielle ne contenait pas de népétalactone mais plutôt de l’α-citral (52%), du nérol (32%) et du géraniol (4%). [69]
Une étude Iranienne, de 2018, a mis en valeur l’activité anti-microbienne de l’huile essentielle de Nepeta cataria à l’encontre de diverses espèces de Salmonelles – en particulier Salmonella typhi, Salmonella enterica et Salmonella paratyphi. Lors de cette étude, l’huile essentielle de Nepeta cataria était composée à 54% de népétalactone ou de ses isomères. [33]
Certains des écotypes de Nepeta cataria ne possèdent pas le népétalactone comme constituant majeur de leur huile essentielle. Ainsi, une étude, de 2009, a analysé l’huile essentielle d’un écotype Pakistanais et mis en valeur ses quatre constituants majeurs (sur une quarantaine): 1,8-cinéol (21%), α-humulène (14,44%), α-pinène (10,43%) et acétate de géranyle (8,21%). [18]
Ainsi, une étude, de 2003, a analysé l’huile essentielle d’un écotype Lithuanien et mis en valeur ses quatre constituants majeurs : acétate de géranyle, géraniol, citronellol et acétate de citronellyle. [25]
L’huile essentielle de Nepeta cataria peut, également, contenir : β-caryophyllène, nérol, élémol, sabinène, α-humulène, α-pinène, β-farnésène, (E)-caryophyllène, thymol, 1,8-cinéol, nérolidol, spathulénol, camphène, α-bisbolène, etc. [33]
Il est à noter que l’huile essentielle de la sous-espèce Nepeta cataria sp. citriodora peut contenir des constituants similaires à ceux de Melissa officinalis – dont il est parfois un substitut. L’écotype Polonais de Nepeta cataria sp. citriodora, analysé en 2005, contenait : géraniol (24%), nérol (25%), citronellol (14%), géranial (8%), néral (7%). [81]
Nepeta cataria contient, également, des stéroïdes : α-amyrine, β-amyrine, β-sitostérol, sigmastérol, acide ursolique, acide oléanolique ; et des acides phénoliques : gallique, rosmarinique, cafféique, etc.
Nepeta cataria contient, également, des alcaloïdes dénommés iridomyrmécine et actinidine. En sus des espèces Valeriana officinalis et Actinidia polygama, l’actinidine est également produite par des fourmis des genres Iridomyrmex, Platythyrea, Megaponera, Tapinoma et Conomyrma. L’iridomyrmécine, un monoterpène, est également produite par les fourmis du genre Iridomyrmex : elle se caractérise par une activité insecticide et anti-microbienne.
Une étude Chinoise, de 2015, a mis en exergue les capacités de bioaccumulation et de phyto-remédiation, dans des sols très contaminés, de Nepeta cataria – et également de Tagetes minuta et d’Impatiens bicolor. [28]
Nepeta tenuifolia
Nepeta tenuifolia était auparavant dénommé Schizonepeta tenuifolia. Depuis, le genre Schizonepeta a été intégré dans le genre Nepeta. Ce Nepeta est parfois appelé “Cataire Japonaise”. Cette espèce médicinale croit dans les régions montagneuses de Chine et du Japon – entre 500 et 1900 mètres d’altitude.
C’est l’une des plantes médicinales de la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise : elle y est dénommée “Jing Jie” et entre dans la composition d’environ deux cents complexes. Elle fait, également, partie de la Pharmacopée Traditionnelle Coréenne – elle est y dénommée “Hyung-Gae” – ainsi que de la Pharmacopée Traditionnelle Japonaise.
Dans la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise, Nepeta tenuifolia est ainsi très souvent associé à quelques autres Plantes Médicinales Maîtresses – Glycyrrhiza glabra (Réglisse), Mentha haplocalyx (Menthe Chinoise), Forsythia suspensa (Forsythia pleureur), Platycodon grandiflorus (Campanule à grandes fleurs) et Saposhnikovia Divaricata – afin de soigner les maux de tête, les maux de gorge et les éruptions cutanées.
Nepeta tenuifolia entre, par exemple, dans la composition du complexe dénommé “Yin Qiao San” proposé par Wu Xun, en 1798, dans son traité médical dénommé “Wen Bing Tiao Bian”. Ce complexe “Yin Qiao San” contient, également : Glycyrrhiza glabra (Réglisse), Arctium lappa (Bardane), Platycodon grandiflorus (Campanule à grandes fleurs), Lonicera japonica (Chévrefeuille Japonais), Phragmites australis (Roseau commun), Lophatherum gracile, Forsythia suspensa (Forsythia pleureur), Mentha haplocalyx (Menthe Chinoise) – ainsi que du soja fermenté. Le complexe “Yin Qiao San” est utilisé dans les premières phases de fièvres fébriles, de grippes, de pneumonies, de rougeole, d’amygdalite – et autres affections respiratoires et cutanées – ainsi que pour soigner la méningite, l’encéphalite japonaise, les oreillons, l’oligurie, la dysurie, etc.
Dans ces Médecines Asiatiques, Nepeta tenuifolia a été utilisée pour soigner les refroidissements, les maux de tête, les pathologies cutanées (dermatite, eczéma, urticaire…), les fièvres, la rougeole, la rubéole, les hémorragies utérines, les saignements gastro-intestinaux, les entéropathies.
En Chine, Nepeta tenuifolia est disponible sous deux formes : soit séchée au soleil, soit carbonisée. Durant le processus de carbonisation, les parties aériennes de cette plante sont grillées à très haute température jusqu’à ce que leur surface extérieure prennent une couleur brun-noir. Le Nepeta tenuifolia carbonisé possède, plus particulièrement, des propriétés hémostatiques et est utilisé pour soigner les selles sanglantes, les hémorragies post-partum et les métrorragies.
Des recherches pharmacologiques récentes ont mis en exergue ses propriétés anti-inflammatoires [41] [46] [50] [56] [65], anti-oxydantes [48] [51], immuno-modulatrices [42], anti-thrombotiques [40], cardio-protectrices, anti-allergiques [43], anti-tumorales [44], anti-carcinogéniques [47], insecticides, anti-allergiques [53] [55], hémostatiques [57], antipyrétiques, analgésiques.
L’activité anti-carcinogénique de Nepeta tenuifolia a été mise en valeur à l’encontre des cancers des poumons. [45]
Une étude Taïwanaise, de 2017, a mis en exergue l’activité anti-microbienne de Nepeta tenuifolia à l’encontre de bactéries pathogènes résistantes aux antibiotiques – et, en particulier, Salmonella enterica, Citrobacter freundii, Listeria monocytogenes, Staphylococcus aureus, Bacillus cereus, Pseudomonas aeruginosa et Escherichia coli. [39]
L’activité insecticide de Nepeta tenuifolia a été mise en valeur à l’encontre de la mouche sciaride, Lycoriella ingenua – une mouche fort encline à attaquer les cultures du champignon Pleurote en huitre, Pleurotus ostreatus [49] ; à l’encontre des mites de maison et de nourriture [52] ; à l’encontre du Tribolium rouge de la farine, Tribolium castaneum et du poux, Liposcelis bostrychophila [60] ; à l’encontre de la Termite Japonaise, Reticulitermes speratus [62].
L’activité fongicide de Nepeta tenuifolia a été mise en valeur à l’encontre de fungi pathogènes se développant dans les cultures – tel que Botrytis cinerea, la moisissure grise [54] ainsi que le zéaralénone et l’aflatoxine. [58]
Les parties aériennes de Nepeta tenuifolia contiennent environ de 0,5 à 1,8% d’huile essentielle. En fonction des divers écotypes, les principaux constituants de cette huile essentielle sont : pulégone, mentone, D-limonène, schizonépétine, schizonodiol, schizonol, shizonépétosides, menthofuran, menthol, D-germacrène, α-humulène, caryophyllène.
Une étude, de 2015, a mis en valeur l’activité allélopathique de l’huile essentielle de Nepeta tenuifolia à l’encontre de plantules de laitues. [59]
Nepeta tenuifolia contient, également, des flavonoïdes : diosmétine, cynaroside, hespéridine, lutéoline, apigénine [63] ; du β-sitostérol [61] ; des acides: ursolique, oléanolique, rosmarinique ; des eicosanoïdes ; des saponines telles que le daucostérol – que l’on retrouve, également, dans le Ginseng de Sibérie.
Il est important de noter, aussi, que certaines plantes médicinales peuvent amplifier l’action des remèdes allopathiques – tout comme la réglisse, Glycyrrhiza glabra. Nepeta tenuifolia est, de même, potentiellement, inhibitrice du Cytochrome P450 – une enzyme du foie, et de l’intestin, qui métabolise les molécules chimiques de l’allopathie en les inactivant partiellement ou en en générant des métabolites. Cela signifie que Nepeta tenuifolia peut amplifier, de manière conséquente, la présence – et les effets – d’un certain nombre d’antibiotiques, de somnifères et d’autres médications allopathiques, dans le corps humain. [64]
Nepeta tenuifolia est une espèce médicinale annuelle qui produit des plantes pouvant atteindre 1 mètre de hauteur avec des fleurs de couleur lavande. Les semences de Nepeta tenuifolia se sèment au printemps en les recouvrant à peine. Elles lèvent en une semaine dans de bonnes conditions de chaleur. Il est conseillé de transplanter les plantules avec très grand soin car elles ne supportent pas aisément la transplantation dans le jardin. Les semences de Nepeta tenuifolia peuvent conserver leur faculté germinative pendant huit années si elles sont stockées dans de bonnes conditions.
Autres Espèces Médicinales de Nepeta
Nepeta tuberosa
Nepeta tuberosa est originaire de la Péninsule Ibérique, de la Sicile et du Maroc. Il est réputé pour ses propriétés analgésiques – en particulier à l’encontre des crampes abdominales. [66]
Une étude Marocaine, de 2011, a mis en valeur les capacités anti-fongiques de son huile essentielle à l’encontre des fungi suivants : Candida albicans, Candida tropicalis, Candida glabrata, Aspergillus niger, Microsporum canis, Microsporum gypseum et Trichophyton rubrum. L’huile essentielle, de l’écotype analysé, contenait 77% de népétalactone et une très grande diversité d’autres constituants dont 25 principaux : α-pinène, β-pinène, camphène, eucalyptol, phellandrène, terpinène, sabinène, p-cymène, limonène, menthone, thujone, bornéol, etc. [67]
Cette étude a démontré que les écotypes Marocains analysés, de Nepeta atlantica, de Nepeta granatensis, et de Nepeta cataria, possédaient, également, respectivement, 72%, 40% et 77% de népétalactone. Elle a, également, déduit que l’activité anti-fongique de ces espèces de Nepeta était, principalement, due à la présence prépondérante de népétalactone.
Une autre étude Marocaine, de 2014, concernant les mêmes espèces, a mis en valeur leurs capacités anti-bactériennes à l’encontre des bactéries suivantes : Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli et Salmonella enteritidis. [68]
Elle a également déduit que l’activité anti-bactérienne de ces espèces de Nepeta était, principalement, due à la présence prépondérante de népétalactone. En effet, selon ces deux études mentionnées, Nepeta granatensis, de par sa plus faible concentration en népétalactone, possédait une activité anti-microbienne beaucoup moins élevée. L’écotype de Nepeta granatensis possédait, également, dans son huile essentielle, 24% d’eucalyptol et 6,3% d’α-pinène. Une autre étude Marocaine, de 2015, a mis en valeur l’activité anti-dépressive et anxiolytique de l’huile essentielle de Nepeta granatensis. [72]
Nepeta amethystina
Nepeta amethystina est originaire de la Péninsule Ibérique et de l’Afrique du nord. C’est une espèce vivace dont les plantes font entre 20 et 50 cm de hauteur.
Nepeta amethystina est utilisé en Médecine Traditionnelle Marocaine pour ses propriétés analgésiques, sédatives et vulnéraires – de par sa capacité d’accélérer la cicatrisation des blessures. Son pouvoir analgésique est supérieur à celui de l’acide acétylsalicylique. Son pouvoir sédatif est supérieur à celui du diazépam. [73] [74]
Il est également utilisé, traditionnellement, pour ses propriétés anti-microbiennes, diurétiques, fébrifuges, toniques, anti-spasmodiques, stimulantes, anti-asthmatiques.
Une étude Algérienne, de 2014, a mis en valeur son activité anti-oxydante et anti-fongique – en particulier à l’encontre de diverses souches de Candida albicans. [76]
Lors de cette étude, l’huile essentielle de l’écotype Algérien analysé contenait près de 90% de népétalactone – et de ses isomères. Une autre étude, de 1990 – publiée dans les Annales du Jardin Botanique de Madrid – avait mis en exergue la présence de 80% de népétalactone, et de ses isomères, dans un écotype de Nepeta amethystina provenant de la région de Saragosse. [75]
Une autre étude Algérienne, de 2017 – portant sur ses propriétés anti-oxydantes et anti-fongiques – a mis en valeur ses différents flavonoïdes : cathéchine, quercétine, kaempférol ; et ses différents acides phénoliques : caféique, siringique, hydroxybenzoique, p-coumarique, chlorogénique, cinnamique. [77]
Nepeta parnassica
Une étude Grecque, de 2014, a mis en exergue son activité insecticide à l’encontre des espèces de moustique Aedes cretinus et Culex pipiens – ainsi qu’à l’encontre des fourmis du genre Pogonomyrmex. [80]