Projets soutenus en juillet 2019, retours et témoignages

Présentation des 12 projets soutenus par la campagne Semences Sans Frontières, pour aider les communautés paysannes à retrouver leur autonomie semencière, en juillet 2019 :

MAROC : CENTRE FIERS & FORTS — LA FERME NOURRICIÈRE ET PÉDAGOGIQUE

Le Centre Fiers & Forts, créé par Dorothéa E. S. en 2004, est un centre d’accueil pour les enfants défavorisés de Tamesloht, ville dortoir située à quelques kilomètres de Marrakech au Maroc. Laïque et apolitique, ce centre s’inscrit dans la volonté de lutte contre l’exclusion sociale. Il a comme objectif principal d’aimer et de protéger les enfants victimes de la pauvreté, de la criminalité, des problèmes sociaux et familiaux, présageant d’une transmission de violence générationnelle. Un nombre croissant de ces enfants vit dans la rue, n’a pas d’identité, pas de nom de famille. Le Centre Fiers & Forts, en collaboration avec le tribunal de Marrakech, se charge de leur donner une identité et offre aux 140 enfants qu’ils prennent aujourd’hui en charge, 3 repas par jour, des vêtements propres, une scolarité et un suivi médical.

À la disposition des enfants :
– 3 salles de classe pour suivre le cursus de l’éducation nationale avec des éducateurs spécialisés.
– 3 salles polyvalentes servant à l’épanouissement des enfants : théâtre, musique, danse, arts plastiques, karaté, etc.
– des grands espaces extérieurs : des jardins, un terrain multi-sports et depuis 2016, avec le soutien de Semences Sans Frontières, une Ferme Nourricière et Pédagogique travaillée en permaculture. Ce magnifique potager en permaculture fournit, également, une grande partie des repas des enfants. Depuis 2017 le Centre Fiers & Forts propose également, aux plus grands enfants, des formations qualifiantes en permaculture.

Soutenu depuis 2016 par la campagne Semences Sans Frontières avec un don de graines d’espèces et de variétés différentes chaque année, ce projet permet au Centre Fiers & Forts d’augmenter chaque année un peu plus la diversité cultivée et l’autonomie alimentaire de la cantine pour nourrir les enfants sainement, de les sensibiliser à l’écologie, leur donner le goût du travail de la terre et de créer une pharmacie vivante avec des herbes médicinales.

Extrait de la page « news » du site du Centre Fiers & forts du 01/06/2020…

« Depuis le début de cet épisode particulier de confinement lié au Covid-19, vous avez été très nombreux à vous inquiéter pour les enfants Fiers & Forts, et nous vous remercions de tant de pensées ! Le Centre Fiers & Forts a été totalement stérilisé par une équipe de ”ghostbusters” de la commune. Évidemment les mesures d’hygiène sont strictes et appliquées par tous. Le grand portail est fermé à double tour et nous restons tous ensemble jour et nuit à l’intérieur des murs. Le jardin permacole et la ferme prennent maintenant tout leur sens, les enfants et toute l’équipe y travaillent beaucoup et cela porte ses fruits (et légumes) dont nous avons tant besoin pour nos 170 repas par jour… ! L’ambiance est bonne, tout le monde est sain même si les enfants s’inquiètent pour leurs mamans. Nous organisons le programme de la journée autour de la scolarité, mais aussi beaucoup d’activités (théâtre, musique, art plastique, sports, jardinage, karaté, soins des animaux…). Le ménage et la cuisine font partie aussi de l’éducation et de la responsabilisation des enfants, cela devient vite un jeu ! Les enfants vont donc bien, l’équipe encadrante est exemplaire par son engagement malgré les difficultés du confinement et nous espérons que cette période puisse être bénéfique à tous pour apprendre à aller à l’essentiel.

Merci à tous pour votre soutien, vos pensées, et vos dons. Nous espérons rapidement pouvoir à nouveau ouvrir les portes de notre petit paradis. »

Atelier de semis au Centre Fiers & Forts
Atelier de semis au Centre Fiers & Forts
Repiquage des jeunes plants dans le jardin vivrier
Un sol vivant!
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Évolution du jardin depuis 2016 à 2021!

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Témoignage du 05/08/17 de Dorine E., directrice du Centre Fiers & Forts….

« Investir un grand espace du terrain du Centre Fiers & Forts pour en faire un jardin potager, permacole et responsable m’apparaissait indispensable pour éveiller les enfants au plaisir de cultiver et de manger ce que l’on a participé à produire. Rapidement, je me suis également rendu compte de la vertu thérapeutique qu’avait le jardin sur ces enfants en reconstruction, d’une part, parce qu’au fur et à mesure qu’ils se développent, il magnifie leur lieu de vie, et d’autre part, parce que ces derniers paraissent trouver beaucoup d’apaisement et d’épanouissement dans les activités de jardinage. De plus, en même temps qu’ils grandissent, se développe chez eux une conscience de la terre et du souci de sa préservation. »

Témoignage du 05/08/17 de Mourad C., jardinier du Centre Fiers & Forts….

« J’ai grandi dans les montagnes à côté d’Aït Ourir, et chez moi on a l’habitude de se nourrir avec ce qu’on produit nous-mêmes. Je suis attaché à cette idée, qui garantit la liberté. Au Centre, les enfants et le personnel mangent des légumes et des fruits qui viennent pour la plupart du jardin. Chacun se rend compte de ce que manger de manière responsable veut dire, et chacun à sa manière y prend part. Je suis très heureux de travailler quelque part où les beaux projets se rencontrent et se servent les uns les autres. Ici, le jardin participe à nourrir bien les enfants, et les enfants, par leur bonne énergie, participent à faire pousser les plantes. »

Témoignage du 05/08/17 de Abdessadek T., chef jardinier du Centre Fiers & Forts….

« Je travaille dans le jardin du Centre Fiers & Forts depuis que celui-ci existe, c’est-à-dire environ 4 ans. À l’époque, je ne savais rien de la permaculture, que j’ai découverte petit à petit, me rendant compte de la grande place qu’elle laissait à l’inventivité. Ça n’engage que des choses naturelles, bonnes pour le corps, la tête et les yeux. Parmi les enfants du centre, quelques-uns se montrent très intéressés par ce qu’on fait dans le jardin, et je suis heureux de leur transmettre ce que je sais, d’autant que je n’ai moi non plus pas fini d’apprendre. Et je crois que comme les enfants, les plantes n’ont besoin que d’eau, de temps et d’attention, une découverte qui fait du bien aux enfants comme au jardin. »

CAMEROUN : GISÈLE YANNICK M. — LUTTE CONTRE LE PALUDISME À MENGANG

Gisèle Yannick M., agricultrice au Cameroun depuis 2017, souhaite cultiver l’Artemisia annua à Mengang afin que les habitants de son village, atteints du paludisme, puissent se soigner de manière naturelle.

Ce projet a comme objectif de distribuer aux habitants de Mengang les semences d’Artemisia annua ainsi que les conseils de sa culture afin qu’ils puissent regagner leur autonomie médicinale. Tout en prenant les feuilles sèches des plantes, qu’ils auront cultivées eux-mêmes, en tisane avec une posologie précise, ils auront une alternative simple et puissante à la médecine coûteuse et trop souvent peu efficace du cartel pharmaceutique dans leur lutte contre la malaria.

BURKINA FASO : ALPHONSE Y. — VULGARISER LA CULTURE D’ARTEMISIA ANNUA

En juillet 2019 Alphonse Y. a sollicité le soutien de Semences Sans Frontières pour son projet de vulgarisation de la culture de l’Artemisia annua à Ouagadougou en Burkina Faso.

Ce projet à comme but de créer une ferme exemplaire de production de semences afin de vulgariser le plus possible la culture de l’Artemisia annua afin qu’elle puisse être appliquée par le plus grand nombre dans le traitement du paludisme ; la maladie infectieuse la plus mortelle de la planète et la plus rentable pour la mafia pharmaceutique. Ces semences fertiles offertes par Semences Sans Frontières aideront les bénéficiaires à retrouver leur autonomie semencière et leur souveraineté médicinale ainsi que leur liberté sociale.

GUINÉE : ASSOCIATION AJERAF — PRODUCTION DE SEMENCES PAYSANNES

Odile L. R., déléguée de plusieurs structures humanitaire en Afrique et membre engagée des Incroyables Comestibles, a sollicité l’aide de Semences Sans Frontières pour le projet de production de semences paysannes de l’association des jeunes étudiants ressortissants de FRIA ; un regroupement de jeunes étudiants en agroforesterie à Faranah. Le but étant qu’ils expérimentent dans un premier temps plusieurs techniques culturales pour ensuite vulgariser celles étant les plus adaptées à la région sur un grand terrain pour sensibiliser les paysans locaux à de nouvelles techniques garantissant une exploitation durable des ressources et la protection de l’environnement. Une étude particulière portera sur la culture des légumineuses. Les récoltes seront partagées avec la population locale.

 

Avec ce projet, le regroupement compte ainsi lutter contre la famine et la malnutrition en formant la population locale, très démunie, à investir différemment leurs terres par une production raisonnée et adaptée à leur milieu ainsi qu’une meilleure gestion des ressources pour éviter les périodes de carences alimentaires.

Ce projet compte ainsi pallier la situation régulière de détresse alimentaire qui induit les jeunes à quitter leur territoire. Par la production de semences, ces derniers pourront recourir à la productivité rurale et redonner à tous nourriture et dignité.

CONGO : ASSOCIATION LES INCROYABLES COMESTIBLES RDC — FERME URBAINE À KINSHASA

Des jeunes membres de l’association Les Incroyables Comestibles RDC
Des jeunes membres de l’association Les Incroyables Comestibles RDC

L’association Les Incroyables Comestibles RDC qui vise l’auto-suffisance alimentaire des territoires et la nourriture saine et partagée pour tous, regroupe plusieurs familles sous la houlette de Charly I. M. ; coordinateur du projet de création d’une ferme urbaine à Kinshasa.

L’association tente de pallier à la situation de pauvreté et de malnutrition de cette ville de 1,7 million d’habitants, où quasiment toute la nourriture est importée à des prix exorbitants, en cultivant de nombreuses parcelles laissées à l’abandon. Différentes familles se repartissent la production de légumes sur les différentes parcelles allant de 500 m2 à 1 ha (5 à 8). La nourriture produite est alors répartie de trois manières. Les cultivateurs prélèvent la part qui leur est nécessaire pour subvenir à leurs besoins, le reste est distribué gratuitement aux personnes adhérentes à l’association. Les surplus sont vendus pour couvrir les frais de scolarité des familles participantes.   

Charly, détenteur d’un savoir local concernant les plantes médicinales et en particulier l’Artemisia annua, gère également avec différentes agronomes fédérées la culture de cette plante médicinale sur un terrain hors de la ville. Une fois les feuilles séchées, elles sont distribuées aux enfants des membres de l’association pour traiter les nombreux cas de neuro-paludisme.

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Récolte de feuilles et de semences d’Artemisia annua à Kinshasa

Avec cette ferme urbaine, les adhérents des Incroyables Comestibles RDC, visent l’amélioration du quotidien difficile de la population de Kinshasa en les conduisant à terme à une autosuffisance alimentaire et médicinale malgré des conditions difficiles tant climatiques (inondations fréquentes) que sanitaires. Ainsi, la multiplication des semences potagères et médicinales permettra la bonne nutrition et un meilleur avenir pour cette population.

Site : http://lesincroyablescomestibles.fr/republique-democratique-du-congo/

Facebook : https://www.facebook.com/ICKRDC/

GUADELOUPE : ARMELLE A. — UN JARDIN CRÉOLE BIO

Ayant subi un feu sur sa parcelle agricole, Armelle A. a sollicité un don de semences auprès de Semences Sans Frontières pour pouvoir garantir la continuité de son jardin maraicher de 5000 m2 en forme de mandala.

Dans ce jardin créole bio elle cultive manuellement et sans pesticides avec des amendements organiques naturels comme les macérations de bananes pour la floraison ainsi que les viscères de poisson et des produits issus d’algues pour la croissance des plantes. À terme, elle aimerait proposer des paniers bio avec des légumes variés afin de contribuer à la distribution de la nourriture saine et locale pour la population de Petit-Canal.

COLOMBIE : ONG LA SEMILLA — CRÉATION DU PREMIER RÉSEAU DES GARDIENS DE SEMENCES DE LA SIERRA NEVADA

Semences Sans Frontières soutient le partenariat établi entre l’agronome Colombienne Yuli Pelaez et l’ONG La Semilla dans le cadre de la création du premier réseau d’échanges de graines de la Sierra Nevada, avec les paysans locaux et les Indiens Koguis.

Passage de Yuli P. et Stéphane L. Au siège de Kokopelli le 17 juillet 2019

Témoignage du 17/07/19 de Yuli P. et Stéphane Labarthe, président de l’ONG La Semilla, porteurs du projet….

« Due au nouveau contact avec le “monde moderne”, l’agriculture des peuples indigènes de la Sierra Nevada est modifiée. Presque toutes les semences vendues aujourd’hui sont des hybrides F1 non reproductibles et parfois transgéniques, créant une dépendance vis-à-vis des semences commerciales et des produits agrochimiques, également connus sous le nom de paquet technologique. Ceci est une conséquence d’une nouvelle législation (Résolution 3168 de l’ICA) promue par le lobby des cinq grandes multinationales chimiques (Bayer/Monsanto, Syngenta, Dupont, Dow et BASF) et génère dans les communautés des pertes de semences adaptées à l’environnement (érosion génétique). Indirectement, cela crée également des problèmes de pollution des sols et de l’eau. Les ateliers de sensibilisation et d’échange — commencés avec des paysans et néo-paysans du territoire — ont été étendus aux populations indigènes de la Sierra Nevada. À titre d’expérience pilote, et avec le soutien de Semences Sans Frontières, ce projet se prolonge aujourd’hui avec la co-création (avec les Koguis) d’un jardin expérimental, dans une zone basse de la Sierra peu après l’entrée dans le “resguardo Kogui”, avec des légumes et des plantes aromatiques. Bien que nous ayons observé que les peuples autochtones de la Sierra Nevada continuent d’utiliser principalement des semences indigènes, les peuples et les communautés installées dans les basses terres commencent à utiliser ces semences commerciales. Ce problème est également présent aujourd’hui dans la grande majorité des pays du monde. Pour cette raison, la création de banques de semences indigènes et reproductibles en libre circulation est importante pour renforcer la sécurité, la souveraineté et l’autonomie alimentaires de nos peuples ainsi que la biodiversité et la protection de la planète. Kokopelli travaille dans ce sens depuis vingt ans et nous sommes très heureux d’avoir le soutien de la campagne Semences Sans Frontières. »

Don de semences au Mama Kogui Conchacalà (2019)
Yuli P. Au jardin expérimental, dans le "resguardo Kogui » en zone basse de la Sierra
Les semences Kokopelli s’acclimatent bien chez les Koguis
Don de semences au Mama Wiwa Awimaku, vivant avec une petite communauté Wiwa et Koguie à Némuga, pour leur jardin vivrière et médicinal (2019)

Le but de l’ONG La Semilla est de tisser un lien avec les Indiens vivant dans la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie (Kogis, Arhuacos, Wiwas, Kankuamos) et aider à la reconnaissance et à la préservation de leur culture et de leur territoire. Il se décline en différents volets : culturel et artistique, éducatif et écologique. Aujourd’hui, plusieurs projets sont en cours : création d’une mémoire audiovisuelle pour les peuples de la Sierra, création d’un espace d’échange culturel, échanges et diffusions de graines anciennes, conférences et ateliers sur la langue et la culture Koguiée. Ces projets se font en accord avec les Indiens et souvent à leur demande.

BÉNIN : ASSOCIATION BAROUKA « DE LA SUISSE AU BÉNIN » — FERME D’AGRICULTURE DURABLE ET STRUCTURE D’ACCUEIL POUR DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH

Semences Sans Frontières soutient le partenariat établi entre l’agronome Colombienne Yuli Pelaez et l’ONG La Semilla dans le cadre de la création du premier réseau d’échanges de graines de la Sierra Nevada, avec les paysans locaux et les Indiens Koguis.

Le projet Barouka est en préparation depuis plus de six ans, mais est entré dans sa phase active en juillet 2018 avec l’arrivée au Bénin d’un couple bénino-suisse ainsi que leurs deux enfants. Béatrice est infirmière diplômée de la haute école de santé de Fribourg et Manassé est menuisier et agriculteur formé au Bénin. Le projet vise à la mise en place d’un centre composé d’une structure d’accueil pour personnes vivant avec le VIH et d’un domaine d’agriculture durable à Bembéréké, au Bénin.

Le projet Barouka est un projet à taille humaine a pour objectifs une solution durable pour améliorer le quotidien de personnes vivant avec le VIH et améliorer les pratiques agricoles. Le VIH au Bénin est encore aujourd’hui synonyme d’une vie remplie de souffrances : l’anxiété de l’attente de la mort et le rejet par une partie de la communauté. Ce rejet par la famille subi par bon nombre de personnes vivant avec le VIH est particulièrement problématique pour les femmes, car elles n’ont souvent pas de formation professionnelle leur permettant de subvenir à leurs besoins. Durant un séjour de 6 à 18 mois, elles bénéficieront d’un accompagnement holistique et acquerront des connaissances agricoles pratiques leur permettant d’améliorer ensuite leur autonomie financière. La ferme sera aussi un lieu de formation pour les agriculteurs béninois, en leur proposant de nouvelles techniques pour diversifier leurs pratiques d’une manière respectueuse de l’environnement.

Ce projet a été initié il y a plusieurs années par des acteurs hospitaliers et ecclésiaux béninois, et est dès à présent géré par un comité local en collaboration avec la famille. Cet ancrage dans la communauté locale est une condition indispensable pour le légitimer aux yeux des bénéficiaires et garantir sa pérennité, selon les principes du développement durable. Le projet est financé par un réseau de soutien en Suisse, composé d’amis de la famille et de dons de la communauté locale au Bénin. Son autonomie financière est visée pour 2024.

Les bénéficiaires des semences de Semences Sans Frontières seront :

  • Le projet, par le biais de la production de la ferme et de la vente directe. À l’horizon 2024, il est prévu que le projet soit autonome financièrement grâce à la production de la ferme.
  • Les employés et résidents. Les résidents sont des personnes vivant avec le VIH rejetées par leur famille. Ils travailleront sur le domaine agricole pendant leur séjour, afin de se former aux pratiques agricoles et contribuer à la bonne marche de la ferme.

L’utilisation de semences de variétés adaptées à cette région du Bénin permettra à la ferme de continuer à se développer et de diversifier sa production. De plus, la possibilité de produire à l’avenir leurs propres semences à partir des graines fournies par Kokopelli permettra de :

  • Ne pas dépendre des variétés disponibles sur le commerce à chaque saison
  • De distribuer des semences aux femmes quittant le centre afin qu’elles soient à leur tour autonomes pour démarrer leur propre production de légumes
  • De distribuer des semences aux agriculteurs locaux qui suivront diverses formations (compostage et autres techniques encore à définir) et leur permettre d’intégrer ces cultures dans leurs exploitations.

Site : www.barouka.org

Témoignage du 15/02/21 de Béatrice O.S., porteuse du projet….

« Nous avons à cœur d’accueillir des personnes rejetées en raison de leur statut sérologique, de leur permettre d’acquérir des outils pour mettre sur pied un projet personnel qui leur permettra d’acquérir un revenu. Grâce aux semences de Kokopelli, nous pourrons contribuer à leur réinsertion sociale en leur donnant des semences, afin qu’elles puissent commencer leurs jardins de maison dès le retour dans leur milieu. Étant donné que notre travail au Bénin n’était financé jusque-là que par des dons de particuliers, la construction de la maison a dû être retardée à cause d’un financement insuffisant. Au début de cette année, nous avons reçu un financement important qui nous permettra de construire la maison d’accueil cette année. C’est donc en fin d’année que nous serons prêts à accueillir ces personnes et donc de donner des semences.

En 2019, une association des maraîchers de la commune de Bembéréké a vu le jour. Les membres de cette association sont pour la plupart des femmes. En 2019, nous avons débuté la visite de leurs jardins et nous avons recensé quelques défis auxquels elles font face. Le premier défi est l’apport en eau. Les installations ne fonctionnent pas toutes, la plupart des travaux d’arrosage se font à l’arrosoir ou avec des bassines. Les semences n’étaient jusqu’alors que peu variées et donc sans rotation. En raison de la pandémie, les réunions et les visites ont été annulées, ce qui n’a pas encouragé la distribution de semences.

Arrosage des jardins avec des bassines

Nous avions eu la joie de pouvoir engager un jeune homme connu de la communauté qui avait suivi une formation d’une année et demie dans le centre de formation Songhaï. Avant de l’engager, nous avions visité le magnifique jardin où il travaillait alors. Nous avons voulu le responsabiliser pour le maraîchage et lui avons laissé suffisamment de liberté pour lui permettre de faire ses preuves. Malheureusement, il n’a aucune motivation à essayer de nouvelles techniques, et son désir est de travailler uniquement avec des semences F1, qui selon lui ont un meilleur rendement. Nous avons donc perdu beaucoup de temps dans l’utilisation des semences de Kokopelli. Nous sommes actuellement dans un processus de changements et espérons mettre en place un nouveau système de suivi au jardin pour valoriser les semences reçues. »

« Les carottes sont des légumes tout à fait connus dans la région et appréciés. Par contre, les melons de cette variété n’étaient pas connus ici, mais ils ont été très appréciés. » Béatrice O.S.

BÉNIN : ENTREPRISE SOLIDAIRE BIOAROMATE — DIFFUSION DES PLANTES AROMATIQUES ET MÉDICINALES DANS LE DÉPARTEMENT DU ZOU

L’Entreprise Solidaire Bioaromate défend l’importance des plantes aromatiques, médicinales et potagères dans l’alimentation humaine. Pour assurer leur disponibilité, leur accessibilité et leur qualité, cette entreprise a mis en place des circuits commerciaux courts.

Elle travaille actuellement à structurer au niveau rural dans le Département du Zou un réseau de 145 producteurs ruraux de légumes biologiques et d’Artemisia annua, culture pour laquelle elle travaille en étroite collaboration avec l’association La Maison de L’Artemisia de Bohicon. Les différents producteurs impulseront dans leur village respectif les pratiques agroécologiques de production de plantes aromatiques, médicinales et potagères à travers leur jardin.

Par cette initiative et avec le soutien de Semences Sans Frontières, Darling G. porteur du projet, compte diversifier les cultures potagères, aromatiques et médicinales dans les jardins ruraux, encourageant ainsi une autre manière de cultiver, de se nourrir et de se soigner tout en rendant les jardiniers autonomes en termes de semences paysannes.

Publication Facebook de l’Entreprise Solidaire Bioaromate du 15/11/19 :

« Toujours un plaisir d’être en compagnie de ces hommes et femmes grâce à qui nous nous nourrissons et nous soignons ! »

Vidéo de présentation par Darling G., porteur du projet (vidéo réalisée par l’association La Maison de L’Artemisia)

MAROC : FATIMA G. — LE RETOUR À UNE AGRICULTURE TRADITIONELLE ET SAINE À TIGUITE ET DWIRAT

Fatima G. et son mari ont le projet de soutenir les deux villages Tiguite et Dwirat dans le Sud Marocain dans leur retour à une agriculture traditionnelle et saine.

Témoignage du 26/07/19 de Fatima G., porteur du projet…

« Les paysans de Tiguite et Dwirat ont été attirés par les semences F1, mais ils ont bien vite été déçus (sols appauvris, sentiment d’être désormais obligés de rester en culture chimique et toxique…). Certains aimeraient revenir au mode de culture ancienne. Nous aimerions, mon mari et moi créer un mouvement d’entraide de prise de conscience pour les aider au retour à une agriculture traditionnelle. Pour le moment, nous aimerions commencer avec 4 familles de villageois (les instituteurs du village et l’épicier). Ces personnes ont une influence positive sur les autres habitants et ils sont plus susceptibles d’être suivis dans le travail de remise en route. Ils sont en quelque sorte des “influenceurs” dans ces villages. »

Une fois le succès des premières récoltes, le couple compte programmer une réunion avec les autres villageois pour que ces « influenceurs — testeurs » puissent parler de leur expérience de multiplication de semences et envisager la reconversion de nouvelles personnes. Ils espèrent ainsi, pouvoir redonner espoir à ces personnes et les mener vers une autonomie semencière et alimentaire saine et pérenne.

Témoignage du 15/07/20 de Fatima G., porteur du projet…

« Les semences que vous m’aviez envoyées l’année dernière ont eu beaucoup de succès chez les paysans au Maroc. Certains ont préservé les graines et ont commencé à les distribuer autour d’eux. De plus, les mentalités ont commencé à changer chez certains du village et les anciens commencent à revendiquer le besoin du retour à une agriculture traditionnelle, loin des sacs bleus d’engrais très chers à l’achat… Mehdi, un des paysans a commencé à former des gens à l’agriculture biologique (il avait déjà une formation, mais il n’avait pas assez de graines bio reproductibles). Maintenant qu’il a des résultats très probants, il a gagné en crédibilité et en légitimité dans le milieu… Je vous remercie pour votre coopération et vos précieuses graines. Vous avez contribué à faire germer et fleurir des terres et des idées à travers votre action. »

BÉNIN : ASSOCIATION LES JARDINS CHEZ MARLÈNE — PRODUCTION ET ÉCHANGE DE SEMENCES

L’association Les Jardins chez Marlène réunit un petit groupe de jeunes béninois engagés dans la production agroécologique de légumes et fruits afin que les communautés consomment des produits sains et participent à la sauvegarde de l’environnement. L’association a fait appel à Semences Sans Frontières car elle aspire à une réelle autonomisation semencière.

Le don de semences fertiles leur permettra d’expérimenter la culture d’une grande diversité de légumes et fruits biologiques et d’en reproduire les semences afin de les échanger lors d’une foire des semences au Bénin et lors des nombreux stages et rencontres autour de la permaculture et de la semence fertile que la fondatrice Marlène G. organise dans ses jardins. « Expérimenter pour mieux transmettre », c’est le principe permacole qui est au cœur de toutes les actions quotidiennes aux Jardins chez Marlène.

Les stagiaires de la formation Ecoscholars en action dans les Jardins chez Marlène

BURKINA FASO : EMMANUEL Z. — PROMOTION DE LA CULTURE ET DE L’USAGE DE L’ARTEMISIA ANNUA

Inspiré par l’étude du jeune chercheur Congolais Jérôme M. pour prouver l’efficacité de l’infusion d’Artemisia annua contre le paludisme, Emmanuel Z. mène le combat de mettre à la disposition de la population de Bobo-Dioulasso et les alentours cette plante qui « sauve des vies ».

Témoignage du 31/07/20 de Emmanuel Z., porteur du projet…

« Notre projet consiste à cultiver dans des pots de terre la plante Artemisia annua dans nos cours au Burkina Faso, de tester l’efficacité sur les accès palustres et ensuite d’en faire la culture à grande échelle dans un champ. Récolter, sécher les feuilles et les mettre à disposition des ménages vulnérables et pauvres. C’est notre façon de lutter contre le coût élevé des produits chimériques de pharmacie. »

Par la culture de l ’Artemisia annua et la distribution de sa tisane à la population locale, ce projet défend la médecine traditionnelle et le droit de chaque individu de choisir librement et sans contrainte sa médecine.