La Bio Piratée, second épisode : Lima/Danival chez Hain Celestial

À la suite de la publication de notre article (23) sur “La Bio Piratée” – qui a beaucoup circulé sur la Toile – et malgré que l’on m’eût prié instamment de prolonger cette investigation douloureuse, j’avais décidé d’enterrer ce dossier franchement déprimant en me disant que Hain Celestial, Monsanto et Goldman Sachs, à l’image de notre civilisation moribonde, ne faisaient que passer et qu’un jour la Terre-Mère recyclerait bien tout ce fatras biocidaire.

Nonobstant, la semaine passée, je reçus ce courrier, transmis par une lectrice, de la Responsable Relations Clients chez Biocoop : La direction Filières et Produits Biocoop a creusé ce sujet et demandé à Lima et Danival leurs réponses dès juin 2013. La réponse de The Hain-Celestial Group (qui détient Lima et Danival) est très claire et fait foi pour Biocoop. « Le groupe Hain Celestial n’a aucune affiliation avec Monsanto et n’a jamais eu aucun lien avec cette société. De plus, comme toutes sociétés dont les actions sont cotées aux Etats-Unis, les  actionnaires sont tenus de déclarer leur propriété auprès de la commission des opérations en bourse. Vous pouvez consulter la liste des principaux actionnaires de Hain Celestial en suivant le lien ci-après. (22) Toute information véhiculée concernant une quelconque affiliation entre le groupe Hain Celestial et Monsanto est erronée. »

Je comprends fort bien que le Réseau Biocoop ne soit pas plus empressé que moi-même pour «creuser ce sujet» peu appétissant – même s’ils prétendent l’avoir fait. J’ose espérer que les cahiers de charge mis en valeur par le Réseau Biocoop ne soient pas à l’aune de leur acceptation aveugle de la “bonne foi” du groupe Hain Celestial, un monstre financier gobant des compagnies de l’alimentaire par douzaines. Tout d’abord, je n’ai jamais écrit que Monsanto était un actionnaire direct de Hain Celestial. Ensuite, lorsque l’on analyse les agissements, les déclarations, les procès, les partenariats et les objectifs afférents à ce groupe, toute relation directe ou indirecte avec Monsanto relève, vraiment, de l’épiphénomène. Et d’ailleurs, pour Erwin David Simon, le fondateur mégalomane de Hain Celestial, le rachat de Lima et de Danival n’est sans doute aussi que cela : un épiphénomène, l’une des nombreuses marches du tremplin qui va le propulser vers la place de leader mondial de l’alimentaire “naturel”. Mais les tremplins des bulles financières sont souvent bâtis sur des sables mouvants et ils s’effondrent lorsque les bulles éclatent… Surtout lorsque les bulles de la boulimie d’acquisitions ne fonctionnent qu’avec un fort niveau d’endettement entretenu par les grands Saigneurs de l’Internationale Bancaire. En parlant de boulimie, signalons que Hain Celestial a également établi (25) une joint venture avec Hutchison China Meditech Ltd, une société pharmaceutique Chinoise, dont les partenariats sont notoires avec Nestlé (28), avec la multinationale pharmaceutique Lilly et avec même… AstraZeneca/Syngenta (26) (et dont le président, Li Ka-Shing, est très impliqué dans les semences chimériques en Israël !). Et, en termes de crimes contre la biosphère et l’humanité, il est clair que l’on ne peut faire aucune différence entre Monsanto, Syngenta et Nestlé.

Ainsi, avec toute la sympathie que je porte à Claude Gruffat, le président de Biocoop (qui ne doit pas avoir la tâche facile en cette période de grand piratage de la bio), j’ai repris la plume en souhaitant aider le Réseau Biocoop à “creuser le sujet”. Qu’il soit clair que cette investigation n’est, en aucun cas, une remise en question de la qualité des produits bios de Lima et de Danival. J’en profite pour exprimer, une nouvelle fois, mon admiration (et mes sincères condoléances) aux membres de la famille Gevaert qui furent des pionniers de l’agriculture biologique en Europe. Pierre Gevaert est, de plus, un écologiste et auteur de nombreux ouvrages fort passionnants dont : “La famine mondiale est imminente”, “Alerte aux vivants et à ceux qui veulent le rester – Pour une renaissance agraire”, “L’avenir sera rural : au secours d’un monde moderne en dérive”.

Historique

La société Hain Pure Food est créée en 1926 en Californie. Elle est rachetée en 1981 par Ogden Corporation (actuellement Covanta Energy Corporation qui est spécialisée dans le recyclage des déchets industriels et la production d’électricité). Elle est ensuite rachetée en 1986 par IC Industries (actuellement Whitman Corp, le sous-traitant de Pepsi qui acheta Pepsi Americas en 2000). Hain Pure Food est finalement racheté en 1994 par Irwin David Simon, le propriétaire de Kineret Acquisition Corp (spécialités alimentaires) qui emprunte alors l’argent à Argosy Group LP (une compagnie de software). Fin 1994, le groupe prend le nom de Hain Food Group. En 1996, George Soros, le milliardaire prédateur psychopathe, rachète 16% des actions de la compagnie. Pour mémoire, George Soros est à la direction du CFR, le Council for Foreign Relations (Note 1), il est l’un des membres du Groupe Bilderberg et il finance la clique militariste d’Avaaz – et bien d’autres ignominies. En 2000, Hain Food Group rachète Celestial Seasoning et change son nom en Hain Celestial. Celestial Seasonings est une société célèbre aux USA (depuis 1969) pour sa gamme de tisanes, non-bios, aux emballages poétiques, ornées d’axiomes de sagesse, de petites fleurs et de bisounours – et farcis d’un cocktail détonnant de biocides en tous genres (voir plus bas).

En 2003, la compagnie Heinz (fondée en 1869 à Pittsburgh) rachète 19,5% des actions du Hain Celestial Group. Elle les revend à la fin de l’année 2005. Et pour la petite histoire, en février 2013, Heinz est racheté par le milliardaire américain Warren Buffett (troisième fortune du monde) qui s’allie, pour l’occasion, à la chaîne Burger King (dont le propriétaire est le fonds d’investissement Brésilien 3G Capital). Tout cela ne fait aucune différence car les actionnaires de Heinz sont les mêmes que ceux de Hain Celestial avec en sus, l’héritière de la famille, l’épouse du secrétaire d’État US, John Kerry.

Pendant de nombreuses années, le partenariat entre Hain Celestial et Heinz est très fructueux, tant sur le plan technique, que stratégique ou financier. En 2000, Hain Celestial rachète, à Heinz, Earth Best, une compagnie d’aliments pour bébés. En 2004, Hain Celestial rachète, à Heinz, deux compagnies alimentaires, Ethnic Gourmet et Rosetto. En 2006, Hain Celestial rachète, à Heinz, sa société d’aliments frais processés, Para Laboratories ainsi que la société anglaise, Linda McCartney Foods. Signalons que, pour lutter contre la proposition 37 en Californie destinée à rendre obligatoire l’étiquetage des produits OGMs, Heinz, en 2012, fait partie des contributeurs financiers (avec un don de 500 000 dollars) aux côtés de Monsanto, Nestlé, DuPont, BASF, Bayer, Coca-Cola, Syngenta, Unilever, Cargill, Dow, etc…

Hain Celestial/Heinz : mêmes combats, mêmes stratégies… et mêmes pesticideurs. D’ailleurs, la réputation de Hain Celestial, aux USA, est telle – et les relations entre Hain Celestial et Heinz sont tellement intimes – que les organisations luttant pour l’étiquetage des chimères génétiques n’hésitent pas, en 2012, à inclure Hain Celestial sur la liste des pro-OGMs. (7) (8) Ce qui suscite, en mars 2013, une prise de position publique (9) de Hain Celestial qui déclare être favorable à l’étiquetage des chimères génétiques. Une petite déclaration sur de l’étiquetage, cela n’engage à rien, n’est ce pas. Surtout quand on connaît la puissance financière de toute la mafia de l’agrochimie et des nécro-technologies qui en Californie, en Oregon et en Washington ont investi des dizaines de millions de dollars, dans chaque état, dans des campagnes médiatiques décourageant les consommateurs de voter pour la transparence. Surtout quand on sait que de toutes façons – comme dans le cas du Maui County à Hawaï – même si le peuple décide d’un moratoire sur les chimères génétiques, les multinationales contre-attaquent “en justice” (10) de suite, telles que Monsanto et Dow, dans ce cas précis. La lutte courageuse de certaines organisations pour l’étiquetage des chimères génétiques fait figure de combat pathétique face aux armes financières des nécro-technologies. En juin 2014, quatre lobbies/fédérations (Grocery Manufacturers Association, Snack Food Association, International Dairy Foods Association et National Association of Manufacturers) ont attaqué l’Etat du Vermont aux USA qui a imposé l’étiquetage des chimères génétiques.

Et, bien sûr, on ne peut que remettre en exergue la situation dramatique de l’agriculture aux USA : à savoir que près de 100% du maïs et du soja sont transgéniques, sans même parler de la luzerne, de la betterave, du colza, etc. Ce qui relativise les engagements non-chimériques de Hain Celestial, (9) et de tous les poids-lourds de la bio industrielle, dans le “Non-Gmo Project”, une organisation (avec Trade Mark) spécialisée dans le Greenwashing et totalement soutenue financièrement par ceux-là même – Whole Foods Market, Organic Valley, Stonyfield Farm (Danone), Horizon (Dean, le N°1 mondial du lait) et l’United Natural Foods (UNFI) – qui ont prôné, dès 2011, la co-existence transgénique pacifique avec Monsanto, Syngenta, Dow, etc.  Il faut préciser que les 9 milliards de dollars de chiffres d’affaires de Whole Foods Market (l’un des leaders de la distribution bio industrielle aux USA) sont dérivés, pour les 2/3, de ses produits “naturels” (non bios) farcis de chimères génétiques. (Les destinées de Whole Foods Market et de Hain Celestial, son plus gros fournisseur, sont indissociables, d’ailleurs). Il en est de même pour Hain Celestial dont une petite partie seulement des compagnies, parmi les 60 et plus, sont réellement certifiées à 100% bios. Tout le reste n’est que du conventionnel ou du “naturel”. Du “naturel” plus ou moins contaminé par des chimères génétiques (en fonction des territoires agricoles dont il est issu) quand ce n’est pas par de la chimie lourde – qui, d’ailleurs, contaminerait aussi ses produits dits “bios”.

Il faut aussi préciser (34) que le “Non-Gmo Project” est en fait un “Less than 1%-Gmo Project”, à savoir que tous les produits contenant moins de 1% de chimères génétiques sont certifiés sans OGM : quelle est donc l’Autorité planétaire qui a décidé qu’1% était le seuil fatidique à ne pas dépasser ? L’arithmétique à la mode greenwashing : moins de 1% = 0 !! A-t-on demandé au Professeur Séralini si les consommateurs gavés de produits chimériques, pendant des dizaines d’années – à petites doses quotidiennes délivrées par des produits bios ou naturels “Non-Gmo Project” – encourraient moins de risques de dégénérescence que les rats sujets de ses expériences ?

Des procès à répétition :

Le 6 novembre 2013, un procès est intenté (2), dans l’Etat de Californie, à l’encontre de Hain Celestial qui commercialise une gamme de tisanes sous sa marque Celestial Seasonings avec la mention “100% naturel”. Le procès se fonde sur un rapport publié (3) en février 2013 par Glaucus Research citant les analyses réalisées par le laboratoire indépendant Eurofins selon lequel 91% des tisanes, de Celestial Seasonings, contiennent des pesticides dépassant “les normes autorisées” – ce qui n’est pas peu dire. Les contaminants découverts par Eurofins incluent les insecticides Fipronil, Endolsulfan, Buprofézine, Cyhalotrine, Cyperméthrine, Dichlorodiphényltrichloroéthane ou DDT, Dianizon, Imidaclopride, Malathion, Profenofos, Perméthrine, Pyridaben, Propachlor, Thiaméthoxame, Thiaclopride, Chlorfenapyr, Diméthoate, Fludioxonil, Hexaflumoron, Triazophos, Chlorpyriphos-éthyl ; l’herbicide Diméthachlore ; le fongicide Carbendazime. 

Le rapport de Glaucus Research conclut en affirmant que 85% des ventes de Hain Celestial sont réalisées avec des produits sujets à des pratiques de marketing pernicieuses et à des problématiques de contrôle  de qualité. En langage clair : de l’arnaque plus de l’empoisonnement – au-delà des normes autorisées.

Le 15 octobre 2013, un procès est intenté (1), dans l’Etat de New-York, à l’encontre de Hain Celestial qui commercialise (très cher) des jus de fruits ou de légumes libellés “non pasteurisés”, “100% brut” et “bios” sous sa marque BluePrint. En fait, ces jus “frais” – afin de rester “frais” à l’étalage pendant un mois et parfois plus – sont processés selon la technique connue sous le nom de “pascalisation”, à savoir un traitement sous très haute pression de 6000 bars (6000 fois la pression de l’atmosphère). La pascalisation est réputée détruire tous les organismes pathogènes… en même temps, bien sûr, que toutes les bactéries bénéfiques. Les détracteurs de cette technologie affirment que la pascalisation dénature complètement les vitamines, les probiotiques, les protéines et autres nutriments.

En 2011, un procès est intenté (4), en Californie, à l’encontre de Hain Celestial qui est accusé de commercialiser de faux cosmétiques “bios” sous les marques Jason et Avalon Organics. L’un des cosmétiques de la gamme Jason (le Jason Ester-C Super-C Cleanser Facial Wash) présenté comme “pur, naturel et bio” n’a qu’un composant “bio” sur dix-neuf, à savoir de l’Aloe Vera, le neuvième ingrédient de ce cosmétique en terme quantitative. Quant à la marque Avalon Organics, elle n’est que cela, un nom de marque car ses cosmétiques sont “organiques” – et en Anglais, organique signifie organique et “bio”. En France, Avalon Organics est commercialisé par Biovéa (5) et les produits portent l’appellation “biologique” dans leur nom… entretenant ainsi la même ambiguïté que dans leur présentation en langue anglaise.

Les pâtes “bios” de sa marque DeBoles ont été analysées et contiennent deux synergisant : le MGK-264 (N-Octyl bicycloheptene dicarboximide) et le Piperonyl Butoxide – hautement toxiques.

Les actionnaires sous tous soupçons de Hain Celestial

Hain Celestial est une société au chiffre d’affaires d’environ 2,3 milliards de dollars pour 2014 répartis à 60% aux USA et 30% en Angleterre. Elle est enregistrée dans l’Etat du Delaware, un paradis fiscal accueillant 945 000 corporations (pour une population de 900 000 personnes).

En 2012, Brett Icahn (le fils de Carl Icahn) et David Schechter (deux des directeurs de Carl Icahn) sont au conseil de directeurs de Hain Celestial. Anne Shapira (12) a rejoint ce conseil en début décembre 2014. (Elle est également la responsable financière du bijoutier David Yurman après avoir travaillé pendant 13 ans dans la banque Golman Sachs et après avoir travaillé comme analyste chez Neuberger Berman). Lisa Lehndorff est la directrice de communication. Zareb Herman est le directeur des régulations. Ross Weiner est vice-président et responsable des finances. Les autres vice-présidents sont : John Carroll, Denise M. Faltischek, Stephen J. Smith. Beena G. Goldenberg est responsable de Hain Canada. Jay Lieberman est responsable de Hain Pure Protein Corporation. David Ziegert est le directeur de Celestial Seasonings. L’équipe de direction comprend également Sheila Stanziale, John Heuer, Emma Froelich-Shea, Maureen M. Putman.

Qui possède les actions de cette société fondée par Irwin David Simon ? Il en possède lui-même 5%. L’investisseur Carl Icahn en était, en 2012, le principal détenteur car il en possédait 15% avant de vendre (13) la moitié de ses actions en début septembre 2013 et l’autre moitié vers la mi-septembre 2013 (14) à Jefferies LLC, une banque d’investissements. Carl Icahn est ou a été très impliqué dans une pléthore de sociétés pharmaceutiques nécro-technologiques: Biogen, Amgen, Regeneron, Forest Laboratories… Il a vendu les actions qu’il détenait chez Hain Celestial en 2013 parce qu’il voulait s’attaquer à Dell, Apple, Nuance Communications. Carl Icahn joue avec sa fortune (estimée à plus de 12,5 milliards de dollars) dans l’électronique, les nécro-technologies ou la méga-distribution “bio/naturelle”. L’objectif, de tous ces investisseurs, n’est pas de produire de l’ordinateur, ou des thérapies transgéniques ou des tisanes. L’objectif est de produire du profit.

Les cinq principaux actionnaires de Hain Celestial sont actuellement les fonds bancaires suivants: Vanguard Group, Goldman Sachs, Jennison Associates, Black Rock Fund, et Coatue Management.

Vanguard Group se démarque de ses concurrents par le fait que la société est détenue par ses fonds qui sont détenus par les actionnaires. Il n’existe pas de tierce partie (15). Qui donc détient Vanguard Group : Monsanto (de l’agent orange aux chimères génétiques en passant par le RoundUp), Philip Morris (les cigarettes), Martin Lockheed (les armements), ExxonMobil (le pétrole), Walmart (le n°1 des supermarchés), Pfizer (la pharmacie), Merck (la pharmacie), City Group, Bank of America, etc, etc. Ce qui veut dire que le capital de Hain Celestial détenu par Vanguard Group est en fait détenu – collectivement il est vrai – par Monsanto, Philip Morris, Martin Lockheed, etc. Est-ce bien clair ?

Goldman Sachs est une banque d’investissement qui se transforme – en 2008, lors de la crise des subprimes – en Holding grâce à l’octroi de nouvelles liquidités attribuées par la Réserve Fédérale (un cartel de banques privées depuis 1914) et débloquées par Henry Paulson (alors Secrétaire du Trésor), un ancien président/directeur de  Goldman Sachs (une simple coïncidence). C’est à cette époque, d’ailleurs, que le richissime Warren Buffett (fortune d’environ 50 milliards de dollars) entre dans le capital de Goldman Sachs. En 2006, Warren Buffett a donné à la Fondation Bill Gates (dont il est l’un des administrateurs) une dizaine de millions d’actions de son Holding Berkshire Hathaway – un cadeau d’une valeur de 31 milliards de dollars. Warren Buffett et la Fondation Bill Gates sont activement impliqués dans la dévastation de l’Afrique en y déployant une autre “révolution verte” – transgénique (16).

Goldman Sachs est – comme la Fondation Rockefeller – derrière de nombreux coups bas et tordus sur la planète entière. En juillet 2009, Matt Taibbi, dans la revue Rolling Stones (30), accuse Goldman Sachs d’avoir provoqué la plupart des manipulations des marchés financiers, les “bulles”, de ces 80 dernières années. Son long article recèle d’information fascinantes. Six bulles sont décrites, dont la célèbre bulle… du “réchauffement climatique anthropique”, qui est, aux dires, de tous les experts en climatologie (du moins ceux qui ont retourné leurs vestes mais qui ne veulent pas perdre la face) le fatidique responsable d’un refroidissement climatique global qu’ils nous annoncent… pour quelques décennies ! (17) Même la NASA (qui avec Al Gore avait prédit la fonte de toute la mer de glace pour 2014 – c’est aujourd’hui) se demande bien où a disparu le réchauffement climatique (18). Mais c’est un autre sujet, et nous y reviendrons, un autre jour étoilé, car cette baudruche participe de la même intoxication médiatique, à l’échelle planétaire, mise en place par les multinationales, et leurs laquais d’Etats, pour rafler la mise au grand jeu du Monopoly – dont ils ont institué les règles.

Goldman Sachs, c’est aussi la ruine de la Grèce. (19) (20) « En 2001, la Grèce et “la firme” se sont entendus pour échanger de la dette grecque à un taux de change fictif afin de réduire de 2% l’endettement hellène. Le gouvernement grec doit alors 600 millions d’euros à Goldman Sachs, en plus des 2,8 milliards empruntés. Ces 600 millions d’euros ont représenté 12% des 6,35 milliards de dollars gagnés par Goldman Sachs au titre de ses principaux investissements en 2001… Mais le produit dérivé utilisé pour dissimuler l’opération et vendu par la banque américaine a fait bondir la dette du pays européen envers la banque d’investissement. De quelque 2,8 milliards d’euros en 2001, elle a presque doublé à 5,1 milliards d’euros en 2005. »

Il existe de nombreux ouvrages décrivant les crimes de Goldman Sachs. Car c’est bien de crimes qu’il s’agit lorsque des pans entiers de la société humaine sont conduits à la ruine financière et morale à cause des manipulations de ces voyous psychopathes.

Hain Celestial, multinationale de l’aliment “naturel”

Nous n’allons pas accorder plus de temps à l’analyse de ce qui se cache derrière les investisseurs et les porteurs du capital de Hain Celestial. Nous laissons, à d’autres courageux, le soin de mettre leur nez dans cette marmite puante.

Le rapport de Glaucus Research, sus-cité, est très peu élogieux eu égard à l’éthique de Hain Celestial. « Nous estimons que Hain Celestial est une compagnie alimentaire conventionnelle qui se fait passer pour une compagnie d’aliments bios et sains ». Quel que soit le déguisement de Hain Celestial, son fondateur est un pur mégalomane. En juillet 2013, il déclare à une journaliste de Forbes : « nous avons 257 employés dans nos bureaux de New-York et ils seront 500 dans deux ans » (21).

Irwin David Simon est né au Canada. Son père, Nathan Simon, y tenait un petit magasin d’alimentation koscher. Irwin David Simon est arrivé à Manhattan en 1983. En 1990, il s’est allié à un milliardaire de l’alimentation “tendance”, Daniel Abraham (fondateur de Slim-Fast). Il a ensuite mis à profit ses 600 000 dollars d’économie pour acheter Kineret (koscher), Barricini Foods et ensuite Hain Pure Food. C’est en 2000 qu’il rachète Celestial Seasonings. Depuis lors, c’est un insatiable du rachat de petites ou moyennes sociétés de l’alimentaire conventionnel, bio, et bien sûr naturel, ou prétendu tel. Fin 2001, il rachète Lima en Belgique.

Hain Celestial en sus de Lima et de Danival a racheté plus d’une soixantaine de compagnies alimentaires: Yves Veggie Cuisine, Imagine Foods, Grains Noirs, Acirca, Jason, Avalon Organics, Rosetto, Ethnic Gourmet, Zia Cosmetics, Spectrum Organic, Para Laboratories, Fresh prepared foods, Linda McCartney, Freebird, Haldane, Biomarché, Daily Bread, MaraNatha & Sunspire, Whitewave Tofu, Plainville, Sensible Portions, Churchill Food Products, Greek Gods, GG Unique Fiber, Protein Sgmt, Cully & Sully, Europe’s Best, Daniel’s, etc, etc.

Ses dernières acquisitions (intégrales ou partielles) de 2013/2014 incluent :

– Tilda, le leader du riz basmati en UK – non bio – avec 190 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2013.

– Rudi’s Organic Bakery (bio) avec 190 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2013.

– Ella’s Kitchen (le leader de l’alimentation bio pour bébés en UK), avec 70 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2012.

– BluePrint (bio pascalisée) avec un chiffre d’affaires de 20 millions de dollars en 2012 qui devait atteindre, en 2014, 100 millions  de dollars selon Irwin David Simon.

– Hain Pure Protein Corporation (non bio) avec 230 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2014. Jay Lieberman en reste le directeur. HPPC détient 19% du capital de Empire Kosher Poultry (5% de produits bios.

– Finalisation de l’acquisition de Grains Noirs en Belgique.

L’Empire Hain Celestial dans le Céleste Empire

Hain Celestial a établi, en 2009, une joint venture, à 50/50, avec Hutchison China Meditech – une entreprise pharmaceutique Chinoise qui vend également des produits naturels et des produits bios – afin d’établir la société Hutchison Hain Organic Holdings Limited. (25) Hutchison China Meditech a des accords de partenariat avec AstraZeneca/Syngenta ; avec la société pharmaceutique Janssen, filiale de Johnson and Johnson; avec la méga société pharmaceutique Lilly – dirigée par John Leichleter aux USA – qui est aussi en partenariat avec AstraZeneca/Syngenta (22) et qui commercialise le Cialis et qui fut l’une des premières à produire de l’insuline transgénique.

De plus, Hutchison China Meditech a créé, avec Nestlé, la société Nutrition Science Partners, une joint venture à 50/50 dont l’objectif est « de développer, manufacturer et commercialiser des produits médicinaux et nutritionnels à partir de plantes botaniques… Ce nouveau partenariat ouvre à Nestlé l’accès à la bibliothèque médicinale de Hutchison China Meditech contenant plus de 50 000 extraits dérivés de plus de 1200 plantes différentes » (28). En juillet 2013, Nutrition Science Partners  annonce qu’un premier patient est traité avec le produit HMPL-004, NATRUL-4, un remède confectionné à partir de plantes pour des problèmes de colite (29).

Hutchison China Meditech est une filiale de Hutchison Whampoa Group qui détient également A.S. Watson, un groupe possédant 11 000 magasins dans 33 pays du monde. Le président du Hutchison Whampoa Group, le milliardaire Li Ka-Shing (la 11 ème fortune du monde), est financièrement très impliqué dans Kaiima Ltd, une toute nouvelle compagnie Israélienne de semences transgéniques (27).

Hain Celestial est une bulle fragile prête à éclater aux moindres soubresauts du marché Occidental

Selon le rapport de Glaucus Research, les fortes croissances enregistrées par Hain Celestial, en 2012, concernent une poignée de marques représentant, à elles seules, 40% de ses ventes, à savoir Premier, Sensible Portions, Celestial Seasonings, Personal Care Products, Greek Gods et Deboles – des marques qui ne sont ni bios ni “naturelles” ou qui sont sujettes à des problèmes de contrôle de qualité.

La lecture de son bilan financier de 95 pages ne permet pas de savoir ce que représente réellement la vente des produits véritablement bios chez Hain Celestial. Et sans doute qu’importe. Les grandes déclaration de Irwin David Simon ne constituent qu’un rideau de fumée de plus et tout est dans les logos: “Being Organic and Natural Is In Our Heart”.  “Commited to Sustainable Growth” et même dans un logo en Trade Mark: “A Healthier Way of Life”.

Un mode de vie plus saine  est le logo déposé de Hain Celestial dont le fondateur a déclaré que sa société allait changer les Etats-Unis et même la manière dont le monde s’alimente ! La réalité est beaucoup plus crue: Hain Celestial est une bulle fragile prête à éclater aux moindres soubresauts du marché Occidental car le “bio” est une mode en laquelle toutes les multinationales s’engouffrent (la bio piratée) tout comme le “naturel” qui est une gigantesque foire d’empoigne. D’ailleurs, aujourd’hui même, General Mills aux USA, suite à une procédure judiciaire intentée en 2012, vient d’accepter de retirer (33) la mention “naturel” d’une trentaine de ses produits. Selon le Wall Street Journal, ce sont plus d’une centaine de procédures judiciaires (34) qui ont été intentées, depuis 2011, à l’encontre de compagnies de l’alimentaire concernant la problématique du “naturel” aux USA.

C’est sans doute pour cela qu’Irwin David Simon tente d’imiter Walmart, l’un de ses plus importants distributeurs, en se tournant vers l’Inde ou vers la Chine, la Thailande, le Vietnam et l’Indonésie – quitte à s’allier avec une entreprise pharmaceutique Chinoise très liée à Nestlé et à Syngenta et dont la maison mère, Hutchison Whampoa Group, possède un président très impliqué dans les chimères génétiques.

Business is Business. L’objectif, pour Irwin David Simon, est de produire du profit et vite avant que les bulles n’éclatent – tout en se délestant de quelques dizaines de millions de dollars de ses propres actions si l’occasion et l’environnement financier s’y prêtent (31) .  « Simon says, Simon sells » ainsi que le commente avec humour le rapport du Glaucus Research.

Dominique Guillet. 7 décembre 2014

Note 1. Le CFR et le Groupe Bilderberg sont deux des pseudopodes de la baudruche dénommée “Nouvel Ordre Mondial”. Le CFR et le Groupe Bilderberg ont été créés par la famille Rockefeller dont les fondations ont financé tant l’eugénisme, les chimères génétiques, l’abominable révolution verte que Greenpeace, les Amis de la Terre, le Réseau Action Climat, etc…