Les Qualités Extrêmement Médicinales du Basilic, Ocimum basilicum

Avant-Propos Botanique

Si je puis me permettre de remémorer un épisode de mes passions d’écritures. C’est en octobre 2015 que j’ai publié mon premier essai sur le thème des Ocimum – et en particulier sur le thème de la Tulsi… car l’Association Kokopelli avait besoin d’une courte monographie afin d’en présenter quelques autres écotypes que celui que j’ai introduit, en Europe, avec Terre de Semences, en 1994, sous la dénomination “Basilic Sacré” et qui fait, d’ailleurs, l’objet d’une autre monographie – car les origines spécifiques, et géographiques, de cette “Tulsi” ne sont pas, vraiment, déterminées même si d’aucuns, ces récentes années, l’on taxé, spécifiquement, de “americanum”.

Et c’est sans évoquer le fait que des communicateurs, et promoteurs très zélés, tant sur le plan médicinal que commercial, l’ont affublé, au tournant du millénaire, de l’appellation “Spice” – et, même, “Blue Spice”… signifiant “Epice Bleue”.

Je souhaitais rédiger, alors, une toute petite monographie sur cette plante Védique incroyablement médicinale, le “Basilic Sacré”, mais au fil des jours, l’essai s’est amplifié et j’en ai triplé l’amplitude entre le 7 octobre, le jour de publication, et le 12 octobre 2015. 

J’intitulai ce premier essai “L’épopée des cannabinoïdes Védiques : De la Tulsi à la Ganja” car, en cours de route d’écriture sur la Tulsi, je découvris que certaines espèces d’Ocimum contiennent un cannabinoïde, le β-caryophyllène – un terpène réputé soigner l’anxiété et la dépression… et c’est, franchement, d’actualité. 

Et c’est cet essai qui, alors, m’a propulsé, illico, vers la création de mon site Xochipelli.fr.

 

C’est véritablement cet essai, sur les cannabinoïdes védiques, de fin 2015, qui m’a propulsé dans une passion d’écritures végétales et médicinales… qui perdure depuis lors. Ce sont, ainsi, des dizaines de monographies médicinales que j’ai rédigées – dans la rubrique “Monographies” de Xochipelli.fr – et qui feront l’objet, prochainement, d’un très gros ouvrage avec photographies

… si les papeteries sont, encore, “autorisées” à fonctionner.

“L’épopée des cannabinoïdes Védiques : De la Tulsi à la Ganja” fut suivie, en décembre 2017, d’une monographie intitulée “Tulsis et autres Vérités Basilico-moléculaires pour se libérer de la Terreur Pharmacratique”… ce qui est, déjà, tout un programme. A l’époque, j’y avais survolé le sujet des propriétés médicinales des Ocimum et je n’avais pas, même, décliné celles du Basilic, dit doux ou commun, à savoir Ocimum basilicum

L’Ordre des Pharmaciens, à la solde de la Pharmacratie, a imposé sa Terreur Chimique et tout le monde se tient coi. Il existe des dizaines de milliers de plantes médicinales, sur la planète, et une poignée de quelques dizaines ont été “libérées”, en France, par les Autorités corrompues. Pour la protection des consommateurs, s’entend.

Cette présente monographie, “Les qualités extrêmement médicinales du Basilic, Ocimum basilicum”, est la première, donc, d’une séquence par laquelle je vais aborder, systématiquement, l’aspect extrêmement médicinal des principales espèces d’Ocimum: Ocimum gratissimum, Ocimum kilimandscharicumOcimum tenuiflorum, Ocimum selloi, Ocimum campechianum ainsi que le pool génétique d’origine Africaine, Ocimum americanum/Ocimum africanum/Ocimum citriodorum.

A sa lecture, il est fort possible que certains s’étonnent d’une telle pléthore de détails – sur le plan des pathologies, des dénominations, des origines, des espèces, des variétés, des écotypes, des chémotypes, des composants phénoliques, des monoterpènes, des sesquiterpènes et des phénylpropanoïdes, etc, etc – mais l’amour du détail n’est-il pas l’un des fondements des Arts?

Certains diront sans doute: qu’importe la variété, ou l’écotype, pourvu qu’on ait l’ivresse alimentaire, et médicinale, des Basilics? Et, peut-être, même, l’ivresse… si l’on en croit les vertus aphrodisiaques et psycho-actives attribuées, en Inde, à certains des avatars cultivés, et rituels, d’Ocimum basilicum… Des vertus que l’on retrouve signalées chez les Egyptiens antiques tout comme chez Pline l’Ancien.

Les semences d’Ocimum basilicum sont, ainsi, réputées aphrodisiaques à raison de 2 à 5 grammes par prise.

Nonobstant, fondamentalement, la compréhension de la notion d’écotype, pour les espèces de plantes médicinales – à savoir l’identification de ses composants thérapeutiques spécifiques – est indissociable de l’objectif médicinal de tout thérapeute (ou de toute mère de famille, par exemple) qui est, en fait, de “soigner”… 

Ainsi, la variété “Red Rubin”, qui est très riche en acide quinique, en acide α-linolénique et en anthocyanines (13 différentes), n’aura pas la même qualité thérapeutique qu’une autre variété d’Ocimum basilicum riche en acides rosmarinique et férulique et dépourvue d’anthocyanines – telles que les variétés “Romanesco” ou “Eleanora”.

… et pas, non plus, la même susceptibilité au mildiou du basilic, Peronospora belbahrii, ou la même résistance à l’iode [123].

Ainsi, une variété verte de type “Vert de Gênes” n’aura pas la même tonalité thérapeutique que la variété verte “A feuilles de laitue”. En effet, le type “Vert de Gênes” possède un fort taux de composés phénoliques – et, donc, une forte capacité anti-oxydante – tandis que le Basilic “A feuilles de laitue” en possède l’un des plus bas des variétés de Basilic commercialisées. 

Ainsi une variété, d’Ocimum basilicum, de type Thaïlandais,  telle que “Siam Queen” de chémotype “estragol” à hauteur de 83,6%, n’aura pas le même impact thérapeutique que la variété Italienne “Grand Vert” (de chémotype “linalol”) ou qu’un écotype Mexicain “Cannelle” (de chémotype “cinnamate de méthyle”).

Ce sont, en partie, ces différences essentielles – quant aux composants de ses variétés et écotypes – qui expliquent le très large spectre de qualités médicinales attribuées, à l’espèce Ocimum basilicum… en fonction des régions planétaires et, donc, d’écosystèmes très spécifiques.

C’est la Magie de la co-évolution des trois P: Plantes, Peuples et Pays. A savoir “Pays” dans son sens géo-graphique le plus noble, sacré et localisé, provenant du Latin “Pagus/Paganus” qui a donné “Paysan” et “Païen”.

Ocimum basilicum. Basilic, dit “Grec”, à très petites feuilles. La plante se développe en boule et peut atteindre 40 cm de diamètre. Photographie de Xochi dans son jardin.
Ocimum basilicum. Basilic, dit “Grec”, à très petites feuilles. La plante se développe en boule et peut atteindre 40 cm de diamètre. Photographie de Xochi dans son jardin.

Ocimum basilicum : le plus Basile des Ocimum… et la Reine des Herbes?

L’espèce Ocimum basilicum fait partie du genre Ocimum dans la Famille des Lamiaceae – et de la Tribu, quasi tropicale, des Ocimeae.

La Tribu des Ocimeae se caractérise par des étamines déclinées: elles se trouvent au-dessus de la lèvre inférieure (antérieure) de la corolle plutôt que de monter sous la lèvre supérieure (postérieure).

Ocimum basilicum est l’espèce de Basilic la plus cultivée, sur toute la planète, de par ses caractéristiques culinaires, aromatiques, médicinales, agronomiques, culturelles, rituelles, magiques – et Tantriques.

Forme du lobe supérieur d’Ocimum basilicum
Forme du lobe supérieur d’Ocimum basilicum

Le genre Ocimum comprend un certain nombre d’espèces qui varie en fonction des taxonomistes, à savoir de 64 à 150. Alan Paton – dans sa monographie, de 1999, “Ocimum: An Overview of Relationships and Classification” – en reconnait 64 espèces. 

Depuis lors, deux nouvelles espèces ont été découvertes en Swaziland et en Namibie: Ocimum motjaneanum et Ocimum sebrabergensis.

La dénomination, “Basilic” est profondément évocatrice car elle provient du Grec ancien “βασιλικός – basilikós” signifiant “royal”. 

Quant à la dénomination “Ocimum”, elle  provient du Grec ancien, “ὤκιμον – ṓkimon”, signifiant “Basilic”. Le terme “Ocimum” dérive du Grec ancien “ozo” signifiant “sentir” et il est vrai que le parfum, de certains Basilics, peut constituer, en soi, une thérapie bénéfique – une soif de Vivre, une soif de Fusion… et plus si affinités.

L’une des célèbres Hetaera, les prêtresses et prostituées initiées d’Aphrodite, portait ce même nom, “Okimon”.

La question essentielle, que tout parent, thérapeute ou pharmacien – ou curieux – devrait se poser: pourquoi cette espèce de Basilic, Ocimum basilicum, a t-elle été qualifiée de “royale” ? Pourquoi Ocimum basilicum est-il qualifié de Roi des Herbes ? – ou de Reine des Herbes… car Ocimum est neutre de terminaison ?

Le plus grand centre de diversité, du genre Ocimum, se trouve au coeur de l’Afrique Noire et, qui plus est, les émanations spécifiques, de ce genre botanique, ont émergé dans les régions tropicales de l’Afrique, de l’Asie et des Amériques Latines. 

Serait-ce parce que son spectre d’activités médicinales constitue l’un des plus vastes, et des plus diversifiés, dans le genre Ocimum ? 

Qui plus est, serait-ce parce que son spectre d’activités médicinales constitue l’un des plus vastes, et des plus diversifiés, du domaine botanique dans la Biosphère de Gaïa – et en fait l’une des espèces médicinales les plus basiles et nobles ? Durant l’hiver, je bois une bolée d’infusion de Tulsi, ou autre Basilic, quotidiennement.

Serait-ce parce que son spectre de 76 chémotypes différents identifiés constitue l’un des plus vastes, et des plus diversifiés, dans le genre Ocimum ?

Serait-ce, comme pour le Cannabis, une autre Plante Médicinale Maîtresse, parce que ses caractéristiques agronomiques lui permettent de croître, quasiment, sur toute la planète: à savoir, dans toutes les régions tempérées, sub-tropicales et tropicales – pour la plupart de ses variétés et de ses écotypes cultivés ?

Serait-ce que, comme ses cousins, les Basilics sacrés – les Tulsis d’Inde et de l’Asie du sud-est – parce qu’il a le privilège de conférer une aura de protection à ceux qui s’en nourrissent, qui s’en soignent et qui l’honorent ? 

Ou alors, serait-ce parce que cette nature régalienne lui est conférée de par le fait qu’il est perçu, et vécu, comme une émanation de la Puissance Magique Féminine ?

Ocimum basilicum. Ecotype d’Ethiopie. PI 197442 dans la banque de semences de l’USDA. Cet écotype Ethiopien se caractérise par 61,57% de linalol, 19,4% de géraniol et 8% d’eucalyptol. Il ressemble fortement à la variété de Basilic Thaïlandais dénommée “Siam Queen” dont le chémotype est estragol – à hauteur de 83,6%. La variété Brésilienne, “Maria Bonita” – qui possède un très haut taux de linalol – a été sélectionnée à partir de cet écotype Ethiopien. Photographie de Xochi dans son jardin.
Ocimum basilicum. Ecotype d’Ethiopie. PI 197442 dans la banque de semences de l’USDA. Cet écotype Ethiopien se caractérise par 61,57% de linalol, 19,4% de géraniol et 8% d’eucalyptol. Il ressemble fortement à la variété de Basilic Thaïlandais dénommée “Siam Queen” dont le chémotype est estragol – à hauteur de 83,6%. La variété Brésilienne, “Maria Bonita” – qui possède un très haut taux de linalol – a été sélectionnée à partir de cet écotype Ethiopien. Photographie de Xochi dans son jardin.

Ocimum basilicum : une émanation de la Puissance Magique Féminine ?

Si je puis me permettre d’aborder le thème douloureux du genre dans le langage – à savoir “masculin”, “féminin” et “neutre”… selon la langue écrite que j’utilise présentement, le Français, le terme “Basilic” est masculin.

Par contre, en Espagnol, par exemple, le terme “Albahaca” est féminin. Il est apparenté à l’Arabe Andalou “alḥabáqa”, au Catalan “alfàbrega”, à l’Occitan “Aufabrego” et au Français “Fabrègue” (terme féminin très peu usité) qui sont dérivés de l’Arabe “al-ḥabáqa”.

Selon l’étymologiste Occitan, Robert Geuljans: « Dans l’Aude et dans le Tarn il y eu une contamination [des termes Catalan ou Occitan] par le mot baselic ce qui a donné alfasega. »

Quant à l’appellation botanique, Ocimum basilicum, elle est, strictement, de genre neutre – de par ses terminaisons. 

En Inde, Tulsi, Ocimum tenuiflorum, le Basilic sacré, est appelée la “Reine des Herbes”, “l’Incomparable”. C’est une plante extrêmement révérée d’un point de vue religieux et spirituel – d’où ses appellations Ocimum sanctum, basilic sacré, holy basil… Dans le “Devi Bhagavata Purana”, elle est considérée comme étant une incarnation de la Déesse Tulsi, l’une des consortes de Vishnu, et elle est utilisée systématiquement en offrandes dans les festivals et les rituels honorant Vishnu et ses avatars Krishna et Vithoba.

En fait, en Inde, toutes les espèces de Basilic sont “Tulsi” et sont, donc, “Sacrées”. Le terme “sacré” a été attribué à “Ocimum tenuiflorum” parce qu’auparavant il se nommait “Ocimum sanctum”. 

Les appellations Latines sont, parfois, fantaisistes. Ainsi, “Ocimum sanctum”, en Inde, n’est pas correct car tous les Basilics y sont Tulsis et Sacrés.

Ainsi Ocimum basilicum est “Babu Tulsi”, “Sugandhi Tulsi”, “Dahana Tulsi”, “Marua Tulsi” et “Durlabha Tulsi”; Ocimum gratissimum est “Rāma Tulsi”; Ocimum kilimandscharicum est “Kapura Tulsi”; Ocimum americanum est “Kali Tulsi”, etc.

Pour répétition. Le terme “sacré” est évoqué dans son expression la plus sacrée, à savoir “qui confère du Pouvoir”. En effet, les termes “sacré”, “sacrement”, “sacrifice”, etc, participent de la même étymologie, “Sak” en Sanskrit, signifiant “la force, la puissance” – à savoir le Pouvoir.

En conclusion, en Inde, au Népal, au Bangladesh, au Sri Lanka, en Thaïlande, dans les Maldives (et dans de nombreux autres pays de l’Asie du sud-est) tous les Basilics sont “Tulsi” et “Sacré”. Etant “Tulsi”, ils sont intimement corrélés au Sacré Féminin… à “l’Incomparable”.

Son prestige antique fut tel, en Egypte, qu’il faisait partie des processus de momification, avec la Myrrhe et l’Encens, et d’honneurs rendus aux divinités du panthéon Egyptien.

Ensuite, en Europe et en Amérique du nord, le Basilic constitue, aujourd’hui encore, l’une des plantes les plus honorées par la sorcellerie occidentale, dénommée Wikan. Pour l’Exaltation de sa Force…

“Amaretto”
“Amaretto”

En vérité, c’est en raison de son prestige antique, et multi-millénaire, que le Basilic a été intimement corrélé à l’Alchimie, à la Spagyrie, au Shamanisme, aux sage-femmes, aux thérapeutes, aux guérisseurs, aux sorcières et sorciers – en Europa… comme sur tous les autres continents. 

Et aujourd’hui, encore. Ainsi, une étude, de juin 2022, a analysé, dans une région rurale de Bulgarie, les usages traditionnels de 27 espèces dans la Famille des Lamiacées – dont 9 espèces sauvages: à savoir leurs usages culinaires, aromatiques, médicinaux, ornementaux, symboliques, rituels, techniques, insecticides et attracteurs de pollinisateurs. Ocimum basilicum fait partie, bien sûr, de ce spectre de Lamiacées – en troisième position d’importance derrière les Menthes et les Sarriettes – mais, qui plus est, il constitue l’unique plante d’usage rituel, symbolique et apotropaïque – à savoir de protection à l’encontre des mauvais sorts, etc. 

Il est à noter que, dans cette région rurale de Bulgarie, seules les variétés à fleurs blanches et à petits feuilles de Basilics – de la sous-espèce Ocimum basilicum sp. minimum – sont cultivées pour cet usage rituel, symbolique et apotropaïque. Il existe, même, une variété qui y est nommée “Zhenski bosilek” à savoir “le Basilic des Femmes”. C’est beau! [131]

Ocimum basilicum. “Purple Delight”. Photographie de Xochi dans son jardin.
Ocimum basilicum. “Purple Delight”. Photographie de Xochi dans son jardin.

Centres de Diversité, Sections Botaniques et Reproduction des Ocimum

La distribution géographique du genre Ocimum met en exergue trois centres de diversité – jusqu’à une altitude de 1800 mètres: les régions sub-tropicales et tropicales d’Afrique; les régions tropicales d’Asie; les régions tropicales de l’Amérique

Le maximum d’espèces d’Ocimum se trouve dans les régions tropicales de l’Afrique. 

En fait, aujourd’hui encore, il est, même, impossible de préciser l’origine géographique exacte d’espèces d’Ocimum appelées “Tulsi” en Inde – telle qu’Ocimum gratissimum… qui est, parfois, dénommé “Basilic Africain arbustif”.

Le genre Ocimum a été divisé, par Alan Paton, en trois sections, ou sous-genres. La première section, dénommée “Ocimum”, se caractérise par des étamines postérieures dotées d’appendices. 

Alan Paton divise cette section “Ocimum” en deux sous sections – sur la base de la morphologie du calice: “Ocimum” et “Gratissima”.

La sous-section “Ocimum” se caractérise par la gorge du calice ouverte et barbue. Elle comprend les espèces commercialement les plus importantes telles que: Ocimum basilicum, Ocimum americanum, Ocimum kilimandscharicum et Ocimum citriodorum.

La sous-section “Gratissima” se caractérise par une gorge du calice fermée par les lobes médians de la lèvre inférieure pressés contre la surface inférieure de la lèvre supérieure. Elle comprend Ocimum gratissimum.

La seconde section, dénommée “Hierocymum” – et, parfois, “Nautochilus” – se caractérise par des fascicules de poils à la base des étamines postérieures. Elle comprend Ocimum tenuiflorum et Ocimum selloi.

La troisième section, dénommée “Gymnocyum”, se caractérise par des étamines postérieures glabres. Elle comprend Ocimum campechianum[23]

Le genre Ocimum se caractérise par une très grande diversité morphologique et chimique. Cette grande variabilité serait attribuée, selon les taxonomistes et généticiens, à l’hybridation inter-spécifique et intra-spécifique, à la polyploïdie, à l’aneuploïdie, aux diverses variétés cultivées et à une pléthore considérable d’écotypes et de chémotypes… car les Ocimum se sont répandus sur toute la planète. 

En tout cas, pour sûr, cette diversité du genre Basilic, on peut l’attribuer, en grande partie, à l’imagination et à la générosité de la Mère/Terre. Voir mon chapitre “Tulsi, la Manifestation de la Mère Céleste chez les Hindous” dans ma monographie intitulée “Tulsis et autres Vérités Basilico-moléculaires pour se libérer de la Terreur Pharmacratique”.

Les espèces d’Ocimum présentent – sur le plan intra-spécifique –  d’énormes variations morphologiques ainsi que des caractéristiques de croissance, des caractéristiques de reproduction et une composition chimique qui sont profondément affectées par des facteurs environnementaux. Ainsi, d’un point de vue taxonomique, les descripteurs morphologiques ne sont pas, toujours, très pertinents. 

Les informaticiens généticiens ont, récemment, déterminé deux clades dans la section Ocimum du genre Ocimum: le clade Ocimum basilicum et le clade Ocimum americanum. Le clade Ocimum basilicum comprend les espèces Ocimum basilicum et Ocimum minimum tandis que le clade Ocimum americanum comprend les espèces Ocimum americanum, Ocimum africanum et deux accessions d’Ocimum basilicum var. purpurascens. [2] 

Certains taxonomistes considèrent qu’Ocimum minimum est une sous-espèce d’Ocimum basilicum – ce qui serait d’ailleurs confirmée par l’analyse des marqueurs moléculaires… 

Pour certains taxonomistes, l’espèce dénommée Ocimum africanum serait un synonyme d’Ocimum citriodorum – et, en fait, serait une sous-espèce: Ocimum americanum sp. pilosum.

D’ailleurs, il n’est que de vérifier la propre clé botanique d’Alan Paton – présentée en fin de monographie –  afin de vérifier que ce qui différencie, essentiellement, Ocimum americanum et Ocimum africanum, c’est que le calice fait 2 à 3 mm de longueur pour le premier et 4 à 5,5 mm de longueur pour le second. 

De plus, ainsi que nous le verrons dans la suite de cet essai, il n’est pas très aisé de classer les Ocimum en fonction de la composition de leur huile essentielle car, dans ce genre botanique, le nombre de monoterpènes, de sesquiterpènes et de phénylpropanoïdes – et donc le nombre de chémotypes prévalents – est très impressionnant.

En fait, c’est le pollen qui constitue l’un des premiers facteurs permettant de déterminer les espèces d’Ocimum sur le plan de la couleur. Il est rouge brique pour Ocimum kilimandscharicum; blanc pour Ocimum basilicum, Ocimum americanum et Ocimum campechianum; jaune pour Ocimum tenuiflorum et Ocimum gratissimum

De plus, pour ceux qui possèdent un microscope, le pollen d’Ocimum basilicum fait 66 microns de diamètre (avec 38 pores), celui d’Ocimum gratissimum 49 microns (avec 46 pores), celui d’Ocimum basilicum sp. purpurascens 45 microns (avec 47 pores) et celui d’Ocimum americanum 79 microns (avec 58 pores). [148]  [151]

Vecteur de Pollen Blanc d’Ocimum basilicum. Photo de Xochi
Vecteur de Pollen Blanc d’Ocimum basilicum. Photo de Xochi

Les passionnés des pollens d’Ocimum peuvent consulter l’étude intitulée “Pollen morphological studies in tribe Ocimeae (Nepetoideae: Labiatae): I. Ocimum” qui en présente de magnifiques photographies. [147]

Sur le plan de la reproduction, il prévaut un fort degré d’autogamie chez les espèces  d’Ocimum. Lors d’une étude de 1992 – en utilisant la variété “Dark Opal” comme marqueur – il a été mis en valeur que des variétés d’Ocimum basilicum telles que “Picollo” et “Cannelle” se croisaient avec “Dark Opal” à hauteur de 20 à 33%. 

Quant à la variété “Citron”, son taux de croisement n’était que de 1,6% – mais il est fort possible que cette étude ancienne concernait un écotype citronné d’Ocimum americanum. [153]

Par contre, il est difficile de réaliser des croisements inter-spécifiques qui soient fertiles. C’est pour cela que de très nombreux chercheurs pédalent dans la choucroute, sans le concéder, en ce qui concerne leurs reculades quant à l’obtention de lignées d’Ocimum basilicum qui soient totalement résistantes au mildiou du basilic, Peronospora belbahri. Pourquoi? 

Parce qu’il est très peu aisé – en raison de barrières spécifiques – de transférer, vers des variétés d’Ocimum basilicum, par des méthodes traditionnelles, la résistance intégrale, au mildiou, d’espèces telles qu’Ocimum kilimandscharicumOcimum campechianum, Ocimum gratissimum, Ocimum tenuiflorum, Ocimum americanum sp. americanum et Ocimum americanum sp. pilosum – sans même évoquer la résistance intégrale de cet écotype, à pollen rouge brique, dénommé “Basilic sacré” chez Kokopelli – et “Spice” ailleurs. 

Aujourd’hui, ce dont on est sûr, sur le plan des croisements entre Basilics, c’est qu’il existe une forte capacité d’allogamie, de croisements fertiles, entre les diverses variétés d’Ocimum basilicum. Et c’est ainsi que la variété Mrihani représente, aujourd’hui, la seule chance pour les chercheurs, et les obtenteurs, d’avoir une source “basilicum” de totale résistance au mildiou.

Ocimum basilicum. “Red Genovese”. Photographie de Xochi dans son jardin.
Ocimum basilicum. “Red Genovese”. Photographie de Xochi dans son jardin.

Propriétés Médicinales du Basilic, Ocimum basilicum

Ocimum basilicum a été utilisé, traditionnellement, de par le monde, pour soigner les pathologies d’inflammations, les sinusites, les problèmes cardio-vasculaires, le diabète, les désordres gastro-intestinaux, les fièvres, les maux de tête, les toux, les diarrhées, les constipations, les verrues, les parasites intestinaux, les pathologies rénales, l’anxiété, la dépression, les insomnies, les migraines, les tumeurs, les maux de dents, les grippes, les infections, l’acné, les crampes abdominales, les nausées, la dysenterie, la gonorrhée, la perte de l’odorat, les morsures d’insectes et de serpents, les problèmes dermatologiques, les addictions, la teigne, la surdité, l’épilepsie, le choléra, les hémorroïdes, les cystites, les néphrites – ainsi que comme tonique, laxatif doux, aphrodisiaque, psycho-actif, spermatogénique [107]  [108] et galactologue.

Plus spécifiquement, ses fleurs ont été utilisées, traditionnellement, en raison de leur activité diurétique, stimulante, démulcente, carminative, anti-spasmodique et digestive. 

En Turquie. La médecine traditionnelle, du Peuple Uyghur, utilise Ocimum basilicum pour soigner les pathologies cardio-vasculaires et le diabète.

Au Pérou. Les graines sèches d’Ocimum basilicum, infusées dans du vin, augmentent les sécrétions lactées; infusées dans de l’eau, pour traiter la rétention d’urine et la blennorragie; pulvérisées, et introduites dans les yeux, à l’encontre des cataractes; broyées, et cuites dans de l’eau, comme cataplasme anti-inflammatoire sur les tumeurs et les contusions. Le jus extrait des feuilles fraîches s’introduit dans les oreilles contre les bourdonnements et les débuts d’otite. Selon l’ouvrage de Louis Girault, “Kallawaya. Guérisseurs itinérants des Andes” – en page 380. 

Au Brésil, Ocimum basilicum (Manjericão) est utilisé pour soigner la bronchite, la toux, les maux de gorge, les maux de tête, les crampes d’estomac, les nausées, les douleurs générales et comme antiseptique. [143]

La Médecine Traditionnelle Ayurvédique – et Unani – a utilisé Ocimum basilicum depuis des milliers d’années – en particulier pour ses propriétés anti-inflammatoires, anti-microbiennes, diurétiques et analgésiques.

Ocimum basilicum est dénommé, en Sanskrit, “Ajagendhika”, “Asurasa”, “Karahi” et “Barbara”. En Inde, Ocimum basilicum est dénommé, également, “Babu Tulsi”, “Sugandhi Tulsi”, “Dahana Tulsi”, pour les types aux feuilles vertes; et “Marua Tulsi” et “Durlabha Tulsi” pour les types aux feuilles violettes. 

Au Bengale, aujourd’hui, par exemple, Ocimum basilicum est utilisé pour soigner la toux, les problèmes sexuels, les refroidissements, les maux de tête, les problèmes gastriques. Dans le district de Hazaribag, dans le Jharkhand, en Inde, Ocimum basilicum est utilisé pour soigner la toux et les fièvres dues aux refroidissements.

Au Cachemire, aujourd’hui, par exemple, Ocimum basilicum est utilisé pour soigner les pathologies gastro-intestinales, cardio-vasculaires, dermatologiques, respiratoires, urinaires, rénales, musculaires, mentales, gynécologiques et pour traiter les cancers, les morsures de serpents et d’insectes, les fièvres, les infections parasitaires, les infections ophtalmiques. Cet usage ethno-médicinal fait surtout appel aux semences de Basilic (46%), à ses feuilles (26%), à la plante intégrale (19%), aux fleurs (3%).

Dans le district de Hamirpur, dans l’Himachal Pradesh, Ocimum basilicum est utilisé pour soigner la gonorrhée. Les autres espèces, pour la gonorrhée et la syphilis, sont Cannabis sativa, Cinnamomum tamala, Moringa oleifera, Solanum nigrum, Santalum album, etc. [138]

La Médecine Traditionnelle Tibétaine, également, utilise Ocimum basilicum – qui se nomme “Pha Ni Dza” – pour rééquilibrer kapha et pour soigner les infestations parasitiques, les pathologies dermatologiques chroniques (telle que la lèpre) et les morsures de scorpion.

Au Népal, Ocimum basilicum est broyé, avec les racines d’une Amaranthacée, Achyranthes aspera, et appliqué sur les morsures de serpents.

“PI 296390” originaire de l’Iran avec un chémotype “Linalol/Estragol”
“PI 296390” originaire de l’Iran avec un chémotype “Linalol/Estragol”

La Médecine Traditionnelle Chinoise, également, utilise Ocimum basilicum depuis des milliers d’années: il est connu sous le nom, entre autres, de “Jiu Ceng Ta” et “Luo Le”. Il est utilisé pour le manque d’appétit, les crampes abdominales; pour fortifier le système circulatoire (en particulier dans les menstrues irrégulières et dans la stagnation sanguine post-partum); pour soulager les douleurs dans les os et dans les tendons; pour éliminer les toxines, pour les douleurs, les maux de dents et les infections oculaires. Le dosage est de 5 à 12 grammes en décoction. Selon l’ouvrage “Chinese Medical Pharmacology and Herbology” – en pages 510 et 511.

La Médecine Traditionnelle Africaine fait, également, grand usage d’Ocimum basilicum.  Il est utilisé, par exemple, pour le traitement des convulsions des enfants épileptiques – en synergie avec Walteria africana, Jatropha curcas, Vernonia cinerea, etc.

En Afrique, Ocimum basilicum se nomme en une pléthore de langages: “nunum”, “onunum”, “ihiri eziza”, “aramogho”, “nchu-anwu”, “o-gbonto”, “efinrin”, “suguen-fira”… qui témoignent de son antiquité en ce continent. Son habitat, privilégié et endémique, est constitué par les savanes et les forêts pérennes. 

En Afrique de l’ouest, Ocimum basilicum entre dans la composition de nombreux remèdes anti-malaria et fébrifuges. Son huile est utilisée pour repousser les moustiques. Le jus des feuilles est utilisé pour traiter les conjonctivites. L’huile des feuilles est considérée comme hautement antiseptique. Les feuilles sont appliquées, en cataplasmes, pour soulager les rhumatismes. Son huile est utilisée pour les bronchites. Au Nigeria, les feuilles sont utilisées pour les problèmes de digestion, les diarrhées et les catarrhes – et comme tonique général. Selon l’ouvrage “Handbook of Medicinal African Plants”. En page 270.

Le jus de ses feuilles est appliqué sur les narines des chameaux pour tuer les vers qui les infestent pendant l’hiver.

Toujours en Afrique. En Guinée, la décoction des feuilles et de la tige est utilisée pour traiter la fièvre, les névralgies, le catarrhe, les troubles rénaux et la miction brûlante. En Éthiopie, les feuilles sont utilisées contre la malaria, les maux de tête et la diarrhée. Au Nigéria, la plante est utilisée pour soulager la douleur associée aux contractions utérines post-natales. 

Dans les cultures Arabes, il est nommé “Habaq” ou “Rihan”… d’où le nom “Mrihani” de l’écotype de Basilic originaire de Zanzibar qui est totalement résistant au mildiou Peronospora  belbahrii.

Des études pharmacologiques récentes ont mis en exergue ses capacités anti-dépressives [18]  [139], immuno-modulatrices, anti-inflammatoires [45], anti-oxydantes, analgésiques  [53], sédatives [25], hépato-protectrices [90], anti-diabétiques [70], anti-bactériennes [61], anti-acné [87], hypoglycémiques, cardio-protectrices, insecticides, anti-convulsives, cytotoxiques, anti-thrombotiques [99], anti-hypertensives – et anti-malariales. [157]

Le Basilic est tellement sédatif que des souris, respirant une atmosphère emplie d’effluves de plantes de Basilics vivants, subissent une baisse d’activité locomotrice. [29]

Sur le plan de son activité à l’encontre des cancers [31] [46]: elle a été validée à l’encontre de la leucémie [63], des cancers du sein [32]  [36]  [89], du colon-rectum [28], du col de l’utérus [24] et du larynx.

Une étude, de janvier 2021, a mis en valeur les capacités anti-oxydantes et anti-cancérigènes, à l’encontre du cancer du sein, d’extraits aqueux, à basse température, de fleurs violettes d’Ocimum basilicum. [16]

Sur le plan de son activité anti-bactérienne, elle a été validée – sous forme de divers extraits – à l’encontre de: Pseudomonas aeruginosa, Shigella dysenteriae, Shigella boydii, Listeria monocytogenes, Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Salmonella paratyphi, Salmonella typhimurium, Bacillus cereus, Bacillus subtilis, Bacillus megaterium, Proteus mirabilis, Acinetobacter baumannii, Enterococcus faecalis, Clostridioides difficile, Vibrio parahaemolyticus, Vibrio mimicus, Clostridium perfringens, Micrococcus pyrogenes. [43]  [49]  [56]  [71]  [74]

Dans le cadre de l’activité d’Ocimum basilicum à l’encontre de la maladie de Parkinson, une équipe de généticiens informaticiens à passé, en 2020, au crible d’un robot jonglant avec des algorithmes de type Random Forest – à chacun ses mythologies – ses 108 composants identifiés afin de décliner les plus actifs inhibiteurs de la monoamine oxydase-B eu égard à cette pathologie. 

Le palmarès a été décerné à l’apigénine, l’orientine, le kaempférol, la lutéoline, l’acide rosmarinique, la rutine, l’isoquercitrine et l’ériodictyol. [21]

Une étude, de décembre 2020, a étudié la capacité d’Ocimum basilicum, en extrait aqueux,en synergie avec de l’aneth, de conférer une activité neuro-protectrice dans le cas de la maladie d’Alzheimer. [33] 

Une étude, de janvier 2020, a mis en exergue la capacité anti-oxydante et anti-diabétique de deux variétés d’Ocimum basilicum, “Vert de Gènes” et “Thyrsiflora/Thai”. [34]

“Thaïlandais”
“Thaïlandais”

Ocimum basilicum – en particulier, ses variétés à linalol – a la réputation de soigner de nombreuses pathologies respiratoires: asthme, maladies pulmonaires obstructives chroniques, bronchite, tuberculose, etc. [37]

Sur le plan des distractions. Des questions ont été soulevées quant à la sécurité des alcénylbenzènes promutagènes, et procarcinogènes, contenus dans certains écotypes d’Ocimum basilicum. Voici les conclusions d’une étude de 2018: «D’un point de vue toxicologique, étant donné que le potentiel tumorigène des alcénylbenzènes est contrebalancé par d’autres constituants d’Ocimum basilicum, telle que la névadensine, on peut conclure que la consommation d’OB dans les aliments et les préparations est sans danger. La seule préoccupation concerne les huiles essentielles d’Ocimum basilicum : dans ce cas, il conviendrait de définir, à titre de précaution, une limite de concentration pour les alcénylbenzènes et de rendre obligatoire l’utilisation de chémotypes végétaux ne contenant pas ou peu de ces alkylbenzènes pour la préparation des huiles essentielles». [3]

Il est essentiel de souligner, et de le répéter, qu’Ocimum basilicum est une espèce dont l’activité anti-malariale a été validée tant par les traditions médicinales antiques [91] que par des investigations pharmacologiques récentes – tout autant pour entrer dans la composition de remèdes de plantes anti-paludiques, afin d’éliminer Plasmodium falciparum, que pour chasser les moustiques vecteurs de cette pathologie parasitaire.   [157] [158] [159] [160]

Ocimum basilicum a montré une puissance remarquable contre les stades pré-adultes et les adultes d’Anopheles gambiae, provoquant une mortalité de 100% à une concentration de 0,4% dans les 24h de traitement.

Ocimum basilicum. “Bush”. Basilic buissonnant à très petites feuilles. Photographie de Xochi dans son jardin.
Ocimum basilicum. “Bush”. Basilic buissonnant à très petites feuilles. Photographie de Xochi dans son jardin.

Ocimum basilicum dans la Médecine des Plantes et des Sols

Le Basilic peut être utilisé dans les processus de phyto-remédiation afin de décontaminer les sols très pollués par divers poisons industriels – par exemple, par de l’endosulfan [15], par de la tétracycline [17], par des effluents de l’aquaculture industrielle [20], par du bleu de méthylène [42], par du cadmium [12]

Ainsi, le Basilic est dénommé un “bio-accumulateur” [11] – ce qui est une façon de parler car il accumule tout autant ce qui est mortel. Il est donc, de loin, préférable de consommer du Basilic qui a été cultivé dans des conditions propres et non toxiques. 

Une étude Indienne [124], de 2015, a amplement prouvé qu’Ocimum basilicum constitue un puissant accumulateur de métaux lourds. En effet, en 2011 et 2012, le CIMAP, de Lucknow, en Inde, a étudié l’accumulation de métaux lourds, dans Ocimum basilicum, lorsqu’il était “alimenté” par des effluents de tanneries  – à dé/raison de 20 à 50 tonnes/hectare. 

Selon ces chercheurs, peu raisonnables, une tel accompagnement permet d’augmenter la biomasse du Basilic sans impacter les constituants de l’huile essentielle… pour la simple raison que l’huile essentielle ne serait pas un vecteur des métaux lourds. Quid des métaux lourds? Il en résulta une forte accumulation, dans les plantes de Basilic, de plomb, de chromium et de cadmium… à l’exception de leur huile essentielle. 

Ce que les chercheurs (à savoir leurs financeurs) appellent un vif succès… car il permet de cultiver le Basilic sur des sols extrêmement pollués sans en affecter la valeur commerciale de l’huile essentielle – prétendument. Quid du “recyclage” des déchets de plantes de Basilic archi-gavées de métaux lourds – et cultivées sur des milliers d’hectares? La question, au fond de la salle, n’a pas été entendue. 

Dans ces conditions, et en toutes conditions, il est de loin impératif d’avoir recours à des huiles essentielles de culture bio – sans évoquer le fait que je n’ai pas beaucoup d’illusions quant à une partie de ce secteur de la méga-industrie bio.

Sur le même sujet, une étude récente, de septembre 2020, a porté sur la décontamination de sols urbains, en Egypte, hautement pollués par le plomb et le cadmium, grâce au Basilic. Selon la conclusion succincte des chercheurs – car le texte intégral n’existe pas en libre sur le web: L’augmentation des concentrations en plomb et en cadmium a augmenté le rendement en huile essentielle du basilic doux. En général, la culture du basilic dans les sols contaminés par le plomb et le cadmium pourrait avoir des effets indésirables sur les traits morphologiques ; cependant, la présence de ces métaux a une influence majeure sur le rendement en huile essentielle, sur sa composition et sur la phytoremédiation du sol. [125]

En conclusion, réelle, Ocimum basilicum convient à merveille pour accumuler, stocker, les métaux lourds présents dans les sols contaminés : le nickel, le zinc, le cadmium, le chrome, le plomb, etc.  [126]

Certains chercheurs se sont enquis de savoir, même, ce qu’il en était de la culture de Basilic, Ocimum basilicum, cultivé avec des effluents d’égouts traités par rayons gamma. Ils en ont conclu que ces plantes n’étaient pas franchement consommables. Tout va bien ?

Quid, d’ailleurs, du recyclage des plantes accumulatrices contaminées ? Sont-elles transférées dans des containers en béton immergés qui explosent au fond des océans – comme dans le cas des déchets nucléaires ? 

En fait, la phyto-remédiation, de sols hautement pollués et toxiques, avec des plantes médicinales – consommées subséquemment – semble être à l’ordre du jour des Globalistes déments. Ainsi, une étude, de 2017, a porté sur la culture de Verveine citronnelle (Cymbopogon citratus) avec des effluents d’égouts améliorés avec 5 à 10 % de déchets de bauxite. Et ce, afin d’améliorer la production de bio-masse et d’augmenter le taux de citral dans l’huile essentielle – qui, prétendument, n’est pas contaminée par les métaux lourds (plomb, cadmium, nickel, fer, zinc, cuivre) alors que le reste de la plante l’est. [136]

Une étude, de 2007, a même considéré l’usage des semences mucilagineuses d’Ocimum basilicum pour fixer le strontium-90 et le césium-137 [141] tandis qu’une autre, de 2004, le considérait pour fixer le cadmium. [134] Qui pis est, une étude récente, de 2021, utilise des structures zéolitiques, à base d’imidazolate, qui sont fonctionnalisées avec du mucilage de semences de Basilic – pour l’élimination de teintures industrielles contaminantes. Une autre étude récente, de 2020, pour le même objectif de dépollution des teintures, a recours à des nano-composés constitués de mucilage de semences de basilic et de nano-particules d’or. [142]

Et comment recycle-t-on les semences, contaminées, ensuite? Dans les dizaines de milliers de satellites du dément Musk ? 

Faut-il préciser que cette situation perdure, peut-être, depuis des dizaines d’années? En effet, une investigation Russe, de 1993/1994, avait déjà analysé les huiles essentielles de diverses plantes médicinales, cultivées en Bulgarie, de divers genres  botaniques – dont Ocimum. Selon les conclusions de ces chercheurs: « Nous avons constaté que la concentration des métaux lourds les plus dangereux dans toutes les huiles et extraits de plantes testés était très faible, proche des limites de détection des appareils utilisés. Nous avons conclu que la plupart des huiles essentielles et des plantes médicinales pouvaient être cultivées avec succès sur des sols pollués par des métaux lourds et sous l’effet de la pollution atmosphérique, en remplacement de certaines autres cultures comestibles. » [129]

En fait, certains chercheurs ont découvert que l’usage de champignons endophytes – par exemple, Rhizophagus irregularis et Serendipita indica – pour la culture de Basilic, Ocimum basilicum, dans des sols hautement contaminés par des métaux lourds, permettait d’augmenter la bio-masse racinaire et foliaire des plantes tout en diminuant le taux de plomb et de cuivre dans ses parties aériennes – et tout en augmentant le taux de linalol et eucalyptol dans leur huile essentielle. [133]

De nombreuses plantes médicinales sont des accumulateurs. Une étude de Dubai, de 2015, a mis en exergue le taux de métaux lourds présents dans 81 échantillons de 7 plantes condimentaires et médicinales vendues sut le marché local : basilic, thym, persil, sauge, origan, menthe et camomille. La plupart des échantillons furent déclarés toxiques à la consommation. [137]

Sur le plan du compagnonnage bénéfique des plantes cultivées. Ocimum basilicum a la capacité de repousser les pucerons des plantes à proximité. Cela a été validé, par exemple, à l’encontre des espèces Aphis craccivora, Aphis fabae, Aphis citricola et Myzus persicae[13] [51]

Ocimum basilicum possède, également, une activité répulsive à l’encontre d’une mineuse de la tomate, le micro lépidoptère Tuta absoluta. [13] ainsi qu’une activité d’hôte de l’insecte bénéfique – du moins pour les agriculteurs – Ceraeochrysa cubana de la famille des Chrysopidae.

Par  exemple, dans la Médecine Traditionnelle Iranienne, et selon les traités médicinaux antiques de l’Iran, Ocimum basilicum constitue l’une des plantes insecticides majeures – avec Allium sativum, Artemisia absinthium, Citrullus colocynthis, Laurus nobilis, Mentha pulegium, Myrtus communis, Nerium oleander, Origanum majorana, Iris germanica, Malva sylvestris, Ruta graveolens, Vitexagnus castus, Punica granatum, Platanus orientalis, Picea orientalis, Peganum harmala, Dorema ammoinacum et Boswellia carterii. [122]

Son activité insecticide a été validée à l’encontre : 

  • des moustiques : Culex pipiens, Culex quinquefasciatus, Anopheles gambiae, Anopheles arabiensis, Anopheles pharoensis, Aedes aegypti, Aedes stephensi, Anopheles minimus, Culex tritaeniorhynchus, Aedes albopictus et Anopheles subpictus. [165]

Des chercheurs du Soudan ont déterminé qu’une crème élaborée avec 6% d’huile essentielle d’Ocimum basilicum conférait une protection à l’encontre des moustiques Anopheles durant environ 4 heures. [130] L’écotype d’Ocimum basilicum contenait autant de linalol que de cinnamate de méthyle avec ensuite de l’eucalyptol.

  • des Tiques: Ixodes scapularis (Tique du cerf), Ixodes ricinus, Dermacentor reticulatusDermacentor variabilis (Tique américaine du chien), Rhipicephalus annulatus (Tique de la vache) ; 
  • des Charançons : Sitophilus oryzae (Charançon du riz), Sitophilus zeamais (Charançon du maïs), Cylas formicarius (Charançon de la patate douce), Sitophilus granarius (Charançon du blé) ;
  • des pucerons : Myzus persicae (Puceron vert du pêcher) ;
  • des lépidoptères : Phthorimaea operculella (Teigne de la pomme de terre), Ectropis obliqua, Lymantria dispar ;
  • des hémiptères : Pyrrhocoris apterus ( Pyrrhocore ou Gendarme);

Selon une étude de juin 2021, le spiruline (Spirulina platensis) est beaucoup plus nutritive, et médicinale, si elle croit en synergie avec du Basilic. Cette synergie a le potentiel d’augmenter les composés bioactifs tels que les composés phénoliques, l’activité antioxydante et la phycocyanine, ainsi que le contenu en flavonoïdes de la Spiruline. L’augmentation des composés phénoliques, est de 49,5% et celle de la phycocyanine de 40,7 %. Selon ces chercheurs, l’effet synergique sur les composés phénoliques, et la phycocyanine, de Spirulina platensis serait dû aux composés phénoliques et à l’azulène d’Ocimum basilicum. [4]

Différentes classes de composés accompagnant le genre Ocimum

Selon l’étude, de mai 2020, “Diversity, phytochemical and medicinal potential of the genus Ocimum”, les différentes classes de composés accompagnant le genre Ocimum sont réparties, en proportions, comme suit: 39% des terpénoïdes; 22 % de flavonoïdes;  15 % de phénoliques simples; 5 % d’acides gras; 3,40 % de lignans et néo-lignans; 3 % d’anthocyanines; 1,90 % de stérols; 1,50 % de coumarines – et le reste en divers autres composants.

Voici une déclinaison des classes de composés accompagnant le genre Ocimum :

Flavonoïdes: lutéoline, vicénine, soquercétrine, quercétine, kaempférol, apigénine, salvigénine, névadensine, gardenine, galutéoline, genkwanine, ladanéine, cirsimaritine, hispiduline. 

Lignans: rabdosiine, acide shimobashirique.

Acides phénoliques: acide lithospermique, acide hydroxypropanoïque, acide caftarique, acide chlorogénique, syringine, acide chicorique, acide rosmarinique, myristicine.

Une étude, de 2011, a mis en valeur que sur 15 variétés d’Ocimum basilicum analysées, 9 avaient plus d’acide chicorique que d’acide rosmarinique. [47]

Une étude de 2021, a découvert que l’application foliaire de lactate de chitosane (un polysaccharide dérivé de la chitine) sur le Basilic en augmentait la bio-masse et certains composés tel que l’acide rosmarinique. [19]

Coumarins : coumarin, esculine, esculétine, ocimarine.

Triterpènes : acide épimaslinique, acide pomolique, acide alphitolique, bétuline, acide bétulinique, acide euscaphoïque, basilol, ocimol.

Acides gras : acide oléique, acide linoléique, acide linolénique, acide stéarique, acide palmitique.

Stérols : β-sitostérol, basilimoside, campestérol.

Polysaccharides : rhamnose.

Les composants volatiles, des huiles essentielles, d’Ocimum basilicum sont déclinés dans la prochaine section. 

En ce qui concerne la sphère d’activités médicinales des composants majeurs dans le genre Ocimum – à savoir dans les trois espèces les plus étudiées, Ocimum basilicum, Ocimum gratissimum et Ocimum tenuiflorum – il s’agit de la sphère anti-infectieuse à 50 %, de la sphère cytotoxique à 25% et de la sphère anti-oxydante à 9 %. 

Une étude de 2002 a analysé l’activité anti-oxydante (en fonction du taux en composés phénoliques) de 9 variétés d’Ocimum basilicum – incluant, à tort, un écotype “Sacré” dont je n’ai pas pu retrouver l’identité, pour absence du catalogue semencier de Johnny’s dans les archives du web. Voici les résultats en mg/g: 126,2 mg pour “Dark Opal” ; 95,1 mg pour “Red Rubin” ; 92,6 mg pour “Purple Ruffles” ; 81,7 mg pour “Osmin” ; 62,9 mg pour “Grand Vert” ; 55,8 mg pour “Sweet Dani” ; 51,1 mg pour “Sacré” ; 35,6 mg pour “Cannelle”. [57]

Il est à noter que les variétés de Basilics violets – qui sont parfois dénommées Ocimum basilicum var. purpurascens – possèdent une capacité anti-oxydante beaucoup plus élevée que les variétés de Basilics verts. Ils sont, en effet, riches en anthocyanines. Ce sont, ainsi, 14 anthocyanines différentes qui ont été isolées des variétés violettes “Purple Ruffles”, “Red Rubin”, et “Dark Opal” – à des taux de 16,63 mg à 18,78 mg/100 grammes. [52] Parmi ces anthocyanines, onze sont basées sur la cyanidine et trois sur la péonidine. 

A souligner que, de par la présence de ces anthocyanines, les variétés de Basilic violet sont beaucoup plus résistantes dans des sols souffrant de l’impact d’une forte contamination par le bore – un problème agricole récurrent dans les environnements arides. Par contre, il me semble, dans des conditions de jardinage aride, qu’elles soient beaucoup moins résistantes à de fortes chaleurs.

Une étude, de juin 2019, a mis en valeur l’activité anti-microbienne d’une variété de basilic violet – “Red Rubin” – ainsi que sa composition. Sur les 26 polyphénols identifiés, 13 étaient des anthocyanines. Cette variété contenait, également, de l’acide rosmarinique, de l’acide quinique (le plus abondant), du γ-tocophérol, de l’acide α-linolénique. [44]

Ocimum basilicum : une pléthore de chémotypes très thérapeutiques

Le parfum caractéristique des espèces et des variétés d’Ocimum est attribué à la synergie, dans leurs huiles essentielles, entre des substances phyto-chimiques volatiles appartenant, principalement, aux classes des terpénoïdes et/ou des phénylpropanoïdes. Ces substances sont sécrétées et emmagasinées dans diverses parties spécialisées de la plante: les trichomes glandulaires, les osmophores, et autres conduits et cavités.

Ocimum basilicum a été l’espèce la plus répandue et la mieux étudiée, suivie de, par ordre de grandeur, Ocimum gratissimum, Ocimum tenuiflorum, Ocimum africanum, Ocimum americanum et Ocimum kilimandscharicum.

Des analyses portant sur la composition des huiles essentielles de 16 espèces d’Ocimum ont été réalisées dans 55 pays. Leurs huiles essentielles sont, particulièrement, insecticides, fongicides, nématocides, anti-microbiennes. 

Caveat. La composition de l’huile essentielle d’un écotype d’Ocimum, ou d’une variété d’Ocimum basilicum, peut, considérablement, varier en fonction du mode de culture, en fonction de paramètres atmosphériques (tels que sécheresse, très grands froids, etc), en fonction des phases de croissance et en fonction des processus de récolte et de séchage.

L’huile essentielle de basilic contient, principalement, des monoterpènes, des sesquiterpènes et des phénylpropanoïdes. 

Ce sont plus de 135 sesquiterpènes et plus de 100 monoterpènes qui ont été identifiés, à ce jour, dans les huiles essentielles des diverses espèces d’Ocimum – ainsi qu’une dizaine de phénylpropanoïdes.

Les principaux monoterpènes identifiés sont: camphre, 1,8-cinéole, citronellal, géranial, géraniol, linalol, limonène, néral, ocimène, terpinène et le thymol.

Les principaux sesquiterpènes identifiés sont: bisabolène, bergamotène, caryophyllène, cadinol, farnésène, and germacrène.

Les principaux phénylpropanoïdes identifiés sont: cinnamate de méthyle, eugénol, méthyl-eugénol et estragol.

Les phénylpropanoïdes sont des dérivés de l’acide cinnamique qui sont bio-synthétisés, dans les cellules végétales, par la voie de l’acide shikimique. [101] ll semblerait que les espèces vivaces d’Ocimum soient enclines à privilégier la bio-synthèse des phénylpropanoïdes.

Ce sont, ainsi, 76 chémotypes différents qui ont été identifiés pour Ocimum basilicum – 30 pour Ocimum gratissimum et 24 pour Ocimum tenuiflorum.

Auparavant, les chémotypes étaient fondées sur des composants constituant 20% ou plus de l’huile essentielle d’un basilic. Ces dernières années, l’inclination a été de descendre ce taux à 10%.

L’Inde possède 75 différents chémotypes provenant de 8 espèces d’Ocimum. Le Brésil possède 56 différents chémotypes provenant de 8 espèces d’Ocimum.

Ces différents chémotypes – propres à 16 espèces dans le genre Ocimum – ont été reconnus sur la base des constituants prédominants (monoterpènes, sesquiterpènes et phénylpropanoïdes) de leur huile essentielle: “citral”, “linalol”, “méthyle chavicol/estragol”, “linalol/1,8-cinéole”, “linalool/eugénol”,  “cinnamate de méthyle”, “cinnamate de méthyle/linalol”, “méthyl-eugénol, “eugénol”, “géranial-néral”, “camphre”, “α-bergamotène” , “camphène” , “β-élémène”, etc, etc. Par exemple:

Chémotypes “eugénol” et “méthyl-eugénol” pour Ocimum tenuiflorum et Ocimum gratissimum.

Chémotypes “cinnamate de méthyle” [118], 1,8-cinéole” (à hauteur de 62%), “ß-caryophyllène” (à hauteur de 78,7%) et “eugénol” pour l’espèce Ocimum campechianum.

Chémotypes “cinnamate de méthyle” ou “caryophyllène” pour l’espèce Ocimum americanum.

Chémotype “anéthole” pour l’espèce Ocimum selloi.

Chémotype “cinnamate de méthyle” pour les espèces Ocimum basilicum, Ocimum americanum et Ocimum kilimandscharicum.

Chémotype “bisabolène” pour l’espèce de Tulsi tempérée, Ocimum bisabolenum.

Quant aux principaux chémotypes, identifiés, d’Ocimum basilicum, ce sont: “estragol”, “linalol”, “linalol/eugénol”, “linalol/1,8-cinéole”, “linalol/estragol”, “cinnamate de méthyle”, “méthyl-eugénol”, “cinnamate de méthyle/linalol”, etc.

Il est à noter qu’une étude Croate, de 2017, a identifié les composants en huiles essentielles – de 85 écotypes d’Ocimum basilicum – et a proposé une caractérisation intra-spécifique fondée sur 5 chémotypes principaux: “linalol”, “linalol/trans-α-bergamotène”, “linalol/estragol”, “cinnamate de méthyle/linalol” et “estragol”. [88]

Les espèces Ocimum basilicum, Ocimum gratissimum, Ocimum americanum, Ocimum kilimandscharicum, Ocimum campechianum se caractérisent par des chémotypes riches en monoterpènes et en phénylpropanoïdes. 

Les espèces Ocimum selloi, Ocimum tenuiflorum, Ocimum campechianum, Ocimum adscendens, Ocimum urticifolium et Ocimum ciliatum se caractérisent par des chémotypes riches en phénylpropanoïdes. 

Ocimum africanum – à savoir Ocimum americanum sp. pilosum –  se caractérise par un chémotype riche en monoterpènes. 

Voici quelques chémotypes très communs, avec leurs variétés afférentes, pour Ocimum basilicum.

Caveat. Les pourcentages donnés, eu égard aux divers composants des huiles essentielles, sont indicatifs car ils peuvent varier en fonction des années de culture, de la région de culture… et, en fonction, de divers écotypes tout autant que de diverses variations au sein des variétés.

Chémotype “linalol” – avec les plus grandes teneurs analysées: “Grand Vert” (54,44%), “Fino Verde” (77,04%), “Grec”, “Vert de Gênes” (77%), “Purple Opal”, “Dark Opal”, “Osmin”(77%), “Red Rubin” (65,60%), “Réglisse”, “Médinette”, “Petit Marseillais”.

Le linalol est réputé pour ses propriétés acaricides, bactéricides, fongicides, sédatives, anti-convulsives. De récentes investigations pharmacologiques ont mis en exergue ses propriétés anti-oxydantes, anti-cancers, anti-microbiennes, anti-dépressives, anxiolytiques, anti-stress et protectrices de l’épiderme, des poumons, des reins et du foie. Le linalol peut induire l’apoptose des cellules cancéreuses par le biais du stress oxydatif, tout en protégeant les cellules normales. 

La variété “Purple Ruffles” a été caractérisée, lors d’une analyse Serbe, par 58,6% de linalol, 9,2% d’eucalyptol.

La variété “Purple Opale” a été caractérisée, lors d’une analyse Serbe, par 32,4% de linalol, 5,9% d’eucalyptol, 19,3% de trans-α-bergamotène.

La variété “Fino Verde” a été caractérisée, lors d’une analyse Serbe, par 54,9% de linalol, 4,9% de α-muurolol, 4,7% de α-trans-bergamotène, 4,5% d’eugénol, 3,2% d’eucalyptol. Elle a été caractérisée, par l’étude de James Simon, en 1999, par 48% de linalol et 7% d’estragole.

La variété “Vert de Gênes” a été caractérisée, lors d’une analyse Serbe, par 50,4% de linalol, 9,3% d’eucalyptol, 6,6% de α-trans-bergamotène, 5,2% de α-muurolol. Elle a été caractérisée, aux USA, par l’étude de James Simon, en 1999, par 77% de linalol et 12% d’eucalyptol. Elle a été caractérisée, en 2013, lors d’une analyse Roumaine, par 65,38%  de linalol, 8,18% de tau-cadinol, 5,26% d’eugénol.

La variété “Dark Opal” a été caractérisée, par l’étude de James Simon, en 1999, par 80% de linalol et 12% d’estragol.

La variété “Réglisse” a été caractérisée, par l’étude de James Simon, en 1999, par 58% de linalol et 12% d’estragol.

La variété “Osmin” a été caractérisée, par l’étude de James Simon, en 1999, par 77% de linalol et 15% d’eucalyptol.

Chémotype “estragol”: “Siam Queen”, “Mrihani”, “Mammoth”, “Green Ruffles”.

L’estragol est surtout reconnu pour ses puissantes propriétés anti-histaminique, acaricide, anthelmintique, anti-spasmodique et anti-bactérienne. Il est réputé, également, protéger à l’encontre des ulcères gastriques.

Chémotype “linalol/estragol”: “Cardinal”, “Ararat”, “à Feuilles de Laitue”.

La variété “à Feuilles de Laitue” a été caractérisée, lors d’une analyse Serbe, par 30,3% de linalol, 16,3% d’estragol, 13,5% de α-trans-bergamotène, 5,6% de α-muurolol, 4,1% de germacrène D. 

Chémotype “linalol/trans-méthyl cinnamate”: “Thai Quenette”, “Perse”.

Chémotype “linalol/trans-α-bergamotène”: “Purple Ruffles”, “Napoletano”, “Spicy Globe”, “Green Globe”, “Bush”.

La variété “Purple Ruffles” a été caractérisée, lors d’une analyse Serbe, par 32,4% de linalol, 16% d’estragol, 10,2% d’eucalyptol, 10,6% de trans-α-bergamotène.

La variété “Napoletano” a été caractérisée, par l’étude de James Simon, en 1999, par 66% de linalol et 10% d’estragol.

Parmi les 76 chémotypes d’Ocimum basilicum, certains ne sont pas communs tels que: “limonène/bornéol”, “bornéol/β-ocimène”, “camphre”, “menthone/estragol”, “α-muurolol/γ-muurolène”, “α-cadinol”, etc. 

Par exemple. Il existe, en Ethiopie, trois écotypes de Basilic, Ocimum basilicumqui se caractérisent par un chémotype riche en cinnamate de méthyl (entre 43% et 53%) et en β-Linalol (entre 29% et 33%) et qui possèdent un parfum avec des réminiscences de cannelle et de fraise. Pourquoi? En raison d’une synergie entre leurs deux composants essentiels et des composants minoritaires tels que: eucalyptol, estragol, eugénol, (E)- α-Bergamotène, β-Copaène, Bergamotol, γ-Muurolène et τ-Cadinol.

Par exemple. Il existe, dans le nord-ouest de l’Iran, un écotype de Basilic, Ocimum basilicum, qui est strictement mentholé avec 33% de menthone, 7,5% d’iso-néomenthol et 6% de menthol. [111]

Par exemple. Il existe, dans le nord-est de l’Inde, dans l’Assam, un écotype de Basilic, Ocimum basilicum, qui est strictement camphré avec 42% de camphre, 7,6% de limonène et 5,6% de β-sélinène. [112]  Il existe, au Kenya, à Yatta, un écotype de Basilic, Ocimum basilicum, également camphré car son huile essentielle en contient 31% dans les feuilles et 32,6% dans les fleurs. [171]

Par exemple. Il existe, au Burkina-Faso, un écotype de Basilic, Ocimum basilicum, qui possède un parfum de muguet-lilas… car son chémotype majeur est l’α-terpinéol – à près de 60%. [173]

Il est intéressant de souligner que de nouveaux chémotypes peuvent, même, émerger sous l’impact “évolutif” – terme avec pincettes – des pollinisations croisées naturelles ou provoquées. Ces pollinisations croisées peuvent être intra-spécifiques et inter-spécifiques. 

Ainsi, le Central Institute of Medicinal and Aromatic Plants de Lucknow, en Inde, [8] a créé une variété d’Ocimum basilicum possédant le parfum de la noix de bétel (Piper betle) – de par la présence de chavibétol à hauteur de 8 à 10% de son huile essentielle. [6]

Ainsi, l’étude intitulée “The Impact of Hybridization on the Volatile and Sensorial Profile of Ocimum basilicum”, [149] présente les résultats des analyses des composants des huiles essentielles de trois hybrides Brésiliens: “Cannelle” × “Maria Bonita”;“Sweet Dani” × “Maria Bonita” et “Sweet Dani” × “Cannelle”. Il s’agit, ni plus ni moins de l’émergence de nouveaux composés sous l’impact de l’hybridation – tels que le camphre et l’(E)-caryophyllène – qui n’étaient pas présents dans l’un ou l’autre des parents. 

Un certain nombre d’études ont validé l’activité anti-microbienne de l’huile essentielle d’Ocimum basilicum:

A l’encontre des bactéries suivantes: Bacillus cereus, Bacillus subtilis, Micrococcus flavus, Micrococcus luteus, Staphylococcus aureus, Staphylococcus epidermidis, Streptococcus faecalis, Enterococcus faecalis, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella typhimurium, Enterobacter aerogenes, Klebsiella pneumoniae, Proteus vulgaris, Proteus mirabilis, Serratia marcescensListeria monocytogenes, etc.

A l’encontre des fungi suivants: Candida albicans, Candida galbrata, Fusarium oxysporum sp. albedinis, Aspergillus fumigatus flavus, Aspergillus fumigatus, Aspergillus niger, Aspergillus versicolor, Aspergillus ochraceus, Aspergillus westerdjikiae, Aspergillus carbonarius, Penicillium funiculosum, Penicillium chrysogenum, Penicillium ochrochloron, Fusarium graminearum, Cryptococcus sp., Penicillium italicum, Rhizopus stolonifer, Botrytis fabaeTrichoderma viride, etc[83]  [95]  [98]

A l’encontre des parasites suivants: Trichomonas vaginalis [96], l’amibe Acanthamoeba castellanii [75]Plasmodium falciparum [91]Heligmosomoides polygyrus, Trypanosoma cruzi [77], Giardia lamblia, Neobenedenia spLeishmania sp.Eimeria tenella, etc. 

Selon une étude de mars 2021, l’activité anthelmintique de l’huile essentielle d’Ocimum basilicum à l’encontre des nématodes intestinaux, tels que Haemonchus contortus, varie énormément en fonction des chémotypes. Les plus nématocides sont les variétés d’Ocimum basilicum contenant du linalol ou du méthyl chavicol (estragol). [35]

Selon une étude d’octobre 2021, l’activité insecticide de l’huile essentielle d’Ocimum basilicum a été mise en exergue à l’encontre du charançon du maïs (Sitophilus zeamais) – de par la présence de linalol et estragol. [27]

A l’encontre des insectes suivants: Anopheles gambiae [76]Musca domestica,  Culex pipiens, Trichostrongylus sp., Cooperia sp.,Oesophagostomum sp.,

Une étude, de 2020, a prouvé que l’huile essentielle de l’écotype Basilic analysée (avec 54% de linalol) favorisait la croissance des jeunes poissons Pirarucu (Arapaima gigas) – une espèce de poissons d’eau douce, de la Famille des Osteoglossidés, originaire d’Amazonie.  [26]

Une étude, de septembre 2021, a mis en valeur la capacité insecticide, et ovicide, de l’huile essentielle d’Ocimum basilicum à l’encontre de la mouche domestique (Musca domestica). L’écotype analysé contenait principalement: méthyl chavicol (70,93%), linalol (9,34%), épi-α-cadinol (3,69 %), méthyl eugénol (2,48%), γ-cadinène (1,67%), 1,8-cinéole (1,30%) et (E)-β-ocimène (1,11%). [48]

Certains chercheurs, depuis 1997, ont mis en évidence le fait que la composition de l’huile essentielle du Basilic dépend en fonction des saisons. C’est le cas d’une équipe de Serbie qui, en 2012, a analysé les propriétés anti-oxydantes et anti-microbiennes de 12 variétés de Basilic, Ocimum basilicum.[22]

Dans cette étude, la variété Osmin présenta la plus grande activité fongicide.

L’écotype d’Ocimum basilicum analysé par une équipe de Croatie, en 2006, contenait en prédominance: linalol (28,6%), estragol (21,7%), cinnamate de méthyle (14,3%), α-cadinol, (7,1%), eugénol (5,9%) – parmi 33 composants. [59]

Le but de cette étude Croate était de valider les capacités anti-oxydantes de l’huile essentielle d’Ocimum basilicum et, de décliner, plus particulièrement, la composition de ses aglycones volatiles. Pour cet écotype, les deux composants très majoritaires étaient l’eugénol et le chavicol.

Une étude, de 2003, a analysé l’activité, ovicide et insecticide, de son huile essentielle, à l’encontre de la bruche (Callosobruchus maculatus), pour 18 variétés d’Ocimum basilicum[39]

Au sujet des écotypes d’Ocimum basilicum dénommés “Cannelle”

La dénomination “Cannelle”, pour des variétés d’Ocimum basilicum, recouvre de multiples écotypes dont la plupart, nonobstant, se caractérisent par un chémotype “cinnamate de méthyle/linalol” – avec un fort taux de cinnamate de méthyle.

Selon certains auteurs, le premier écotype de Basilic qui fut labellisé “Cannelle” fut, très vraisemblablement, un écotype précédemment dénommé “Spicy Mexican” – qui est très commun au Mexique et qui est utilisé, surtout, comme plante médicinale et non culinaire.

Pour complexifier les choses, il existe des écotypes “cannelés” d’Ocimum americanum sp. americanum – dont un au Brésil – qui se caractérisent par un chémotype “cinnamate de méthyle” – à hauteur de plus de 90%. [114] Un autre tel écotype Brésilien, dénommé “Fia Mosquito” (et originaire de l’île de São Tomé) a été analysé en 1999 avec 80% de cinnamate de méthyle – et avec du β-caryophyllène et du trans-α-bergamotène. [115]

Le cinnamate de méthyle est, également, présent – mais en petites quantités – dans les variétés citronnées “Lemon”, “Lime”, “Nouvelle Guinée”, “Mrs. Burns” et “Sweet Dani”.

Il a, également, été découvert, en 2021, comme composant majeur, à hauteur de 10%, d’un chémotype de Basilic violet (Ocimum basilicum sp. purpurascensdans le district de Madhubani au Bihar en Inde.

Une étude Brésilienne, de 2006, [85] a analysé la composition de l’huile essentielle d’un certain nombre d’espèces d’Ocimum. Les deux écotypes “Cannelle” analysés,  du semencier Richters au Canada et de l’université de Purdue aux USA, contenaient, respectivement, 34% et 82% de cinnamate de méthyle. 

Cet écotype de cannelle, avec 82% de cinnamate de méthyle, fut développé, durant 10 années, à partir de 1987, au Center for New Crops and Plant Products de l’université de Purdue dans l’Indiana. 

Le Peuple Tribal de Bandarban, dans le Bangladesh, utilise un basilic violet (Ocimum basilicum sp. purpurascens) – “Jhongaju” – qui contient 59,62% de cinnamate de méthyle dans les feuilles et 64,34% dans les fleurs. [172]

Une analyse Turque a analysé les composants essentiels, en 2005, de 18 écotypes croissant chez les jardiniers et paysans Turcs. [170] Deux écotypes, respectivement d’Anamur et d’Antalya, se distinguait par la plus forte proportion en huile essentielle (1,4% et 1,5%), de cette collection, ainsi que par un taux très élevé de cinnamate de méthyle – à savoir 58% et 63,1% – avec comme second composant principal le linalol (17,3% et 27,3%). Un troisième écotype, d’Antalya, contenait 30,3% de cinnamate de méthyle ainsi que 23,2% de linalol. 

Ces écotypes du Bangladesh, et de Turquie, constituent de véritables Basilics “Cannelle” avec l’un des plus hauts taux identifiés de cinnamate de méthyle – à ce jour. 

Il existe, en Ethiopie, trois écotypes de Basilic, Ocimum basilicum, très “Cannelle”, également, qui se caractérisent par un chémotype riche en cinnamate de méthyle (entre 43% et 53%) et en β-linalol (entre 29% et 33%) et qui possèdent un parfum avec des réminiscences de cannelle et de fraise.

Une analyse Franco-Portugaise, de 2020, a identifié un écotype “Cannelle” avec les cinnamates de méthyle (E et Z) à 27,84%, le linalol à 26,5% – et, ensuite, le τ-cadinol, l’γ-cadinène, le germacrène D, etc. [80]

Une analyse Serbe, de 2013, a identifié un écotype “Cannelle” avec les cinnamates de méthyle à 34,3%, le linalol à 31,8%, le germacrène D à 4%, l’α-muurolol à 4,7%.

Une analyse Polonaise, de 2015, a identifié, dans trois écotypes de Basilic “Cannelle”, le linalol à hauteur de, respectivement, 36,67%, 36,09% et 33,89% – dans les fleurs. Venaient, ensuite, le cinnamate de méthyle à 29,82%, le germacrène, le β-cadinène et l’estragol. Quant à l’huile essentielle de leurs feuilles, elle contenait près de 33% de cinnamates de méthyle (E et Z) – et de l’estragol. [81] 

Une analyse Turque très récente, de 2022, a analysé les variations de la teneur, en cinnamate de méthyle, de la variété violette de Basilic de la région d’Arapgir/Malatya, en Turquie – qui, en 2020, a fait, également, l’objet d’une étude en relation avec l’augmentation du taux de dioxyde de carbone durant la culture. Dans les sols sableux et loameux, sa teneur en cinnamate de méthyle était de 46,03% et dans les sols argilo-sableux, de 42,33%. [113]

Il existe, aujourd’hui, au Brésil, un hybride de Basilic “Cannelle”, dénommé “Norine” – et, prétendument, adapté au nord-est du Brésil – qui a été obtenu en croisant la variété “Cannelle” (commercialisée par Johnny’s Selected Seeds aux USA) avec la variété Brésilienne “Maria Bonita”. Cette variété “Norine” est très “cannellée” car elle se caractérise par une huile essentielle comprenant 41,93% de cinnamate de méthyle et 34,92% de linalol. [82]

Avec près de 3%, la variété “Norine” contient un taux élevé d’huile essentielle qui est hérité de sa parente “Maria Bonita” qui en contient jusqu’à 5% en fonction des années de culture – au Brésil, du moins. Maria Bonita, un écotype “Linalol”, à 72%, est dérivée de l’écotype Ethiopien PI 197442 – en photographie dans cet essai – provenant de la banque de semences de l’USDA. [174]

Il existe, également, aujourd’hui, en Inde, une sélection du CIMPAP de Lucknow, de Basilic “Cannelle”, dénommé “Snigddha” – enregistrée en 2017, qui possède 77,50% de cinnamate de méthyle, 8,85% d’estragol et 2% de linalol. Son contenu, en huile essentielle, est de 0,9% et sa productivité, en huile essentielle, est de 200 kg par hectare. [169]

Il est à noter que la variété “Cannelle”, de Johnny’s Selected Seeds, se caractérise, par un fort pourcentage en cinnamate de méthyle. En effet, son taux varia entre 44,87% et 51,94 – en fonction des quatre années de culture (entre 2009 et 2013). Cette variété “Cannelle” se caractérisait, aussi, par un fort taux de linalol: entre 23,34% et 27,38% en fonction des années de culture – avec du 1,8-cinéole (eucalyptol).

Le  1,8-cinéole (eucalyptol) est réputé pour ses propriétés fongicides, anthelmintiques, anti-oxydantes, anti-tumeurs, cytotoxiques, analgésiques et sa capacité de traiter les infections respiratoires. Une étude Brésilienne a identifié un écotype Brésilien d’Ocimum campechianum avec 62% d’eucalyptol. [114]

Les diverses études, portant sur les écotypes “Cannelle”, ont mis en exergue, également, que leurs composés phénoliques diffèrent. En fonction des écotypes, ces divers acides ont été identifiés; acide lithospermique, acide rosmarinique, acide chicorique, acide caftarique, acide cafféique, acide salvianolique. 

Les acides rosmarinique, chicorique et caftarique sont dérivés de l’acide cafféique. Ils possèdent tous une forte capacité anti-oxydante.

A contrario… et bizarrement. Une analyse Grecque, de 2017, a identifié, dans trois écotypes de Basilic “Cannelle”, l’estragol comme composant principal à hauteur de 60,2% à 75,1%… et le cinnamate de méthyle comme le grand absent! Ces écotypes se caractérisaient, ensuite, par le 1,8-cinéole, le germacrène D, l’épi-α-cadinol – et le linalol pour l’un des trois. [84] La question est de savoir, dans ce cas, s’il ne s’agit pas d’une erreur de détermination botanique.

D’ailleurs, la variété “Réglisse” a été identifiée, en 2013, comme possédant 42% de cinnamate de méthyle – ainsi que 23% de linalol et 5% d’estragol. [103]

Sur le plan médicinal, le cinnamate de méthyle se caractérise par des propriétés anti-inflammatoires, anti-microbiennes, vulnéraires, larvicides, vasorelaxantes [119], inhibitrices de tyrosine kinase, anti-spasmodiques, myorelaxantes. [120]  

Son activité larvicide a été validée à l’encontre du moustique Aedes aegypti. [117]

Quasiment toutes les variétés, commercialisées, d’Ocimum basilicum sont décimées par le mildiou, Peronospora belbahrii

Le mildiou du basilic est en train de décimer les récoltes planétaires de basilic – et, surtout, depuis une vingtaine d’années. Il a été découvert en Suisse, en 2001; en Italie et en France (dans une ferme bio près de St Tropez), en 2004; en Afrique du sud, en 2006; aux USA (en Floride, en Californie et au Massachusetts), en 2009; en Hongrie, en 2011; en Israël, en 2013; à Chypre, en 2014; en République Tchèque, en 2014; en Inde, en 2021.

Peronospora belbahrii est un Oomycète (un organisme eucaryote filamenteux) originaire de l’Ouganda et découvert vers 1932/ 1933. Il disparut, ensuite, pendant presque 70 années. Aujourd’hui, une grande partie des plantations de basilic Ocimum basilicum sont décimées par l’une de ses souches qualifiée de “mutante”. 

Dans la grande Famille des Lamiacées, Peronospora belbahrii s’attaque, principalement, au genre Ocimum – et surtout à l’espèce Ocimum basilicum. Nonobstant, une étude Israélienne, de 2019, portant sur 53 espèces de Lamiacées, a mis en exergue qu’un certain nombre de ces espèces étaient sensibles à Peronospora belbahrii – et pouvaient, éventuellement, en être les vecteurs. [167] Il s’agit des espèces suivantes: Salvia eigii, Salvia fruticosa, Salvia pinnata, Rosmarinus officinalis, Nepeta curviflora, Micromeria fruticosa, et Agastache spp.

Les spores de Peronospora belbahrii se disséminent durant la nuit lorsque les conditions sont humides – et obscures. Ils germent à des températures comprises entre 5 et 20°C – mais leur préférence est de 10°C. La contamination est, également, propagée par les semences. 

Actuellement, il est très difficile de cultiver du Basilic, Ocimum basilicum, en agriculture biologique dans des zones contaminées par ce champignon.

Ce sont une vingtaine d’essais qui ont été réalisées aux USA, ces dernières années, portant sur l’utilisation de fongicides autorisés en agriculture biologique… afin de tenter de sauver la récolte de Basilic. Tous ces essais ont échoué. 

En fonction des pays, une gamme de fongicides, tous plus toxiques les uns que les autres, est autorisée, en agriculture conventionnelle, pour la culture de ce Basilic.

Aux USA, par exemple, en fonction des états, les molécules suivantes sont autorisées dans la culture du Basilic: Azoxystrobine (Heritage. Syngenta), Cyazofamide (Raman. Summit Agro), Fénamidone (Reason. Bayer), Fluopicolide (Presidio. Valent), Mandipropamide (Micoras et Revus. Syngenta), Méfénoxam (Subdue Maxx. Syngenta), etc, etc, ad nauseam.

Des souches de Peronospora belbahrii résistantes au Méfénoxam sont apparues en Israël en 2013.

L’étude, de 2014, intitulée “Selecting basil genotypes with resistance against downy mildew” a analysé 236 génotypes d’Ocimum et a mis en exergue que les espèces Ocimum campechianum, Ocimum gratissimum, Ocimum tenuiflorum, Ocimum americanum sp. americanum, Ocimum americanum sp. pilosum – ainsi que l’écotype Spice – étaient résistants à Peronospora belbahrii. [94] 

Une autre étude portant sur la susceptibilité de 113 accessions, espèces et variétés (dont 30 commercialisées), de Basilics fut publiée en Israël, en 2015. [93] Cette étude mis en exergue que la plupart des écotypes des espèces Ocimum gratissimum, Ocimum americanum, Ocimum tenuiflorum, Ocimum campechianum et Ocimum kilimandscharicum sont, hautement, résistantes à Peronospora belbahrii… alors que les variétés d’Ocimum basilicum ne le sont que très rarement.

La conclusion des chercheurs fut, alors, très simple: il s’avère, potentiellement, possible d’imaginer de développer, éventuellement, des variétés de Basilics, de l’espèce Ocimum basilicum, non susceptibles (à savoir, résistantes) à Peronospora belbahrii en les croisant avec des écotypes d’autres espèces d’Ocimum résistantes. 

Une autre étude, de 2018, intitulée “Population structure, genetic diversity and downy mildew resistance among Ocimum species germplasm” [60] a évalué la résistance au mildiou de 180 génotypes d’Ocimum – dont la moitié de génotypes d’Ocimum basilicum qui sont, tous, très susceptibles… à l’exception de “Mrihani”.

L’écotype de Zanzibar, “Mrihani”, est totalement résistant au mildiou du basilic. Ses feuilles sont très découpées.
L’écotype de Zanzibar, “Mrihani”, est totalement résistant au mildiou du basilic. Ses feuilles sont très découpées.

En décembre 2016, j’ai demandé à la sélectionneuse de basilic de l’Université de Cornell, Margaret Tuttle McGrath, de m’informer quant à la nature de cet écotype Mrihani (afin de savoir si cela pouvait être une forme d’hybride interspécifique déjà bien stabilisée). Elle m’a promis une réponse que je n’ai jamais reçue.

Aujourd’hui, la question se pose de savoir pourquoi la très grande majorité des variétés commerciales de basilic sont extrêmement susceptibles au mildiou du Basilic, Peronospora belbahrii

Officiellement, la seule variété d’Ocimum basilicum qui soit, totalement, résistante à ce mildiou est “Mrihani”, un écotype originaire de Zanzibar qui fut introduite aux USA, en 1990, par le botaniste semencier, et voyageur, Richo Cech (de Strictly Medicinal Seeds). “Mrihani” a été introduit en France, en 2016, par l’Association Kokopelli. “Mrihani” se caractérise par un chémotype “estragol”.

Nouvelles variétés de Basilic, résistantes au mildiou, obtenues par croisements intra-spécifiques naturels ou par des méthodes artificielles… pour ne pas dire transgéniques

Cet écotype “Mrihani” est, ainsi, le parent sélectionné, depuis un certain nombre d’années, par l’Université de Rutgers aux USA, afin de créer des variétés de basilics résistantes au mildiou. [58] En 2015, fut publiée l’étude “Inheritance of Resistance to Downy Mildew in Sweet Basil” qui évoque la création de lignées MRI × SB22. 

“Mrihani” signifie basilic en Swahili. C’est un terme usité dans toutes les langues Sémites et signifiant, de nos jours, basilic: Reyhan, en Hébreu; ريحان Rihan en Arabe; Reyhan/Reyhoon en Perse, Ryhon au Tajikistan, etc. Il est issu de la racine Sémite “Reyhan”.

Nous sommes en 2022 et des variétés de l’université de Rutgers, résistantes au mildiou du Basilic, sont aujourd’hui disponibles commercialement. Il s’agit des variétés “Rutgers Obsession”, “Rutgers Devotion”, “Rutgers Thunderstruck” et “Rutgers  Passion” – introduites officiellement en début 2020. [146] Encore Bravo et bonne chance. 

L’Association Kokopelli propose deux de ces variétés de Basilics – “Rutgers Obsession” et “Rutgers Devotion”.

Pendant ce temps-là, Margaret Tuttle McGrath, sus-nommée, l’une des leaders de la lutte anti-mildiou du Basilic, continue de publier des études portant sur l’usage de fongicides dans les champs de Basilic, telle que “Efficacy of Conventional Fungicides for Downy Mildew in Field-Grown Sweet Basil in the United States”, en novembre 2020. [145] Pourquoi?

Ocimum basilicum. “Rutgers. Devotion”. Photographie de Xochi dans son jardin.
Ocimum basilicum. “Rutgers. Devotion”. Photographie de Xochi dans son jardin.

Tout d’abord, parce que des fongicides conventionnels sont devenus inefficaces – tel que le Mefenoxam en Europe – de par l’émergence de nouvelles souches de Peronospora belbahrii.

Ensuite, parce que les nouvelles variétés de l’université de Rutgers ne sont que partiellement résistantes – ou plus du tout – de par cette même évolution des souches Peronospora belbahrii. Selon leur communiqué de janvier 2020: «Au cours des dernières années, parallèlement à la commercialisation des nouvelles variétés de basilic DMR de Rutgers, d’autres variétés de basilic résistantes à la maladie ont été commercialisées aux États-Unis et en Europe. Il est important pour les producteurs de basilic et les propriétaires de maisons de comprendre qu’aucune des nouvelles variétés de basilic DMR n’est complètement “immunisé” contre le BDM. Les nouveaux basilics doux DMR sont très résistants au pathogène par rapport aux variétés sensibles disponibles dans le commerce. Ainsi, chez les sweet basils résistants à la DMR, le développement de la maladie sera retardé – avec un peu de chance, jusqu’à une période beaucoup plus tardive de la saison de croissance, selon votre emplacement, ou pas du tout. Les producteurs commerciaux et biologiques sont encouragés à utiliser les basils doux DMR en même temps que les meilleures pratiques de gestion, y compris l’utilisation appropriée de fongicides et de bonnes pratiques culturales, pour aider à atténuer le développement de la maladie. » [146]

En effet, le gène de résistance, “Pb1” a baissé la garde eu égard Peronospora belbahrii en raison de l’apparition de nouvelles souches virulentes.

C’est ainsi que la société semencière Israélienne, Genesis Seeds – spécialisée dans les semences pour l’agriculture biologique industrielle – en partenariat avec les chercheurs de l’université de Bar-Ilan, a introduit une nouvelle variété, dénommée “Prospera F1”, qui est un hybride interspécifique. [176]

La dénomination “Prospera” est un jeu de mots entre Prospérité et Peronospora belbahrii.

Cet hybride interspécifique a été obtenu en croisant une variété commerciale de basilic hautement susceptible, de type “Vert de Gênes” (Ocimum basilicum), avec un écotype d’Ocimum americanum sp. pilosum originaire de Zambie – et portant le matricule PI 500950 dans la banque de semences de l’USDA. 

En fait, ce furent deux lignées d’Ocimum americanum sp. pilosum, originaires de Zambie, qui furent impliquées dans ces créations in vitro de lignées résistantes: PI 500950 et PI 500945.

C’est, également, cette lignée PI 500945 qui a été utilisée, en Floride, pour créer, tout autant artificiellement, une variété résistante dénommée “Amazel” ou “UF16-23-2” – à partir de la variété commerciale d’Ocimum basilicum “Caesar”. [179] La même équipe de chercheurs a, récemment, introduit une nouvelle variété d’Ocimum basilicum, prétendument, résistante au mildiou et dénommée “Pesto Besto”. 

Comme les croisements impliquant ces deux espèces sont, strictement, stériles, les chercheurs Israéliens ont eu recours à des méthodes plus artificielles, à savoir, n’existant pas dans la Nature: le sauvetage d’embryons in vitro – après avoir pollinisé les hybrides stériles avec du pollen de la variété commerciale de basilic. [181]

Selon Yariv Ben-Naim: «Le basilic doux (Ocimum basilicum, 2n = 4x = 48) est sensible au mildiou causé par Peronospora belbahrii. Le gène Pb1 présente une résistance totale à la maladie. Cependant, Pb1 est devenu sensible à la maladie en raison de l’apparition de nouvelles races virulentes. Nous montrons ici que l’accession Zambienne PI 500950 (Ocimum americanum var. pilosum) est hautement résistante aux nouvelles races. A partir d’un rétrocroisement inter-spécifique, entre PI 500950 et le basilic doux susceptible, nous avons obtenu, par sauvetage d’embryons, une population de 131 plantes BC1F1. Cette population présentait une ségrégation de 73 plantes résistantes (58) et sensibles (1:1 ; P = 0,22), ce qui suggère que la résistance est contrôlée par un gène incomplètement dominant appelé Pb2. » [175]

En fait, c’est une gamme d’hybrides F1, sous le nom “Prospera F1” qui est, aujourd’hui, commercialisée. En France, par exemple, la société Ducrettet en propose 3 versions pour 2023 – sur mode “bios” ou “non traitées”. Aux USA, par exemple, la société Johnny’s Seeds en propose 6 versions – en semences “bios”.

Selon un communiqué récent de Johnny’s Seeds, le mildiou peut apparaître sur des feuilles des Prospera F1… mais il ne se dissémine pas – en détruisant toutes les plantes en l’espace d’1 ou 2 jours, comme à l’accoutumée. [180]

Avec la prospective que ces nouveaux hybrides interspécifiques faillissent, eux-aussi, totalement, de par l’émergence de nouvelles souches encore plus virulentes, les chercheurs se sont lancés dans la création de chimères génétiques de basilics – communément qualifiées de “transgéniques”.

En Israël, où Prospera a été développé, une nouvelle souche de Peronospora belbahrii a été identifiée, récemment, capable de surmonter le gène résistant de cette variété. Il en a été de même aux USA où certains maraichers ont vu leur basilic Prospéra ne plus prospérer sous l’impact des sporulations.  Il en résulte qu’une nouvelle variété de Prospéra a été testée, au LIHREC, aux USA, an 2021 qui intègrerait un nouveau gène de résistance, prétendu, à cette nouvelle souche de mildiou. 

C’est, ainsi, une course aux gènes de résistance eu égard à un champignon qui évolue, au fil de ses caprices, tant pour contourner les résistances, prétendues, des fongicides que les résistances, prétendues, des variétés artificiellement concoctées avec des hybrides interspécifiques stériles. 

Voir à ce sujet l’étude, de mai 2021, intitulée “CRISPR-Editing of Sweet Basil (Ocimum basilicum L.) Homoserine Kinase Gene for Improved Downy Mildew Disease Resistance” – qui annonce la création de  chimères génétiques de basilic doux en bricolant le gène ObHSK identifié dans les lignées SB22 de l’université de Rutgers. [177]

Voir également, l’étude, de 2020, intitulée “Efficient targeted mutagenesis in allotetraploid sweet basil by CRISPR/Cas9”. L’objectif de ces recherches est de créer des lignées transgéniques, de basilic doux, de première génération en bricolant le gène ObDMR1 pour aboutir à une seconde génération de mutants… qui seraient non-transgéniques. [178]

En conclusion de ce bref aperçu des nouvelles variétés hybrides F1, interspécifiques, de basilic doux, ou transgéniques bientôt, peut-être – qui sont toutes annoncées comme stériles – la question suivante se pose. Qui produit des semences bios (ou non-traitées), de la gamme Prospera F1, par exemple? Et dans quelles conditions  dans le champ ou en serres – à savoir avec quels géniteurs…?

Des avancées Françaises à l’encontre de Peronospora belbahrii… sur mode reculades?

En décembre 2017, je me moquais, déjà, des prétentions des chercheurs Français à proposer, pour lutter contre Peronospora belbahrii, quoi que ce soit de constructif à part l’usage conventionnel des fongicides proposés par la Mafia Pharma – qui sont plutôt destructeurs.

En effet, en France, l’Iteipmai – l’organisme français qualifié de recherche pour le développement des plantes à parfum, médicinales et aromatiques – en lien avec des instances privées et publiques, a lancé très discrètement, en 2010, Milarom, un projet de sélection de lignées de basilics résistantes au mildiou. 

En 2016, l’Iteipmai a publié une étude, sous la plume de Mathieu Wident et al., intitulée “Breeding for downy mildew resistance in basil” – dont on ne trouve qu’un résumé dans le document de présentation du 6th International Symposium Breeding Research on Medicinal and Aromatic Plants.  [68] Cette étude, publiée par huit auteurs Français, est, strictement, introuvable sur PubMed… et sur le web.

Selon le résumé qui en est présenté par l’Iteipmai. «Le mildiou du basilic est une maladie récente, spécifique de l’hôte. Elle est apparue dans toutes les régions où le basilic est cultivé comme une culture. Chaque année, des pertes totales de récoltes ont eu lieu pour certains producteurs. Parce que cette maladie se propage rapidement, et a un fort pouvoir destructeur, l’Iteipmai, en collaboration avec plusieurs entités de recherche publiques et privées et des cultivateurs, a lancé le projet MILAROM. Ce projet utilise une approche multifactorielle pour développer des solutions complémentaires pour les producteurs en plein champ et en serre: amélioration des pratiques agricoles, modélisation de la prédiction de l’épidémie de la maladie, produits phytosanitaires conventionnels et alternatifs et sélection de variétés résistantes. 

En ce qui concerne les aspects de la sélection, un schéma de rétrocroisement assisté par marqueurs a été appliqué. Des gènes de résistance, identifiés dans une collection de ressources génétiques du genre Ocimum, ont été introduits dans une variété commerciale sensible et sa qualité agronomique est améliorée par des croisements récurrents. Pour mener à bien ce programme de sélection, plusieurs méthodes ont dû être mises au point par l’Iteipmai et ses partenaires: méthode de croisement, production d’inoculum, inoculation artificielle, méthode de dépistage à haut débit de la résistance aux maladies, marqueurs moléculaires.

Ce projet a débuté en 2010 et était, toujours, en cours en 2016. L’évaluation de la progéniture, quant à la résistance au mildiou, indique que plusieurs gènes de résistance, identifiés dans douze sources différentes, ont été introgressés avec succès dans le matériel de sélection. Les donneurs originaux de ces résistances ne peuvent être entièrement retracés car la pollinisation ouverte a été utilisée au début du programme. Cependant, leur hérédité dans la descendance des croisements réalisés avec les donneurs sensibles démontre qu’elles sont probablement différentes d’une source à l’autre. Identifiées comme dominantes, certaines de ces résistances montrent un modèle non monogénique.

Les travaux de sélection sont toujours en cours et conduiront à la création d’une variété synthétique composée de lignées quasi isogéniques de la variété commerciale introgressées avec les différents gènes de résistance. Cette construction variétale a été choisie afin d’assurer la durabilité de sa résistance. Elle devrait être disponible sur le marché en 2020.»

Il est à souligner que les chercheurs du projet Milarom ont découvert 12 sources de gènes de résistance (polygénique) au mildiou du basilic mais ils ne savent pas d’où ces sources proviennent car toutes les cultures expérimentales originelles ont été réalisées en pollinisation ouverte. 

Les basilics alimentaires sont décimés sur toute la planète et le projet Milarom – regroupant des instances publiques et privées – n’est pas même capable de sourcer des gènes de résistance découverts dans les plantes survivantes de leurs cultures expérimentales. N’est-ce pas troublant? C’est sûrement très branché – très bushy comme le basilic du même nom – pour les chercheurs de l’INRA et d’AgroParisTech d’organiser des séminaires de gastronomie moléculaire, entre autres sur le pistou [69] mais avant de passer le basilic au mortier, il faudrait le cultiver survivant.

Ma conclusion de décembre 2017 était la suivante: Il y a fort à parier que, d’ici 2020 – si tant est que leur projet aboutisse – leur lignée synthétique de basilic sera contournée, tout comme leurs fongicides le sont actuellement, par les “résistances polygéniques” de Peronospora qui se porte bien vivant sur la planète depuis, sans doute, quelques dizaines ou centaines de millions d’années! 

En 2017, tout aussi discrètement qu’en 2010 – car je ne m’en suis pas aperçu de suite – le projet Milarom s’est métamorphosé en projet Basimil-Milarom (2017-2020) dont l’objectif est de créer une variété tolérante de basilic de type “Génois Grand Vert” tolérante au mildiou du basilic  – sur la base de la variété population obtenue dans Milarom. [73]

Sa présentation ressemble, d’ailleurs, très fortement, à celle du projet Milarom en 2010: « Depuis l’apparition du mildiou du basilic en France, la filière basilic reste démunie face à cette maladie. Le programme Basimil/Milarom a pour but d’aborder le mildiou du basilic par une approche multifactorielle inédite, alliant la compréhension des interactions plantes/pathogènes, la génétique, la protection des cultures et une approche système. L’objectif est de proposer aux producteurs un panel de solutions “clefs en main” allant de la variété tolérante au raisonnement de son itinéraire phytosanitaire grâce à un modèle prédictif, disponible sur le web, en passant par la mise en place de mesure prophylactiques permettant de réduire la pression sanitaire ». [72]

La vidéo afférente est présentée par l’organisme EcoPhytoPic dont la mission, prétendue, est de “Réduire et améliorer l’utilisation des Phytos”. Le terme “Phytos” est un abus de langage forcené car  “phytón” signifie “plante” en Grec ancien. Le terme “Phytos” est une contraction, par Big Pharma, du terme “Phyto-sanitaires”… à savoir des produits chimiques hyper-toxiques dont la mission serait de soigner et protéger les plantes cultivées. 

En juillet 2019, le site de l’Agriculture Dromoise écrivait au sujet de Basimil. « Ce projet comporte trois axes : le premier “phyto” s’intéresse aux traitements applicables sur la culture et sur la définition du stade optimal d’application. En 2018, sur les treize produits testés (conventionnels et alternatifs), six spécialités phytosanitaires se sont montrées efficaces. Le deuxième, “sélection”, vise à créer par croisements successifs, des variétés résistantes au mildiou. En 2018, cinquante individus ont été sélectionnés pour leur niveau de résistance, pour leurs caractères agronomiques et pour leurs qualités aromatiques. Ces travaux se poursuivront encore quelques années pour aboutir à l’inscription de variétés commerciales résistantes… »[78]

Nous sommes en juillet 2022. Où se trouve, donc, la variété de Basilic Française concoctée, et promise par l’Iteipmai, pour sa résistance au mildiou? 

Nulle part parce que ce mildiou est féroce… pour toutes les variétés modernes; parce qu’il peu aisé de croiser d’autres espèces d’Ocimum avec Ocimum basilicum pour leur conférer leur résistance au mildiou; parce que cela prend du nom pour créer des variétés possédant les gènes de résistance de Mrihani tout en ayant des chémotypes, et une morphologie, acceptables par les consommateurs – programmés par l’Industrie.

Selon les généticiens, le manque d’empressement d’Ocimum basilicum à fusionner, avec d’autres espèces d’Ocimum, serait du à des incompatibilités eu égard à la taille du génome et au nombre de paires de chromosomes. [164]

Ocimum basilicum. “Cardinal”. Photographie de Xochi dans son jardin.
Ocimum basilicum. “Cardinal”. Photographie de Xochi dans son jardin.

Croissance des Basilics et augmentation du dioxyde de carbone

Une étude, de 2018, intitulée “Elevated CO2 induces a global metabolic change in basil (Ocimum basilicum) and peppermint (Mentha piperita) and improves their biological activity a mis en exergue que l’élévation du taux de dioxyde de carbone permettait d’accroître, considérablement, l’activité biologique d’Ocimum basilicum[38] Les chercheurs ont comparé l’activité biologique d’Ocimum basilicum lorsque cultivé avec 360 ppm versus 620 ppm de dioxyde de carbone. 

Selon leurs conclusions: «Les niveaux d’hydrates de carbone non structurels, de fumarate, de glutamine, de glutathion, d’ascorbate, de phylloquinone (vitamine K1), d’anthocyanines et d’une majorité de flavonoïdes et de minéraux ont été significativement améliorés par l’élévation du dioxyde de carbone. Il est intéressant de noter que l’élévation du dioxyde de carbone a entraîné une amélioration des activités antioxydantes, antiprotozoaires, antibactériennes et anticancéreuses (contre le carcinome de la vessie urinaire ; T24P) chez les deux espèces, ce qui était conséquent avec l’amélioration des niveaux de métabolites antioxydants tels que le glutathion, l’ascorbate et les flavonoïdes. Par conséquent, cette étude suggère que les changements métaboliques, déclenchés par l’élévation du dioxyde de carbone, dans les plantes cibles ont amélioré leurs activités biologiques ».

Selon les résultats obtenus, l’élévation du taux de dioxyde de carbone, à 620 ppm, a induit une augmentation de 40% de la bio-masse du basilic et à une augmentation de 80% de son activité respiratoire. Les niveaux de métabolites de défense antioxydante métabolites de défense, tels que le fumarate, la glutamine, le glutathion, l’acide ascorbique, la phylloquinone (vitamine K1), les anthocyanes, ainsi que la plupart des flavonoïdes et des minéraux, ont été significativement améliorés.

Ces résultats confirment ceux de Sara Gillig et al., en 2008, qui, de plus, obtint encore de meilleurs résultats en cultivant du Basilic baignant dans une atmosphère de  1500 ppm de dioxyde de carbone[40]

En 1983, le chercheur J. S. Kimball avait déjà analysé 430 observations agronomiques (issues de 70 rapports agronomiques) portant sur l’augmentation de la bio-masse cultivée grâce à un apport élevé de dioxide de carbone – dans son étude intitulée “Carbon dioxide and agricultural yield: Assemblage and anaysis of 430 prior observations.” Ces 430 observations agronomiques s’étalaient sur 64 années et portaient sur 37 espèces cultivées. 

Par exemple, une étude Turque, de 2020, a cultivé un basilic violet d’Ocimum basilicum – un écotype local dénommé “Arapgir” qui se caractérise par un chémotype “cinnamate de méthyle/linalol” – en modifiant les températures ainsi que les concentrations de dioxyde de carbone: avec 400, 600, 800 et 1000 ppm. Selon leurs résultats obtenus, la concentration en linalol augmentait avec des températures basses et augmentait, également, avec une élévation du dioxyde de carbone jusqu’à 800 ppm.  [41]

En conclusion. Ainsi que je l’ai déjà évoqué dans plusieurs de mes essais, cela fait un siècle que les agronomes savent pertinemment que l’on obtient des miracles agronomiques en doublant, ou en triplant, le taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. 

Le Carbone, c’est la Vie – et le dioxyde de carbone, c’est le Prana des anciens!

Clé Botanique des Espèces d’Ocimum de l’Amazonie Brésilienne

Cette présente clé botanique, concernant les Ocimum, fait partie d’une clé botanique englobant tous les genres et toutes les espèces de la Famille des Lamiacées de l’Amazonie Brésilienne. [152] Elle est, ainsi, partielle eu égard aux Ocimum évoqués dans cette monographie – car elle n’intègre pas Ocimum kilimandscharicum.

Pour une clé botanique complète des Ocimum, il est nécessaire de se reporter à celle d’Alan Paton qui fait partie de son ouvrage, de 1999, “Basil. The Genus Ocimum”. [155]

1. Bractées caduques, avec une glande en forme de bol qui se forme sous les cymes. Aller à 2.

Bractées persistantes, glandes en forme de bol absentes. Aller à 4.

2. Calice courbé vers le bas au niveau de la gorge, formant un angle droit avec le tube ; lèvre supérieure beaucoup étendue, réniforme. Ocimum transamazonicum.

Calice droit; lèvre supérieure moins étendue, obovale. Aller à 3.

3. Feuilles principalement en rosette basale. Ocimum nudicaule.

Feuilles régulièrement disposées le long de la tige. Ocimum selloi.

4. Gorge du calice fermée; lobes médians de la lèvre inférieure pressés contre la lèvre supérieure ; feuilles principalement plus de 40 mm de long. Ocimum gratissimum.

Gorge du calice ouverte; lèvres supérieure et inférieure écartées. Aller à 5

5. Calice glabre à la gorge; étamines postérieures sans appendices filamenteux près de la base, mais parfois barbées ; semences non, ou faiblement, mucilagineuses lorsqu’elles sont humidifiées. Aller à 6

Calice avec un anneau dense de poils à la gorge; étamines postérieures avec un appendice filamenteux aplati, glabre ou poilu, à la base ; semences abondamment mucilagineuses lorsqu’elles sont humidifiées. Aller à 9.

6. Corolle de moins de 5 mm de longueur. Aller à 7.

Corolle de plus de 5 mm de longueur. Aller à 8.

7. Calice de 6,5 à 10 mm de long, avec un large bord décurrent, sur la lèvre supérieure, formant une aile bien visible; étamines postérieures glabres: Ocimum campechianum.

Calice de 4-6 mm de long, avec une marge décurrente sur la lèvre supérieure peu visible ; étamines postérieures avec une petite touffe de poils à la base du filament. Ocimum tenuiflorum.

8. Feuilles sessiles plus ou moins rondes ; ou pétiole rarement 1 mm de long, (espèces de  l’est du Paraguay). Ocimum hassleri.

Feuilles ovales avec un pétiole, généralement, de plus de 3 mm de long. Ocimum ovatum.

9. Tiges fastigiées. Feuilles de moins de 20mm de long. Ocimum minimum.

Tiges non fastigiées. Feuilles de plus de 20mm de long. Aller à 10

10. Tige glabre, ou finement pubescente, sur deux faces opposées: Ocimum basilicum

Tige pubescente avec des poils tournés vers le bas distribués également autour de la tige; ou avec des poils simples, le plus souvent glanduleux. Aller à 11.

11. Calice fructifère de 6 mm de long, anthères > 0,6 mm de diamètre (matériel séché): Ocimum africanum 

Calice fructifère de 5 mm de long, anthères ± 0,5 mm de diamètre: Ocimum americanum.

Clé Botanique des Espèces d’Ocimum de l’Asie du sud-est

Voici une clé botanique, des Espèces d’Ocimum de l’Asie du sud-est, proposée par Alan Paton. Kew Bulletin, Vol. 60. No. 1 (2005), pp. 3-75.

1. Les dents des lobes latéraux du calice sont obscures, frangées d’une rangée de nombreuses dents minuscules ; bractée caduque, avec une glande en forme de bol se développant dans la cicatrice. Ocimum filamentosum

1. Dents des lobes latéraux du calice fructifère distinctes, deltoïdes ou lancéolées ; bractée sans glande en forme de bol en développement. Aller à 2.

2. Gorge du calice fermée par les deux dents médianes incurvées de la lèvre antérieure – l’antérieure étant beaucoup plus courte que la postérieure ; principalement des arbustes ou des sous-arbrisseaux. Ocimum gratissimum.

2. Gorge du calice ouverte; les 2 dents médianes de la lèvre antérieure sont aussi longues ou plus longues que celles de la lèvre postérieure ; principalement des plantes avec des tiges ligneuses à la base. Aller à 3.

3. Tube du calice glabre ou finement recouvert de minuscules poils glanduleux à l’intérieur ; semences non mucilagineuses, ou très peu, lorsqu’elles sont humidifiées. Ocimum tenuiflorum.

3. Tube du calice avec un anneau de poils à l’intérieur de la gorge ; semences  mucilagineuses lorsqu’elles sont humidifiées. Aller à 4

4. Fleur avec pédicelle presque aussi long que le calice ; appendice des étamines postérieures poilu. Ocimum kilimandscharicum.

4. Fleur dont le pédicelle est beaucoup plus court que le calice ; appendice des étamines postérieures glabre. Aller à 5.

5. Calice de 6 à 8 mm de longueur. Corolle de 7 à 8 mm de longueur. Ocimum basilicum.

5. Calice jusqu’à 5 mm de longueur. Corolle de 4 à 5,5 mm de longueur. Aller à 6.

6. Calice de 2 à 3 mm de longueur. Internodes des tiges avec des poils courts. Ocimum americanum.

6. Calice de 4 à 5,5 mm de longueur. Internodes des tiges avec des poils longs s’étendant. Ocimum africanum