Les Nigelles font partie de la Famille des Renonculacées. Le genre Nigella contient une vingtaine d’espèces qui sont originaires du sud de l’Europe, du Bassin Méditerranéen, du nord de l’Afrique et du sud et sud-est de l’Asie. Les principales espèces utilisées traditionnellement – en cuisine, en médecine, en cosmétique… – sont Nigella sativa, Nigella damascena, Nigella hispanica, Nigella glandulifera, Nigella oxypetala, Nigella arvensis et Nigella orientalis. Deux nouvelles espèces furent récemment découvertes en Turquie : Nigella turcica et Nigella koyuncui.
Son nom scientifique “Nigella” vient du Latin “niger” pour noir. En fait, dans la plupart des langues Indo-Européennes, son nom contient l’adjectif noir : “Negrillică”, “Czarnuszka”, “Mustköömen”, “Black Cumin”, “Schwarzkümmel”, “Feketeköméni”, “Crni kumin”, “Kalaunji”, “Kala-ajaji”, “Kalvanjika”, “Kala-jira”, etc.
Trois espèces de Nigelles ont été retrouvées dans des sites archéologiques : Nigella sativa, Nigella damascena et Nigella Arvensis. Nigella sativa était utilisée au Proche Orient et en Egypte 2700 avant EC. Nigella damascena a été découverte dans des sites archéologiques, dans les Alpes d’Europe Centrale, datant de la fin de l’Age de Bronze (1400/1200 avant EC). Une espèce non identifiée de Nigelle a été retrouvée en Espagne dans la province de Murcia dans un site datant du Chalcolitique (2500/2000 avant EC). Des graines de Nigella sativa ont été retrouvées à Boyali Höyük, un site Hittite en Turquie, avec de la propolis et de la cire d’abeille dans une jarre – une découverte datée à 1650 avant EC. [16] Cette espèce est, également, mentionnée dans les tablettes d’argiles Sumériennes datant de 3300 avant EC. Elle fut, aussi, découverte dans la tombe de Toutankhamon (qui régna de 1334 à 1325 av. EC).
Les Nigelles accompagnent, en effet, une pléthore de peuples et de groupes ethniques, d’Afrique et d’Eurasie, depuis l’Aube des Temps, à savoir depuis l’émergence de l’animal humain, de la Biosphère Gaïenne : un animal humain doté, comme tous les autres animaux, de la capacité de percevoir, intuitivement, le message et la modulation thérapeutiques de certaines Plantes Médicinales Maîtresses.
Dans la réalité organique des langues – du temps ou les vocables conviaient un sens – ce sont les mêmes étymologies (Proto-Indo-Européenne, “bʰā” pour “parler”, Grecque, “pro” et “phêmí” pour “parler avant” et Latine “pro/fiteor” pour “parler devant”) qui qualifient tout aussi bien les termes “prophète”, “profession”, “professer”, “prophétiser”, etc. Pour les amoureux du Verbe, il existe une dissertation, en Français, sur les dérivés du vocable PIE, “bʰā”, [39] qui est, proprement, excellente.
Depuis un certain nombre d’années – et cela participe de l’effondrement, en cours, de la secte Néo-Darwiniste – les scientifiques, sincères et sensibles, s’émerveillent de la capacité de la Biosphère (sous tous Règnes, Embranchements, Classes, Ordres, Familles, Genres et Espèces) d’avoir tout prévu – toujours. Car le Dessein de la Mère est suprêmement Intelligent et d’une Complexité Irréductible.
Il en est de même de la relation entre les Plantes Médicinales et les animaux humains. Ce sont les Plantes Médicinales Maîtresses qui constituent les authentiques Prophètes et Professeurs dans notre Vie Humaine quotidienne. Les Plantes Médicinales Maîtresses parlent par elles-mêmes. Leurs qualités médicinales sont prévues et conçues d’avance et elles nous sont offertes – devant les yeux. En toute co-évolution et, peut-être même, en toute co-émergence, depuis des millions d’années. N’est-il pas suprêmement évident et fascinant que : « …c’est une partie de la fable enthéogénique inscrite au coeur même de la Légende du Graal : l’histoire d’une “plante qui parle” figure dans la blessure du Roi du Graal, l’image paternelle ». [47]
John Lash fait, ainsi, référence – dans son “Histoire de la Guirlande Magique” – au langage codé dans le chef d’oeuvre de Wolfram von Eschenbach, Parzival, lorsque l’auteur évoque le Roi Gramoflanz, à savoir la “plante qui parle”. Avec une compréhension authentiquement Païenne de son oeuvre – la Légende du Graal constitue, en effet, la colonne vertébrale d’Europa – et du Païen que fut Wolfram von Eschenbach, Gramoflanz est une évocation claire des Plantes Médicinales. Mais, en fait, c’est, plus particulièrement, une évocation des Plantes Visionnaires, à savoir des Plantes de Sagesse qui, non seulement parlent par elles-mêmes, mais aussi d’elles-mêmes – et qui requièrent, donc, beaucoup plus d’expertise quant à leur approche.
Les Plantes Visionnaires, et autres Plantes Médicinales Maîtresses, sont des Messagères de la Biosphère Vivante pour nous rappeler nos origines organiques et Gaïennes et pour nous rappeler nos origines de Peuples Premiers, de Peuples Indigènes, de Peuples Animistes, connectés à un espace spécifique de la Biosphère Planétaire – avec des moeurs, des cultures, des langages, des rituels, des plantes alimentaires, des plantes médicinales, etc.
Ainsi, l’une des fonctions des shamans, thérapeutes et autres guérisseuses, c’est d’être à l’écoute des messages des Plantes Médicinales, c’est d’être en perception du réseau d’intimités qu’elles ont tissé, avec les animaux humains, depuis des millions d’années. Un réseau d’intimités à l’image des qualificatifs de la Nigelle de Damas : “Cheveux de Vénus”, “Love in a Mist”, “Barbiche”, “Patte d’Araignée”, etc…
Les Plantes Médicinales Maîtresses constituent l’authentique “Médecine Prophétique” au plaisir de la santé harmonieuse, physique et psychique, de l’animal humain. A l’image de la Nigelle de Damas, et de ses “Cheveux de Vénus”, les Plantes Médicinales Maîtresses constituent la Toile que la Mère-Araignée a tissée pour le bien-être, et la joie de vivre, des animaux humains. Et se couper du suc, qui le fusionne avec cette Toile Médicinale, signifie, pour l’animal humain, se couper du nectar de vie que la Mère-Araignée secrète – en source ouverte – afin de l’en transfuser.
En Eurasie et en Afrique, l’espèce la plus communément utilisée traditionnellement, pour la nutrition et la médecine, est Nigella sativa. Les jardiniers ne trouvent que peu de semences disponibles de Nigella sativa et, dans de nombreux pays d’Europe, c’est plutôt la Nigelle de Damas, Nigella damascena, qui agrémente les jardins potagers et floraux. Elle est, en effet, beaucoup plus volumineuse, beaucoup plus florifère et il en existe des magnifiques variétés à fleurs bleues, à fleurs blanches, à fleurs roses…
Il est très aisé de distinguer Nigella sativa et Nigella damascena en fonction de leur port et de leurs fleurs mais il est moins aisé de les distinguer par leurs semences. [40] [41] Leurs couleurs respectives sont noire ponctuée de gris et noire anthracite. Leurs longueurs respectives sont 4 mm et 3 mm. Leurs coupes transversales respectives sont en forme de poire et ovoïde. En fait, pour les palais sensibles, leur saveur, en bouche, est drastiquement différente : une saveur de mine de crayon poivrée suivie d’un fond d’amertume irritante, en fond de palais, pour Nigella sativa versus une saveur de fraise ou de pomme séchée pour Nigella damascena.
La Nigella damascena est réputée posséder près de quatre fois plus de composés poly-phénoliques, donc de capacité anti-oxydante et anti-cancéreuse, par rapport à Nigella sativa, ce qui en fait sûrement une espèce médicinale de très grand importance à investiguer eu égard, déjà, à la belle réputation anti-cancéreuse de cette dernière.
Nigella sativa
En effet, la Nigella sativa a été utilisée par les systèmes de Médecine Grecque, Unani, Ayurvédique, Arabe et Chinoise, depuis des millénaires, pour soigner les cancers et tumeurs.
Ainsi, un complexe de la médecine traditionnelle de Sri Lanka prescrit un complexe comprenant Nigella sativa, Smilax Glabra et Hemidesmus indicus, en décoction, contre divers cancers.
Son efficacité a été prouvée, récemment, selon des méthodes modernes, à l’encontre des cancers du sein, de la prostate, de la peau, des poumons, des reins, du foie, du col de l’utérus, du colon, etc [32] et de la leucémie. [33] Elle possède une très puissante activité pro-apoptotique, anti-proliférative, anti-oxydante, anti-métastatique, anti-mutagénique et cyto-toxique. [34]
Par contre, selon les traditions médicinales antiques, et les validations scientifiques modernes in vivo et in vitro, c’est Nigella sativa qui détient la palme des capacités anti-microbiennes. Il faut, cependant, préciser que les études de laboratoires concernant Nigella damascena sont très peu nombreuses. L’extraordinaire capacité anti-microbienne de Nigella sativa est mise en exergue et déclinée plus avant.
En fait, en notre époque d’effondrement sanitaire intégral, la Nigella sativa constitue l’une des quelques uniques Plantes Médicinales Maîtresses capables d’éradiquer un très large spectre de micro-organismes dénommées “superbugs”, en Anglais, et “Bactéries Multirésistantes”, en Français.
Et si je puis me permettre de me répéter : aux USA, par exemple, ce sont près de 800 000 personnes qui décèdent, chaque année, de facteurs “iatrogéniques” – à savoir qui décèdent sous les effets pervers de la médecine moderne. Ce sont ainsi, près de 200 000 personnes – ou beaucoup plus, en fait, car personne ne sait réellement ce qui se passe – qui décèdent, tous les ans, aux USA, des suites de pathologies induites par des “Bactéries Multirésistantes” – à savoir, “multirésistantes” à tous les antibiotiques existant, si tant est que les stocks perdurent. Officiellement, 10 % des patients d’hôpitaux US en ressortent avec des “Bactéries Multirésistantes”. Quel serait le chiffre officieux ? Et en France ? Et en Europe ?
Faut-il préciser que la terminologie “Bactéries Multirésistantes” est une euphémisation de la situation sanitaire car de nombreux virus et autres parasites sont, eux-aussi, résistants à de multiples antibiotiques ? Nous sommes au coeur d’une catastrophe sanitaire globale.
Nigella sativa est, traditionnellement, considérée comme une Panacée universelle. Malgré qu’elle soit également très propice à la fertilité, et à la production de lait maternel, son usage est, cependant, déconseillé aux femmes enceintes en raison de son activité antioxytocique – à savoir, sa capacité de bloquer les contractions utérines et de retarder l’accouchement.
Nigella sativa a, ainsi, été utilisée comme antihypertensif, comme tonique pour le foie et le coeur, comme diurétique, digestif ; pour stimuler les menstrues et l’urination ; pour traiter l’épilepsie, les maux de tête, les maux de dents, l’asthme, la lèpre, les cataractes, la bronchite, les rhumatismes, les diarrhées, les inflammations, l’acné, les brûlures, les éruptions cutanées, la paralysie, l’aménorrhée, la dysménorrhée, les conjonctivites, le manque d’appétit, le diabète, les vomissements. Elle s’avère très efficace à l’encontre des vers intestinaux : Schistosoma mansoni, Hymenolepis nana, Trichinella spiralis, Aspiculuris tetraptera…
Dans la littérature médicale Arabe, Nigella sativa est considérée comme l’une des Plantes Médicinales Maîtresses : elle y est dénommée “Habbatul Barakah”, signifiant “semence bénie” ou, tout simplement, “habbatul sawdah” signifiant “semence noire”. Avicenne – Ibn Sina, qui vécut de 980 à 1037 – la mentionne, dans son “Canon de Médecine”.
Le Grec Hippocrates, quant à lui, l’aurait appelé “Melanthion”, “fleur noire”, en Grec – du moins, selon certains botanistes qui en déduisent “fleur (à semence) noire”. De la part de cette sommité, c’est, quasiment, à en perdre son Latin ! Certains chercheurs, doués d’imagination fertile, ont même pressenti que cette dénomination, “Melanthion”, pouvait qualifier un ergot des céréales : Claviceps purpurea. Cette évocation est d’autant plus intéressante que le Grec Hippocrates, comme tous les initiés de cette époque, fut sûrement convié aux Grands Mystères d’Eleusis afin de communier au “Kikeon” que certains considèrent intégrant les Claviceps des céréales en tant que substance fortement enthéogénique.
En Inde, elle est appelée “Krishnajira” et “Krishnajiraka”, “le Cumin de Krishna”. Elle y est très populaire dans tous les systèmes de pharmacie et de médecine, à savoir Ayurveda, Siddha et Unani – “Unani Tibb” signifiant “médecine Grecque” en Arabe – ainsi que dans les médecines populaires et Tribales. Ce sont ses semences, ainsi que l’huile qui en est extraite, qui en constituent la ressource principale.
Ce qui témoigne, sans doute, de son antiquité quant à son statut de Panacée Universelle : elle possède, en Sanskrit, 33 noms, dont “Upakuncika”, ainsi que 117 noms en Tamil, une langue du sud de l’Inde. [17] L’un de ses noms en Sanskrit est, même, “Kalika” ! C’est Beau !
Depuis quelques dizaines d’années, les Nigelles, et plus particulièrement Nigella sativa, ont été le sujet de très nombreuses études, analyses et investigations (in vivo, ou en laboratoires) dont l’objectif est de décliner leur activité biologique, à savoir le potentiel considérable qu’elle représentent sur le plan thérapeutique planétaire de par leurs multiples propriétés médicinales : analgésiques, imuno-modulatrices, cardiovasculaires, gastro-protectrices, hépato-protectrices, pneumo-protectrices, neuro-protectrices, anti-oxydantes, anti-diabétiques, anti-cancéreuses, anti-inflammatoires, anti-asthmatiques, anti-spasmodiques, anti-oxytociques, etc… et, avant toutes choses, leurs capacités anti-microbiennes.
La Nigella sativa peut être, en effet, généreusement, considérée comme un anti-microbien systémique, à savoir à très large spectre. Elle possède une action à l’encontre des bactéries à Gram positif et des bactéries à Gram négatif, des fungi, des parasites et des virus. [19]
– Bactéries à Gram positif. Staphylococcus aureus, Staphylococcus epidermidis, Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli, Bacillus cereus, Bacillus subtilis, Listeria monocytogenes, Enterococcus faecalis, Micrococcus luteus, Klebseilla pneumoniae, Proteus vulgaris, Streptococcus pneumoniae, Streptococcus constellatus, Streptococcus mitis, Streptococcus mutans, Streptococcus constellatus, Streptococcus pyogene, Streptococcus oralis, Enterococcus faecalis, Gemella haemolysans et Corynebacterium xerosis.
– Bactéries à Gram négatif. Aeromonas hydrophila, Eschleriana coli, Salmonella enterica serovar typhimurium, Salmonella typhimurium, Pseudomonas aeruginosa, Pseudomonas fluorescens, Vibrio lginolyticus, Klebsiella pneumoniae, Enterobacter aerogenes, Proteus vulgaris, Yersinia enterocolitica et Vibrio paraheamolyticus.
– Bactéries autres. Mycobacterium smegmatis.
– Fungi. Candida albicans, Candida parapsilosis, Candida tropicalis, Trichophyton rubrum, Trichophyton interdigitale, Trichophyton mentagrophytes, Trichophyton simii, Epidermophyton floccosum, Microsporum canis, Scopulariopsis brevicaulis, Chrysosporium tropicum, Chrysosporium evolceanui, Rhizopus sp, Issatchenkia orientalis, Cryptococcus laurentii, Cryptococcus albidus, Scopulariopsis brevicaulis, Madurella mycetomatis, Fusarium solani, Aspergillus parasiticus, Aspergillus niger, Aspergillus fumigates, Aspergillus flavus, etc.
– Parasites. Il est à noter qu’elle est active à l’encontre des parasites induisant la Malaria : Plasmodium falciparum, Plasmodium yoelii, Plasmodium berghei [26] [27] [28] [29] ainsi qu’à l’encontre d’un parasite qui lui est apparenté, Haemoproteus columbae, et dont le vecteur est le pigeon domestique. [30] Elle est aussi active à l’encontre de : Schistosoma mansoni, Eimeria stiedae, Leishmania tropica, Leishmania infantum, Acanthamoeba keratitis, Fasciola gigantica, Entamoeba histolytica, Dientamoeba fragilis, Gardia lambelia…
– Virus. Murine Cytomegalovirus [31], Hépatite C, pneumo–entérites, etc.
Ainsi une étude en Iran, de 2014, compara l’efficacité, à l’encontre de Staphylococcus aureus et de Staphylococcus epidermidis, de Nigella sativa et de l’antibiotique Mupirocine. Le temps moyen d’élimination de ces bactéries était de 75 heures pour Nigella sativa et de 70 heures pour l’antibiotique – avec, bien évidemment, comme différence essentielle, l’absence totale de dommages colatéraux provenant de la plante médicinale [45] alors que l’usage de la Mupirocine induit des nausées, des brûlures, des lésions cutanées, etc.
Ainsi, une étude en Inde, de 2007, a étudié les capacités anti-microbiennes de Nigella sativa à l’encontre de 147 souches bactériennes dont la plupart étaient résistantes aux principaux antibiotiques : 97 de ces souches ont été inhibées par l’huile de Nigella sativa. [46]
Une très grande quantité de composants actifs se retrouvent dans la graine noire de Nigella sativa. Cependant, comme pour toutes les autres plantes médicinales, tout dépend de l’écotype, à savoir de l’origine géographique de la souche analysée et étudiée. Ainsi, en 2006, une étude a analysé les compositions de deux écotypes de Nigella sativa, l’un provenant de Tunisie et l’autre d’Iran. [20] La composition de ses semences variait, respectivement, de 27 % à 23 % pour les protéines, de 29 % à 41 % pour les lipides, et de 40 % à 33 % pour les hydrates de carbone. Les trois acides gras insaturés majeurs ne montraient aucune variation : 50 % pour l’acide linoléique, 24/25 % pour l’acide oléique et 17/18 % pour l’acide palmitique. Les autres acides gras détectés étaient les acides myristique, myristoléique, palmitoléique, margarique, margaroléique, stéarique, linolénique, arachidonique, eiconénoïque, docosanoïque et lignocérique.
Dans une autre étude, comparant des écotypes d’Iran et d’Inde, la composition en acide linoléique et en acide oléique variait, respectivement, de 23 à 62 % et de 2 à 19 %. [22]
Une autre étude mis en valeur la présence de 27 à 37 % de lipides pour deux huiles du Maroc. Cependant, en fonction de stress hydriques, de sols salins ou de basses températures, le taux en lipides peut descendre aussi bas que 13 %.
L’huile essentielle de Nigelle sativa contient une diversité de composants dont la thymoquinone, thymohydroquinone, nigellone, le thymol… La thymoquinone semble très souvent être le composant majeur dans un grand nombre écotypes analysés mais d’autres études, en d’autres pays, mettent en exergue la présence prépondérante de ρ-cymène (de 36 à 60 %) et parfois, même, l’absence totale de thymoquinone.
Ainsi, l’étude comparant des écotypes d’Iran et d’Inde y a découvert une variation de 1 à 21 % de thymoquinone. Ainsi, une étude de Turquie, de 2018, a mis en valeur, dans 10 écotypes du sud du pays, la présence prépondérante (67 %) de thymoquinone, et en moindre mesure de carvacrol, de junipène, de ρ-cymène et de terpinéol. [21]
Les autres composants volatiles présents sont, également : longifolène, trans-anéthole, α-pinène, β-pinène, limonène, linaloole, carvone, trans-anéthole, α-thujène, sabinène, β-myrcène, α-terpinène, pinocarvone, ociménone, etc. [23]
Le ρ-cymène se retrouve principalement dans une centaine d’espèces médicinales y compris des espèces appartenant aux genres Artemisia, Thymus, Ocimum, Origanum, Cuminum, Eucalyptus… Le ρ-cymène est une substance importante de par ses nombreuses qualités médicinales. Il a été, ainsi, prouvé qu’il accroit l’activité enzymatique anti-oxydante. [24] Il possède également une activité anti-inflammatoire, anti-nociceptive, anxyolitique, anti-cancéreuse et anti-microbienne. [25]
La thymoquinone est réputée pour ses propriétés anti-oxydantes, anti-inflammatoires et anti-cancéreuses. Elle est active dans les cas d’encéphalites, d’asthme, de diabète et de carcinogenèse. La thymoquinone peut agir, en fait, en tant que radical libre tout en protégeant l’activité de diverses enzymes anti-oxydantes. Les propriétés anti-tumeurs de la thymoquinone ont été validées dans le cas de cancers du colon [14], de la prostate, des poumons, du sein [11] [12], du pancréas, de la thyroïde [13], des os, etc. [5] [6] [10] La thymohydroquinone constitue l’un des plus puissants, et naturels, inhibiteurs de l’AChE – des inhibiteurs de l’activité enzymatique. Elle possède, aussi, une forte activité de protection du système rénal. [8] Une étude de 2017 a mis, de plus, en exergue ses capacités de minimiser l’impact toxique et dévastateur des maltraitements modernes du cancer (radiothérapie, chimiothérapie, etc). [9]
La thymoquinone et la thymohydroquinone possèdent, également, de puissantes propriétés anti-bactériennes. Une étude de 2009, d’Arabie Saoudite, a étudié l’activité anti-bactérienne de la thymoquinone et la thymohydroquinone – seule, en synergie et en combinaison avec des antibiotiques – à l’encontre de Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Shigella flexneri, Salmonella Typhimurium, Salmonella enteritidis et Staphylococcus aureus. Toutes les bactéries étaient sensibles aux deux composés et Staphylococcus aureus était cent fois plus sensible à la thymoquinone qu’à la thymohydroquinone. [7] La thymoquinone est également active à l’encontre de Mycobacterium tuberculosis, Candida albicans et Enterococcus faecalis. [15]
La nigellone (ou dithymoquinone) serait, en partie, ce qui confère, à Nigella sativa, ses qualités antispasmodiques et ses capacités de traiter les pathologies respiratoires. [18]
Nigella damascena
Cette espèce est principalement utilisée comme ornementale et dans la cuisine de par le parfum de ses graines – et de sa capacité de préservation des aliments processés. Elle a été utilisée, également, en médecine traditionnelle comme analgésique, antipyrétique et anti–œdémateux ; pour la régulation de la menstruation et les affection catarrhales.
Alors que l’huile essentielle de Nigella sativa contient, en prépondérance, des monoterpènes, celle de Nigella damascena contient, principalement, des sesquiterpènes – à savoir qu’elle ne contient pas de thymoquinone ou autres quinones ni de ρ-cymène qui constituent les composants majoritaires de Nigella sativa en fonction des divers écotypes. Ses autres sesquiterpènes sont l’asgermacrène A ; le 5-sélinène ; la damascénine ; la damascinine. Ces deux derniers composants sont dérivés de l’acide anthranilique et sont considérés comme des alcaloïdes potentiellement toxiques.
Une étude de Sieniawska, en 2018, a étudié la composition et l’activité biologique antimicrobienne de Nigella damascena. L’écotype analysé contenait, dans son huile essentielle, 47 % de β-élémène, un terpène très puissant quant à son activité anticancéreuse (cerveau, sein, poumons, estomac, etc) [35]. Filippo, en 2002, analysa un écotype de Nigella damascena contenant 73 % de β-élémène.
Alors que l’équipe de Sieniawska ne trouva aucune activité antimicrobienne à l’encontre de Staphylococcus aureus, Staphylococcus epidermidis, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Candida albicans, Candida parapsilosis et Mycobacterium smegmatis – mais par contre, une activité à l’encontre de Mycobacterium tuberculosis – l’équipe de Fico, en Italie, lui découvrit seulement une activité à l’encontre de bactéries à Gram positif, telles que Pseudomonas aeruginosa et Staphylococcus aureus – mais aucune activité molluscicide.
En 2015, une équipe de Roumanie a comparé la composition polyphénolique de Nigella damascena et Nigella sativa ainsi que leur capacité anti-oxydante et diurétique. [38] Les poplyphénols que l’on trouve, de façon prépondérante, dans de nombreux écotypes de Nigella sativa se retrouvent également dans Nigella damascena – à savoir, la quercétine, la quercitrine, l’acide coumarique, l’acide férulique, le kaempferol, l’hypéroside. Nigella damascena contenait 6 fois plus de composés polyphénoliques (dont 7 fois plus de flavonoïdes) que Nigella sativa. Nigella damascena n’était pas du tout diurétique mais présentait une capacité anti-oxydante beaucoup plus élevée que celle de Nigella sativa – à savoir 3,5 fois plus.
Autres espèces de Nigelles
En 2006, l’équipe de Premysl Landa investigua [36] les diverses capacités anti-microbiennes de cinq espèces de Nigelles : Nigella arvensis, Nigella damascena, Nigella hispanica, Nigella integrifolia et Nigella sativa. [37] Alors que l’étude Riaz, en 1996, avait mis en exergue que Nigella damascena et Nigella sativa constituaient les deux espèces les plus actives, cette étude mis en valeur, au contraire, que Nigella arvensis, Nigella hispanica et Nigella integrifolia possédaient le plus puissant potentiel anti-microbien. Toutes les espèces étaient actives à l’encontre de Bacillus cereus, Staphylococcus aureus et Staphylococcus epidermidis, moyennement actives à l’encontre de Bacillus subtilis, Enterococcus faecalis et Bacteroides fragilis et inactives à l’encontre de Streptococcus pneumoniae, Streptococcus pyogenes, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa et Candida albicans. C’est, en fait, Nigella hispanica qui détenait, dans cette étude, la palme anti-microbienne avec, même, une activité à l’encontre de Candida albicans.
En 2009, une équipe de la République Tchèque, analysa les capacité anti-bactériennes et anti-inflammatoires de six espèces de Nigelles : Nigella arvensis, Nigella damascena, Nigella hispanica, Nigella sativa, Nigella nigellastrum, Nigella orientalis. [43]
En 2017, une équipe d’Iran [44] a analysé les capacité anti-bactériennes de Nigella arvensis tandis qu’en 2006, une équipe de République Tchèque en analysait la composition de l’huile essentielle d’un écotype : carvacrol (26,4 %), β‐pinène (21,4 %), n‐undécane (13,2 % et α‐pinène (5,7 %).
En 2012, une équipe de la République Tchèque analysa la composition de l’huile essentielle d’un écotype de Nigella nigellastrum : α-pinène (34,67 %) et β-pinène (36,42 %).
Nigella oxypetala, en Iran, est utilisée, dans les provinces de Lorestan et de Sulduz, pour les nausées, pour les états de faiblesse et pour les désordres d’assimilation nutritionnelle. [2] [3] En Azerbaijan, elle est utilisée pour les désordres du système digestif. [4]