Classification botanique
La tomate, Solanum lycopersicum, fait partie de la famille des Solanaceae et de la Tribu des Solaneae. Le genre Solanum comprend plus de 1600 espèces connues.
Nutrition
C’est cependant l’aspect nutritionnel qui nous passionne le plus, quant aux potentialités à développer, et nous cherchons à mettre en application le précepte cher à Hippocrate, précurseur de la médecine moderne, selon lequel l’aliment est le premier remède. Au gré de nos voyages, de nos lectures, de nos compilations frénétiques de catalogues, d’index seminum et de répertoires, nous avons ainsi découvert des variétés de tomates dont les noms évoquent à merveille les trésors de bonne santé qu’elles peuvent receler.
La tomate “Double Rich” contient deux fois plus de vitamine C que la plupart des autres tomates ; elle en contient, en fait, autant qu’une orange. Les tomates “Caro”, et “Caro Rich”, de couleur orange, ont une très haute teneur en vitamine A.
Alors que les tomates ne sont, en général, pas très abondantes en bêta-carotènes, la variété “Caro Rich” en contient 10 ou 12 fois plus. Les bêta-carotènes sont importants sur le plan nutritionnel parce que le corps peut les transformer en vitamine A. Il est, de plus, reconnu que le béta-carotène est un des chefs de file des agents anticancéreux de provenance végétale. Il serait ainsi intéressant d’accentuer les recherches sur les tomates de couleur orange, riches en bêta-carotènes.
Il est d’ailleurs à noter que des tests réalisés aux USA, sur des tomates de couleurs différentes, mettent en valeur le fait suivant : lorsque les personnes testées n’ont pas les yeux bandés, ce sont les tomates rouges qui leur semblent les plus savoureuses mais lorsqu’ils ont les yeux bandés, ce sont alors les tomates oranges qu’ils privilégient.
Différentes recherches européennes et américaines ont également mis en valeur que l’ingestion régulière de tomates offrait un terrain beaucoup moins favorable au développement de cancers des poumons, de la prostate et de l’estomac.
Ces études doivent être validées et reproduites. Les tomates rouges ont une forte teneur en lycopène qui est un autre caroténoïde.
D’un autre point de vue nutritionnel, les tomates s’avèrent un aliment important dans la mesure où elles contiennent, en fonction des variétés, de 15 à 17 des 20 acides aminés essentiels à l’élaboration des protéines. Des chercheurs américains travaillent depuis une quinzaine d’années sur la teneur des tomates en acides aminés libres. La variété de tomate “Burbank” est ainsi nommée en l’honneur de son obtenteur Luther Burbank, un des plus grands génies de l’amélioration des plantes qui vivait en Californie au début du siècle et qui a “créé” des centaines de variétés dont la nectarine.
Des tests chromatographiques de laboratoires, portant sur 55 variétés de tomates, permirent de découvrir que cette tomate “Burbank” contient une des plus hautes teneurs en acides aminés libres. La “Burbank” contient, de plus, beaucoup de lysine et de thréonine, deux des acides aminés essentiels qui ne peuvent être élaborés par l’organisme. La lysine, peu présente dans les céréales classiques, favorise la formation des anticorps.
La tomate cerise “Peacevine”, en sus de posséder une haute teneur en vitamine C, contient beaucoup de cet acide aminé appelé GABA, l’acide gamma-aminobutyrique. Cet acide aminé possède des qualités sédatives. D’autres variétés de tomates ont une haute teneur en arginine, autre acide aminé favorisant l’immunité, la fertilité, la cicatrisation et la sécrétion d’hormones de croissance. Cet acide aminé, par contre, est déconseillé en cas d’herpès.
Tous ces concepts peuvent sembler quelque peu complexes mais ils peuvent nous aider à prendre conscience que la santé et la nutrition sont intimement liées.
Pour la petite histoire, les descendants des Incas utilisent encore la tomate pour ses vertus médicinales : la pulpe broyée avec du beurre s’emploie contre les hémorroïdes ; des tranches fines s’appliquent sur les yeux dans les cas d’inflammation ; le jus s’utilise comme désinfectant en compresses en cas de piqûres d’insectes venimeux, frelons, guêpes, araignées. Les mêmes tests, que nous avons évoqués plus avant, mirent en évidence que le taux en acides aminés varie totalement en fonction des variétés. La tomate que l’on appelle “Groseille”, en fait une espèce différente, Lycopersicon pimpinellifolium, contient de 5 à 10 fois plus de méthionine, un acide aminé essentiel de par sa fonction d’antioxydant et qui est lui aussi peu présent dans les céréales classiques. (Il est cependant très abondant, ainsi que la lysine, dans les haricots, la quinoa et les amaranthes à grains).
Conseils de jardinage
Processus de germination
Dans la plupart des régions, il est nécessaire de semer les graines de tomates à l’intérieur ou en pépinière. Il est conseillé de ne pas les semer plus de 4 à 5 semaines avant la période de repiquage, car la tomate se caractérise par une croissance très rapide.
La germination des graines de tomates requiert des journées chaudes (entre 21°C et 24°C) mais des nuits plus fraîches (entre 15°C et 18°C). Les graines doivent être recouvertes de 5-7 mm de terreau car la germination s’effectue beaucoup mieux dans l’obscurité.
Voici, de plus, quelques points que nous souhaitons mettre en valeur quant au processus de germination :
- Nos semences sont strictement cultivées selon des méthodes respectant l’environnement et elles ne sont bien sûr aucunement recouvertes de fongicides. Elles sont donc plus fragiles que les semences de l’agriculture chimique lorsqu’elles ne sont pas semées à une époque favorable.
- Nous avons personnellement expérimenté plus de 500 variétés de tomates et nous pouvons affirmer qu’en fonction des variétés, le processus de germination est plus ou moins long. Dans des conditions normales, il prend de 3 à 7 jours. Cependant, certaines variétés peuvent prendre 2 ou 3 semaines. Ainsi la variété “Mirabella” peut prendre deux semaines pour germer. De même, nous avons pu vérifier, il y a quelques années au Jardin Botanique de la Mhotte, dans une serre de 40 mètres et durant un printemps très chaud, qu’une grande partie des 300 variétés de tomates germaient en trois jours. Pourtant, il fallut attendre 3 semaines pour que les plantules de la variété “Noire de Crimée” daignassent émerger. Nous exhortons donc les jardiniers à ne pas jeter leurs godets de semis au compost lorsqu’une variété n’a pas germé au bout de 15 jours !
- À l’époque où nous écrivons ces lignes, à savoir en août 2000, nous avons procédé à des tests de germination sur des graines qualifiées de vieilles et que nous n’osons plus mettre en circulation. Notre stupéfaction fut grande de constater que des variétés produites en 1994 et 1995 germaient quasiment à 100%. Certains jardiniers nous avaient d’ailleurs déjà signalé que nos semences de tomates de 1995 germaient bien plus aisément que des semences de tomates produites dans les années subséquentes. Il existe de grandes années pour les crus de vins. En existe-t-il aussi pour les semences ? Les influences cosmiques sont-elles tout aussi déterminantes sur la semence que la qualité du travail humain ? Jean Achard, grand collectionneur de tomates et de piments, nous a toujours répété que les semences bien faites de tomates se conservent pendant 10 années, sans aucun problème.
Croissance des plants
Les jeunes plants peuvent être repiqués dans le jardin lorsque les risques de gelées sont passés, ce qui signifie, dans de nombreuses régions françaises, au moment de la période que l’on appelle les “Saints de Glace”, vers la mi-mai. Il est conseillé de garnir le pied de tomate d’un compost bien mûr.
Une tomate qui “prend de la tige” à l’intérieur ne bénéficie pas d’une croissance harmonieuse lorsqu’elle est repiquée. Il est impératif, dans ce cas, de coucher la tige en terre lors du repiquage. Cette pratique peut d’ailleurs être généralisée : les tiges sont enterrées jusqu’aux premières vraies feuilles. De nouvelles racines jaillissent en effet de toute la partie de la tige enterrée en raison de la présence d’une hormone, l’auxine, qui est inhibée par la lumière mais qui dans l’obscurité de la terre peut stimuler la croissance racinaire. Cette pratique favorise considérablement la croissance générale de la plante. L’espace entre les plants varie en fonction du type de tomates. Un mètre peut suffire entre deux plants de type compact déterminé mais il est parfois nécessaire de laisser 1m50 entre deux plants d’une variété à croissance indéterminée et très vigoureuse.
Lorsque l’espace dans le jardin le permet, il est vivement conseillé de planter entre les tomates des plantes compagnes telles que les tagètes géantes nématocides, Tagetes minuta, ou des basilics.
Les plants de tomates n’ont pas besoin, en saison normale, de beaucoup d’eau. La plus grande partie du système racinaire se situe à une profondeur de 30-45 cm. Certaines racines peuvent cependant aller puiser l’eau, si nécessaire, jusqu’à 4 mètres de profondeur. Les maîtres-jardiniers, amoureux de la tomate, considèrent que les deux pires ennemis de la tomate sont l’excès d’eau et l’excès de substances azotées.
Un arrosage aérien fréquent est déconseillé car il fragilise les plantes, en particulier lors de la phase de floraison et de fructification.
Types de croissance des plants de tomates
Nous souhaitons maintenant présenter quelques notions relatives au type de croissance des tomates : croissance déterminée, semi-déterminée ou indéterminée. La tomate, dans un environnement très accueillant, peut être une plante vivace. On peut garder ainsi certains plants pendant des années : ils vont croître à 5 ou 7 mètres.
Ils sont alors caractéristiques du type de croissance originel de la tomate, à savoir la croissance indéterminée : l’extrémité de chaque rameau produit une série de trois feuilles suivie d’un bouquet de fleurs lui-même suivi d’une autre série de trois feuilles et ainsi de suite. Dans ce type de croissance, ce n’est pas un bouquet de fleurs qui “termine” le rameau. On appelle également ces tomates “en tige”.
En 1914, apparut spontanément un nouveau type de tomate avec un processus de croissance différent de celui des tomates indéterminées : l’extrémité du rameau produisait graduellement de plus en plus de fleurs et de moins en moins de feuilles. A une certaine distance du centre de la plante, l’extrémité du rameau se terminait par un bouquet de fleurs.
Cette caractéristique a été, depuis lors, utilisée dans la création variétale et ce nouveau type de croissance est appelé déterminé. On appelle également ces tomates “en buisson”. Ces variétés sont pourvues du gène récessif sp. Dans ce type de croissance, toutes les fleurs s’épanouissent dans un laps de temps déterminé et les fruits mûrissent tous en même temps, parfois en l’espace de dix jours. Les plants ne prennent pas beaucoup d’ampleur car leur croissance est déterminée.
Les tomates à “croissance déterminée compacte” ne doivent pas être taillées. Elles ont besoin de toutes leurs feuilles. Les tomates à “croissance déterminée vigoureuse”, dont la fructification est un peu plus échelonnée, peuvent être taillées légèrement, mais cela n’est pas indispensable. Il n’est pas essentiel de tuteurer les variétés à croissance déterminée. Un tuteurage court, ou un mulch bien épais, peut cependant s’avérer nécessaire afin d’éviter que les fruits à la base s’abîment lorsque les conditions climatiques sont un peu humides.
Les tomates à “croissance indéterminée” sont taillées par les jardiniers de façons très diverses : à une tige, à deux tiges ou à plus, en fonction des jardiniers. En fonction du type de taille adopté, tous les rameaux en excès croissant à l’aisselle des feuilles (que l’on appelle des gourmands) sont systématiquement enlevés. Les tuteurs doivent être adaptés au type de taille ou/et à la vigueur de croissance de la variété. Certains jardiniers préfèrent l’utilisation de sortes de cages qui permettent de ne pratiquer qu’une taille légère ou pas de taille du tout. D’autres, dont nous sommes, sont complètement allergiques à tout type de taille.
La taille des tomates : une mythologie qui a la peau dure!
Les concepts de taille que nous venons d’évoquer sont tout droit issus d’une certaine orthodoxie reprise à l’infini par les ouvrages de jardins, manuels techniques et catalogues de semences. Tous ces textes sont magnifiquement rédigés par des personnes qui n’ont peut-être jamais eu le plaisir de jardiner la tomate dans une réalité autre que virtuelle. Nous avons toujours à l’esprit l’image de ce jardinier âgé et qui venait de finir un an de CES dans un arboretum du département avant de prendre du service au Jardin Botanique de la Mhotte. Nous lui avons confié, un jour, un jardin de tomates et lorsque nous sommes revenus, tout était propre : il avait ôté toutes les feuilles des plants de tomates et il ne restait que les fruits, pour que cela mûrisse plus vite bien sûr!
Nous avions beaucoup de tomates dans nos jardins, jusqu’à 15 000 plants lors de la dernière année d’activités de Terre de Semences.
Il nous fallait consacrer beaucoup de temps à la réinsertion sociale et nous n’en avions que peu pour la désinsertion foliaire des plants de tomates ! Cela nous a permis de constater que la taille des tomates était une mythologie dont la peau était aussi dure que celle des tomates modernes hybrides F1 ou transgéniques aux gènes de cochon.
La taille des tomates nous rend tristes, très tristes. A-t-on l’exemple d’une autre plante potagère que l’on massacre avec autant d’aplomb dans les jardins ? Et si encore, on soignait la plante avec du lait d’argile. Mais non, le jardinier est là, béant d’admiration, devant l’efficacité de son sécateur à l’assaut des “gourmands”.
Il nous est arrivé d’évoquer la “non-taille”, lors de foires de plantes ou salons bios, lorsqu’on nous posait la sempiternelle question relative à la lutte contre le mildiou. Nous avons vu des jardiniers devenir fous de rage lorsque nous suggérions que la taille des tomates n’était vraisemblablement pas la meilleure prévention contre le dit mildiou. D’aucuns nous auraient même traités d’intellectuels ! Et pourtant, il a été constaté dans des régions au nord de la Loire, que des plantes non taillées résistaient à une vague de mildiou (grâce à un traitement approprié) alors que les plantes taillées des mêmes variétés, et dans le même jardin, n’y résistaient pas du tout (en dépit du même traitement approprié).
Nous avons vu des plants de tomates, dans le sud de la France, pour lesquels l’enlèvement classique et systématique des “gourmands” et autres folies foliaires avait été réalisé et dont les fruits étaient complètement brûlés par le soleil. Notre plus gros fruit fut obtenu sur une plante non taillée et non tuteurée : c’était un “coeur de boeuf Japonais” d’1kg 400.
Un des nos producteurs de semences a obtenu dans le sud-ouest de la France, à 500 mètres d’altitude, 15 kg de fruits par plant, avec la variété Burbank, qui vagabondait, non taillée et non tuteurée, sur les cailloux de son champ. Qui prétend que les hybrides F1 soient plus productifs ? Il est vrai que les cailloux étaient bios.
Nous avons déjà évoqué la très grande expérience de Carolyn Male, avec plus de 1300 variétés de tomates, qui est experte en variétés anciennes aux USA et auteur de l’ouvrage “100 Heirloom Tomatoes for the American Garden”. Elle est fermement opposée à tout processus de taille. Pour elle, plus le feuillage est abondant, plus la plante de tomate est capable de photo-synthétiser et plus elle croît en harmonie. Si tant est que l’on soit attaché à l’obtention de gros fruits, affirme-t-elle, la meilleure façon de les faire venir est alors de ne laisser qu’un ou deux fruits par tige, sans toucher au feuillage.
Une telle gestion de la tomate requiert évidemment qu’on lui laisse de l’espace. En fonction des variétés, on peut conseiller d’1m à 1m50 entre chaque plant. La santé des plants ne s’en porte d’ailleurs que mieux car l’espace est ainsi empreint de respiration.
On nous oppose souvent le fait qu’une gestion très spacieuse et non-taillée de la plante de tomate ne peut que demander beaucoup plus d’énergie du sol afin que tous les fruits puissent se développer à maturité. Une plante de tomate qui prend ses aises sur 1m50 va t-elle demander plus d’énergie que trois plantes de tomates que l’on taillade et auxquelles on ne concède que 50 cm ? En arithmétique rationnaliste, nous dirions que cela doit se valoir. En arithmétique cosmique, nous osons penser que la plante sur 1m50 prend beaucoup moins d’énergie à l’environnement que les trois plantes serrées sur le même espace. En effet, cette plante n’est pas stressée et elle se développe à son rythme.
Nous sommes allés vagabonder sur le site Web de l’Université de Davis en Californie, la plus prestigieuse université des USA quant aux recherches effectuées depuis des dizaines d’années sur les tomates. Nous y avons consulté la rubrique “jardin familial”. Surprise des surprises: la science officielle change (partiellement) de credo. Voila qui va rassurer nos amis jardiniers à l’écoute des conseils éclairés de l’agronomie orthodoxe, si tant qu’il en existât encore après les quelques déboires récents de l’agriculture moderne.
Voici les conseils que nous avons pu glaner (à la suite, il faut le dire, des conseils “classiques” de taille forcenée et hebdomadaire des gourmands). Les parties soulignées sont de notre fait.
“La culture des tomates en cage est une méthode de plus en plus populaire chez les jardiniers, en raison de sa simplicité. Peu de temps après que les plantes soient établies, placez des cages cylindriques de 45 cm à 75 cm de diamètre et de 90 cm à 1m50 de hauteur. Cette méthode de culture est particulièrement adaptée aux variétés de croissance indéterminée. La culture en cage permet à la tomate de croître selon sa façon naturelle tout en conservant les feuilles et les fruits au-dessus du sol. Cette technique offre donc, sous cet aspect, les mêmes avantages que le tuteurage. L’utilisation de cages requiert un certain investissement financier initial et une certaine aire de stockage mais de nombreux jardiniers estiment que cela en vaut bien la peine afin de se libérer de la taille et du tuteurage. Les cages, lorsqu’elles sont de bonne qualité, vont durer des années. Prenez soin de ne choisir que des cages en fil de fer renforcé et avec un maillage de 15 cm minimum afin que la main puisse s’y glisser pour récolter les fruits. Si tant est que l’on veuille malgré tout tailler la plante, une seule taille sera nécessaire à trois ou quatre tiges.
Les tomates cultivées en cages développent une couverture foliaire abondante, réduisant ainsi les coups de soleil sur les fruits. Les tomates en cages sont moins susceptibles au développement de maladies, qui se manifestent normalement en raison des manipulations, puisqu’elles n’ont pas de blessures ouvertes et qu’elles doivent être manipulées moins fréquemment que les tomates tuteurées et taillées. Il est cependant conseillé de leur donner plus d’espace (au moins un mètre) afin de permettre une bonne circulation entre les plantes. En effet, le feuillage abondant conserve l’humidité et les mildious de fin de saison ont tendance à se développer plus rapidement dans des situations humides. Lorsqu’ils sont bien nourris et soignés, des plants de tomates en cages produisent des récoltes exceptionnelles, en échange de l’espace supplémentaire qu’on leur octroie.”
Cette remise en question de la taille de la tomate par des “docteurs es-tomates” se passe de commentaires. La cage peut être remplacée par une structure en bois qui peut être en échelle, en pyramide, en teepee ou en éventail.
Que tous les Saint Thomas de la Tomate osent se créer une autre réalité, une réalité de confiance et de foi en la capacité de la plante de tomate de co-évoluer harmonieusement avec son jardinier ! Et si l’on demandait tout simplement à son plant de tomate de se développer sainement, harmonieusement et de faire pour le mieux…
Processus de floraison et de fructification
Le processus de maturation des fruits est un processus laborieux et une école de patience pour le jardinier. À partir de l’épanouissement de la fleur, il faut attendre un minimum de 40 jours (et pour certaines variétés 60 jours ou même parfois 80 jours !) pour pouvoir déguster un fruit bien mûr. Environ la moitié de ce laps de temps est consacrée à la croissance du fruit : chaque cellule grossit progressivement et le résultat de cette expansion cellulaire est le fruit bien formé mais totalement vert, dur, immangeable et dont les graines sont immatures. Les processus sont lents et complexes qui permettent de transformer ce fruit vert en un fruit mûr et juteux. Le premier signe de mûrissement est une sorte de blanchissement du fruit : la chlorophylle verte commence à se décomposer. Le gaz éthylène est un des facteurs responsables de ce processus de déconstruction de la chlorophylle. C’est pour cela que dans l’agrochimie, il est parfois fait usage de ce gaz afin d’accélérer le processus de maturation.
Les différentes couleurs par lesquelles passe la tomate lors de son processus de maturation sont dues à la présence des caroténoïdes. C’est durant cette phase que les fruits commencent à se ramollir. En effet, une tomate verte dure contient une grande quantité de pectines dans ses parois cellulaires. Ces pectines sont à comparer avec celles que l’on trouve dans les pommes et qui permettent de solidifier les gelées ou confitures. Lorsque la tomate commence à mûrir, certains enzymes déconstruisent ces pectines : les parois cellulaires deviennent alors beaucoup plus souples. C’est également durant cette phase que les semences continuent de se développer.La dernière phase est l’une des plus importantes car les sucres et la vitamine C, qui confèrent à la tomate ce parfum et cette saveur spécifiques, commencent alors à se développer.
Ce processus perdure tant que le fruit reste sur la plante. Lorsque les fruits sont cueillis verts et qu’ils mûrissent artificiellement, ils sont dépourvus d’une grande partie de ce parfum et de cette saveur car les sucres et la vitamine C ne peuvent pas s’élaborer de la même façon. C’est pour cela que les tomates fraîchement cueillies dans le jardin sont de loin supérieures, sur le plan de la nutrition et de la saveur, aux tomates distribuées généralement dans le commerce. Quant à la taille des fruits, elle varie en fonction de nombreux paramètres. Pourquoi trouve-t-on sur le même plant des tomates de tailles parfois très différentes ?
La tomate est, en fait, l’ovaire de la fleur qui s’est considérablement agrandi. La chair dense et parfumée de la tomate constitue la paroi de l’ovaire qui contient des cavités emplies de liquide et de semences, que l’on appelle des locules. Le nombre de locules est lié à la taille du fruit. Une tomate cerise n’a que deux locules alors qu’une tomate de type “Beefsteak” en contient un grand nombre. La taille du fruit dépend de plusieurs facteurs. Ainsi, il arrive que les fruits en bas de la plante soient plus gros parce qu’ils ont été les premiers à se former et qu’il y avait moins “de compétition”. La fertilisation de la fleur est également importante, sous cet aspect, car plus les semences sont nombreuses, plus le fruit, qui doit accueillir leur développement, est gros.
La fertilisation de la fleur dépend elle-même de facteurs divers et complexes. Des conditions climatiques défavorables durant une semaine de l’été vont se traduire 1 mois et demi plus tard par une série de fruits tout petits ou difformes, car la fertilisation des fleurs n’aura pas été correctement réalisée. La température est de plus un élément important dans le processus de fertilisation : les fleurs “coulent” en-dessous de 13 °C et au-delà de 23°C (durant la nuit) et de 39°C (durant la journée). Il a été observé également que les variétés dites “ à feuilles de pomme de terre” et possédant de grosses fleurs ont beaucoup de peine à mettre à fruits lorsque la saison se caractérise par de hautes températures soutenues.
Pollinisation
Pour les jardiniers souhaitant récolter leurs propres semences de tomates, il reste à déterminer les risques de pollinisation croisée, ou risques d’hybridation naturelle, entre les différentes variétés de tomates poussant côte à côte dans les jardins.
Le stigmate de la tomate devient réceptif un jour avant que la fleur ne s’épanouisse. Le pollen commence à se répandre un peu plus tard, mais cependant, également, avant que la fleur ne s’épanouisse. Le stigmate reste réceptif et le pollen continue de se répandre tant que la fleur est ouverte, à savoir d’une journée à une semaine en fonction des conditions prévalentes.
Le niveau de pollinisations croisées chez les tomates est déterminé par un certain nombre de paramètres :
- Caractéristiques propres à la variété telle que la longueur du style : Les fleurs de tomates sont parfaites et auto‑fécondes. Le mode de reproduction des tomates est ainsi une autogamie préférentielle. Dans les variétés modernes, le pistil n’émerge jamais à l’extérieur du cône d’étamines fusionnées ensemble. Les anthères sont situés sur la surface interne du cône d’étamines et le pollen se répand à l’intérieur. Comme les fleurs sont tournées vers la terre, le pollen tombe sur le stigmate, générant une autofécondation.
Par contre, de nombreuses variétés anciennes, ainsi que les variétés qui ont hérité des gènes de Lycopersicon pimpinellifolium ou d’autres espèce sauvage de Lycopersicon, ont un pistil qui émerge du cône d’étamines et qui est donc exposé aux pollinisateurs. Ces variétés ont donc beaucoup plus de chances d’êtres croisées ; - Conditions environnementales modifiant la longueur du style : Le Professeur Messiaen, dans son excellent ouvrage “Le Potager Tropical” précise que l’on peut observer chez les tomates, dans des conditions tropicales, une tendance à l’allongement du style. Il semble que l’allongement du style soit provoqué par l’intensité solaire, la longueur des jours et le ratio carbone-azote ;
- Présence d’insectes pollinisateurs : La plupart du temps, les fleurs de tomates n’attirent pas les pollinisateurs et ce d’autant plus que d’autres sources de pollen sont facilement accessibles. Cependant, des jardiniers nous ont signalé, en France même, que certaines variétés de tomates étaient visitées par des insectes, abeilles ou gros bourdons noirs. Dans certaines régions, particulièrement dans les tropiques, certains insectes sont attirés par les fleurs de tomates qu’ils vont donc polliniser régulièrement. Ces insectes peuvent être des hyménoptères tels que Exomalopsis billotii aux Antilles. En Amérique du nord, ce sont les abeilles solitaires et les bourdons qui sont le vecteur de la pollinisation croisée, plus particulièrement dans la zone Atlantique et en Californie. De plus, il semble certain que, dans certains environnements, les pucerons et les alleurodes constituent les pollinisateurs les plus efficaces. C’est ce que nous a affirmé récemment, lors d’un entretien, Pierre Bourgois, de l’ile d’Oléron, qui collectionne et régénère des centaines de variétés de tomates depuis des dizaines d’années ;
- Mouvements du vent : Les mouvements d’air autour de la fleur peuvent intensifier le niveau d’autofécondation. Il semble, cependant, qu’ils n’aient que très peu d’influences sur le niveau de pollinisations croisées.
Conclusions
Dans des zones peu sensibles, à savoir la majeure partie des zones tempérées, on peut escompter avoir entre 2 et 5 % d’hybridations naturelles.
Par contre, dans des zones sensibles, telles que les régions tropicales, ce pourcentage est considérablement plus élevé. En fonction des divers paramètres précédemment évoqués, il varie entre 12 % et 47 %.
Il est indispensable d’observer la configuration florale de chaque variété ainsi que l’activité des insectes dans l’environnement. Lorsque la variété se caractérise par un stigmate rétracté et lorsqu’il n’y a pas d’insectes pour travailler les fleurs, il n’est pas nécessaire d’établir des distances d’isolement.
Par contre, il est sage d’isoler les variétés dont le stigmate est proéminent et ce d’autant plus qu’il existe des insectes dans l’environnement qui risquent d’opérer des pollinisations croisées. La distance minimum d’isolement conseillée est alors de 30 mètres et elle peut aller jusqu’à 200 mètres. On peut dans ce cas diminuer les distances d’isolement en plantant entre les variétés des espèces végétales regorgeant de nectar et de pollen.
Lorsque l’on souhaite cultiver un certain nombre de variétés pour la production de semences, la solution la plus simple semble, dans ce cas, d’isoler chaque variété sous un tunnel de moustiquaire ou autre tulle à fine maille. Sans protection par tulle, la distance d’isolement conseillée est alors de 500 mètres à un kilomètre en fonction des insectes pollinisateurs.
Les jardiniers ou jardinières très méticuleuses peuvent également pratiquer une pollinisation contrôlée en ligaturant les fleurs avant leur épanouissement afin de forcer l’auto-fécondation.
Production de semences
Vidéo : Extraction de semences
Chaque semence de tomate est enfermée dans une petite enveloppe gélatineuse contenant des substances chimiques qui obligent la semence à rester en dormance. Sans cette enveloppe gélatineuse, les semences germeraient aisément dans le milieu chaud et liquide que constitue l’intérieur du fruit. (Il est d’ailleurs intéressant d’examiner à quel point une tomate mûre et bien juteuse peut emmagasiner de la chaleur durant les jours les plus chauds de l’été).
Dans la nature, les fruits tombent de la plante, pourrissent et le processus de fermentation détruit cette enveloppe gélatineuse.
Le jardinier souhaitant faire sa propre semence de tomate doit reproduire artificiellement ce processus de fermentation. La méthodologie en est des plus simples :
Les fruits sont coupés en deux parties et on en extrait les semences et du jus qui sont alors versés dans un bocal. On peut rajouter un peu d’eau car cela semble favoriser, dans certaines conditions, le processus de fermentation. Ce liquide est ensuite laissé durant plusieurs jours jusqu’à ce qu’il se forme à la surface un tapis blanc de moisissures. Cette fermentation a pour agent principal Oospora lactis et elle permet d’éliminer les maladies bactériennes.
Le temps de fermentation varie en fonction de la température ambiante. Il faut cependant exercer la plus grande vigilance, durant les jours très chauds de l’été, car le processus de fermentation peut s’effectuer en moins de 48 heures. Dans ce cas, si l’on attend trop, on risque de perdre les semences qui, débarrassées de leur protection gélatineuse, commencent à germer joyeusement dans un milieu totalement favorable, à savoir liquide et très chaud.
Lorsque, donc, le processus de fermentation est complet, on achève le nettoyage des semences en les passant dans une passoire à fine maille et en remuant énergiquement sous une eau courante. Les débris et les graines immatures décomposées s’en vont avec l’eau, au travers des mailles, et il ne reste plus que les bonnes graines. Il faut alors les déposer sur un petit tamis (confectionné par exemple avec de la moustiquaire en plastique souple) afin de les faire sécher : un endroit sec et ventilé suffit alors.
Il est absolument déconseillé de les faire sécher sur du papier (il est impossible alors de les décoller), au four (même à basse température) ou en plein soleil. L’élément-clé d’un séchage correct (pour toutes sortes de semences d’ailleurs) est non pas la chaleur mais la ventilation.
Durant une période chaude et humide, il est vivement conseillé d’utiliser un ventilateur. Lors du processus de séchage, il est également conseillé de séparer, délicatement avec les doigts, les semences qui se sont agglomérées en petits tas. Les semences sèches doivent être alors entreposées, de préférence, dans des bocaux de verre ou dans de petits sachets en papier, à l’abri de l’humidité.
Les semences de tomates ont une durée germinative moyenne de 4 ans. Elles peuvent, cependant, conserver une faculté germinative jusqu’à 10 années et plus.
Création Variétale
Il existe trois façons naturelles de créer ses propres variétés de tomates. Voici quelques conseils qui vous permettront de “jouer” dans votre jardin. Nous avons présenté ces quelques concepts de façon simple. On peut être beaucoup plus compliqué et “scientifique”, en particulier pour ce qui concerne le nombre de plantes qu’il faut planter à chaque génération si l’on veut que le processus de création variétale ou de déshybridation soit totalement sous contrôle. Les amateurs éclairés trouveront une abondance d’informations dans le magnifique ouvrage de Carol Deppe “Breed your Own Vegetable Varieties” publié aux USA chez Little Brown. Carol Deppe est une généticienne, Docteur en Biologie (Harvard University) en même temps qu’une ardente militante pour la biodiversité et le droit des jardiniers à jouer dans leur propre jardin. La lecture de l’anglais et un doctorat en biologie ne sont, cependant, nullement indispensables pour commencer à jouer dans votre jardin à créer des variétés de famille. Il faut un peu de délicatesse, beaucoup de bon sens et faire confiance à la chance (que d’aucuns appellent les anges, les fées, les étoiles, les petits lutins, les influences cosmiques…).
1. Pollinisation croisée de deux variétés sélectionnées
Plus les deux variétés sélectionnées seront dissemblables (quant à la forme, la couleur, le feuillage…) plus la descendance sera intéressante. Une variété est choisie pour être le réceptacle (parent femelle) du pollen de l’autre variété (parent mâle). On peut réaliser une pollinisation croisée, entre ces deux variétés sélectionnées, de deux manières.
La première méthode que nous présentons est considérée comme la méthode “classique”. La pollinisation est réalisée alors que la fleur du parent femelle est encore dans sa phase de bouton floral.
Lorsque le bouton floral a atteint sa taille optimum, les sépales commencent à s’ouvrir et la couleur des pétales passe du jaune clair au jaune d’or. Cependant, les pétales ne sont pas ouverts. S’ils se sont déjà épanouis, il est trop tard pour intervenir car les anthères ont déjà commencé à libérer leur pollen.
L’émasculation du bouton floral du parent femelle est réalisée comme suit. Dans la phase ultime du bouton floral, la corolle de pétales jaunes est enroulée autour du côte d’étamines (jaune lui-aussi) et ces deux parties sont attachées ensemble par leur base. C’est donc un double cône qui entoure le pistil et qu’il faut ôter en laissant le pistil à nu, entouré à sa base d’une couronne de sépales verts. On l’ôte en glissant une branche d’une pince à épiler, très fine, entre le cône d’étamines et le pistil et l’autre branche entre le calice (les sépales verts) et la corolle (les pétales jaunes). Il peut s’avérer nécessaire d’ôter en premier lieu un pétale et une étamine avant de retirer le double-cône. L’opération est minutieuse car il faut veiller à ne pas léser le pistil.
Le pollen du parent mâle est alors déposé délicatement sur le stigmate du parent femelle. On peut pour cela utiliser directement des étamines ou transférer du pollen à l’aide d’une aiguille ou autre petit objet. Les fleurs qui viennent de s’ouvrir constituent la source la plus aisée et la plus sûre de pollen.
Le pollen de tomate (comme d’ailleurs le pollen de beaucoup de membres de la famille des Solanacées) reste viable pendant plusieurs semaines lorsqu’il est conservé à température ambiante à la maison.
Les fleurs émasculées n’ont pas besoin d’être couvertes afin d’éviter une contamination génétique dans la mesure où il n’y a plus de pollen ou de parties florales aux couleurs vives pour attirer les insectes. Les pollinisations seront facilitées par un temps frais sans vent. Par temps chaud et sec ou très venté, il peut être nécessaire de protéger la fleur pollinisée, avec un petit sac, afin qu’elle ne se déssèche pas.
Il est conseillé d’ôter les petits fruits formés et les autres fleurs à proximité de la fleur pollinisée afin de limiter la compétition. Il faut également veiller à ne pas oublier de placer une étiquette, mentionnant le nom des deux parents, autour du pédoncule de la fleur pollinisée. Lorsque l’opération est couronnée de succès, la tomate se développe et l’extraction des semences peut se réaliser lorsque le fruit est mûr. Ces semences peuvent être qualifiées de F1.
La seconde méthode que nous présentons pourrait être qualifiée de “romantique” au regard de la première. En effet, elle implique que les anthères du parent femelle ne soient pas enlevées. Le pollen du parent mâle est alors transféré sur le stigmate du parent femelle tout en laissant à ce dernier la possibilité de s’auto-féconder avec son propre pollen. Les plantes F1 (de première génération) issues de la première méthode de croisement vont donc être normalement identiques de par le fait qu’une seule source de pollen a été impliquées dans la pollinisation. Il n’y a donc pas de sélection à opérer dans le jardin en cette seconde année du processus de création variétale.
Les plantes F1 (de première génération) issues de la seconde méthode de croisement ne vont donc pas normalement être identiques de par le fait que deux sources de pollen ont été impliquées dans la pollinisation. Cette méthode génère donc beaucoup plus de diversité mais par contre moins de possibilité de contrôle. Il y a donc une sélection à opérer dans le jardin, en cette seconde année du processus de création variétale, en fonction des paramètres que vous aurez établis.
Les semences récoltées peuvent être qualifiées de F2. Elles vont être semées durant la troisième année du processus de création variétale. Il est conseillé de produire le plus grand nombre de plantes possible. Les plantes F2 qui vont en résulter vont manifester une grande diversité de caractéristiques car les gènes des parents s’expriment d’une toute autre manière. C’est durant cette troisième année qu’il faut commencer à choisir seulement une plante ou quelques plantes qui manifestent les qualités souhaitées et qui sont destinées à être purifiées génétiquement. Les semences extraites sont alors qualifiées de F3. Ces semences F3 vont générer des plantes F3 durant la quatrième année de processus de création variétale. Seules les plantes F3 qui sont identiques aux plantes F2 sélectionnées l’année d’avant vont être choisies pour l’extraction de semences. Ce processus est ensuite répété année après année jusqu’à ce que toute semence semée génère une plante conforme au type sélectionné parmi les F2. Le processus peut prendre de trois à dix années, en fonction des caractéristiques génétiques sélectionnées. Le résultat obtenu est qualifié de variété “fixée”* ou variété se reproduisant conformément au type.
2. Déshybridation d’un hybride naturel
Il arrive parfois que les semences d’une variété bien déterminée donnent des plantes totalement différentes. Ainsi une semence extraite d’une variété de tomate à fruits énormes et roses (de type “chair de boeuf”) et à feuille de pomme de terre va générer l’année suivante une variété de tomate rouge ronde et à feuille normale. Il y a eu un croisement naturel réalisé par des insectes et la semence sauvegardée était en fait une semence F1**. La tomate rouge ronde est dans ce cas la plante F1. Les semences extraites de ce fruit sont des semences F2. Semées l’année suivante, elles vont générer des plantes F2, à partir desquelles le processus de sélection va pouvoir se réaliser de la même façon qu’il a été expliqué ci-dessus.
* Le concept de “fixisme” nous paraît aussi peu fondé que les délires de l’agriculture moderne.
** Cela pourrait être tout simplement aussi une mutation, une récession… La Vie est exubérance !
3. Déshybridation d’un hybride commercial
Toute variété hybride commerciale peut être déshybridée de la même manière. L’hybride commercial F1 est cultivé et des semences F2 en sont extraites. Elles vont être semées l’année suivante et elles vont produire une grande diversité de plantes F2, à partir desquelles le processus de sélection va pouvoir se réaliser de la même façon qu’il a été expliqué ci-dessus.