Classification botanique
Le pourpier, Portulaca oleracea, fait partie de la famille des Portulaceae. Le genre Portulaca comprend 40 espèces connues.
Histoire
Selon de Candolle, le Pourpier provient d’une région comprise entre l’Himalaya occidental, la Russie méridionale et la Grèce. De nombreux documents historiques et linguistiques attestent de son antiquité en tant que plante alimentaire.
Les Grecs le connaissaient sous le nom d’Andrachne, les Romains sous le nom de Portulaca et les Arabes l’appréciaient énormément, à tel point qu’Ibn-el-Beithar le qualifiait de légume béni. L’ouvrage “Le Jardinier français” le cite en 1651 et John Evelyn le mentionne dans son ouvrage “Acetaria” en 1699.
L’origine de cette plante reste cependant mystérieuse. Selon le “American Journal of Science”, de 1883, le Pourpier aurait existé en Amérique du nord à l’état sauvage avant l’arrivée des Colons. Le capitaine Cook et le baron Mueller l’utilisèrent abondamment lors de leurs explorations respectivement dans l’est et le nord de l’Australie. Il y croissait abondamment aux alentours des rivières et son usage était pour eux précieux en tant que plante antiscorbutique.
On en connaît trois variétés principales : le Pourpier vert, issu de la plante sauvage ; le Pourpier doré aux feuilles de couleur blonde qui est issu du Pourpier vert et le Pourpier doré à larges feuilles.
Deux autres espèces alimentaires de Portulaca sont mentionnées dans la littérature Française du siècle passé, Portulaca napiformis en Australie et Portulaca grandiflora, au Brésil. Ce sont les racines tubéreuses que l’on consomme dans ces deux espèces. Portulaca grandiflora est le Pourpier à grandes fleurs qui est si apprécié comme plante ornementale dans les jardins.
Les guérisseurs des Andes utilisent une autre espèce de Portulaca comme plante alimentaire et médicinale, Portulaca peruviana, appelée “Nuttu Yuyu” en Quechua. Cette plante est prescrite pour les problèmes de digestion, de dysenterie, de brûlures.
Dans le sud-ouest des USA, le pourpier fut pendant très longtemps une des plantes sauvages les plus consommées, au moins depuis un millier d’années, en particulier l’espèce Portulaca retusa. Les archéologues ont retrouvé des semences de pourpier dans des sites préhistoriques. Les peuples de la région des Four Corners (Arizona, Nouveau‑Mexique, Colorado et Utah) avaient pour coutume d’en récolter de grandes quantités qu’ils mettaient à sécher sur les toits plats de leur maison pour le consommer durant la saison d’hiver. Cette coutume perdure encore de nos jours. Les Navajos en utilisaient les graines pour la confection de pain et de bouillie. Les Pueblos avaient recours au pourpier pour ses vertus antiseptiques et pour les problèmes de diarrhée tandis que les Navajos l’utilisaient pour les problèmes d’estomac. Les Mayas du Yucatan au Mexique l’évoquent également dans leur littérature pour ses vertus médicinales.
Nutrition
Le pourpier a depuis quelques temps attiré l’attention des nutritionnistes car ses feuilles contiennent une quantité notable d’acides gras omega 3 qui jouent un rôle important dans la prévention des problèmes cardiaques et qui renforcent le système immunitaire.
Conseils de jardinage
Les semences de pourpier ne germent que lorsque l’été s’est installé. Il est en fait conseillé de les semer en place en même temps que les haricots lorsque la terre est bien réchauffée. On peut ensuite effectuer des semis toutes les deux ou trois semaines jusqu’en septembre.
Les premières tiges et feuilles se récoltent de 6 à 8 semaines après le semis. Le pourpier est une plante très rustique qui pousse partout et se contente de peu. Il se resème très facilement dans les jardins d’une année sur l’autre.
Pollinisation
Les fleurs jaunes du pourpier sont parfaites et auto-fécondes. Les fleurs sont très visitées, tôt le matin, par de nombreux insectes, abeilles, mouches et papillons.
Tous les auteurs ne s’accordent pas sur le fait de déterminer si l’auto-fécondation se manifeste avant ou après que la fleur se soit épanouie. Selon William Woys Weaver, historien botaniste Américain et très grand collectionneur de plantes, il est préférable d’isoler d’au moins 150 mètres deux variétés de pourpier afin qu’elles ne s’hybrident pas naturellement sous l’action des insectes. Il conseille également d’éradiquer du jardin toute forme sauvage de pourpier si l’on veut conserver la pureté variétale des pourpiers cultivés.
Production de semences
Les fleurs jaunes du pourpier s’épanouissent à l’aisselle des feuilles et font place très rapidement à de petites capsules, arrondies et légèrement comprimées, contenant une abondance de petites graines noires luisantes.
Lorsque ces semences sont mûres, le petit chapeau de la capsule s’ouvre et les semences se répandent à terre très rapidement. Il est donc conseillé d’aller régulièrement cueillir les petites capsules avant qu’elles ne soient complètement matures et de les laisser ensuite tout simplement sécher dans un sac en papier.
Les semences de pourpier conservent leur capacité germinative pendant six ou sept années. Un gramme de semences contient de 2500 à 3000 graines.