Classification botanique
Le gombo, Abelmoschus esculentum, fait partie de la famille des Malvaceae. Le genre Abelmoschus comprend environ 10 espèces connues.
De ces 10 espèces, deux sont cultivées pour leur fruit Abelmoschus esculentum et Abelmoschus caillei, une est cultivée pour ses feuilles Abelmoschus manihot et une pour ses graines Abelmoschus moschatus.
Abelmoschus esculentum n’est pas influencé par la photo-période. Il commence à fleurir un ou deux mois après le semis.
Abelmoschus caillei est tardif et commence à fleurir entre deux et quatre mois après le semis. Il est influencé par la photo-période. Son cycle de croissance peut durer une année. Il est cultivé en saison sèche.
Il n’est pas aisé de distinguer une espèce de l’autre. Quelques caractéristiques, cependant, diffèrent dans ces deux espèces : coloration du fruit sec, striation des graines, longueur du pédicelle…
Nutrition
Les fruits se récoltent bien avant maturité, c’est à dire lorsqu’ils ont entre 4 et 8 cm de long, une dizaine de jours après la fécondation, alors que les graines sont encore blanches et qu’elles ne dépassent pas 3 mm de diamètre.
Ils se consomment crus, coupés en rondelles, dans des salades, assaisonnés de vinaigre ou de citron. Ils peuvent également se consommer cuits et il existe de très nombreuses façons de les accommoder dans les cuisines africaines, antillaises, orientales et indiennes. Dans certains pays Africains, les feuilles sont également consommées en cuisson.
Conseils de jardinage
La germination des semences est parfois capricieuse. Il est conseillé de les faire tremper 24 heures avant le semis. Le gombo est une espèce exigeante en chaleur. C’est en fait une des espèces les mieux adaptées aux saisons chaudes tropicales. Sa croissance s’arrête lorsque la température est inférieure à 15°C. Dans les régions chaudes, le gombo peut être semé directement en place.
Il est conseillé de semer les graines en godets, 6 semaines avant les dernières gelées, à une température de 25°C. Le gombo étant sensible aux nématodes, il est vivement recommandé de pratiquer une culture associée avec des tagètes nématocides.
Pollinisation
Abelmoschus esculentum produit une fleur tous les deux ou trois jours tandis que Abelmoschus caillei peut produire jusqu’à 15 fleurs par jour selon le processus de croissance.
Toutes les fleurs du genre Abelmoschus sont hermaphrodites. Les insectes sont très attirés par les pétales jaunes. Le style est entouté d’une colonne staminale qui peut être composée de 100 étamines. Le pollen entre en contact avec le stigmate soit par élongation de la colonne staminale, soit par l’activité des insectes pollinisateurs.
Les fleurs du gombo sont ainsi auto-fécondes. Les pollinisations, cependant, sont très fréquentes : de 0 à 70 % ont été observées. Le niveau d’allogamie dépend de divers facteurs environnementaux et floraux : présence de pollinisateurs, position de la colonne staminale et vitesse du processus d’élongation de cette colonne.
Les scientifiques de l’ORSTOM en France ont observé, en Afrique, que le pourcentage d’allogamie est très élevé autour de 6 heures du matin et presque nul vers midi.
Afin de préserver la pureté variétale, il est conseillé d’isoler les différentes variétés. La distance d’isolement varie énormément en fonction des auteurs. Certains préconisent 500 mètres, d’autres tels Michel et Jude Fanton du Seed Savers Australien préconisent dans “The Seed Savers Handbook” seulement 30 mètres comme distance minimum. Suzanne Ashworth, dans “Seed to Seed” préconise, quant à elle, une distance de plus d’un kilomètre.
Les jardiniers souhaitant récolter des semences à partir de plusieurs variétés croissant dans le même jardin peuvent soit mettre un ou deux plants porte-graines en cage de tulle, soit envelopper les fleurs, juste avant qu’elles ne s’épanouissent, dans un petit sac de papier ou de voile tissé bien fermé à la base. Le petit sac est placé le soir précédant l’épanouissement des fleurs. La fécondation a lieu dans la matinée et dès l’après-midi, les fleurs ne sont plus réceptives au pollen. Le sac est ensuite ôté, le surlendemain, lorsque la fécondation a eu lieu. Il ne faut pas oublier dans ce cas de placer une étiquette autour du pédoncule des fleurs auto-fécondées sous protection.
Il ne faut pas réutiliser, pour une autre pollinisation, le sac de protection avant deux ou trois jours car le pollen qui s’y est déposé reste viable au moins pendant 24 heures, particulièrement lorsque la température n’est pas très élevée. Cette modalité de production de semences, par des fleurs protégées individuellement, possède le grand avantage de sélectionner strictement des plantes porte-graines qui soient conformes au type.
Lorsque l’on souhaite entourer une plante entière d’un voile de protection, il est conseillé d’attendre que le premier fruit formé ait un développement suffisant afin de vérifier s’il correspond aux caractéristiques de la variété. Lorsque cette vérification s’avère positive, il est conseillé d’ôter tous les fruits formés avant de protéger la plante sous le voile. Les semences ainsi produites seront totalement pures, variétalement parlant.
Production de semences
Le fruit est une capsule conique plus ou moins allongée, contenant, la plupart du temps, 5 cavités porte-ovules. Lorsqu’il est mûr, il s’ouvre par 5 fentes longitudinales qui laissent apparaître 5 rangées de semences.
Il est important de très bien les conserver au sec et au froid car elles rancissent vite, étant très oléagineuses, en particulier dans les zones tropicales humides. Il existe des variétés à fruits épais avec plus de 5 loges.
Il est conseillé de récolter les fruits secs avant complète maturité car ils ont tendance à être très déhiscents. Il arrive, chez certaines personnes, que les fruits secs causent des irritations de la peau et il est préférable de les manipuler avec des gants.
Les semences de gombo ont une durée germinative moyenne de 5 ans. Elles peuvent, cependant, conserver une faculté germinative jusqu’à 10 années et plus. Bien conservées, elles germent à 50 % au bout de 5 ans.