Avec l’équinoxe de ce beau mois, lundi 20 mars, le printemps échoit dans notre hémisphère. La force de la sève montante inonde le monde végétal et mars annonce, immanquablement, le début des semis afin d’obtenir de jeunes plants fringants, dès les mois d’avril ou de mai.
Comment entretenir son potager au mois de mars ?
En mars, c’est le moment idéal pour préparer les parcelles destinées à accueillir vos futures cultures. Écartez les paillis hivernaux pour que le sol sèche et se réchauffe sous l’effet des rayons du soleil. Si vous avez semé des engrais verts en fin d’été dernier, il est temps de les faucher et de les enfouir pour enrichir la terre, mère nourricière de vos prochaines plantations.
Afin d’accueillir les premiers semis, le potager nécessite une bonne préparation en amont. Décompactez les sols, souvent tassés par les intempéries de l’hiver, et aérez-les, sans modifier leur structure pour préserver la vie qu’ils abritent, à l’aide d’une aéro-bêche.
Maintenez les protections hivernales, et continuez de les ouvrir par temps doux, sur les légumes les plus frileux tant que les gelées perdurent.
Retournez votre tas de compost, à l’aide d’une fourche, pour obtenir une décomposition beaucoup plus régulière et un amendement biologique prêt à l’emploi au moment des plantations.
Que semer au mois de mars ?
Avec le mois de mars résonne le printemps, mais également les instabilités météo, et il apporte bien souvent des giboulées additionnées de vents ou de gelées tardives. Prenez en compte ces aléas climatiques, propres à chaque région, avant de commencer vos semis.
Les semis de mars en pépinière/sous abri
C’est la pleine période pour commencer les semis de la plupart des solanacées comme les tomates, les aubergines, les poivrons et piments, ou encore les physalis. Ces plantes se sèment, au chaud, en mini-mottes ou en plaque alvéolée, puis se repiquent en godets individuels dès qu’elles portent 2 à 3 feuilles. Installez-les au jardin potager, dans des trous de plantation enrichis en compost, lorsque les gelées ne sont plus à craindre.
Semez également au chaud, à partir de la deuxième quinzaine de mars, les cucurbitacées comme les concombres, les melons, les pastèques ou encore les kiwanos. Placez 2 à 3 graines dans des godets, à 1 ou 2 cm de profondeur et maintenir le substrat humide. Après la levée, conservez le plant le plus vigoureux dans chaque godet et transplantez-le, 6 semaines plus tard, dès que la terre est suffisamment réchauffée. Ces espèces coureuses peuvent être aussi bien palissées que laissées au sol, à la manière d’un paillage végétal.
Comme en février, échelonner les semis d’oignon et de poireaux, de céleris, ainsi que ceux de carotte, de navet, de betterave et de radis sous tunnel ou sous châssis.
Semez les variétés de brassicacées d’été et d’automne comme le Chou Cabus “De Brunswick”, le Chou Rave “Azur Star”, le Chou-Fleur “Goodman”, le Chou Frisé “Siber Frill”, etc. Continuez également ceux d’une grande diversité de laitues. Ces espèces tolèrent bien la transplantation à racines nues et se sèment ainsi aussi bien en godet qu’en caissette, sous abri froid, ou même dans un coin du jardin à la manière d’une pépinière à ciel ouvert.
Pensez aux côtes de blette, de la traditionnelle “Verte à Cardes Blanche” à la plus extravagante “En Mélange de Couleurs”, elles sont du plus bel effet au potager et leurs cultures, extrêmement faciles, offrent un légume délicieux pendant toute la saison.
Mars sonne également la période des semis de la plupart des plantes aromatiques : aneth, ciboulette, cerfeuil, origan, persil, etc. Elles assaisonneront, au grès des goûts et des envies, toutes vos recettes.
Pour d’éclatantes floraisons au jardin potager ou d’ornement, semez des fleurs annuelles, comme les soucis, les bleuets, les matricaires, les ipomées, les œillets et roses d’Inde, etc.
Les semis de mars en pleine terre
Semez en ligne espacée de 25 à 30 cm, à 1 ou 2 cm de profondeur, des variétés d’épinards adaptées à la culture de printemps comme “Butterflay”, “Matador”, “Verdil”, etc. pour obtenir les premières récoltes en mai et juin.
Continuez les semis de pois et de fèves, en ligne espacée de 40 à 50 cm, puis buttez les plants 3 semaines après la levée et tuteurez si nécessaire.
Les engrais verts à croissance rapide, comme la phacélie, la moutarde, le lin, etc., peuvent s’installer sur les parcelles vides destinées aux plantations d’été. Ils aéreront le sol, apporteront de la matière organique et offriront un mulch naturel aux prochaines cultures. Fauchez-les 2 à 3 semaines avant la mise en terre des jeunes plants.
Que repiquer au mois de mars ?
Si vous avez semé des plantes vivaces — guimauve, anthemis, leonurus, nepeta, asclepia… — l’automne dernier, c’est le moment de les repiquer pour profiter de leur floraison printanière. Mettez également en terre les aromatiques comme la livèche, l’origan, la pimprenelle, l’angélique, etc.
Plantez, dès mi-mars, les variétés hâtives de pommes de terre, mises à germer en février, dans des tranchées de 15 à 20 cm de profondeur, espacées de 30 cm. Répandez du fumier ou du compost bien décomposé au fond et déposez un tubercule, tous les 30 à 35 cm, germe vers le haut. Recouvrez-les sans blesser ces jeunes pousses, puis refermez les sillons en formant une légère butte au-dessus de chaque rang.
Que récolter au mois de mars ?
En mars, vous pourrez encore profiter de légumes feuilles semés à l’automne dernier comme les mâches, les épinards, les chicorées, les moutardes, etc. Les cardons, mis à l’abri des gelées hivernales, se dégustent au fur et à mesure des besoins, après blanchiment.
C’est également le bon moment pour récolter les choux semés en été dernier comme les brocolis “À Jets Violets” ou “Vert Précoce”, les frisés “White Russian” ou “Siber Frill”, les fleurs “Neckarperle” ou “Tardif d’Angers”, etc. Scorsonères et salsifis garniront encore les paniers au mois de mars.
Apprendre à fabriquer des mini-mottes ou blocs de semis
Les blocs de terreau, ou mini-mottes, popularisés par le jardinier-maraîcher de renom Eliot Coleman, se fabriquent à partir de presse-mottes. Ils s’utilisent essentiellement pour les semis de solanacées (tomate, poivron, piment, aubergine, physalis), de brassicacées (choux), de laitues, d’aromatiques (persil, basilic) ainsi que ceux de certaines fleurs. Cette méthode, pratique et économique, offre de petits blocs individuels, serrés les uns contre les autres et comportant une cavité en leur centre pour accueillir les graines. Ces mini-mottes se déposent dans des contenants assez larges comme des caissettes en bois à quatre ou bien à trois rebords pour permettre de les retirer en les faisant simplement glisser.
Commencez par bien mouiller votre terreau à semis, il doit être suffisamment humide pour donner de belles mottes qui se tiennent. Remplissez et compactez ensuite le terreau dans le presse-motte, en prenant soin de tasser les coins, puis retournez ce moule dans la boite et pressez pour extraire les mini-mottes. Vous obtiendrez ainsi un joli plateau de petits blocs, prêt à accueillir vos plus précieux semis
La cueillette sauvage en mars
L’ortie, Urtica dioica, souvent commune et généralement négligée, constitue pourtant une véritable panacée. Cette plante herbacée vivace, présente dans le monde entier, peut atteindre 1 m de hauteur. Elle apprécie les terrains riches en nitrates et se rencontre dans tous les lieux incultes, les décombres, le voisinage des habitations ou encore les haies.
L’ortie offre de multiples vertus : reminéralisante, reconstituante, anti-inflammatoire, immunostimulante, antianémique, diurétique, dépurative, antirhumatismale, etc. Elle est particulièrement indiquée en cas de fatigue générale, de stress et durant toutes les périodes de la vie où l’organisme a besoin d’être fortifié.
Récoltez ses jeunes pousses dans les lieux exempts de pollution et dégustez-les de mille et une façons — pesto, tisane, soupe, omelette, salade, etc. — pour profiter de ses bienfaits.
Idée recette en mars : le pesto d’ail des ours
Depuis fin février, et pendant tout ce mois de mars, les paniers se garnissent de feuilles et de boutons floraux d’ail des ours. Transformez-les en pesto pour obtenir un savoureux condiment. Facile à réaliser, il agrémentera à merveille toutes vos recettes du quotidien.
Pesto d’ail des ours :
- 100 g d’ail des ours ;
- 100 g d’huile d’olive ;
- 50 g de fruits secs type amande, pignon de pin ou cajou ;
- 50 g de parmesan ou de pecorino ;
- Sel, poivre.
Lavez préalablement les feuilles à l’eau claire additionnée d’un peu de vinaigre, essorez-les, puis hachez-les grossièrement. Grillez les noix, dans une poêle à sec, puis placez le tout dans un mortier ou un blender et mixer jusqu’à obtenir une purée. Ce pesto se conserve quelques jours au frais ou peut également se congeler.
Pour Conclure
Mars dévoile les euphories élémentaires des ateliers de semis, accompagnées des premiers suspens, où chaque jour les jardiniers surveillent de très près les graines en terre. L’observation de ces petits brins de vie, si fragiles et si délicats, procure un réel émerveillement et développe, sans conteste, notre écoute des besoins des végétaux.