Blés

Blé divers

Classification botanique

Les espèces utilisées dans l’alimentation sont :
Triticum durum, Triticum aestivum, Triticum dicoccum et Triticum monococcum.

 Pollinisation

Rouge des Charmilles
Rouge des Charmilles

L’inflorescence du blé est un épi terminal, à fleurs parfaites. Chaque tige (ou talle) produit un épi composé de plusieurs épillets. Les épillets sont portés par le rachis, ou axe central de l’épi, et séparés par de courts entre-noeuds. Chaque épillet est composé de deux bractées stériles appelées glumes. Chaque glume enveloppe de deux à cinq fleurs. Chaque fleur est portée par un pédicelle court dénommé rachéole. La fleur possède trois étamines qui se terminent chacune par une grande anthère ; le pistil comprend un seul ovaire, un seul ovule et deux styles qui se terminent chacun par un stigmate plumeux et ramifié.

Le blé est considéré comme une espèce à autogamie préférentielle. Le taux d’allogamie est, cependant, élevé et peut atteindre jusqu’à 10 % selon les nombreuses études qui ont été effectuées . (Jain. 1975 in Population structure and effects of breeding system.) Il varie énormément en fonction des variétés et des conditions environnementales, par exemple :

Blé Poulard d'Australie
Blé Poulard d'Australie

– Adams et Hallard en 1992 ont mis en valeur que des graminées dont le taux d’allogamie était normalement inférieur à 1%, ont affiché un taux allant jusqu’à 7% lors de certaines années ;

– Hucl, en 1996, au Canada, a étudié une dizaine de variétés canadiennes de blés de printemps et a mis en valeur que le taux d’allogamie variait en fonction des génotypes et qu’il pouvait atteindre 9% (in Out-crossing Rates for Ten Canadian Spring Wheat Cultivars.) ;

– Martin en 1990 a mis en valeur des taux d’allogamie allant jusqu’à 6% dans des blés d’hiver.

L’allogamie est beaucoup plus fréquente avec les variétés qui se caractérisent par un épi effilé aux extrémités et par des épillets beaucoup plus ouverts au moment de la floraison.

Voici quelques informations rapportées par De Vries en 1971 (in Flowering of Wheat, Particularly in View of Hybrid Seed Production) :

– Les fleurs du blé peuvent demeurer ouvertes de 8 minutes à une heure en fonction des variétés et des conditions environnementales ;
– Lorsque le pollen est libéré par les anthères, de 5 à 7 % tombe sur le stigmate, de 9 à 12 % reste dans les anthères tandis que le reste est dispersé, sa viabilité perdure de 15 à 30 minutes ;
– Quant au stigmate, il peut rester réceptif de 6 à 13 jours, le maximum étant lorsque la température et l’humidité sont moyennes.

Amidonnier Noir Barbu
Amidonnier Noir Barbu

Les premiers épillets vont fleurir généralement dans le tiers médian de l’épi. Ensuite, la floraison progresse assez rapidement vers le sommet de l’épi et un peu moins rapidement vers la base de l’épi.

Les étamines du blé produisent de 1 000 à 3 800 grains de pollen par anthère. Cela signifie qu’une plante moyenne de blé va produire jusqu’à 450 000 grains de pollen alors qu’une plante de seigle peut en produire 4 millions et qu’une plante de maïs jusqu’à 25 millions.

Certaines études ont été réalisées sur la dispersion du pollen, en particulier depuis l’introduction de blés résistants à des herbicides, et surtout pour étudier la possibilité de pollution génétique générée par l’introduction de blés transgéniques, dans le cas d’hybridations inter‑variétales, inter-spécifiques et même inter-génériques. Les trois facteurs à prendre en compte dans la dispersion du pollen sont le vent, l’humidié et la température :

  1. Lorsque le taux d’humidité est élevé, les gains de pollen sont plus lourds et donc moins susceptibles d’être portés sur de longues distance ;
  2. Lorsque la température est très élevée, les grains de pollen se dessèchent et perdent leur viabilité ;
  3. Une température et un degré d’humidité moyens augmentent les chances de dispersion du pollen.
Collection de blé anciens
Collection de blé anciens

Selon une étude de Jensen datant de 1968, 90% du pollen de blé restait à moins de 6 mètres de sa source. Selon une étude de Hucl et Matus-Cadiz datant de 2001, les flux génétiques maximaux s’observaient sur la plus courte distance de la source, à savoir 30cm. Cependant, ils ont observé également, pour certaines variétés des flux génétiques allant jusqu’à 27 mètres.

Quant aux possibilités d’hybridations, elles sont évidentes dans le cas des hybridations inter-variétales et inter-spécifiques. Il existe même des potentialités d’hybridation inter-génériques avec les genres Aegilops, Agropyron, Secales, etc.

Le conseil que l’on puisse donner, afin d’assurer une pureté variétale, à des jardiniers souhaitant régénérer plusieurs variétés anciennes de blé dans leur jardin, est d’isoler chaque variété de 3 mètres.