Alerte OGM ! La Commission Européenne travaille-t-elle pour l’agro-industrie ?

L’heure est grave ! Il y a urgence et nous devons, une fois de plus, dire NON à une attaque de l’agro-industrie. Ce véritable hold-up sur nos assiettes se déroule actuellement dans les couloirs sombres de la Commission européenne qui s’apprête à totalement déréglementer les OGM ! Ou plus particulièrement, les nouveaux OGM élaborés grâce aux nouvelles techniques génomiques.

🌽 Le OGM aujourd’hui 🌽

Jusqu’à présent toutes les manipulations volontaires du génome des plantes en laboratoire étaient soumises à la législation OGM en vigueur au sein de l’union européenne. Ainsi, l’agro-industrie se voit dans l’obligation de réaliser des évaluations sanitaires et environnementales, d’obtention une autorisation, d’étiqueter obligatoirement les produits contenant des OGM, de maintenir une traçabilité sur toute la chaine de production et de mettre en place des méthodes de détection et de monitoring des effets de ces plantes dans le temps. 

 

De plus, les États membres de l’UE s’y voient reconnaître le droit d’interdire la culture des OGM sur leur territoire ! 

🚨 Une véritable dérèglementation ! 🚨

Ce que la Commission propose, ou tente d’imposer, c’est un régime dérogatoire spécial – permettant de s’exonérer de l’application de ces règles – pour les OGM dits “de seconde génération”. Si c’est un peu technique, il convient néanmoins de bien comprendre la gravité de la situation.

Ainsi les organismes obtenus grâce aux “nouvelles techniques génomiques” ou NGT – permettant “d’éditer” le génome comme on imprime, supprime ou remplace des lettres dans un texte (par le recours, essentiellement, à une nouvelle technique appelée “CRISPR-Cas9” ou “ciseaux génétiques”) – pourraient, selon la Commission, être obtenus par des techniques de sélection conventionnelle (ex : par croisement), dès lors qu’il n’y a pas d’insertion de matériel génétique extérieur au « pool génétique des obtenteurs »[1].

La définition officielle d’une plante NTG serait donc la suivante : « un végétal génétiquement modifié obtenu par mutagenèse ciblée ou cisgenèse, ou une combinaison des deux, à condition qu’il ne contienne aucun matériel génétique ne provenant pas du pool génétique des obtenteurs qui aurait pu être inséré temporairement au cours du développement du végétal NTG ».

La Commission propose, sur cette base, deux types de plantes NGT :

  • la catégorie 1, qui concernerait les végétaux équivalents aux plantes conventionnelles
  • la catégorie 2, qui touche tout le reste des plantes NTG.

[1] Le « pool génétique des obtenteurs » est défini très largement comme le génome de la plante et celui de toutes les espèces avec lesquelles elle peut être croisée, y compris par le recours à des techniques de sélection avancées.

 

📢 Une proposition totalement inacceptable ! 📢

Les OGM sont déjà cultivés sur de vastes surfaces de par le monde, en particulier aux USA, au Canada, au Brésil et en Argentine (maïs, soja), ou encore en Inde (coton). Le recul, de plus de 30 ans déjà, nous a montré qu’ils n’ont pas permis d’améliorer la productivité, la qualité nutritionnelle des aliments, l’autonomie des paysans et encore moins de diminuer la pression de l’agriculture sur l’environnement.

Ainsi rappelons que les OGM c’est (la liste est loin d’être exhaustive)  :

  • Une très forte concentration du marché des semences agricoles dans les mains de quelques multinationales grâce à des brevets.
  • Un marché véritablement captif générateur d’une dépendance intolérable des agriculteurs vis-à-vis de l’industrie
  • Une perte de biodiversité agricole et des effets désastreux sur l’environnement avec de la déforestation, une utilisation massive d’herbicides, un transfert de gènes “modifiés” vers des espèces apparentées, etc.
  • Un appauvrissement et une désertification des sols.

En Europe, seul un OGM est autorisé et cultivé sur de faibles surfaces (le maïs MON 810), mais de très nombreux pays interdisent sa culture, notamment la France. En pratique, cet OGM — et bien d’autres importés en Europe — se retrouve déjà dans l’alimentation du bétail et donc dans nos assiettes. En revanche, les règles d’étiquetage applicables empêchent les OGM de se retrouver directement dans les produits destinés à la consommation humaine. Et pour cause, les consommateurs européens ne veulent pas manger d’OGM et l’industrie alimentaire le sait.

C’est précisément la raison pour laquelle la Commission européenne propose d’exonérer les nouveaux OGM de la législation applicable, et en tout premier lieu des obligations d’étiquetage.

“En d’autres termes, la Commission propose de laisser l’industrie remplir notre bol alimentaire d’OGM à notre insu !”

🚜 Une libération MASSIVE des OGM dans les champs et les assiettes ! 🚜

La définition des plantes NTG (selon les critères de l’Annexe 1), incompréhensible pour la plupart des citoyens, autorise après analyse de modifier très profondément le génome des plantes à l’aide de ces nouvelles techniques génomiques.

Aussi est-il acquis que 90% des modifications génétiques pratiquées sur les plantes entreraient dans la catégorie 1.

Les incidences de ces techniques de sélection sur le génome des plantes sont mal connues et nous n’avons aucun recul sur leur utilisation. Personne ne peut prédire les conséquences qu’elles pourraient avoir sur les écosystèmes, dans la chaîne alimentaire et sur notre santé.

Il serait parfaitement irresponsable de les laisser envahir nos campagnes et notre alimentation sans aucun contrôle, aucun suivi et aucun étiquetage.

Il est, de plus, malhonnête, de la part du législateur européen, de vouloir ainsi priver les consommateurs de leur droit de savoir ce qu’ils consomment et de leur droit de choisir librement leur alimentation.

🤪 Des garde-fous ? 🤪

Pour les plantes NTG de catégorie 1, la Commission n’a mis en place aucun garde-fous. Tout simplement :

  • Pas d’évaluation sanitaire ou environnementale des risques,
  • Pas d’autorisation mais une procédure extrêmement légère de vérification des critères d’équivalence,
  • Pas d’information du consommateur (pas d’étiquetage)
  • Pas de méthode de détection de ces OGM, pas de traçabilité et pas de suivi de leur évolution dans l’environnement et dans la chaîne alimentaire.

Les produits issus de ces plantes seront donc librement, et sans contrôle, mis sur le marché, et consommés par la population, sans que leurs risques n’aient été aucunement évalués, et sans possibilité pour les consommateurs de connaître le caractère OGM des produits qu’ils achètent.

En outre, les États Membres perdront le droit de refuser la culture des OGM sur leur territoire.

Enfin, bien que les nouveaux OGM resteraient interdits dans l’agriculture biologique, aucune mesure de traçabilité ou de coexistence contre les risques de contamination ne permettra d’appliquer cette interdiction. 

Les filières « sans-OGM » disparaîtront donc totalement !

🛑 Non, c’est NON ! 🛑

Nous avons plusieurs leviers d’action et nous devons TOUS les actionner ! Réagissez à nos côtés :

  • Déposez, avant 5 novembre 2023, votre avis sur la consultation publique ouverte sur le site de la commission européenne. ICI
  • Écrivez aux eurodéputés français, afin de partager avec eux vos inquiétudes quant à ce projet de déréglementation. ICI
  • Signez la pétition en ligne de Pollinis qui atteint déjà prêt de 500 000 signatures. Elle doit atteindre le million de signatures afin d’avoir encore davantage de poids !
  • Partagez l’information autour de vous et utilisez massivement, sur les réseaux sociaux, le hashtag #nongmo en vous prenant en photo avec votre fruit ou légume préféré et une pancarte “non OGM”

La mobilisation contre les OGM doit être totale. Ne laissons pas aux générations futures une alimentation génétiquement modifiée, toxique et mortifère.

Mobilisons-nous !