Que ton Aliment soit ta Première Médecine! Les Qualités Extrêmement Médicinales de la Roquette, Eruca sativa

Sommaire

Classification Botanique des Roquettes

Eruca sativa: un Aphrodisiaque promouvant la Fertilité 

Propriétés Médicinales de la Roquette, Eruca sativa, dans les Médecines Traditionnelles 

Propriétés Médicinales de la Roquette, Eruca sativa, selon les investigations pharmacologiques modernes

Composés Actifs de la Roquette cultivée, Eruca sativa 

Propriétés anti-carcinogéniques, chimio-protectrices et anti-oxydantes des Glucosinolates présents chez la Roquette, Eruca sativa

Classification Botanique des Roquettes

Aujourd’hui, les Roquettes proposées sur le marché des légumes frais, et sur le marché des semences, appartiennent à deux genres botaniques dans la Famille des Brassicacées, les genres Eruca et Diplotaxis. Selon la nomenclature taxonomique du Jardin Botanique de Kew, il existe 6 espèces acceptées, dans le genre Eruca, ainsi que 38 espèces acceptées, dans le genre Diplotaxis.

Eruca sativa est considérée comme la Roquette cultivée. Cette espèce est originaire du bassin Méditerranéen et de l’Asie – mais elle est, également, naturalisée sur tous les continents. Il en existe un certain nombre de cultivars: “Astro”, “Uber”, “Esmee”, etc. 

Diplotaxis erucoides est dénommée “Fausse Roquette” ou “Roquette blanche”. Cette espèce est originaire du bassin Méditerranéen, des pays Arabes et de l’Afrique du nord-est. C’est une adventice croissant toute l’année mais, plus particulièrement, couvrant les surfaces agricoles d’un tapis blanc durant l’hiver. 

Diplotaxis tenuifolia est dénommée “Roquette jaune” ou “Roquette à feuilles étroites”. Cette espèce est originaire du bassin Méditerranéen et de l’Europe – mais elle est, également, naturalisée dans de nombreuses autres régions du monde. Il en existe, également, quelques cultivars: “Bellezia”, “Sylvetta” – et, même, un hybride F1,  ou supposé tel, “Nemesis”.

Eruca sativa: un Aphrodisiaque promouvant la Fertilité

La roquette cultivée est un Aphrodisiaque réputé de par le monde. Dans les Médecines Traditionnelles Européennes, Orientales, ainsi que nord-Africaines, Eruca sativa a été utilisée pour améliorer la fonction sexuelle masculine, restaurer les fonctions testiculaires, réguler la spermatogenèse, favoriser la fertilité, etc.  

Selon l’ouvrage “La Pharmacopée Marocaine Traditionnelle” de Jamal Bellakhdar, en page 219: «A Tissint, une recette est utilisée comme aphrodisiaque: elle est composée d’un mélange, à parties égales, de graines de Roquette, de graines d’Ammodaucus leucotrichus, de graines de Reseda villosa, de graines de Nigella sativa, de graines de Trigonella foenum-graecum auquel on ajoute 1/3 du poids des feuilles de Zygophyllum gaetulum. on moud le tout ensemble. On prend un peu de poudre tous les jours». 

Selon des investigations pharmacologiques récentes, Eruca sativa permet de rétablir les fonctions testiculaires, chez les rats, qui ont été lésées par des substances industrielles pathogènes telles que l’acrylamide [79], l’abamectine [18]  [25], la fumée de cigarette [15], le bisphénol A (BPA) [19]  [29], les nano-particules d’argent [30].

Voici quelques études intéressantes à ce sujet.

“L’extrait de graines d’Eruca sativa module le stress oxydatif et l’apoptose et régule à la hausse l’expression des gènes Bcl-2 et Bax dans le dysfonctionnement testiculaire induit par l’acrylamide chez le rat”. [17]

“Rôle émergent de l’Eruca sativa Mill. dans la santé reproductive masculine”. [21]

“Rôle des graines d’Eruca sativa L. dans l’amélioration des performances de reproduction des cailles du Japon mâles, Coturnix c. japonica”.  [34]

“Évaluation de certaines herbes médicinales sur la fertilité des rats mâles Sprague Dawley : étude biochimique, histologique et moléculaire: Lepidium sativum, Origanum majorana, Ferula hermonis et Eruca sativa”. [44]

“Mécanismes moléculaires à la base des actions stimulantes sexuelles du gingembre (Zingiber officinale) et de la roquette (Eruca sativa)”. [42]

Propriétés Médicinales de la Roquette, Eruca sativa, dans les Médecines Traditionnelles

Dans la Médecine Traditionnelle Européenne, Eruca sativa est utilisée pour ses propriétés astringentes, dépuratives, diurétiques, émollientes,  stimulantes, laxatives, rubéfiantes, anti-inflammatoires, digestives, toniques, etc. 

Dans la Médecine Traditionnelle Unani de l’Inde, Eruca sativa est considéré comme possédant des propriétés aphrodisiaques, spermatogéniques, anti-poisons, carminatives, emménagogues, diurétiques, laxatives, analgésiques, démulcentes, anti-scorbutiques, etc. [4]

Dans la Médecine Traditionnelle Tibétaine, Eruca sativa – Skye tshe nag po – est utilisé pour soigner les inflammations des muscles.

Les feuilles sont utilisées en médecine traditionnelle pour leurs propriétés astringentes, diurétiques, digestives, émollientes, toniques, dépuratives, laxatives, rubéfiantes, stimulantes et antimicrobiennes.

Dans la Médecine Traditionnelle Marocaine, selon l’ouvrage “La Pharmacopée Marocaine Traditionnelle” de Jamal Bellakhdar, en page 219: « Partout au Maroc, les graines de roquette sont utilisées (une cuillère à poudre dans un verre de lait) comme réchauffant et vermifuge. On fait ausi des cataplames “échauffants” avec la poudre de graines…. Les roquettes sont de bons pâturages surtout à l’état sec mais elles communiquent une odeur assez forte au lait».

Propriétés Médicinales de la Roquette, Eruca sativa, selon les investigations pharmacologiques modernes

Selon les investigations pharmacologiques modernes, Eruca sativa possède des propriétés cardio-vasculaires [24] [72], hypotensives, anti-hyperalgésiques [10], anti-oxydantes [26], anti-cancers [9], anti-ulcères [46], anti-mutagéniques [11], anti-hyperuricémie [7], anti-inflammatoires [37], neuro-protectrices [13] [61] [78], anti-microbiennes, anti-hyperlipidémiques, analgésiques, anti-anémiques [5], anti-thrombotiques [2], anti-nociceptives [16], anti-obésité [28] [35], hépato-protectrices [36]  [38], gastro-protectrices [3] [90], nématocides [41]  [71], acaricides [64]

La Roquette, Eruca sativa, a été validée, pharmacologiquement, pour ses propriétés médicinales anti-cancer à l’encontre de la leucémie [60] et des cancers du colon-rectum [40] [56], du sein [6] [12] [14] [27] [33] [55], du mélanome [11]  [20]  [23], du foie [32] [57], du pancréas [8], des poumons [53] [73], de la prostate [59]

La Roquette, Eruca sativa, a été validée pour ses qualités anti-bactériennes à l’encontre de: Staphylococcus aureus, Salmonella typhimurium, Bacillus subtilis, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella enterica [68], Klebsiella pneumonia [67], etc.

La Roquette, Eruca sativa, a été validée pour ses qualités anti-fongiques à l’encontre de: Nosema ceranae [45], Verticillium dahliae [65]Phytopythium chamaehyphon, Phytopythium vexans,  Phytophthora citrophthora, [70], etc.

Attention Danger. Eruca sativa est un bio-accumulateur, à savoir un nécro-accumulateur de métaux lourds tels que le Cadmium [43]  [62], le Chromium [58], le Nickel [66], le Plomb [76], le Cuivre [49], le Zinc [52], l’Arsenic [51]  [63], le Cobalt, le Manganèse, le Molybdenum [75] – sans évoquer les combustibles tels que le diesel [94].

Selon une étude Croate, de 2023, portant sur 96 échantillons de divers légumes, c’est la Roquette et la Côte de Blette qui accumulaient, le plus, les nitrates et les nitrites. [74]

Une étude Egyptienne, de 2022, a analysé la bio-accumulation, à savoir la nécro-accumulation des microcystines dans la Roquette et la Laitue cultivées dans des sols irrigués par des eaux usées. Les espèces dominantes de cyanobactéries étaient Microcystis aeruginosa et Oscillatoria limnetica. [77]

Selon diverses études récentes, la Roquette protège l’organisme animal à l’encontre de divers polluants générés par l’industrie et l’agriculture génocidaires. Par exemple, à l’encontre du chlorure de mercure [22], de l’abamectine [18] [25], de la fumée de cigarette [15], du bisphénol A (BPA) [19]  [29], de la streptozotocine [31], du tétrachlorure de carbone [36], du phénobarbital [39], du 7,12-Dimethylbenz[a]anthracene (DMBA) [38], de l’alloxane [50], du nitrate d’argent [48], des nano-particules d’argent [30]  [48], des nano-particules d’hydroxyapatite [54], etc. 

Composés Actifs de la Roquette cultivée, Eruca sativa

Eruca sativa contient des phytostérols (campestérol, β-sitostérol et brassicastérol), des polyphénols, des glucosinolates, des flavonoïdes (kaempférol, quercétine, isorhamnétine, hamnocitrine, myricétine, etc), des caroténoïdes ainsi que du phosphore, du calcium, du sodium, du potassium et du magnésium. 

Eruca sativa est la source de vitamines A, C et K, ainsi que de thiamine (B1), riboflavine (B2), niacine (B3), acide pantothénique (B5), pyridoxine (B6), acide folique (B9), tocophérol (E).

L’huile de ses graines contient les acides érucique, oléique, linoléique, palmitique et linolénique.  

Propriétés anti-carcinogéniques, chimio-protectrices et anti-oxydantes des Glucosinolates présents chez la Roquette, Eruca sativa

Les glucosinolates constituent un vaste groupe de métabolites végétaux secondaires anioniques, hydrophiles et contenant du soufre, qui contribuent de manière significative à la saveur épicée, et à l’amertume, des légumes du genre Brassica. Ils sont dérivés du glucose et des acides aminés. 

Plus de 130 glucosinolates ont été décrits, à ce jour, principalement dans la Famille des Brassicacées – mais, également, dans la Famille des Capparidacées, la Famille des Caricacées, la Famille des Moringacées et la Famille des Resedacées – toutes familles de l’Ordre des Brassicales.

Les glucosinolates sont dérivés de huit acides aminés – tryptophane, leucine, isoleucine, méthionine, alanine, valine, phénilalanine et tyrosine – et ils peuvent être regroupés en glucosinolates aliphatiques, aromatiques et indoliques en fonction des acides aminés à partir desquels ils sont bio-synthétisés.

Les glucosinolates aliphatiques sont dérivés, en grande partie, de la méthionine mais, également, de l’alanine, de l’isoleucine, de la leucine et de la valine.

Les glucosinolates aromatiques/benzéniques sont dérivés de la phénylalanine et de la tyrosine.

 Les glucosinolates indoliques sont dérivés du tryptophane.

Les glucosinolates présent dans le genre Eruca sont: Glucoérucine, Glucoraphanine, Glucotropaéoline, Glucolépiidine, Glucoibervérine, Glucosativine, DMB (Dimeric 4-mercaptobutyl GLS), 4-Hydroxyglucobrassicine, Glucoalyssine, Glucothiobénine, Diglucothiobéinine, Glucobrassicanapine, Gluconasturtiine, 4-Méthoxyglucobrassicine

Selon une étude, de 2002, le 4-mercaptobutyl GLS constituait le glucosinolate principal. [98]

Selon une étude, de 2005, la Glucosativine constituait 91% des glucosinolates. [85]

Selon une étude, de 2005, la Glucoérucine constituait le glucosinolate majeur. [97]

Selon une étude, de 2013, portant sur 5 variétés et 11 lignées de Roquette cultivée. Leurs glucosinolates étaient: Glucoraphanine, Glucothiobénine, Glucobrassicanapine, Glucoérucine, Glucosativine, Glucobrassicine, 4-méthoxyglucobrassicine et gluconasturtiine. Les 5 premiers (des glucosinolates aliphatiques) constituaient 89% du total. [1]

Selon une analyse, de 2022, les glucosinolates Glucoérucine et Glucoraphanine étaient les deux principaux avec des ratios respectifs de 95% et 5%.  [24]

Les glucosinolates représentent les composés phyto-chimiques les plus caractéristiques de la Famille des Brassicacées. Ils sont réputés – ainsi que leurs produits de dégradation – pour leurs propriétés anti-fongiques, anti-bactériennes et, surtout, anti-oxydantes et anti-carcinogéniques. [71]  [76]  [79]  [97]  [98]

Et cela fait très longtemps que nos ancêtres, proches et lointains, ont pu bénéficier des qualités extrêmement thérapeutiques des Glucosinolates car, selon des recherches récentes, [131] l’émergence des glucosinolates indoliques, les plus antiques, date d’une période du Crétacé supérieur (entre 85 et 92,2 millions d’années).

D’ailleurs, sans remonter aussi loin, et pour la petite histoire, Isatis tinctoria, le Pastel des Teinturiers, a été validé, pharmacologiquement, comme contenant 20 fois plus de glucobrassicine que les brocolis. En fait, Isatis tinctoria contient les 3 glucosinolates indoliques suivants: glucobrassicine, néo-glucobrassicine et sulfo-glucobrassicine. [72]  [73]  [96]  [99] Isatis canescens est, également, une source riche en glucobrassicine. [84]

 Isatis tinctoria est une Plante Médicinale Maîtresse (depuis des millénaires) dans la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise. En effet, Isatis tinctoria/Isatis indigotica entre dans la composition d’une centaine de complexes. Isatis tinctoria est, également, une teinture bleue de guerre chez les Celtes – en attente d’un retour en grâce lors de la Grande Réinitialisation, terminale, des Globalistes. 

Il est à noter que l’attaque des tissus végétaux des feuilles, par des prédateurs (tels que les limaces et les chenilles), induit une augmentation de la teneur en glucosinolates aliphatiques – à savoir de la gluconapine, de la progoitrine et de la glucoraphanine… dont la mission est défendre les plantes contre les animaux. 

Il est à noter, également, que lorsque les Brassicacées sont cuites avant d’être consommées, la myrosinase est inactivée et les glucosinolates transitent vers le côlon où ils sont hydrolysés par le microbiote intestinal.

Une étude, de 2021 – portant sur cinq espèces végétales appartenant à la famille des Brassicaceae: Eruca sativa, Brassica rapa, Brassica oleracea, Brassica carinata et Sinapis alba – a montré que plus de 30% des glucosinolates initialement présents dans les feuilles de ces espèces végétales seraient capables d’atteindre les entérocytes humains, résistant ainsi aux processus de dégradation des enzymes digestives, y compris leur propre enzyme myrosinase. Dans cette étude, les pourcentages de bio-accessibilité les plus élevés correspondaient aux glucosinolates indoliques tels que la glucobrassicine (70%) et la néoglucobrassicine (environ 56%), suivis par les glucosinolates aliphatiques tels que la progoitrine (49%) et la sinigrine (32-43%). Les pourcentages de bioaccessibilité les plus faibles correspondaient aux glucosinolates aromatiques, avec un pourcentage de 25% pour la sinalbine. [86] 

Selon la présentation de l’étude, de 2016, “Bioavailability of Glucosinolates and Their Breakdown Products: Impact of Processing / Biodisponibilité des glucosinolates et de leurs produits de dégradation : Impact de la transformation” [87] :

Après ingestion, les glucosinolates peuvent être partiellement absorbés sous leur forme intacte à travers la muqueuse gastro-intestinale.Cependant, la plus grande partie est métabolisée dans la lumière de l’intestin. Lorsque les Brassicacées sont consommées sans transformation, l’enzyme myrosinase, présente dans ces plantes, hydrolyse les glucosinolates dans la partie proximale du tractus gastro-intestinal en divers métabolites, tels que les isothiocyanates, les nitriles, les oxazolidine-2-thiones et les indole-3-carbinols. 

Je vais, maintenant, aborder la caractérisation des activités anti-carcinogéniques, chimio-protectrices et anti-oxydantes des glucosinolates chez Eruca sativa – ou autres Brassicacées.

En fait, ce sont certains produits de dégradation et d’hydrolyse des glucosinolates – à savoir, les isothiocyanates, les thiocyanates, les nitriles, les épithionitriles, les amines [108] – qui sont considérés comme responsables des effets protecteurs contre la cancérogénèse de par leurs propriétés anti-oxydantes, chimio-préventives et anti-carcinogéniques. 

Une enzyme végétale, la myrosinase, est indispensable aux processus de dégradation et d’hydrolyse des glucosinolates. Lorsque les tissus végétaux sont endommagés mécaniquement, infectés par des agents pathogènes ou attaqués par des insectes, les glucosinolates et la myrosinase se lient directement. Les glucosinolates sont ensuite hydrolysés en une partie aglycone, en glucose et en sulfate. [150]

Ces isothiocyanates comprennent: le sulforaphane dont le précurseur est la glucoraphanine; l’ibérine dont le précurseur est la glucoibérine; l’isothiocyanate de phénéthyle dont le précurseur est la gluconasturtiine; l’isothiocyanate de benzyle dont le précurseur est la glucotropaeoline; le 3-butényl isothiocyanate dont le précurseur est la gluconapine; et l’isothiocyanate d’allyle dont le précurseur est la sinigrine. Quant à l’indole-3 carbinol, et au 3,3’-Diindolylméthaneson (DIM), leur précurseur est la glucobrassicine. 

Ces isothiocyanates, et l’indole-3-carbinol, se sont avérés très importants dans la prévention et le traitement de divers cancers: de la prostate, du colon, du sein, de la vessie et de l’ovaire. 

Le sulforaphane est métabolisé par la voie de l’acide mercapturique et il rétablit les niveaux de glutathion cellulaire. [2] [6] [45] Le sulforaphane est présent dans le chou pommé, le chou-fleur et le chou frisé/Kale, et à des niveaux élevés dans le brocoli, en particulier dans les jeunes pousses de brocoli.

Le sulforaphane a été synthétisé en 1948, Von Schmidt et P. Karrer. Il fut isolé, Procháska et al., en 1958, à Prague, à partir d’une espèce de cresson, Lepidium draba, la Passerage drave (appelée aussi Pain blanc ou Brocoli sauvage) [5] et, subséquemment, à partir du chou rouge eu du chou de Milan. [8] Il a été isolé, à Baltimore, à partir du brocoli, en 1992, [15] et son précurseur, la glucoraphanine, à été isolé à partir des jeunes pousses germées de brocoli en 1997. [9]

Depuis que le sulforaphane a été isolé du brocoli, pour la première fois, et que ses propriétés chimio-protectrices contre le cancer ont été démontrées chez le rat au début des années 1990, plus de 3000 publications ont décrit son efficacité (dans des modèles de maladies chez les rongeurs) et les mécanismes d’action sous-jacents.

Les propriétés curatives du sulforaphane dans les cas de cancer du sein, du col de l’utérus, de la prostate, du côlon et de l’estomac sont bien établies. Des études montrent qu’une alimentation riche en sulforaphane peut lutter contre l’Helicobacter pylori responsable des ulcères d’estomac. Le sulforaphane peut également protéger contre la fibrose kystique, la rhinite, l’asthme et d’autres troubles pulmonaires, l’arthrite, le vieillissement, l’obésité, etc.

Dans l’intestin des mammifères, le sulforaphane a montré sa capacité à induire l’expression des glutathion S-transférase et des glycosyltransférases, en renforçant l’activité du facteur Nrf2.

Selon ce que résume une étude de 1999, “Antioxidant Functions of Sulforaphane: a Potent Inducer of Phase II Detoxication Enzymes” [1]:

«Les antioxydants indirects tels que le sulforaphane et d’autres inducteurs d’enzymes de phase II sont en fait des antioxydants très efficaces et plutôt polyvalents pour les raisons suivantes : (a) contrairement aux antioxydants directs, ils ne sont pas consommés de manière stœchiométrique pendant qu’ils exercent leurs fonctions antioxydantes ; (b) ils ont une durée d’action plus longue et il n’est pas nécessaire de maintenir en permanence des concentrations cellulaires élevées puisque les enzymes induites ont des demi-vies qui se mesurent en jours ; (c) ils soutiennent les fonctions d’importants antioxydants naturels à action directe, tels que les tocophérols et les coenzymes Q ; (d) ils renforcent la synthèse du glutathion, l’un des antioxydants directs intracellulaires les plus abondants ; et (e) ils augmentent le nombre d’enzymes capables de faire face à une grande variété de types d’oxydants. » 

Selon ce que résume un ouvrage récent, de 2021, “Nutraceuticals in Brain Health and Beyond”: [146]  

«La glucoraphanine est un glucosinolate que l’on trouve principalement dans les légumes crucifères, le brocoli et les pousses de brocoli. Lorsque les tissus végétaux sont endommagés, la glucoraphanine se combine à l’enzyme myrosinase pour former un isothiocyanate, le sulforaphane. Le sulforaphane est un produit de santé naturel dont les propriétés ont des effets paradoxaux. D’une part, il s’est révélé profondément protecteur de la mort cellulaire en tant qu’agent neuroprotecteur pour les maladies neurodégénératives et, d’autre part, il s’est révélé proapoptotique en tant qu’agent anticancéreux. Notre laboratoire a constaté que les pousses de brocoli et le sulforaphane étaient “protecteurs” du cerveau du fœtus dans des modèles précliniques de rongeurs souffrant d’insuffisance placentaire, d’inflammation fœtale et d’accident vasculaire cérébral périnatal.

Cependant, la recherche visant à fournir des stratégies préventives au fœtus, via la mère enceinte, est rare et difficile à entreprendre. Cela est particulièrement vrai pour les produits pharmaceutiques conventionnels, probablement en raison de la crainte des litiges. Cette étude a pour but d’examiner les différents mécanismes d’action du sulforaphane lorsqu’il est utilisé comme agent antiapoptotique ou comme agent proapoptotique dans le cadre d’un cancer. La littérature sur la santé maternelle et le sulforaphane a montré que de faibles doses de sulforaphane agissent comme un inducteur d’enzymes de phase II et favorisent les enzymes antioxydantes pour réduire le stress oxydatif, prévenant ainsi la mort cellulaire. L’examen de la littérature sur le sulforaphane en tant qu’agent anticancéreux, y compris nos propres études en culture cellulaire, montre que des doses plus élevées de sulforaphane agissent en tant qu’agents proapoptotiques et inhibiteurs possibles d’Inhibiteurs de l’histone désacétylase, conduisant à la mort d’un grand nombre de types de cellules cancéreuses. »

Il existe diverses études portant sur l’impact thérapeutique des isothiocyanates eu égard à des maladies telles que:

 la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la maladie de Huntington, la sclérose en plaques, la sclérose latérale amyotrophique, les lésions cérébrales ischémiques, les lésions cérébrales traumatiques et les lésions de la moelle épinière.

L’étude, de 2015, “Absorption and chemopreventive targets of sulforaphane in humans following consumption of broccoli sprouts or a myrosinase-treated broccoli sprout extract”, a analysé les processus d’absorption du sulforaphane suite à l’ingestion de choux. [143] Selon ses conclusions:

« La formation du sulforaphane commence dans la bouche, après mastication des légumes crus qui contiennent de la glucoraphanine et de la myrosinase. Cependant, son absorption est rapide et se produit au niveau intestinal. Le pic maximal dans le plasma, après consommation des légumes qui le contiennent, est atteint en une à trois heures. En outre, le sulforaphane a une biodisponibilité élevée, jusqu’à 80% de la quantité ingérée par le biais d’un supplément étant absorbée, tandis que la consommation de sulforaphane par le biais des aliments a une biodisponibilité de 100%.

Sa durée de vie dans le plasma est de 12-24 h, et son excrétion se fait par voie urinaire sous forme conjuguée avec la N-acétyl-cystéine, le glutathion et sous forme libre. Cependant, après 6 heures de consommation, sa capacité à inhiber les enzymes histone désacétylases est réduite. Ainsi, pour une meilleure régulation de ces enzymes, un dosage toutes les 6 heures pourrait être une bonne stratégie. »

J’ai, d’ailleurs, découvert une recette de choucroute Russe qui stipule que: Au cours des trois premiers jours, des trous ont été percés dans ce chou à l’aide d’un bâton en bois, afin de libérer les gaz. Ensuite, le chou a été haché et écrasé à nouveau. 

Les Peuples Russes savent, intuitivement, depuis des millénaires, que l’élément le plus anti-cancer des Choux, le sulforaphane, est produit lorsque les feuilles de choux sont lésées, grignotées, coupées, hachées, mastiquées…

Faut-il en conclure qu’il serait préférable, dans les jardins, de récolter des feuilles de Kales qui ont été, partiellement, grignotées par des bactéries, par des insectes, par des fungi ou par des herbivores – pour un plus grand accès à du sulforaphane? 

Tout en précisant qu’il est rare, dans un jardin bio sans pesticides de synthèse – que des feuilles de Kales ne soient pas grignotées par des invités volontaires… ce qui les fait, ainsi, produire ces isothiocyanates thérapeutiques qui, réellement, constituent des pesticides organiques et naturels.  

De faibles niveaux d’isothiocyanates déclenchent, chez les mammifères, un système de défense qui les protège contre les maladies chroniques. Étant donné que les humains cuisent généralement leurs légumes du genre Brassica, ce qui détruit la myrosinase, il serait très intéressant de déterminer comment le microbiote humain peut être soutenu afin d’hydrolyser les glucosinolates et de les libérer, afin de pourvoir les bénéfices des isothiocyanates pour une meilleure santé.

Voici, maintenant, une série d’études portant, principalement, sur la caractérisation des activités anti-carcinogéniques, chimio-protectrices et anti-oxydantes des glucosinolates chez les Brassicacées.

L’étude, de 2006, “Atg5 regulates phenethyl isothiocyanate-induced autophagic and apoptotic cell death in human prostate cancer cells” [148], a comparé le potentiel d’inhibition de la croissance cellulaire cancéreuse (du colon) de quatre dérivés de glucosinolates: le sulforaphane, l’isothiocyanate de phényléthyle,  l’indole-3-carbinol et le 3,3′-diindolylméthane. Selon ses conclusions:

En ce qui concerne le sulforaphane, outre ses effets modulateurs sur le métabolisme des carcinogènes, l’induction de l’apoptose dans diverses lignées cellulaires cancéreuses a été identifiée comme un mécanisme potentiel sous-tendant ses activités chimio-préventives. L’indole-3-carbinol et le 3,3′-diindolylméthane suppriment la prolifération cellulaire et induisent l’apoptose dans les lignées cellulaires des cancers du sein, de la prostate, du col de l’utérus et du côlon. L’isothiocyanate de phényléthyle, hydrolysé à partir de la gluconasturtiine, présente une activité anti-microbienne, et anti-cancéreuse, à l’encontre du cancer de la prostate,  et du cancer du côlon, par apoptose.

L’étude, de 2006, “Comparison of growth inhibition profiles and mechanisms of apoptosis induction in human colon cancer cell lines by isothiocyanates and indoles from Brassicaceae[147] a comparé les profils d’inhibition de la croissance et des mécanismes d’induction de l’apoptose dans les lignées cellulaires du cancer du côlon humain par les isothiocyanates et les indoles des Brassicaceae. Selon ses conclusions:

Les isothiocyanates sulforaphane et PEITC (β-phényl isothiocyanate) ainsi que les indoles indole-3-carbinol et son produit de condensation 3,3′-diindolylméthane sont connus pour inhiber la prolifération des cellules cancéreuses et induire l’apoptose…. Dans l’ensemble, nous avons démontré que les produits de dégradation des glucosinolates étudiés dans cette étude présentent des profils distincts d’inhibition de la croissance cellulaire, de potentiel d’induction de l’apoptose indépendante de la p53 et de modulation de l’expression des protéines de la famille Bcl-2 dans les lignées cellulaires humaines de cancer du côlon.

Une étude récente, de juin 2023, “Anticancer properties of sulforaphane: current insights at the molecular level”, vise à résumer et à comprendre les mécanismes qui sous-tendent le potentiel anti-cancéreux du sulforaphane. [126] Selon ses conclusions:

Le sulforaphane protège contre le cancer en modifiant diverses voies épigénétiques et non épigénétiques. Il s’agit d’un puissant produit phytochimique anti-cancéreux dont la consommation est sûre et les effets secondaires minimes.

“Indole-3-carbinol and 3-3′-diindolylmethane antiproliferative signaling pathways control cell-cycle gene transcription in human breast cancer cells by regulating promoter-Sp1 transcription factor interactions / Les voies de signalisation antiprolifératives de l’indole-3-carbinol et du 3-3′-diindolylméthane contrôlent la transcription des gènes du cycle cellulaire dans les cellules cancéreuses du sein humain en régulant les interactions entre le promoteur et le facteur de transcription Sp1”. [66] Selon ses conclusions:

Les dérivés des glucosinolates des Brassica possèdent une activité thérapeutique à l’encontre du cancer du sein.

“Oral administration of nasturtium affects peptide YY secretion in male subjects / L’administration orale de capucine affecte la sécrétion du peptide YY chez les sujets masculins”. [69] Selon les conclusions:

La glucotropaéoline, et son produit de dégradation correspondant, l’isothiocyanate de benzyle, sont réputés pour la chimio-prévention du cancer et les propriétés anti-inflammatoires.

“Dose-Dependent Responses of I3C and DIM on T-Cell Activation in the Human T Lymphocyte Jurkat Cell Line / Réponses dose-dépendantes de l’I3C et du DIM sur l’activation des cellules T dans la lignée cellulaire T humaine Jurkat”. [80] Selon les conclusions:

Les métabolites bioactifs de la glucobrassicine, l’indole-3-carbinol et son dimère, le diindolylméthane, possèdent des propriétés pro-apoptotiques, anti-prolifératives et anti-cancérigènes – via la modulation des voies immunitaires.

“The Glucosinolates: A Sulphur Glucoside Family of Mustard Anti-Tumour and Antimicrobial Phytochemicals of Potential Therapeutic Application / Les glucosinolates des Brassicacées : Une famille de glucosides soufrés de composés phytochimiques antitumoraux et antimicrobiens d’application thérapeutique potentielle”. [89] 

Cette étude passe en revue certains aspects de la biologie de deux membres de la famille des glucosinolates, à savoir la sinigrine et la glucoraphanine, ainsi que leurs propriétés antitumorales et antimicrobiennes. La sinigrine et la glucoraphanine sont converties par la β-sulphoglucosidase myrosinase, ou le microbiote intestinal, en leurs formes bioactives, l’isothiocyanate d’allyle et la sulforaphanine, qui font partie d’un système de défense sophistiqué que les plantes ont développé au cours de plusieurs centaines de millions d’années d’évolution pour se protéger des attaques parasitaires des pucerons, des tiques, des bactéries ou des nématodes. Selon ses conclusions:

L’isothiocyanate d’allyle et la sulforaphanine sont aussi puissants que la Vancomycine dans le traitement des bactéries répertoriées par l’Organisation Mondiale de la Santé comme pathogènes prioritaires résistants aux antibiotiques et agissent également comme agents anticancéreux par l’induction d’enzymes antioxydantes de phase II qui inactivent les substances cancérigènes potentielles. 

Les glucosinolates peuvent être utiles dans le traitement des biofilms formés sur les implants médicaux et les cathéters par des bactéries pathogènes problématiques telles que Pseudomonas aeruginosa et Staphylococcus aureus et sont des antimicrobiens puissants contre une série de bactéries et de champignons cliniquement importants. Les glucosinolates ont également été utilisés pour prévenir l’altération bactérienne et fongique des produits alimentaires dans les technologies d’emballage atmosphérique avancées, ce qui améliore la durée de conservation de ces produits.

“Indoles Derived From Glucobrassicin: Cancer Chemoprevention by Indole-3-Carbinol and 3,3’-Diindolylmethane / Indoles dérivés de la glucobrassicine : Chimioprévention du cancer par l’indole-3-carbinol et le 3,3’-diindolylméthane”. [88] Selon les conclusions:

On suppose que l’altération du métabolisme des œstrogènes dépendant du cytochrome P450 est un moteur important de la prévention du cancer du sein dépendant du 3,3’-diindolylméthane. Les quelques études réalisées à ce jour pour comparer les crucifères riches en glucobrassicine, comme le chou de Bruxelles, avec les suppléments d’Indole-3-Carbinol/3,3’-diindolylméthane ont montré que l’impact plus important de ces derniers est dû à la dose. L’ingestion quotidienne de quantités de choux de Bruxelles, de l’ordre du kilogramme, est nécessaire pour produire des niveaux in vivo de 3,3’-diindolylméthane pouvant être atteints par la supplémentation. Lors d’essais cliniques, ces doses de supplément n’ont provoqué que peu d’effets indésirables, voire aucun. Le sulforaphane issu de la glucoraphanine peut agir en synergie avec le 3,3’-diindolylméthane dérivé de la glucobrassicine, ce qui pourrait ouvrir la voie à des approches combinatoires (à base de suppléments et d’aliments) en clinique.

L’étude, “Sulforaphane from Cruciferous Vegetables: Recent Advances to Improve Glioblastoma Treatment”, a étudié l’impact du sulforaphane sur la tumeur du cerveau la plus fréquente, le glioblastome. [3] Selon les conclusions. 

Le sulforaphane, un isothiocyanate dérivé des légumes crucifères, en particulier le brocoli et les pousses de brocoli, a été largement étudié en raison de ses propriétés prometteuses de promotion de la santé dans la maladie et de sa faible toxicité dans les tissus normaux. Bien qu’ils ne soient pas encore totalement compris, de nombreux mécanismes d’activité anti-cancéreuse, à chaque étape du développement du cancer, ont été attribués à cet isothiocyanate. Compte tenu des données prometteuses disponibles concernant le sulforaphane, cette revue vise à fournir une vue d’ensemble des activités potentielles du sulforaphane liées aux mécanismes cellulaires impliqués dans la progression du glioblastome.

Des découvertes récentes ont mis en évidence les effets anti-hyperalgésiques et protecteurs de l’isothiocyanate Sulforaphane dans un modèle animal de neuropathie induite par la chimiothérapie et sa capacité à potentialiser les effets antinociceptifs des opioïdes chez les animaux souffrant de douleur inflammatoire ou de neuropathie diabétique. [10]