Les Qualités Médicinales des Ipomées

Introduction

Le genre Ipomoea – de la Famille des Convolvulacées – contiendrait entre 500 et 650 espèces. Ces espèces font partie de la Tribu des Ipomoeeae qui comprendrait entre 650 et 900 espèces – en fonction des taxonomistes. [1]  [2]

Le nom Ipomoea provient des deux termes Grecs: “íps”  pour “vers de bois” et “hómoios” pour “identique”. Cette terminologie fait référence à la nature très volubile de ces espèces.

Selon les experts en phylogénétique, le genre Ipomoea comprend trois sous-genres : Ipomoea, Quamoclit et Eriospermum. De plus, selon les mêmes, le genre Ipomoea n’est strictement pas monophylétique et ce serait 9 genres botaniques qui en seraient issus – constituant, ainsi, en compagnie du genre Ipomoea, la Tribu des Ipomoeeae. Ces 9 genres sont : Argyreia, Turbina, Astripomoea, Stictocardia, Lepistemon, Rivea, Blinkworthia, Lepistemonopsis et Paralepistemon.

Cette émanation de 9 genres botaniques à partir du genre Ipomoea se serait réalisée – il a quelque 25 ou 30 millions d’années – par le biais d’une évolution aveugle, aléatoire et non intentionnée, selon le paradigme farceur, et toxique, des Néo-Darwinistes… Ou, selon le paradigme Gaïen, par émergence spontanée… et, même, intentionnée !! Il est toujours sympathique de bénéficier d’alternatives.

Selon des recherches récentes, les plus antiques vestiges de feuilles d’Ipomées dateraient de la dernière période du Paléocène, le Thanétien – datant de 58,7 à  55,8 millions d’années… et des poussières – en Inde, à savoir sur l’ancien continent de Gondwana. [68]

Les botanistes fascinés par la diversité, au sein de ce genre Ipomoea, sont invités à consulter une très longue monographie sur le genre, publiée en mars 2020, intitulée “A foundation monograph of Ipomoea (Convolvulaceae) in the New World” – et fournissant toutes les clés botaniques permettant de différencier ses multiples espèces.  [25]

Le genre Ipomoea est principalement réparti, géographiquement, dans les régions tropicales et sous-tropicales.

Dans les variétés dites horticoles, ce sont principalement celles au sein de l’espèce Ipomoea purpurea qui sont les plus aisées à cultiver dans les jardins des zones tempérées – d’autant plus lorsque les jardiniers souhaitent récolter leurs propres semences. En effet, l’expérience de leur culture semencière en France, par exemple, nous a enseignés que la production de semences n’est strictement pas aisée, du moins en plein air, pour des espèces telles qu’Ipomoea tricolor, Ipomoea violacea, Ipomoea nil ou Ipomoea alba. Dans les régions les plus chaudes de France, ces espèces vont, cependant, fleurir mais sans aller jusqu’à la grenaison finale, très souvent – par manque de temps.

Nous verrons, dans la seconde partie de cette monographie – “Les Ipomées Enthéogéniques dans la Médecine Extatique du Serpent” – pourquoi la quête, irrésistible, de semences d’Ipomées constitue, chez certains psychonautes, un vecteur de la Quête.

Depuis des milliers d’années, les Ipomées ont été cultivées, ou récoltées dans le sauvage, pour leur propriétés nutritionnelles, rituelles, psychoactives et, bien naturellement, pour leurs propriétés médicinales.

Dans l’agriculture, l’espèce Ipomoea batatas – originaire d’Amérique centrale – constitue une source de tubercules alimentaires cultivés, de nos jours, sur toute la planète. Elle est dénommée, en Français, “patate” ou “patate douce”.

En Chine et dans de nombreuses contrées de l’Asie, c’est l’espèce Ipomoea aquatica qui y est, également, très communément cultivée pour ses feuilles très nutritionnelles. En effet, cette espèce constitue l’une des sources les plus riches en caroténoïdes et en chlorophylle. Ses feuilles possèdent, de plus, un très bon équilibre de tous les acides aminés essentiels. Elle est dénommée, en Français “Liseron d’eau” ou “Ipomée aquatique”. Il en existe de nombreux cultivars

En Chine, diverses espèces d’Ipomées sont, également, cultivées pour l’alimentation. Ce sont : Ipomoea alba, Ipomoea muricata, Ipomoea cairica, Ipomoea mauritiana, Ipomoea staphylina et Ipomoea hungaiensis. Ipomea muricata fut mentionnée, en 1407, dans le Traité “Jiu Huan Ben Cao” – le Traité sur le Soulagement de la Famine.

En Australie, ce sont les espèces Ipomoea costata,  Ipomoea abrupta et Ipomoea polpha qui ont été récoltées, traditionnellement, pour l’alimentation, par les Aborigènes.

D’autres espèces d’Ipomées cultivées, pour la nutrition, sont, par exemple, Ipomoea albivenia, Ipomoea involucrata, Ipomoea reptans et Ipomoea leptophylla.

Les espèces du genre Ipomoea ont été, traditionnellement, utilisées pour soigner le diabète, la dysenterie, l’hypertension, les inflammations, les pathologies rénales, la constipation, la fatigue, la méningite, l’hydrocéphalie, l’arthrite, les rhumatismes, etc. Des recherches pharmacologiques récentes ont mis en exergue leurs propriétés analgésiques, spasmolytiques, spasmogéniques, hypoglycémiques, hypotensives, anti-carcinogéniques, anti-inflammatoires, anti-coagulantes, anti-microbiennes – et, bien sûr, psychotropes…

Au Mexique, Bernardino de Sahagún (1500-1590) évoqua, par exemple, l’utilisation médicinale d’Ipomoea capillacea, chez les Aztèques, dénommée “Haacxoyatic” en Nahuatl, afin de soigner une pathologie dénommée “alaoac quipoloa toiollo” et signifiant “le phlegme qui détruit le coeur” – selon l’ouvrage d’Ortiz de Montellano (1990) “Aztec Medicine, Health and Nutrition”, en page 157.

Au Mexique, encore, les Mayas, de langue Teenek/Huastec, ont recours à une dizaine d’espèces d’Ipomées pour leurs qualités alimentaires ou médicinales: Ipomoea alba, Ipomoea batatas, Ipomoea carnea, Ipomoea dumosa, Ipomoea hederifolia, Ipomoea indica, Ipomoea jalapa, Ipomoea tiliacea, Ipomoea tuberosa – selon l’ouvrage de Janis Alcorn (1984) “Huastec Mayan Ethnobotany”, en pages 675-678.

Les constituants les plus biologiquement actifs, chez les Ipomées, sont des alcaloïdes de diverses classes, des glycolipides et des composés phénoliques.

La Famille des Convolvulacées se caractérise, également, par la présence de cellules sécrétant des glycosides résineux dans les tissus foliaires et dans les racines des plantes. Ce sont ces glycosides résineux, tels que la jalapine et la convolvuline, qui possèdent des qualités purgatives – une caractéristique de certaines espèces au sein de cette Famille des Convolvulacées telles qu’Ipomea quamoclit, Ipomea nil, Ipomea muricata,  Calystegia soldanella, etc.  [5]

C’est ainsi que Louis Girault, dans son ouvrage, de 1984, intitulé “Kallawaya, guérisseurs itinérants des Andes : recherches sur les pratiques médicinales et magiques”, évoque la présence de jalapine et de convolvuline dans l’espèce Ipomoea minuta ainsi que ses qualités médicinales : « La racine, fraiche ou sèche, broyée et macérée dans de l’eau de vie ou du vin, se boit à petites doses comme purgatif ; broyée, et en décoction, comme vermifuge ; en infusion, elle régularise le flux menstruel ». Page 550.

Il est à noter que les Ipomées constituent des plantes extrêmement envahissantes dans les champs de l’agriculture pesticidaire – sur toute la planète. De très nombreuses études ont été publiées sur les résistances des Ipomées aux herbicides les plus puissants: le glyphosate, l’atrazine, l’imazétapyre, le sulfentrazone, le diclosulam, le clorimuron, l’amicarbazone, le tebuthiuron, le saflufénacile, le bromoxynil, etc. [137]  [138]

Au Brésil, par exemple, dans les champs de soja chimérique, de canne à sucre et d’autres cultures, les espèces de Convolvulacées des genres Ipomoea and Merremia sont parmi les adventices les plus envahissantes – en particulier Ipomoea purpurea [144]  [146]. Ce sont, ainsi, des pertes, induites par ces Convolvulacées, de 26% et de 36%, respectivement, qui ont été estimées dans les champs Brésiliens de soja et de canne à sucre. [135]  [136]  [139]  [140] Une étude, de 2017, a, même, évoqué des pertes allant jusqu’à 80% dans les champs de soja Brésiliens.

Rappelons que ce sont, aujourd’hui, près de 270 espèces d’adventices, appartenant à 136 genres et 30 familles botaniques, qui sont devenues totalement résistantes à une pléthore d’herbicides – à savoir résistantes à 167 herbicides répertoriés. Cet envahissement des adventices résistantes, dans l’agriculture conventionnelle, concerne 94 espèces agricoles cultivées mondialement. [141]  [142]

On ne peut que se réjouir de voir ces Ipomées envahissantes – et extrêmement médicinales – développer des résistances rapides, et très efficaces, à l’encontre de tous les herbicides de l’agriculture toxique, pesticidaire et cancérigène.

Les chercheurs ont découvert que plus les Ipomées sont autogames, plus elles développent des résistances rapides et efficaces à l’encontre du glyphosate et autres substances herbicides éminemment toxiques pour la santé humaine. C’est le cas, par exemple, d’Ipomoea purpurea – dont un tiers des semences, au moins, sont produites en auto-pollinisation. [148]

Plus les Ipomées développent des résistances, moins l’agriculture conventionnelle toxique devient productive et plus, également, elle devient empoisonnante et mortelle pour les animaux humains et non humains – de par les tentatives désespérées des agriculteurs d’éradiquer les adventices résistantes en augmentant les doses de poisons herbicides ou en créant des cocktails à base de plusieurs herbicides.

Ainsi, les Ipomées médicinales doivent être récoltées dans des espaces sauvages vierges de toute contamination industrielle ou agricole ou être cultivées selon des pratiques strictement “écologiques”…

… si tant est que l’on puisse encore utiliser ce vocable “écologique” totalement corrompu par les technocrates et les transhumanistes psychopathes qui vont tenter – sans succès – d’imposer leur new “Green Deal”™ et leur “Grand Reset”™ à tous les Peuples de la planète… sous prétexte d’une “Pandémie Coronavirale”™  inexistante et d’un “Réchauffement Climatique Anthropique”™ tout autant inexistant.

Les Ipomées médicinales doivent être d’autant plus cultivées selon des pratiques jardinières et agricoles non toxiques que certaines de ces espèces sont de puissants bio-accumulateurs : à savoir qu’elles peuvent être utilisées, en phyto-remédiation, pour décontaminer les sols pollués par l’agriculture et l’industrie.

Ipomoea tricolor

Cette espèce est originaire des régions tropicales des Amériques Latines. Les tiges de la plante peuvent avoir une amplitude de quatre mètres. Les fleurs sont, généralement, de couleur bleue ou blanche.

Il en existe un certain nombre de variétés horticoles: “Heavenly Blue”, “Blue Star” et “Flying Saucers”, “Wedding Bells”, “Pearl Gates”, “Rainbow Flash”, “Skylark”, “Summer Skies”.

Ipomée "Ismay"

Une étude de 2017 a mis en exergue les capacités anti-microbiennes des graines  d’Ipomoea tricolor à l’encontre des bactéries suivantes : Enterococcus faecalis, Bacillus cereus, Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella typhimurium, Serratia marescens ; et à l’encontre des fungi suivants : Aspergillus niger, Candida albicans, Cryptococcus neoformans[9]

Cette étude a, également, mentionné la capacité anti-carcinogénique des graines d’Ipomoea tricolor à l’encontre de certains types de cancer du sein. 

Ipomoea tricolor contient de la scopolétine, une coumarine possédant des propriétés hépato-protectrices, spasmolytiques, anti-oedèmes, anti-coagulantes, anti-oxydantes et anti-carcinogéniques – en particulier, à l’encontre du cancer de la prostate. 

Ipomoea tricolor possède des propriétés allélopathiques ou phytotoxiques. Elle fut, ainsi, utilisée traditionnellement au Mexique pour éliminer les adventices. Le principal inhibiteur de croissance végétale, dans cette espèce, est la tricolorine A. [7]  [8]

Certaines des variétés horticoles d’Ipomoea tricolor  contiennent des anthocyanines HBA (par exemple, “Heavenly Blue”, “Blue Stars” et “Flying Saucers”) ou WBA (par exemple, “Wedding Bells”)  à base, respectivement, de péonidine et de pélargodinine. La variété “Pearl Gates” ne contient pas d’anthocyanine car elle possède des pétales de couleur blanche. [122] Les anthocyanines HBA sont réputées protéger à l’encontre des rayons UV B. [123]

Voici quelques-uns de ses alcaloïdes à base d’ergoline : l’agroclavine, la chanoclavine, l’elymoclavine, l’ergine (LSA), l’ergocristine, l’ergotamine, l’ergométrine, l’ergosinine, la penniclavine, le dihydrolysegol, l’isolysergol, l’ergométrinine, l’ergostine et la noragroclavine.

Tous ces alcaloïdes à base d’ergoline possèdent des propriétés utérotoniques – et, en particulier, l’ergométrine. L’ergotamine se caractérise, également, par une activité vasoconstrictrice et elle est bénéfique, ainsi, dans le traitement des migraines.

Ipomée "Ismay"
Ipomée "Ismay"

Ipomoea purpurea

Cette espèce d’Ipomée serait originaire du Mexique et elle est dénommée de diverses manières dans les Amériques Latines: “Don Diego de día”, “Gloria de la mañana”, “Campanilla morada”, etc.

Ipomea purpurea
Ipomée "Capucine"

En France, elle est dénommée “Liseron pourpre” – ou “Belle de jour” – et ce sont des dizaines de variétés horticoles, de multiples couleurs, qui sont cultivées dans les jardins familiaux. [4]

Dans la Médecine Traditionnelle de Méso-Amérique, elle est utilisée comme purgatif, comme anti-parasitaire et pour favoriser l’accouchement. [118]  [119]  [120]

Dans la Médecine Ayurvédique, Ipomea purpurea est utilisée pour soigner la syphilis, les oedèmes, la constipation, l’oligurie, l’ascariasis, la stérilité, les rhumatismes, les troubles hépatiques, les infections urinaires, les hémorragies, les mycoses et diverses pathologies mentales.

Chez les Tribus Vanraji de l’Himalaya, un cataplasme est confectionné à partir de la plante entière d’Ipomoea purpurea afin de soigner les infections syphilitiques. [6]

En 2018, une étude d’Argentine a mis en valeur les propriétés médicinales de cette espèce dans le traitement de la maladie d’Alzheimer – de par ses capacités d’inhiber la monoamine oxydase. [3]

Ipomea purpurea contient des anthocyanines à base de cyanidine et de pélargonidine. [117]

En Colombie, cette espèce a été utilisée pour ses propriétés insecticides, en particulier à l’encontre de Cosmopolites sordidus, le charançon du bananier. [121]

Contrairement à ce qui est prétendu dans divers articles – suite à des erreurs taxonomiques – Ipomea purpurea n’est pas une espèce enthéogénique et ses semences  ne contiennent pas d’alcaloïdes psychotropiques. Ainsi, au Mexique, par exemple, les Tarahumara Rarámuri l’utilisaient comme plante potagère – selon l’ouvrage de Fructuoso Irigoyen-Rascon (2015) “Tarahumara Medicine”, en page 324.

Botanical_sketch_ipomee
Ipomée "Milky way"
Ipomée "Shiva"
Ipomée "Shiva"
Ipomée "Star of Yelta"
Ipomée "Star of Yelta"
Ipomées "Harlequin mix"
Ipomée "Grandpa Ott"

Ipomoea alba

Cette espèce d’Ipomée est originaire des régions tropicales des Amériques – de la Floride à l’Argentine. Elle s’est naturalisée dans de très nombreuses autres régions tropicales ou sub-tropicales de la planète. L’entièreté de la plante est utilisée médicinalement – feuilles, semences et écorces des racines.

Tout comme Ipomoea batatas, Ipomoea alba est vraisemblablement présente en Asie depuis près de deux millénaires, ou plus [19] – et elle y serait arrivée par la Polynésie.

Sa floraison est nocturne, ses fleurs sont de couleur blanche et ses tiges volubiles peuvent atteindre une amplitude de trente mètres!

En Floride, une étendue de 15 000 hectares – le long de la partie méridionale du Lac Okeechobee – était couverte d’Ipomea alba (Moonflower) et d’Annone des marais (Annona glabra). Cette étendue de forêts, couvertes d’un manteau blanc d’Ipomées, fut détruite, en l’espace de dix années seulement, par l’Industrie Sucrière mafieuse.

C’est une espèce alimentaire : ses feuilles et ses tiges sont consommées crues ou cuites. Sur le plan médicinal, elle a été traditionnellement utilisée pour soigner les morsures de serpents, la constipation, les blessures et les furoncles, la filariose, l’obésité.

Les civilisations antiques Méso-Américaines, telles que les Olmèques, les Mayas et les Aztèques, ont utilisé Ipomoea alba – ainsi que l’espèce Merremia tuberosa, appelée Rose des bois, et également de la Famille des Convolvulacées – pour processer le latex de l’arbre Castilla elastica (de la Famille des Moracées) afin de confectionner des pelotes de gomme pour leurs jeux, des semelles de sandales, des figurines humaines ou des lanières pour les outils – en caoutchouc. Ces diverses civilisations ont, ainsi, maitrisé la confection de ces objets en ajoutant, au latex de l’arbre, diverses proportions de jus d’Ipomoea alba  – de 10 à 100%. Et ce, depuis au moins 1600 avant EC ! Les archéologues ont retrouvé, à Manati dans l’Etat du Veracruz au Mexique, des balles de caoutchouc de 30 cm de diamètre et pesant 7 kgs. [12]  [13]  [14]

Selon l’ouvrage de James Duke, “Medicinal Plants of Latin America”, en page 374, cette espèce médicinale possède des propriétés analgésiques, anorectiques, anti-carcinogènes, antialopéciques, antiseptiques, anti-poisons, bactéricides, carminatives, cathartiques, diurétiques, fébrifuges, insecticides, laxatives, purgatives, vulnéraires, anti-tumorales.

Dans la Médecine Traditionnelle du Cameroun, elle est utilisée, par exemple, pour soigner l’obésité, le diabète, comme laxatif et pour améliorer la qualité du lait maternel.

Dans les Médecine Ayurvédique et Unani, elle est dénommée de diverses manières : “Sakankali”, “Shankhpushpi”, “Dudhikalmi”, “Chandra pushpa”, “Naganamukkorai”, etc. Ainsi, chez les Peuples Garos de l’Inde et du Bangladesh, c’est une plante alimentaire et médicinale utilisée pour soigner les morsures de serpents, les furoncles, l’eczéma, la gale, les blessures. C’est, en fait, l’une des plantes médicinales majeures utilisées, au Bangladesh, par les guérisseurs traditionnels appelés “Kavirajes” – ou “Vaidyas”, tout comme en Inde.  [10]  [11]

Il est à noter, pour la petite histoire, que le terme “Vaidya”, dénommant les guérisseurs, les thérapeutes, provient de la même racine Sanskrite “Vid-” qui a donné “Veda” et “Vidya” (la sagesse) et qui provient de la racine PIE “weid” pour “voir”. Ces racines ont donné les mots Anglais “wit, wisdom, witch, wizard”, ainsi que les mots Français “vidéo, vision, visionnaire, guider, guidance”… C’est Beau!

Diverses études ont mis en exergue les capacités anti-microbiennes de ses graines à l’encontre des bactéries suivantes : Enterococcus faecalis, Bacillus cereus, Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella typhimurium, Serratia marescens, Streptococcus mutans ; et à l’encontre des fungi suivants : Aspergillus niger, Candida albicans, Cryptococcus neoformans[9]  [17]  [18]

Diverses études ont, également, mentionné la capacité anti-carcinogénique de ses graines à l’encontre des cancers du sein. [9]  [15]  [16]

Ipomoea alba contient des alcaloïdes indolizidiniques tels que l’ipalbine, l’ipalbidine, l’isoipomine, l’ipalbidinium, la méthoxyipomine, la di-méthoxyipomine, l’ipohardine, l’E-ipomine, la Z-ipomine. Elle contient, également, des alcaloïdes tropanes tels que les calystégines A5, B1 et B2.

L’ipalbidine possède des propriétés analgésiques et anti-oxydantes. [22]

Les Calystégines possèdent des propriétés anti-métastatiques, immuno-modulatrices et anti-carcinogéniques de par leur capacité puissante d’inhibition de l’α-mannosidase,  de la β-mannosidase et de la β-glucosidase. [92] Outre leur présence dans les Convolvulacées, on les retrouve, également, dans la Famille des Moracées (dans Morus alba) et dans la Famille des Solanacées – en particulier, dans : Capsicum annuum, Capsicum frutescens, Cyphomandra betacea, Lycopersicum lycopersicon, Physalis peruviana et Physalis ixocarpa.

Ipomoea nil

Ipomoea nil est originaire du Mexique et d’Amérique centrale. Elle s’est naturalisée dans de nombreuses contrées tropicales et sub-tropicales de la planète. Les tiges peuvent atteindre une amplitude de 5 mètres de longueur. Ce sont, principalement, ses graines qui sont utilisées médicinalement.

Cette espèce d’Ipomée est très célèbre au Japon et il en existe une pléthore de variations horticoles – en particulier depuis l’époque Edo. Elle est supposée y avoir été introduite de Chine – en tant que plante de la Médecine Traditionnelle Chinoise – durant l’époque Nara (710-784). [28]

Ainsi, par exemple, le “Heike Nôkyô” – un ensemble de rouleaux datant de 1164 et présentant le Sutra du Lotus du Bouddhisme Mahāyāna – contient diverses illustrations d’Ipomoea nil.

Parmi ces variations horticoles, on peut citer la création, au Japon, vers la fin du 19ème siècle, de variétés d’Ipomoea Nil à très larges corolles telles que “Tokoyami” et “Sisinden Hall” – avec des corolles, respectivement, de 15 et de 18 cm d’amplitude. Aujourd’hui, il existe, environ, 1500 cultivars de cette espèce dans un centre de ressources génétiques de l’Université de Kyushu au Japon.

En Médecine Chinoise Traditionnelle, les semences d’Ipomoea nil sont utilisées pour soigner la constipation, les oedèmes, l’arthrite rhumatoïde, les inflammations, les troubles oculaires, la miction douloureuse, l’acné, les troubles rénaux. Elle sont, également, utilisées pour leurs propriétés insecticides, apéritives, laxatives, vermifuges et expectorantes – ainsi que pour stimuler les règles et l’avortement.

En Médecine Chinoise Traditionnelle, Ipomoea nil est dénommée “Qian Niu Zi”. Elle est associée aux méridiens des reins, des poumons, du petit intestin et du gros intestin.

En Médecine Ayurvédique, Ipomoea nil est utilisée, traditionnellement, pour soigner les pathologies rénales, la constipation, les troubles du cycle menstruel, l’hydropisie, les oedèmes, les troubles mentaux, les infestations de vers intestinaux, les poux ainsi que pour ses propriétés laxatives, diurétiques, purgatives, vermifuges et abortives.

En Sanskrit, cette plante est nommée “Kalanjani” ou “Krishnabijah”.

Chez les Tribus Vanraji de l’Himalaya, les graines d’Ipomoea nil sont moulues et utilisées, à haute dose, pour stimuler l’avortement. [6]

Dans la Médecine Traditionnelle Africaine, elle est, également, utilisée pour soigner les brûlures – sous forme de feuilles séchées appliquées – au Nigeria, par exemple.

Dans ce pays, elle y est aussi utilisée comme amulette d’amour.

Des recherches pharmacologiques récentes ont mis en exergue que ses semences possèdent des propriétés anthelmintiques, anticholinergiques, fongicides, anti-spasmodiques, diurétiques, anti-tumorales, laxatives, anti-carcinogènes, anti-tumorales [126] et que ses racines sont emménagogues.

Ipomoea nil est particulièrement active à l’encontre des cancers du sein [124], des poumons [125], de l’estomac [127]  [128].

Ipomoea nil contient des acides : palmitique, linolénique, linoléique, stéarique, béhénique, oléique, arachidique, cafféique. Ipomoea nil contient, également, du β-sitostérol, et des anthocyanines.

Selon une étude de 2011, ce sont une petite cinquantaine d’anthocyanidines qui ont été découvertes dans les fleurs de cette espèce – à base de péonidine, de pélargodinine et de cyanidine. [134]

Ipomoea quamoclit

Ipomée "Rose feather"

Cette espèce est originaire d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale, du Mexique au Panama. Elle s’est naturalisée dans de nombreuses contrées tropicales et sub-tropicales de la planète. Ses tiges peuvent atteindre une amplitude de 3 mètres de longueur et ses fleurs sont de couleur rouge. L’entièreté de la plante est utilisée médicinalement : feuilles, fleurs, racines et semences.

Selon l’ouvrage de Charles Alfred Speed Williams, intitulé “Chinese Symbolism and Art Motifs”, Ipomoea quamoclit est, en Chine, le symbole de l’amour et du mariage.

Dans la Médecine Ayurvédique, Ipomoea quamoclit est traditionnellement utilisée pour soigner les hémorroïdes, les furoncles, les fièvres, le diabète, les morsures de serpents, les ulcères, les douleurs pectorales, la faiblesse, les blessures, l’extinction de voix et les toux saignantes ; et pour ses propriétés émollientes, antipyrétiques, laxatives et hypotensives.

Selon l’ouvrage de James Duke, “Medicinal Plants of Latin America”, en page 380, cette espèce médicinale possède des activités analgésiques, astringentes, cyanogéniques, détergentes, fébrifuges, hémostatiques, purgatives et sternutatoires.

Elle est, ainsi, utilisée, dans les Amériques latines, pour soigner la constipation, les furoncles, les hémorragies, les diarrhées, les hémorroïdes, l’hématémèse, les nausées, les blessures, les morsures de serpents.

Des investigations pharmacologiques récentes [74] ont mis en exergue ses propriétés anti-oxydantes [75], anti-microbiennes, anti-carcinogéniques, anti-diabétiques [81], insecticides [80]. 

Son activité anti-carcinogénique a été mise en valeur à l’encontre des cancers du colon, du sein, du col de l’utérus et du pharynx. [78] En 2012, cette espèce a fait l’objet d’un brevet (WO2013025074A3) portant sur ses propriétés anti-oxydantes et anti-carcinogéniques. [82]

Son activité anti-microbienne a été mise en valeur à l’encontre de : Candida albicans, Salmonella enteritidis, Bacillus cereus, Escherichia coli, Bacillus subtilis, Staphylococcus warneri, Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa, Pseudomonas putida, Proteus mirabilis et Staphylococcus aureus. [76]

En Afrique, elle est utilisée, médicinalement, pour soigner les blessures, les piqûres de moustiques, les infections uro-génitales, la métrorragie et pour ses propriétés purgatives, sédatives et anxiolytiques. [77]

Ipomoea quamoclit contient des alcaloïdes : des alcaloïdes pyrrolizidiniques – tels que la platynécine, les minalobines, des ipangulines – et des alcaloïdes ergoline.

Ipomoea quamoclit contient, également, des glycosides résineux qui sont : la jalapine, des quamoclines et des acides quamocliniques. Elle contient des acides: laurique, palmitique, stéarique, oléique, linoléique, linolénique.

La jalapine est un purgatif puissant qui fut extrait du Jalap tubéreux – Ipomoea purga. La dénomination “Jalap” provient de la ville de Xalapa, au Mexique. Cette ville a donné, également, la dénomination “Jalapeño”, pour un type de piment très fort, ainsi que la dénomination “Mirabilis jalapa” pour la Belle de nuit, une plante médicinale et magique.  [143]

C’est le médecin, Nicolas Monardes (1493-1588) qui a décrit, le premier, le Jalap tubéreux. Il l’avait dénommé “Ruybarbo de las Indias” – la Rhubarbe des Indiens. Plusieurs autres espèces d’Ipomées contiennent des niveaux conséquents de jalapine – telle qu’Ipomoea orizabensis (le jalap fusiforme).

Ipomée "Rose feather"

Ipomoea batatas

Cette espèce d’Ipomée est répandue sur toute la planète, dans les régions tropicales et sub-tropicales, pour la production alimentaire de ses tubercules – et ce, depuis beaucoup plus longtemps que la fausse histoire officielle voudrait le laisser croire.

Ipomoea batatas, la patate douce, constitue la septième espèce agricole au monde en terme de production alimentaire : une centaine de millions de tonnes sont, ainsi, récoltées annuellement. Plus de 90% de cette production se situe en Asie – principalement en Chine.

Ipomoea batatas serait originaire d’Amérique du sud car les archéologues en ont retrouvé des vestiges, datant d’environ 10 000 ans, dans les grottes de Puna de Chilca au Pérou.

Ipomoea batatas est dénommée “Kumar”, au Pérou, en Quechua, alors qu’elle est dénommée “Kumara”, “Kumala”, “Umala”, etc, dans les langages de la région Polynésienne.

Ipomoea batatas est citée dans l’ouvrage  “Nan-Fang Ts’ao-mu Chuang”, une flore Chinoise – dont l’auteur fut Ki Han, entre 290 et 307, durant la Dynastie Tsin.

En Inde, dans le Tamil Nadu, Ipomoea batatas est, de plus, évoquée dans le “Silappatikaram”, “Le Roman de l’Anneau” – une épopée de la littérature Tamoule datant du 1er siècle.

Rappelons que l’Université de Cambridge, en Décembre 2016, a communiqué sur la publication des recherches officielles d’archéologues de l’Inde qui affirment qu’au moins 85 espèces agricoles des Amériques sont cultivées en Inde depuis une période antérieure au 8ème siècle. Ipomoea batatas fait, ainsi, partie de ces 85 espèces alimentaires ou médicinales. [19]  [20]  [21] Ses noms en Sanskrit sont : “Valli”, “Pindalah” et “Raktaluh”.

 

Selon l’ouvrage de James Duke, “Medicinal Plants of Latin America”, en page 376, Ipomoea batatas possède des propriétés aphrodisiaques, abortives, anti-diabétiques, anti-poisons, anti-hyperglycémiques, anti-hypertensives, anti-inflammatoires, anti-leucémiques, anti-mélanogéniques, anti-mutagéniques, anti-oxydantes, anti-tumorales, apoptotiques, bactéricides, astringentes, cérébro-toniques, fongicides, émollientes, hépato-protectrices, insecticides, immuno-modulatrices, lactagogues, vasorelaxantes, vulnéraires, toniques, laxatives, antiseptiques.

Selon James Duke, Ipomoea batatas a été utilisée, médicinalement, pour traiter les cancers, l’asthme, l’arthrose, les morsures d’insectes, l’athérosclérose, les furoncles, les hémorragies, les brûlures, les catarrhes, la diarrhée, les fièvres, les nausées, les tumeurs, les troubles de l’estomac, les pathologies des reins et de la rate, les panaris, la cardiopathie, la constipation, le diabète, les inflammations, l’impuissance sexuelle, les ulcères, les blessures, les varices, les morsures de serpents, la strangurie, les tumeurs, les maux de dents, la teigne, le mal de mer, les rhumatismes, les leucémies, les glaucomes, la dysurie, l’érysipèle, les mycoses, les problèmes gastriques, la toux, les dermatoses, les troubles de la lactation.

Au Japon, dans la région de Kagawa, une variété d’Ipomoa batatas, à l’épiderme blanc, est consommée crue pour soigner l’anémie, l’hypertension et le diabète. [149]

Des investigations pharmacologiques récentes ont mis en exergue ses propriétés aphrodisiaques [151] anti-diabétiques [150]  [153], fongicides [152], anti-cancer [154]  [155[156], anti-mutagéniques [157]  [159], neuro-protectrices [167]  [169], anti-tumorales [170], anti-leucémiques [173]  [174], hépato-protectrices [175]  [177].

Les propriétés anti-cancer d’Ipomoea batatas ont été mises en valeur à l’encontre des cancers du sein [158]  [161]  [162], de la prostate [160], du colon [168]  [176], des poumons [166], des ovaires, du pancréas [171], du cou, de l’estomac, de la langue [178].

Les racines d’Ipomoea batatas constituent une source excellente de vitamine A, de vitamine C, de vitamine B6, de manganèse, de fer, de potassium, de calcium, etc.

Certaines variétés d’Ipomoea batatas constituent l’une des sources les plus abondantes de β-carotène d’un point de vue alimentaire.

Ipomoea batatas contient des alcaloïdes indole (Ipomine A) et des alcaloïdes tropanes (Calystégines A3, B1, B2 et B3). Elle contient, également, (uniquement dans ses feuilles), des acides isochlorogéniques – substances connues pour leur activité fongicide et anti-spasmodique et leur potentiel dans le traitement et la prévention de l’obésité et du diabète.

Ipomoea batatas contient, dans ses feuilles, du β-carotène, du β-sitostérol, du daucostérol, de la quercétine, du tétracosane, de l’acide myristique.

L’activité du daucostérol, et du glycoside de β-Sitostérol, présents dans Ipomoea batatas, a été investiguée en relation avec les propriétés thérapeutiques de cette espèce à l’encontre des cancers du sein. [163]  [164]  [165]  [172]

Ipomoea batatas contient, dans ses racines, des coumarines (esculétine, scopolétine et ombelliférone), de la Vitamine C, de l’acide cafféique, des dérivés de l’acide quinique,  des flavonoïdes (rutine, quercétine, catéchine, épicatéchine, tiliroside, astragaline, rhamnocitrine, rhamnétine et kaempférol), des triterpénoïdes (friedéline, acétate de β-amyrine), des anthocyanines à base de péonidines et de cyanidines.

La friedéline s’est avérée active à l’encontre de Staphylococcus aureus et de Pseudallescheria boydii.

Autres Ipomées dans la Médecine Ayurvédique

Ipomoea aquatica. 

En Inde, en Chine, et dans de nombreuses contrées de l’Asie, cette espèce est très communément cultivée pour ses feuilles très nutritionnelles.

Ipomoea aquatica est, traditionnellement, utilisée pour soigner la constipation, les pathologies cutanées (teigne, pied d’athlètes, etc), les fièvres, les empoisonnements (en stimulant les vomissements), les infestations de vers, la jaunisse et les pathologies hépatiques, les pathologies gastriques et intestinales, le diabète chez les femmes enceintes, les insomnies, les abcès, les maux de tête, les saignements de nez, l’hypertension, l’épilepsie.

Elle possède une pléthore de dénominations en Sanskrit qui témoignent de son antiquité quant à ses usages médicinaux traditionnels : “Kadambi”, “Kalaka”, “Kalambika”, “Kalashaka”, etc.

Des investigations pharmacologiques récentes [54] ont mis en exergue ses propriétés  anti-arthritiques, diurétiques, anxiolytiques [60], anti-oxydantes [55], hépato-protectrices [31]  [53], anti-diabétiques [30], carminatives, anti-inflammatoires, anti-microbiennes [58], anti-ulcérogéniques [61], anti-carcinogéniques, anti-épileptiques [57]

Ipomea aquatica est, ainsi, active à l’encontre des bactéries suivantes : Staphylococcus aureus, Bacillus subtilis, Pseudomonas aeruginosa, Proteus vulgaris et Escherichia coli.

Son activité anti-carcinogénique a été mise en valeur à l’encontre des cancers du larynx et des poumons. [79]

Son jus est utilisé comme anti-poison à l’encontre de l’opium, des morsures de serpents et de scorpions [59] ou de l’empoisonnement à l’arsenic – un empoisonnement de plus en plus commun en Inde, et ailleurs, suite à l’épandage toxique et criminel de pesticides.

Néanmoins, si cette espèce est active dans la décontamination de l’arsenic – ou d’autres métaux lourds – dans le corps physique humain, elle l’est aussi dans la décontamination des sols. [62]  [63]  [64]  [65]  [66] C’est, en effet, tout comme Ipomoea pes-caprae, une espèce bio-accumulatrice qui doit, donc, être strictement cultivée selon des méthodes écologiques, à savoir sans pesticides. [67]

Ainsi que déjà mentionné, Ipomea aquatica constitue l’une des sources les plus riches en caroténoides dont une petite vingtaine ont été identifiés – en particulier, une forte proportion de lutéine. Et, en sus : β‑carotène, violaxanthine, néoxanthine A, néoxanthine B, anthéraxanthine, mutatoxanthine, cryptoxanthine, zéaxanthine, flavoxanthine, auroxanthine, etc.

Elle contient, également, une pléthore de vitamines : A, B1, B2, B6, B12, C, E, K et U (S-méthylméthionine). [56] Ainsi que des polyphénols : myricétine, quercétine, lutéoline, apigénine et kaempférol. Ainsi que des acides organiques : acides citrique, malique et oxalique. 

Ipomoea aquatica possède des alcaloïdes tropanes : ce sont les Calystégines B1 et B2. Elle possède, également, des acides isochlorogéniques – qui, vraisemblablement, lui confèrent ses propriétés anti-diabétiques ainsi que fongicides et anti-spasmodiques.

Ipomoea asarifolia / Ipomoea repens.

Cette espèce est dénommée “Bhumilatha” et ce sont ses parties aériennes qui sont principalement utilisées, d’un point de vue médicinal.

Elle est traditionnellement utilisée pour soigner les rhumatismes, le tétanos, les fractures, les hémorragies post-partum, la protéinurie, la méningite, l’impuissance sexuelle, les inflammations, l’arthrite, les troubles oculaires, les migraines, l’amibiase, l’ophtalmie, les enflures, les hématomes, l’albuminurie, les douleurs intestinales, les hémorragies, les intoxications alimentaires, les poisons, l’éléphantiasis, les morsures de serpents, les hépatites, l’hypertension, etc… Ainsi que les problèmes gynécologiques, en particulier durant la grossesse : les hémorragies post-partum, les troubles de la délivrance, les névralgies, les problèmes urinaires, les rhumatismes. Elle est, également, utilisée pour stimuler les contractions utérines durant l’accouchement ainsi que pour provoquer des avortements. [71]

Des investigations pharmacologiques récentes ont mis en exergues ses propriétés anti-inflammatoires[94]  [97], anti-poisons [96], hépato-protectrices [98], anthelmintiques [99], anti-oxydantes, anti-diabétiques  [100].

Ses fleurs sont utilisées pour traiter la syphilis.

Cette espèce est également utilisée, en décoction, pour teindre les habits ou les cheveux. Ses cendres sont utilisées – soit seules soit avec l’indigo – pour obtenir une teinture bleue. Ses feuilles sont, parfois, utilisées pour envelopper les mains et les pieds avant de leur appliquer du henné.

Ipomea repens est parfois consommée, en petites quantités, par les animaux domestiques car elle possède 21% de protéines dans ses feuilles – ce qui la rend très nutritive. Mais elle possède, également, des alcaloïdes de type ergoline qui sont enclins à rendre fous les chameaux – et autres mammifères – ce qui la rend périlleuse.

Les alcaloïdes de type ergoline, chez Ipomoea repens, sont produits par le biais d’une synergie avec des fungi épibiotiques appartenant aux genres Claviceps et Periglandula.  Ce sont la chanoclavine, l’ergine, le LSA et l’ergobalansinine. [Voir la seconde partie de cet essai intitulée “Les Ipomées Enthéogéniques dans la Médecine Extatique du Serpent”].

Ipomea repens contient, également, des anthocyanines et des alcaloïdes indoliques diterpéniques tels que la paxilline et le terpendole (et ses dérivés) – possédant des effets trémorgéniques. [95]

Ipomoea barlerioides. 

Cette espèce est utilisée pour soigner les rhumatismes et l’arthrite à raison de 5 grammes quotidiens de pâte confectionnée à partir de ses feuilles – selon l’ouvrage “Ethnobotany of the Kanis. Tamil Nadu”, en page 95.

Ipomoea cairica. 

Cette espèce est utilisée (semences, racines et parties aériennes) pour ses propriétés antinociceptives [101], anti-oxydantes, anti-inflammatoires, anti-bactériennes, fongicides, allélopathiques [104], cytotoxiques [105] et anti-poisons [110].

Son activité anti-bactérienne a été validée à l’encontre de : Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Bacillus subtilus, Salmonella typhi, Sacchromyces cerevisiae.

Son activité fongicide a été validée à l’encontre de : Aspergillus niger, Candida albicans, Sacchromyces cerevesie, Penicillium chrysogenum.

Ipomoea cairica contient des coumarines (scopolétine et ombelliférone), des lignanes (arctigénine, matairesinol, trachélogénine), des phytostérols (stigmastérol et β-sitostérol), des acides (palmitique, oléanique, stéarique, vanillique).

Ipomoea cairica se caractérise par des propriétés cytotoxiques de par sa capacité d’inhibition de l’α-mannosidase – de par la présence de divers glycosides résineux nouvellement découverts, les cairicosides A, B,C, D, E et F. [108]  [109]

Son huile essentielle possède une puissante activité larvicide (à 100%) à l’encontre, plus particulièrement, des larves des moustiques Culex tritaeniorhynchus, Culex quinquefasciatus, Anopheles stephensi, Aedes albopictus et Aedes aegypti.  [102]  [103]  [106]  [107]

Ipomoea carnea. 

Cette espèce alimentaire est utilisée, en Inde, pour la leucodermie et autres pathologies cutanées, les rhumatismes, la goutte, les maladies vénériennes, la dysenterie, l’hypertension ; comme laxatif ; et pour stimuler la menstruation. Ce sont principalement ses feuilles qui sont utilisées ainsi que le jus de ses tiges.

Elle est, ainsi, utilisée pour soigner les blessures, les ulcères, les foulures et les maux de dents – selon l’ouvrage “Ethnobotany of Rewalsar. Himalaya” en page 133.

Au Népal, elle est utilisée, en jus, pour soigner les blessures induites entre les orteils par des marches prolongées, pieds-nus, dans des eaux boueuses.

Selon l’ouvrage de James Duke, “Medicinal Plants of Latin America”, en page 378, cette espèce médicinale possède des activités adrénergiques, cholinergiques, cardioactives, immuno-stimulantes, bradycardiaques, phagocytotiques, purgatives, toxiques.

Des recherches pharmacologiques récentes ont mis en exergue ses propriétés anti-bactériennes, fongicides, anti-oxydantes, anti-carcinogéniques, anti-spasmodiques,    immuno-modulatrices, anti-diabétiques [92], hépato-protectrices, anti-inflammatoires, anxiolytique, vulnéraires, sédatives. [90]

Ses propriétés anti-bactériennes ont été validées à l’encontre de : Proteus vulgaris, Salmonella typhimurium, Pseudomonas aeruginosa, Klebseilla pneumonia, Proteus mirabilis.

Ses propriétés fongicides ont été validées à l’encontre de : Aspergillus niger, Penicillium digitatum, Botrytis cinera, Rhizopus arrhizus, Aspergillus flavus, Chaetomium brasiliense et Rhizoctonia solani. [147]

Ipomea carnea contient contient des alcaloïdes indolizidiniques, tels que la swainsonine et la 2-épi-lentiginosine, et des alcaloïdes tropanes tels que les calystégines A3, B1, B2, B3 et C1.

La 2-épi-lentiginosine se caractérise, également, par une capacité puissante d’inhibition de l’α-mannosidase.

La swainsonine possède des propriétés anti-carcinogéniques – en particulier, à l’encontre des cancers des poumons. [91]

Ipomoea hederacea. 

Cette espèce est appelée, en Hindi, “Kaladana” et “Nilpushpa”. Ses graines sont utilisées pour soigner la syphilis, les hémorroïdes saignantes, la dyspnée, la tuberculose, les douleurs abdominales, l’hydrophobia, les maux de tête, les convulsions, les inflammations, l’hydropisie, les fièvres, les bronchites, les problèmes cutanés, la goutte, la teigne, les mycoses, les vers intestinaux. Les graines possèdent des propriétés laxatives, diurétiques, carminatives, aphrodisiaques, purificatrices du sang, stimulatrices progestéroniques et abortives.  [116]

La posologie est de 2 à 3 grammes de poudre de semences pour une purge ou pour éliminer la constipation ou des vers intestinaux.

Le jus des feuilles est utilisé, en Inde et au Pakistan, pour soigner les cataractes et autres troubles oculaires et auditifs.

Dans la Médecine Traditionnelle Ayurvédique, les parties génitales mâles et femelles sont frottées avec les graines afin d’augmenter la capacité érectile et la libido. [86]  Des recherches pharmacologiques récentes ont mis en exergue ses propriétés anti-spasmodiques et aphrodisiaques [85] de par la présence d’alcaloïdes tels que le LSA et autres : lysergol, penniclavine, isopenniclavine, chanoclavine, elymoclavine – toutes substances psychotropiques et psychomimétiques.

D’autres recherches pharmacologiques récentes ont mis en exergue ses propriétés anti-oxydantes [88], hépato-protectrices, anti-bactériennes, fongicides, nématocides, insecticides, analgésiques, anti-carcinogéniques, anti-hypertensives, cardio-protectrices [87].

Cette espèce s’est avérée anti-carcinogénique à l’encontre des cancers des poumons et du colon.

Son activité insecticide a été validée à l’encontre de Tribolium castaneum – le petit ver de farine.

Son activité anti-bactérienne a été validée à l’encontre de : Escherichia coli, Citrobacter sp., Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella typhi, Micrococcus luteus, Proteus mirabilis, Pasteurella multocida et Bacillus subtilis.

Son activité fongicide a été validée à l’encontre de : Aspergillus parasiticus, Aspergillus niger, Aspergillus flavus, Aspergillus effusus, Alternaria brassica, Alternaria braceacola, Yersinia aldovae, Candida albicans, Fusarium solani, Macrophomina phaseolina, Saccharomyces cerevisiae, Rhizoctonia solani et Trichophyton rubrum.

Son activité nématocide a été validée à l’encontre de : Meloidogyne incognita, Meloidogyne javanica et Cephelobus litoralis.

Les graines d’Ipomoea hederacea contiennent les acides suivants : palmitique, palmitoléique, oléique, stéarique, linoléique, linolénique, arachidique, eicosénoique, béhénique. Elles contiennent, également, divers types de tocophérols : α-tocophérol, β-tocophérol, γ-tocophérol et δ-tocophérol.

Caveat. Ipomoea hederacea signifie en Latin “Ipomée à Feuilles de Lierre”. Il existe une autre Ipomée avec cette dénomination: il s’agit d’Ipomoea hederifolia que j’avais nommée Ipomoea luteola, dans la gamme de l’Association Kokopelli – suite à une erreur taxonomique colportée par un semencier Australien il y a une vingtaine d’années. [111]

Ipomoea hederifolia. 

Cette espèce est appelée en Hindi “Lal Pungli”. Elle possède des propriétés anti-carcinogènes, anti-oxydantes, anti-inflammatoires, anti-psychotiques, anti-spasmodiques, anti-microbiennes, oxytoxiques.

Elle contient des alcaloïdes tropanes (Calystégines A5, B1 et B2), des alcaloïdes pyrrolizidiniques (Ipangulines, Isoipangulines) et des alcaloïdes à base d’ergoline (chanoclavine, elymoclavine, ergine, ergométrine, LSA)

Des recherches pharmacologiques récentes ont mis en exergue qu’Ipomoea hederifolia est active à l’encontre des cancers de la cavité orale, du colo-rectum, des ovaires, de l’utérus et du carcinome nasopharingé. [112]

Ipomoea hederifolia est, également, utilisée dans la médecine Chinoise Traditionnelle pour ses propriétés anti-inflammatoires, diurétiques, sternutatoires, cathartiques et expectorantes. Elle y est utilisée, ainsi, pour soigner la constipation, les oedèmes, les parasitoses.

Ipomea mauritiana / Ipomoea digitata. 

Cette espèce est dénommée en Inde “Bhui-Kohla”, “Bhumi-Kushmanda”, “Bhuin-Kakhaaru” – et “Vidari”, “Ksheervidari” en Sanskrit. Ce sont, principalement, les parties aériennes et les tubercules qui sont utilisés médicinalement.

Ipomoea mauritiana entre dans la composition d’une cinquantaine de complexes médicinaux en Ayurvéda. Un millier de tonnes, environ, sont produites, chaque année, en Inde.

Elle a été, traditionnellement, utilisée pour ses qualités aphrodisiaques, toniques, galactogènes, émollientes, purgatives, cholagogues, anti-oxydantes, immuno-modulatrices, hyperglycémiques, anti-spasmodiques, anti-inflammatoires, analgésiques, carminatives.

Elle est, ainsi, prescrite pour améliorer la lactation et pour soigner les pathologies du foie et de la rate, la ménorrhagie, les états de faiblesse, la perte d’appétit, l’anorexie, la constipation, les diarrhées, le diabète, les maladies vénériennes, la maladie d’Alzheimer, les ulcères, l’obésité, la toux, les troubles de la pression artérielle, les pathologies cardiaques, les fièvres, les bronchites, les morsures de scorpions, la spermatorrhée, les maladies cutanées.

Des études pharmacologiques récentes ont mis en exergue ses propriétés cardio-toniques [83], anti-diabétiques [113], spermatogéniques [114].

Ipomoea mauritiana contient des coumarines (scopoline, scopolétine, scoparone et ombelliférone), du β-sitostérol, du taraxérol, et de l’ergométrine (un alcaloïde à base d’ergoline).

La scopolétine et le taraxérol sont des inhibiteurs de l’acétylcholinestérase qui peuvent être, ainsi, utilisés pour traiter les troubles neuro-dégénératifs – telle que la maladie d’Alzheimer. La scopolétine possède, également, une activité spasmolytique – à l’instar de la papavérine – ainsi qu’une activité anti-oxydante, hépato-protectrice. Quant à l’ombelliférone, elle possède, de même, une activité anti-oxydante.

Rappelons que le β-sitostérol possède des propriétés anti-oxydantes, anti-carcinogènes, anti-microbiennes, anti-hyperglycémiques, hypocholestérolémiques et angiogéniques.

 

Ipomoea mauritiana contient, dans ses tubercules, un glycoside, la paniculatine, possédant une capacité stimulatrice sur le myocardium et la respiration, une capacité vaso-constrictrice et broncho-constrictrice, une capacité spasmogénique ainsi qu’une activité oxytocique.

Ipomoea mauritiana entre dans la composition du complexe Ayurvédique dénommé “Chyawanprash” – un Elixir de Vie, très réputé, dont la première mention apparaît dans le Traité dénommé “Charaka Samhita” qui fut rédigé, par Acharya Charaka, vers 200 avant EC.

Chyawanprash comprend, également, [115] les espèces botaniques suivantes: Adhatoda vasica, Aegle marmelos, Aquilaria agalloch, Asparagus racemosus, Bambusa arundinacea, Boerhavia diffusa, Cinnamomum tamala, Cinnamomum zeylanicum, Curcuma zedoaria, Cyperus rotundus, Desmodium gangetium, Dioscorea bulbifera, Elettaria cardamomum, Emblica officinalis,  Eugenia caryophyllus, Gmelina arborea, Inula racemosa, Leptadenia reticulata, Martynia diandra, Mesua ferrea, Nelumbium speciosum, Oroxylum indicum, Phyllanthus niruri, Piper longum, Pistacia integerrima, Premna integrifolia, Pterocarpus santalinus, Sesamum indicum, Sida cordifolia, Solanum indicum, Solanum xanthocarpum, Stereospermum suaveolens, Teramnus labialis, Terminalia chebula, Tinospora cordifolia, Tribulus terrestris, Uraria picta, Vigna trilobata, Vitis vinifera, Withania somnifera… ainsi que des préparations à base de minéraux, de coquille d’huitre et de cornes de cerf.

Ce complexe Ayurvédique contenait, en fait, huit autre espèces médicinales connues sous le nom collectif “Ashtavarga” qui sont, actuellement, en voie d’extinction et, par conséquent, interdites de cueillette par le gouvernement de l’Inde. Ce sont des Orchidacées (Crepidium acuminatum, Malaxis muscifera, Habenaria intermedia et Habenaria edgeworthii), des Liliacées (Lilium polyphyllum, Polygonatum verticillatum et Polygonatum cerhifolium) et une Zingibéracée (Roscoea purpurea).

Ipomoea muricata. 

Cette espèce alimentaire est, également, utilisée, en Inde, pour ses propriétés médicinales : cathartiques, fébrifuges, insecticides et purgatives – selon l’ouvrage “Ethnobotany. Himalayan region”, en page 200 et selon l’ouvrage “Ethnobotany of Rewalsar. Himalaya.”, en page 133.

Autres Ipomées dans la Médecine Traditionnelle Chinoise

Ipomoea pes-caprae. 

Cette espèce y est nommée “Ma An Teng”. Elle est traditionnellement utilisée pour soigner les rhumatismes, l’arthrite, les furoncles, les hémorroïdes, l’urticaire, les mastites, les gastrites, la filariose, les coliques, les fièvres, les nodules. [132] Ce sont, principalement, ses feuilles qui sont utilisées médicinalement.

Cette espèce est corrélée aux méridiens du foie, des reins et des gros intestins. Son dosage quotidien est de 3 à 12 grammes des racines.

Pour soigner l’arthrite et l’arthrite rhumatoïde, la Médecine Traditionnelle Chinoise propose, ainsi, un complexe composé d’Ipomoea pes-caprae, d’Uncaria  rhynchophylla, d’Angelica sinensis, de Cordia dichotoma et de Spatholobus suberectus.

Ipomoea pes-caprae est, également, utilisée en Australie, par les Aborigènes, ainsi qu’en Thaïlande et sur l’Ile Maurice, pour traiter les empoisonnements provoqués par les raies et autres poissons vénéneux. [129]

Au Brésil, elle est connue sous le nom de “salsa-da-praia” et est utilisée pour soigner les inflammations et les pathologies gastro-intestinales.

Des investigations pharmacologiques récentes ont mis en exergue les propriétés anti-inflammatoires et anti-nociceptives d’Ipomoea pes-caprae [32]  [41] ainsi que ses propriétés anti-carcinogéniques [33], immuno-modulatrices [37], anti-histaminiques [38], anti-microbiennes [39], anti-spasmodiques [40], relaxantes [45], anti-poisons [42]  [43], anti-oxydantes [130], hypoglycémiques, insulinogéniques.

Ipomoea pes-caprae est active à l’encontre de: Escherichia coli, Salmonella paratyphi, Candida albicans
et Mucor sp.

Ipomoea pes-caprae est, également, une espèce bio-accumulatrice qui peut être, ainsi, utilisée pour la phyto-remédiation des sols contaminés par le cadmium, le zinc, le plomb, le sélénium, etc. [34]  [35]  [36]  [44]

Ipomoea pes-caprae contient de la glochidone, des acétates d’α-amyrine et de β-amyrine, ainsi que de l’acide bétulinique – toutes substances réputées pour leur activité  anti-nociceptive. Elle contient, également, du β‑damascénone et du phytol – substances connues pour leur activité anti-spasmodique. Elle contient, également, de l’eugénol, de la melléine et du 2-méthoxy-4-vinylphénol – substances connues pour leur activité anti-inflammatoire. 

Ipomoea pes-caprae est également active à l’encontre de Plasmodium falciparum, le vecteur de la malaria. [131]

Ipomoea hederacea. 

Dans la Médecine Traditionnelle Chinoise, il semble que la dénomination “Qian Niu Zi” soit tout autant attribuée à Ipomoea hederacea qu’à Ipomoea Nil. Cette confusion existe, également, chez certains taxonomistes. Ces deux espèces sont, botaniquement, très proches et c’est pour cela qu’elles firent l’objet de croisements inter-spécifiques, en 1937, par le chercheur et obtenteur Japonais, Hagiwara.

La Médecine Traditionnelle Chinoise associe Ipomoea hederacea avec les méridiens des poumons, des reins, du petit intestin et du gros intestin. [89]

Ses graines y sont utilisées pour leurs propriétés anti-inflammatoires, abortives, anthelmintiques, diurétiques, laxatives, carminatives, purgatives. Elles sont utilisées, ainsi, pour soigner la splénopathie, les oedèmes, la constipation, les bronchites, les troubles digestifs, les bronchites, les fièvres, les pathologies cutanées et pour stimuler la menstruation.

Autres Ipomées dans la Médecine Traditionnelle Nord-Amérindienne

Ipomoea leptophylla. 

Cette Ipomée a été consommée, comme nourriture de famine, ou utilisée médicinalement – par les Peuples Cheyenne, Arapaho, Keres, Keresan, Kiowa, Pawnee, Lakota et Sia – pour soigner les états de faiblesse, les états nerveux et anxieux, les douleurs, les problèmes gastriques ; comme toni-cardiaque ; et pour favoriser la fertilité des chevaux.

Une étude, de 2003, a mis en exergue les capacités anti-tuberculeuses de glycosides résineux contenus dans les feuilles d’Ipomoea leptophylla – à savoir 92% d’inhibition de Mycobacterium tuberculosis. Cette espèce contient des acides operculinique, propanoïque, laurique et trans-cinnamique. [133]

Les Peuples Lakotas, de l’ancien temps, avaient recours aux tubercules d’Ipomoea leptophylla comme “gardiens du feu” : ils allumaient un feu à l’intérieur du tubercule, l’enveloppaient et l’accrochaient. Le feu restait vivant durant sept mois – selon l’ouvrage de Rogers Dilwyn, en 1980, “Lakota Names and Traditional Uses of Native Plants by Sicangu (Brule) People in the Rosebud Area, South Dakota”.

 

Ipomoea pandurata. 

Cette Ipomée a été consommée, comme nourriture de famine, ou utilisée médicinalement – par les Peuples Cherokee, Creek, Iroquois – pour les blessures, les troubles hépatiques, la tuberculose, la toux, les douleurs abdominales, les troubles gastriques, les maux de tête, les douleurs néphrétiques, les états de faiblesse, les rhumatismes, le choléra ainsi que comme laxatif, diurétique, expectorant et purificateur sanguin.

Chez les Peuples Iroquois, Ipomoea pandurata était, également, une plante possédant des pouvoirs magiques – selon l’ouvrage de James William Herrick, en 1977, “Iroquois Medical Botany”.

Ipomoea sagittata. 

Cette Ipomée a été consommée, comme nourriture de famine, ou utilisée médicinalement – par le Peuple Houma – pour les problèmes cutanés, les morsures de serpents et comme anti-poison généraliste.

Autres Ipomées dans la Médecine Traditionnelle Africaine

Ipomoea wightii. 

Cette espèce est traditionnellement utilisée pour soigner la toux et les pathologies hépatiques. C’est également une plante fourragère dont sont nourris les moutons.

Ipomea mauritiana / Ipomoea digitata. 

Cette espèce est traditionnellement utilisée pour soigner les flatulences infantiles et les grippes intestinales – par exemple, par le Peuple Mano au Liberia.  Egalement, pour les fièvres, les bronchites, les pathologies de la rate et du foie, la faiblesse, la ménorrhagie, les troubles gastro-intestinaux, les oedèmes, l’hydropisie, la dystocie, l’inflammation des testicules, les infections uro-génitales, les maladies vénériennes, la constipation, l’impuissance sexuelle, les parasites intestinaux, les infections du sein, la tuberculose. Egalement, pour ses propriétés aphrodisiaques, ocytociques, lactagogues, cholagogues, abortives et émollientes. [70]

Ipomea aquatica. 

Cette espèce est traditionnellement utilisée pour soigner les maladies mentales (en Tanzanie), la constipation et les pathologies gastro-intestinales (en Somalie).

Ipomea dichroa. 

Cette espèce est traditionnellement utilisée pour soigner les brûlures (sous forme de feuilles séchées appliquées) et ses graines (en combinaison avec les graines de l’Hibiscus sabdariffa) sont utilisées comme purgatif. Elle est, également, broutée par le bétail dans toute l’Afrique de l’ouest.

Ipomoea argentaurata. 

Cette espèce est traditionnellement utilisée pour soigner l’hyperthermie, la malnutrition et pour favoriser la spermatogenèse.

Ses racines épaisses sont prisées comme amulette d’amour.

Ipomoea involucrata. 

Cette espèce alimentaire est traditionnellement utilisée comme laxatif léger et pour soigner les pathologies hépatiques. Au Congo, en Guinée, au Cameroun, au Nigeria, au Burundi, etc, elle est, également, utilisée pour la filariose, les troubles oculaires, les plaies, les oedèmes, les troubles dermatologiques, les hémorragies, la dysenterie, l’expulsion du placenta, la tuberculose, etc. [69]

Selon l’ouvrage, de 1978, “Les végétaux du Zaïre : Matériel médico-magique des guérisseurs et sources de recherches phytochimiques”, c’est également une plante de protection à accrocher dans la case – en particulier lors de la naissance de jumeaux.

Au Nigeria, au Cameroun, en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire, elle est utilisée pour soigner la malaria. Dans les traitements anti-paludiques, elle est associée, dans ces pays Africains, à d’autres espèces considérées comme anti-paludiques: Lippia sp (Verveine), Spathodea campanulata (Tulipier du Gabon), Ocimum gratissimum (Tulsi), Vitex doniana, Carica papaya (Papaye), Dacryodes edulis (Safoutier), Capsicum frutescens (Piment) et Citrus aurantifolia (Limettier).

Ipomoea obscura. 

Cette espèce est traditionnellement utilisée pour soigner les maladies mentales, les fièvres, la dysenterie, le choléra, la gastrite, les aphtes, les furoncles, les hémorroïdes, les troubles cardiaques…  [72]

… et dans les rituels shamaniques pour appeler la pluie. Elle est également utilisée, en Afrique du sud, pour l’alimentation de chenilles comestibles – appelées “maduhwi”. [73]

Des investigations pharmacologiques récentes ont mis en exergue ses propriétés anti-inflammatoires [47], immuno-modulatrices [46], anti-angiogéniques [48], anti-métastatiques [49], anti-tumorales [50]  [51]  [52].

Ipomoea ommaneyi. 

Cette espèce est traditionnellement utilisée pour soigner les douleurs corporelles, les convulsions et les maux d’estomac et comme analgésique, antipyrétique, laxatif – et comme aphrodisiaque.

Ipomoea pes-caprae. 

Cette espèce est traditionnellement utilisée pour ses propriétés purgatives, laxatives, émétiques et anti-histaminiques.

Ipomoea muricata. 

Cette espèce est traditionnellement utilisée comme tonique et laxatif.

Neuf Ipomées Africaines sont présentées sur le site web de PROTA [84] quant à leurs usages médicinaux en Afrique australe tropicale : Ipomoea adenioides, Ipomoea blepharophylla, Ipomoea crassipes, Ipomoea ommaneyi, Ipomoea plebeia, Ipomoea prismatosyphon, Ipomoea shirambensis, Ipomoea tenuirostris et Ipomoea welwitschii.

Culture des Ipomées

La germination des semences d’Ipomoea tricolor s’effectue avec un spectre de températures allant de 15°C à 35°C – l’optimum de germination s’effectuant à 24°C.

La germination des semences d’Ipomoea nil peut requérir d’une à trois semaines à une température d’environ 22°C. Il est conseillé, avant le semis, de tremper les semences pendant une douzaine d’heures. La transplantation doit être effectuée avec grand soin car le système racinaire des jeunes plantules est très vulnérable. Ipomoea nil prospère, sur le plan de la floraison, avec des températures d’environ 30°C et des journées de 18 heures.

La germination des semences d’Ipomoea purpurea s’effectue avec un spectre de températures allant de 15°C à 35°C. Les semences fraiches se caractérisent par un fort pourcentage de dormance. L’optimum de germination se situe dans un spectre de température entre 25°C et 30°C pour le jour et entre 15°C et 20°C pour la nuit. Les semences germent tout autant à la lumière qu’à l’obscurité.

La germination des semences d’Ipomoea hederacea s’effectue avec un spectre de températures allant de 7°C à 52 °C. L’optimum de germination se situe ente 20 et 25°C.

La germination des semences d’Ipomoea alba peut requérir entre 4 et 21 jours à une température se situant entre 20°C et 30°C. La germination est d’autant plus rapide que les semences sont trempées dans de l’eau pendant 24 heures ou, encore mieux, scarifiés.

La germination des semences d’Ipomoea quamoclit peut requérir entre une et trois semaines  à une température se situant entre 18°C et 22°C.

En ce qui concerne les potentialités d’hybridation entre diverses espèces d’Ipomées, il semble qu’elles ne soient pas des plus abondantes. Par exemple, en 1937, le chercheur et obtenteur Japonais, Hagiwara, réussit à obtenir des croisements interspécifiques fertiles entre Ipomea nil et Ipomoea hederacea.

Ce n’est que dans les années 1970 que le chercheur et obtenteur Japonais, Yoshiaki Yoneda, réussit à croiser Ipomea purpurea avec un écotype Africain d’Ipomea nil – en n’obtenant que 2 à 3 % de germination dans ses hybrides interspécifiques. [26] Ce succès, très partiel, lui permit, néanmoins, à partir de 1976, de lancer une nouvelle gamme d’obtentions – en particulier en croisant les lignées obtenues avec d’autres espèces d’Ipomées.

En 1980, Yoshiaki Yoneda réussit à obtenir 2 graines à partir de 2000 croisements interspécifiques entre Ipomea purpurea et Ipomoea hederacea[27]

En 2014, une étude fut publiée sur les tentatives, d’une équipe de chercheurs Chinois et Péruviens, d’obtenir des croisements interspécifiques impliquant Ipomea batatas et trois espèces sauvages – à savoir Ipomoea hederacea, Ipomoea muricata et Ipomoea lonchophylla. Les résultats furent minimes malgré l’utilisation d’un complexe d’hormones pour forcer les barrières d’incompatibilté existant entre diverses espèces d’Ipomoea. [29]