“Basilics 2025” – Premier Rapport

Sommaire

Mes Souhaits aux Parfums de Basilics!

Au sujet de mes deux plantes hybrides spontanées au pollen orange

Plus de 80 accessions de Basilics, Tulsis, et autres Ocimum, dans notre jardin, de Casa Kalika, en 2025

Objectifs de “Basilics 2025”

Mes Observations portant sur quelques Gammes de Basilics

Fleur d’Ocimum kilimandscharicum

Mes Souhaits aux Parfums de Basilics!

Fleur d’Ocimum bisabolenum

Avant de présenter un premier bilan, et les objectifs, de mon projet “Basilics 2025”, je souhaite, aujourd’hui:

1. Faire prendre conscience à tout un chacun – et à tout être humain, en fait, s’enquérant de prendre en mains, vertes, le fonctionnement harmonieux de son corps physique et psychique – que les Plantes Médicinales constituent le Futur Primitif de la Santé Humaine (et Animale dans un sens large) et que l’Archétype botanique “Basilic/Tulsi/Ocimum” en fait partie…

Pharmacie Familiale

2. Régénérer la gamme de Basilics, Tulsis et autres Ocimum, de l’Association Kokopelli sur le plan variétal et spécifique – ainsi que je m’en exprime plus avant. Aujourd’hui, sur la planète, c’est Kokopelli, en France, qui possède la plus belle gamme diversifiée de Basilics en semences bios. 

Je souhaite, ainsi, l’épurer tout en la diversifiant encore plus – par exemple, en y intégrant des écotypes, géographiquement certifiées, issues d’un Peuple et d’un Terroir spécifiques – et, également, tout en la caractérisant, plus essentiellement, à des fins de médecine familiale. 

“Kars”. Turquie. Ocimum basilicum

3. Mettre en exergue le fait que l’Association Kokopelli commercialise des semences bios de variétés résistantes au Mildiou du Basilic – même si, parfois, ce n’est que relativement, en fonction des souches de Peronospora belbahrii.

Je rappelle que la gamme de Kokopelli inclut trois variétés d’Ocimum basilicum à promouvoir eu égard à cette pathologie: “Dévotion”, “Obsession” et “Mrihani”. Les deux premières sont des obtentions récentes de l’Université Rutgers, aux USA, tandis que “Mrihani” constitue le seul écotype (originaire de Zanzibar) d’Ocimum basilicum, au monde, qui soit à 100% résistant au Mildiou. Malheureusement, son aspect foliaire n’est pas commun et, surtout, son chémotype majeur est l’Estragol – et non pas le Linalol ou l’Eugénol plus prisés par les consommateurs. 

“Dévotion”

Il existe, également, une sélection “Opalescent” – de Frank Morton de Wild Garden Seeds en Oregon – que l’Association Kokopelli commercialise. Aujourd’hui, Frank Morton en est à sa sélection F6 de ce croisement impliquant les écotypes “Mrihani” et “Dark Opal” – afin de tenter d’y intégrer la résistance totale de “Mrihani” au Mildiou.

Sélection “Opalescent” en cours de travail – de Frank Morton de Wild Garden Seeds en Oregon

4. Vaincre la torpeur, le mépris, les forces de l’inertie, et les inepties, qui sévissent, présentement, dans une partie de la sphère de recherches portant sur le genre Ocimum – et, par ricochet, chez tous les semenciers du monde. 

Un jour, peut-être, je publierai mes échanges écrits, très désopilants, et affligeants, avec une “généticienne” de l’Ethiopie, par exemple, ou bien avec le petit monde des “botanistes” du nord de l’Inde… au sujet de mes découvertes portant sur l’existence, en tant qu’espèce, et sur l’origine Ethiopienne, de la Tulsi tempérée, le Besobila, Ocimum bisabolenum

Besobila d’Ethiopie. Ocimum bisabolenum

Au sujet de mes deux plantes hybrides spontanées au pollen orange

Au sujet de mes deux plantes hybrides spontanées, au pollen orange, impliquant Ocimum basilicum et, vraisemblablement, Ocimum kilimandscharicum, de par la couleur du pollen, de par la résistance au froid, de par la morphologie florale et, surtout, de par l’amplitude énorme de la plante – car, dans les régions au climat tempéré/sub-tropical, les plantes d’Ocimum kilimandscharicum peuvent atteindre plus de deux mètres de hauteur.

Basilic vivace, au pollen orange, issu d’un croisement spontané entre Ocimum basilicum et Ocimum kilimandscharicum

La première plante énorme – de plus d’un mètre d’amplitude – n’a pas supporté son extraction, à l’automne 2024, d’une allée très tassée du jardin… où elle avait poussé, un jour, spontanément. Nous avons réussi, cependant, à sauver une bouture – s’étoffant au fil des mois – qui, comme la plante-mère, possède des branches avec des fleurs blanches et des branches avec des fleurs mauves – une rareté…

Basilic avec des branches aux fleurs blanches, et des branches aux fleurs mauves, avec du pollen orange – une rareté!

La seconde plante spontanée – que j’avais transplantée, jeune, en pot durant l’été – a passé l’hiver sur un balcon sous toit, mais très peu protégé des vents. Elle a, donc, résisté à -7°C, environ, et, surtout, à une phase de 4 jours de brouillards givrants – destructeurs des tissus foliaires. Cette plante, aujourd’hui, en début juillet, fait plus d’1 mètre de diamètre – avec un parfum exquis….

Les conditions hivernales atmosphériques furent telles qu’aucune de mes plantes d’Ocimum bisabolenum n’a résisté – au contraire des hivers précédents tout aussi froids… mais sans brouillards givrants. Par contre, mon unique plante d’Ocimum kilimandsharicum a résisté durant tout l’hiver. 

Plus de 80 accessions de Basilics, Tulsis, et autres Ocimum, dans notre jardin, de Casa Kalika, en 2025

Au printemps, nous avons installé des mini-serres murales et j’ai semé plus de 80 types de Basilics – espèces et variétés – en alvéoles. A savoir:

– la collection de Kokopelli – disponible en décembre 2024.

– 26 accessions du GRIN /USDA.

– des variétés provenant de chez Richter Seeds au Canada.

– mes propres productions de 2022 impliquant la variété “Dévotion”, relativement résistante au mildiou, l’écotype Turque, “Esfahan”, d’Ocimum americanum var. pilosum, et mes diverses souches d’Ocimum bisabolenum – celle de Kokopelli, “Spice” (de Richter au Canada) et l’écotype “PI 652059” (du GRIN/USDA).

PI 652059. Besobila d’Ethiopie – originaire des Maldives, des iles en face de l’Ethiopie. Ocimum bisabolenum

J’ai ensuite transplanté ce qui avait germé en petits godets, et subséquemment, en pots d’1 litre (ou plus) ou, directement, dans le jardin. 

Fleur d’Ocimum basilicum

Objectifs de “Basilics 2025”

Je souhaite préciser que les objectifs de “Basilics 2025” sont:

1. Rendre hommage à la Beauté, et à la Diversité, des Ocimum et les photographier toujours plus – au cas où, un jour, nous publierions un ouvrage sur les espèces principales dans le genre Ocimum … au sujet desquels j’ai, déjà, rédigé une pléthore de monographies. 

2. Etablir une évaluation agronomique (amplitude, hauteur, couleur des fleurs, etc) de toutes ces espèces et variétés d’Ocimum en parallèle – non officiel et, juste, pour le Plaisir – du travail effectué par le directeur de l’Institut Botanique de Karlsruhe, Peter Nick, en Allemagne : à savoir, la création d’une carte génétique de 120 accessions d’Ocimum (dont celles de Kokopelli et du GRIN que j’ai sélectionnées) ainsi que l’analyse de leurs huiles essentielles. 

3. Produire, sous tentes-moustiquaire (à savoir, en autogamie stricte et sans insectes pollinisateurs) des semences pures des variétés, ou espèces, potentiellement à introduire – ou à régénérer.

Mes deux Tentes de pollinisation, en autogamie stricte, pour la production de semences pures. C’est la même technique qui est employée, par le GRIN/USDA – avec des structures permanentes.

4. Travailler sur des croisements impliquant la variété résistante, relativement, au Mildiou, “Dévotion” – dont j’ai récolté beaucoup de semences, durant l’été 2022, alors qu’elle a poussé au milieu d’une trentaine d’autres Ocimum (espèces et variétés). L’objectif étant d’étudier des dizaines de plantes afin de découvrir des croisements intéressants et, peut-être, également, avec la résistance au mildiou de la plante-mère.

Ocimum basilicum. Ecotype d’Ethiopie. PI 197442 dans la banque de semences de l’USDA. Cet écotype Ethiopien se caractérise par un chémotype Linalol, Géraniol et Eucalyptol.

5. Présenter une nouvelle “souche” génétique d’Ocimum bisabolenum qui soit, en fait, un pool génétique à partir de 5 écotypes différents. Pourquoi? Parce qu’en fonction des écotypes Ethiopiens, le ratio de Bisabolène, dans l’huile essentielle, peut varier de 10 à 49%. Et c’est le Bisabolène qui nous intéresse car ce terpène est très spécifique à cette espèce dans le monde des Ocimum – du moins dans le spectre des espèces majeures d’Ocimum d’un point de vue ethnobotanique ou commercial. 

PI 652056. Besobila d’Ethiopie. Ocimum bisabolenum

6. Mélanger tous ces Basilics dans le jardin afin de susciter, de la part de la Terre-Mère, d’autres cadeaux de croisements spontanés – et, surtout, “fertiles” car les deux plantes présentes (Ocimum basilicum x Ocimum kilimandsharicum) sont stériles… à ce jour. Cette année, je vais même jusqu’à planter ensemble, dans le même pot, un Basilic “Cannelle”, ou “Réglisse”, par exemple, avec un Ocimum kilimandscharicum afin de chahuter avec la destinée! Pourquoi? parce qu’il semble que mes deux premiers croisements spontanés impliquaient le “Cinnamate de Méthyl” chez Ocimum basilicum.

7. Corriger les erreurs éventuelles de déterminations d’espèces botaniques qui persistent dans la gamme de Kokopelli – ainsi que dans celle du GRIN/USDA.

PI 414205. Besobila d’Ethiopie. Ocimum bisabolenum

8. Tenter d’établir un “bréviaire botanique”, avec photographies, permettant de déterminer l’espèce botanique d’Ocimum – au premier coup d’oeil ou coup de coeur – grâce à des caractères “déterminants”: la couleur du pollen; la hauteur de la plante; le positionnement de la plante, et des feuilles, dans l’espace; la forme des feuilles; la longueur du pédoncule de la fleur, etc. 

Les jeunes feuilles d’Ocimum gratissimum ont tendance à se plisser, à s’excurver, dans le sens latéral

9. Corriger les erreurs éventuelles, de description botanique, dans mes monographies portant sur les Ocimum, de l’été 2022. En effet, dans notre jardin de type désertique, et récent – élaboré en sur-élevé, avec des murets de brique – dont la biomasse est élaborée à partir de terre locale (pauvre), de fumier et de vermicompost, la prospérité des plantes peut varier, énormément, en fonction de la fertilité du sol et de son emplacement.

C’est ainsi que, cette année, j’ai décidé de cultiver certaines plantes, d’écotypes, variétés ou espèces de Basilics que je souhaitais évaluer – et photographier avec plus d’aise – dans des pots de 30/35 cm, et dotés de bacs, avec un médium de culture et un arrosage (à volonté) identiques. 

10. Etablir un tableau très précis des chémotypes des huiles essentielles pour chaque écotype, ou variété, de Basilic de la gamme Kokopelli: à savoir, une description de leurs quelques composants principaux – car il en existe des dizaines de mineurs, parfois. Cela à des fins médicinales, entre autres – car même les Basilics, dits alimentaires, le sont extrêmement.

Par exemple, si des variétés violettes très proches – telles que “Rubin”, “Osmin”, “Dark Opal” et “Rosie” – sont conservées dans une même gamme, il est, alors, intéressant de bien souligner leurs différences éventuelles en ce qui concerne leurs composants essentiels – si tant est qu’elles existent.

Mes Observations portant sur quelques Gammes de Basilics

1. Au sujet de la capacité germinative des Basilics

J’ai mentionné dans mon ouvrage, “Semences de Kokopelli” – qui n’a pas été modifié depuis 2011 – que la durée germinative moyenne du Basilic était de 8 années. Aujourd’hui, je serai beaucoup plus prudent: tout dépend des espèces, tout d’abord, et, ensuite, de la qualité des semences… et de leur conservation.  

Par ailleurs, je serai d’autant plus prudent en ce qui concerne les semences des espèces d’Ocimum provenant d’Asie, d’Afrique, et d’Amérique Latine, car les informations réelles et sourcées, concernant leur durée germinative moyenne, sont très rares – pour ne pas dire inexistantes. 

“Malawi Camphor”. Ocimum americanum sp. americanum

2. Au sujet de la viabilité des semences de Basilics

Pour certaines variétés, les semences germent mais produisent des plantules chétives qui ne prospèrent pas. Il s’agit d’un point, hyper-important, pour tout semencier: il faut surveiller la capacité de germination des semences mais, aussi, leur viabilité… car ce n’est pas parce qu’une semence germe qu’elle est viable – à savoir capable de produire une plante robuste. Je l’ai remarqué chez divers semenciers.

A priori, dans des conditions expérimentales de culture identiques, des plantules non viables, ou très chétives, peuvent être générées par une semence trop vieille (qui n’a plus la Force) ou par une semence qui a été produite dans des conditions marginales, eu égard à ses requêtes génétiques (qui n’a, donc, jamais eu la Force).

Ocimum gratissimum

3. Les premières plantes à fleurir, le 28 mai, furent celles d’Ocimum bisabolenum et, une semaine plus tard, celles du Basilic “Citron à petites feuilles”. Les premières plantes à produire de la semence mûre, vers le 20 juin, furent celles d’Ocimum bisabolenum.

“Spice” – une dénomination commerciale (distribuée par Richter Seeds) d’Ocimum bisabolenum depuis des dizaines d’années

4. Cristation/fasciation chez Ocimum bisabolenum. J’ai découvert une nouvelle caractéristique strictement propre à Ocimum bisabolenum… du moins pour ce que je connaisse – à savoir, beaucoup! – des espèces principales de Basilics. En effet, certaines plantes, de divers écotypes d’Ocimum bisabolenum, ont une tige caractérisée par une cristation/fasciation qui peut atteindre 5 cm de longueur – avec près de 9 mm de largeur. Ensuite, cette tige principale, en fasciation, se divise en deux ou trois ramifications. 

Cristation/fasciation chez Ocimum bisabolenum pouvant atteindre 5 cm de longueur – avec près de 9 mm de largeur

5. Au sujet des variétés de l’espèce Ocimum basilicum – à savoir la plus utilisée, cultivée et commercialisée

Au sujet des variétés à feuillage violet “Rubin”, “Osmin”, “Rosie” et “Purple Delight”. Je ne vois aucune différence, cette année, entre les trois premières variétés sur le plan de la coloration. 

Je n’ai pas pu évaluer la variété “Dark Opal”, en comparaison, mais, selon les photos présentées sur le site de Kokopelli, elle semble quasiment identique. 

J’ai cultivé, à plusieurs reprises, la variété de Richter Seeds, “Purple Delight”, et je n’ai vu aucune différence avec les autres sur le plan de la coloration. 

Les principaux composés antioxydants des Basilic Violets sont les acides: caféique, vanillique et rosmarinique, la quercétine, la rutine, l’apigénine, l’acide chlorogénique et l’acide p-hydroxybenzoïque.

Les principaux composants du chémotype des Basilics Violets sont: Eucalyptol, Linalol, Estragol, Eugenol,  Cinnamate de méthylle, trans-αBergamotène.

Ocimum basilicum. Purple Delight

Au sujet des variétés, de type Linalol, “Grand Vert”, “A Feuilles Moyennes”, “Dolly”, “Elidia”, “Eleonora”, etc. Elles ne représentent aucun intérêt – d’autant plus que certaines ont pu être résistantes au mildiou… mais ne le sont plus aujourd’hui. 

– Au sujet de la variété “Latino/Vert Fin Compact”. Elle semble totalement similaire à la variété “Grec” mais sans son développement incroyable – du moins, dans mon jardin. La variété “Grec” est parfois nommée “Greco a Palla”


 27 Juin 2025. Cette plante, de la variété “Grec”, fait 40 cm d’amplitude sans l’amorce d’une fleur émergeant – alors que d’autres écotypes, ou variétés, ont commencé à fleurir dès la fin mai. C’est une belle réussite, au bénéfice des jardiniers, pour l’Archétype Basilic! Prenez-en de la graine… qui, un jour, cependant, va se manifester.

– Au sujet des variétés “Siam Queen Thai”, “Thaïlandais à petites feuilles” et “Thaïlandais à Tiges Rouges”… Je ne vois pas, vraiment, de différence entre ces variétés – si ce n’est de légères différences de coloration des fleurs – avec un chémotype proche, du moins au nez. Je n’ai pas pu évaluer “Thaïlandais à grandes feuilles”, en épuisé, chez Kokopelli. D’ailleurs, le “Thaïlandais à petites feuilles” possède de “grandes” feuilles de 6/7 cm… du moins, selon mon propre feuillomètre.

Au sujet des variétés “Anis”, “Réglisse”, “Cannelle” et “Aromatto”. Je dois enquêter sur toutes ces variétés… et ce d’autant plus que mon attribution erronée d’Ocimum americanum, pour “Anis”, de la gamme de Kokopelli, a été extrapolée à partir d’une souche provenant du semencier Richter Seeds – que j’ai cultivée en 2022. 

“Anis”, de la gamme de Kokopelli

D’un point de vue phénotypique, il n’existe pas vraiment de différence entre les variétés “Anis”, “Réglisse” et “Cannelle”, de chez Kokopelli, et, parfois, très peu de différence, également, avec certains écotypes de type “Thai” – de par le fait qu’ils font tous partie du même groupe “Thyrsiflorum”.

“Réglisse”, de la gamme de Kokopelli

En fait, selon une étude récente de 2023, les variétés “Anis”, “Réglisse” et “Fahéj illatú” (“arôme de Cannelle” en Turc) possèdent toutes les trois un chémotype “Cannelle”/“Linalol” – avec plus de 50% de Cinnamate de Méthyle pour la variété “Réglisse”. La variété dite “Anis” a moins de Cinnamate de Méthyle mais beaucoup plus d’Estragol (25%). 

“Queen of Sheba”

Il existe une foultitude d’autres variétés – ou dénominations commerciales, pour être plus précis – de Basilics de type Cinnamate de méthyle: “Purple Virgin”, “Purple Lovingly”, “Sweet Castle”, “Purple Long Legged”…

6. Au sujet du compagnonnage impliquant les Tomates et les Basilics dans le jardin potager

J’ai parsemé des Basilics dans la totalité de notre grand jardin, cette année – dont les Tomates. Ma conclusion, à la fin juin, est la suivante. Dans un biotope relativement désertique tel que le nôtre (en 2024, 95 mm d’eau entre début janvier et fin septembre), une nappe phréatique très peu généreuse à 125 mètres de profondeur, et de nombreuses journées à 36°C, déjà, au mois de juin, le compagnonnage Tomates/Basilics est, forcément, au bénéfice des Tomates – au titre des insectes harmonisateurs – car les Basilics se font littéralement “pomper” l’eau… et, ensuite, la lumière.

“Mammoth”

7. Au sujet des températures dépassant les 35°C

Devant notre cabane, aucune de mes plantes de Basilics, en grands pots, ne souffrent de l’intensité solaire et de la température élevée. Pourquoi? Parce qu’elles ont de l’eau à volonté dans leurs bacs. Il en va autrement, dans le jardin, avec des plantes en pleine terre… Ainsi, dans les mêmes conditions, et en fonction des variétés, certaines plantes – telles que celles de type violet – plissent leur feuilles au maximum, ou les laissent pendre, alors que d’autres n’ont pas enclenché un quelconque processus foliaire leur permettant de minimiser l’évaporation. 

Laitue”

8. Au sujet des écotypes, et variétés, d’Ocimum americanum

En ce qui concerne les Basilics Citron, “Lime Thai”, “Kali” et “Mrs Burns”. Placés côte à côte, ils se caractérisent par une très grande similarité d’un point de vue phénotypique. Ils font, environ, de 50 à 60 cm de hauteur à la fin juin.

La variété récente, de Basilic Citron, “Sweet Dani”, semble un peu moins développée que les deux précédentes, en termes de bio-masse. 

Il n’est, ainsi, que le chémotype de leur huile essentielle qui puisse différencier ces diverses variétés d’Ocimum americanum var. pilosum:

“Sweet Dani”. Le chémotype de son huile essentielle est Citral à 83/86%. De plus, cette obtention récente possède un ratio plus élevé d’huile essentielle que les autres variétés de Basilic Citron – donc encore plus de Citral. 

“Mrs Burns”. Le chémotype de son huile essentielle est Estragol, Citral et Linalol avec, même, des soupçons de Bisabolène selon une étude. Selon une autre étude, il est Citral à 50% et Linalol à 39% – sans Estragol. [17]

“Lime Thai” – ou “Maenglak Thai”.  Le chémotype de son huile essentielle est Citral, β-Caryophyllène, Linalol, et Bergamotène.

Quant à l’écotype de Basilic Citron originaire d’Esfahan, en Iran – un lieu récemment mis en exergue de par le bombardement de son site de recherches nucléaires, c’est un Ocimum americanum var. pilosum citronné avec des plantes de très grande amplitude. Le chémotype principal de son huile essentielle est Citral, Estragol, Linalol et Bergamotène.

“Esfahan”. Iran. Ocimum americanum sp. pilosum

En ce qui concerne la sous-espèce, Ocimum americanum var. americanum. Tout d’abord, au sujet de l’écotype “Kivumbasi Lime”, originaire de l’ile de Zanzibar. Ne l’ayant jamais cultivé moi-même, je l’ai attribué à Ocimum americanum var. pilosum. C’est une erreur de ma part: il s’agit d’un Ocimum americanum var. americanum.

Ensuite, au sujet du “Pool génétique de Zambie” de Kokopelli. J’en ai, déjà, deux plants magnifiques, en tente-moustiquaire d’isolement, et je viens de resemer une plaque – et de repiquer une dizaine de plantules – à partir d’un sachet entier de vieilles semences. En effet, je souhaite localiser les plantes – de ce Pool génétique de 4 écotypes Zambiens – qui possèdent un chémotype Eucalyptol plutôt qu’un chémotype Camphre. A des fins médicinales. 

PI 500942. Un écotype camphré d’Ocimum americanum sp. americanum provenant de Zambie
Ecotype d‘Ocimum americanum sp. americanum dénommé “Africain”. A noter la forme des feuilles totalement différente des autres écotypes de Zambie et de Malawi

9. Au sujet des écotypes, et variétés, d’Ocimum tenuiflorum

Au sujet de la “Tulsi Verte de Thaïlande”. Elle a commencé à fleurir, à 25 cm de hauteur, à la fin juin. A noter que ses feuilles sont légèrement différentes, des autres écotypes d’Ocimum tenuiflorum, car leur plissement laisse penser qu’elles ne sont pas du tout dentelées… alors qu’elles le sont.

Je n’ai rien obtenu à partir des semences, de 2020, de l’écotype dénommé Rama.

Fin juin, j’ai semé deux souches violettes, “Krishna” – qui germent très bien – afin d’évaluer quelle est la problématique au niveau de leur coloration. 

J’ai positionné, dans mes tentes-moustiquaire d’isolement – afin d’en produire des semences pures – des plantes de deux autres écotypes, verts, d’Ocimum tenuiflorum: l’un en provenance du Gujarat (PI 288779) et l’autre en provenance de Cuba (PI 652057).

Tulsi du Gujarat. PI 288779. Ocimum tenuiflorum

10. Au sujet des croisements spontanés impliquant Ocimum basilicum et “Kapura”, Ocimum kilimandscharicum

J’ai semé, cette année, des semences de “Kapura”, issues de mon jardin de Basilics, très diversifiés, de 2022, ainsi que des semences provenant d’une plante apparue, spontanément, durant l’été 2024, ainsi que celles produites par Maryse en 2017. 

Fleur de Kapura”, Ocimum kilimandscharicum, avec des anthères et du pollen de couleur blanc/gris et des étamines relativement courtes

J’ai une vingtaine de “Kapura”, présentement, en culture, en pots ou dans le jardin. Et j’ai, déjà, découvert plusieurs plantes “anormales” avec des fleurs et des feuilles différentes. Ces plantes paraissent stériles, au premier abord, car les fleurs sont très rapidement déhiscentes – quelques heures après l’anthèse.  

Couronne de 6 fleurs épanouies en même temps – à savoir un pseudo-verticille composé de 2 cymes de 3 fleurs

Il faut préciser, avant tout, que l’espèce Ocimum kilimandscharicum est très peu commune, dans les jardins, et très peu investiguée par les chercheurs… car la recherche, cela coûte cher. Par exemple, une requête sur le site web de Pubmed présente 1500 références pour Ocimum basilicum, 847 pour Ocimum tenuiflorum et 47 pour Ocimum kilimandscharicum! C’est dire que les processus de reproduction, caractérisant Ocimum kilimandscharicum, n’ont pas vraiment été élucidés. 

Je suspecte, également, que ces nouvelles plantes hybridées d’Ocimum kilimandscharicum, puissent provenir d’un croisement spontané lors de la saison 2017, chez Maryse, productrice de Kokopelli, qui en produisit 337 grammes de semences ainsi que près d’un kilo de l’écotype d’Ocimum basilicum, “Mrihani” – à savoir une ample opportunité de croisements impliquant ces deux espèces de par le très grand nombre de plantes porte-graines… et l’attrait irrésistible pour les pollinisateurs de toutes sphères. 

En conclusion, au niveau de l’intégration des gènes de résistance au Mildiou du Basilic, dans les variétés alimentaires de Basilic, la piste Ocimum kilimandscharicum X Ocimum basilicum pourrait s’avérer fertile. Et ce, d’autant plus si des écotypes moins “camphrés”, d’Ocimum kilimandscharicum, sont disponibles – car les consommateurs ne raffolent pas de Camphre dans leur assiette. 

En autre conclusion, si Ocimum kilimandscharicum se croise spontanément avec Ocimum basilicum, et vice-versa, il est fort possible qu’Ocimum kilimandscharicum puisse se croiser avec d’autres espèces d’Ocimum – et vice-versa.

A ce sujet, mes divers courriers, de l’automne 2024, à destination de l’ITEIPMAI et de son directeur, Denis Bellenot, son restés à ce jour sans réponses. J’y narrais mes découvertes et proposait, même, des boutures de mes croisements spontanés… au nom de la Recherche et du Mutualisme.

Lors de mes divers courriers, j’ai, même, proposé, à cet administrateur du “Conservatoire National des Plantes à Parfum, Médicinales, Aromatiques et Industrielles”, de Milly la Forêt, l’usage convivial de mes photographies, en haute définition, pour une future édition de leur excellent ouvrage de 286 pages, “La diversité du genre Ocimum dans les collections du CNPMAI”

Fleurs d’Ocimum bisabolenum.

Avec ces joyeuses nouvelles – sur le plan de l’innovation variétale – impliquant Ocimum kilimandscharicum, je vais clore ce “Premier Rapport” portant sur mon projet “Basilics 2025”, et je vous en souhaite une bonne lecture et compréhension.

Xochi. Le 12 juillet 2025