Le genre Zinnia, de la Famille des Astéracées, comprend 22 espèces. Les Zinnias sont originaires d’une région qui s’étend du sud-ouest des USA jusqu’à l’Amérique Latine. Le Mexique constitue un centre de diversité majeur de ces espèces.
Le genre Zinnia a été nommé par le taxinomiste Carl von Linné pour honorer le botaniste Allemand Johann Gottfried Zinn (1729-1759) qui fut le directeur du Jardin Botanique de Göttingen et qui fut l’auteur de la première description botanique de ce genre en Europe.
Les fleurs des Zinnias sont comestibles et, de plus, éminemment attractives pour une pléthore de pollinisateurs dont les colibris. Les Zinnias ont été, également, utilisés par les Peuples Amérindiens pour teindre les corps, les habits et les ustensiles.
Chez les Peuples Pueblos, le Zinnia constitue un symbole de sagesse et les jeunes enfants en étaient nourris afin d’accroître leur intelligence – en particulier l’espèce Zinnia acerosa – selon l’ouvrage, de 1932, “The Ethnobotany of the Acoma and Laguna Indians”.
Les Zinnias sont des plantes ornementales très appréciées des jardiniers. Les multiples variétés proposées par les semenciers sont des sélections des espèces Zinnia elegans, Zinnia pauciflora, Zinnia grandiflora, Zinnia haageana et Zinnia angustifolia ou des hybrides interspécifiques fixés de ces diverses espèces. Il en existe aujourd’hui plus d’une centaine de variétés horticoles.
L’Association Kokopelli, en France, propose une vingtaine de variétés dont des sélections de notre ami Mushroom – alias Alan Michael Kapuler – en Oregon. [16]
Zinnia elegans
Cette espèce – également appelée Zinnia violacea – est originaire du Mexique. C’est l’espèce la plus connue et elle fut introduite dans les jardins de l’Europe dès 1790 comme plante ornementale. Dès 1856, les obtenteurs Français en avaient développé des formes doubles.
Lorsque les Conquistadores envahirent le Mexique, ils estimèrent que cette plante était laide et ils l’appelèrent “mal de ojos”, à savoir “yeux maléfiques” – un cas typique d’inversion accusatoire.
Traditionnellement, elle est utilisée au Brésil en infusion pour éliminer les douleurs. [4] Les Curanderos Brésiliens appliquent, également, ses feuilles sur la tête d’un patient pour soigner la démence et ils utilisent la plante dans des bains rituels – lors de cérémonies de guérison.
Zinnia elegans contient des polyphénoles, des saponines, des tannins, des alcaloïdes (guanidine), des sesquiterpènes lactones, des phényléthanoïdes, des coumarines, des acides (acide cafféique, acide quinique, acide coumarique, acide plantagoguanidinique, acide chlorogénique), des acides aminés (isoleucine, phénylalanine, tryptophan), des flavonoïdes (quercétine, kaempférol, apigénine).
Zinnia elegans contient, également, de la plumbagine, un composé organique réputé pour ses activités anti-microbiennes, anti-malariales, anti-inflammatoires, anti-carcinogéniques, cardio-toniques, neuro-protectrices, immuno-suppressives, anti-athérosclérotiques, anti-fertilité.
Zinnia elegans contient, également, de la clovamide, un composé organique que l’on trouve en petite quantité dans le cacao (Theobroma cacao), dans le Trèfle (Trifolium pratensis), dans le café (Coffea arabica) et dans les piments (Capsicum sp.) et qui est réputé pour son activité neuro-protectrice. [11]
Zinnia elegans contient, également, des anthocyanidols, aux vertus anti-oxydantes, dont les deux principaux isolés sont la pélargonidine acétylée et la cyanine (cyanidine diglucoside-3-5).
Une étude de 2011 a mis en exergue l’activité nématocide de Zinnia elegans – en particulier à l’encontre de Meloidogyne incognita [13] – et une étude de 1998 à démontré son activité molluscicide à l’encontre du Planorbe brûlé, Indoplanorbis exustus.
Zinnia elegans possède une activité anti-bactérienne à l’encontre de Mycobacterium tuberculosis. [18]
Une étude de 2002 a démontré son action anti-fongique, due à la présence de saponines, à l’encontre de Fusarium moniliforme, Fusarium oxysporum, Colletotrichum falcatum, Rhizoctonia solani, Macrophomina phaesolina. [17] L’écotype, analysé au Pakistan, contenait 7,5 % de son poids sec en saponine.
Une étude de 2016 a démontré sa capacité de phytoremédiation dans des sols très contaminés par du plomb. [20]
Une étude de 2007 a démontré son activité insecticide à l’encontre de la punaise Oncopeltus fasciatus.
Son huile essentielle contient du germacrène D, du myrcène, du p-cymène.
En fait, le delta-germacrène se retrouve dans l’huile essentielle d’un certain nombre d’espèces de Zinnia : Zinnia multiflora, Zinnia peruviana, Zinnia elegans, Zinnia angustifolia, Zinnia linearis, Zinnia tenuifolia, Zinnia haageana et Zinnia verticillata. Le delta-germacrène possède des activités anti-histaminique, anti-oxydante, anti-infectieuse, calmante, anti-bactérienne, insecticide, spasmolytique, etc.
Zinnia peruviana
Cette espèce est originaire de toute l’Amérique latine. En Argentine, elle est connue sous le nom “Chinita del Campo”, “Flor de Papel”, “Yerba de San Jacinto”, “Clavel del Campo”, “Abrojo Chico”. Les plantes font de 70 cm à 1 m de hauteur. Ses pétales sont de couleur jaune ou rouge.
Traditionnellement, elle est utilisée pour ses propriétés stomachiques, anti-malariales, anti-fongiques, anti-diarrhéiques, anti-vomitives, hépato-protectrices, anti-parasitiques, fébrifuges, anti-hémorragiques, cicatrisantes et anti-bactériennes. [6] [7] [8] [9]
Une étude, de 2012, intitulée “Antibacterial activity of organic extracts from Zinnia peruviana against gram-positive and gram-negative bacteria” [5] a mis en exergue son activité anti-bactérienne à l’encontre des bactéries Gram-positives et Gram-négatives suivantes : Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Listeria monocytogenes, Escherichia coli et Bacillus cereus.
Une étude de 2010 a démontré son activité insecticide à l’encontre du charançon du maïs, Sitophilus zeamais (avec 88 % de mortalité). [23]
Zinnia grandiflora
Cette espèce est originaire du sud des USA et du nord du Mexique.
Traditionnellement, cette espèce a été utilisée (en infusions, en décoctions, en cataplasmes et en inhalations) par les Peuples Amérindiens Keres, Zuni, Ramah et Navajo pour soigner les troubles rénaux, les transpirations excessives, les maux de nez, les maux de gorge, les problèmes digestifs, les contusions, les fièvres, les problèmes oculaires – selon les ouvrages, de 1915, “Ethnobotany of the Zuni Indians” ; de 1952, “The Ethnobotany of the Ramah Navaho” ; de 1944, “Ethnobotany of the Navajo” ; de 1932, “The Ethnobotany of the Acoma and Laguna Indians”.
Chez les Zunis, les fleurs étaient séchées, réduites en poudres et répandues sur les pierres brûlantes des sweat-lodges, temazcales ou bains de sudations.
Une étude, de 2006, intitulée “Zinagrandinolides A−C, Cytotoxic δ-Elemanolide-Type Sesquiterpene Lactones from Zinnia grandiflora”, a mis en exergue l’activité anti-carcinogénique de certains de ses sesquiterpènes lactones – en particulier à l’encontre des cancers des poumons, du sein, du pancréas. [10]
Une étude de 2019 intitulée “Antinociceptive Potential of Zinnia grandiflora” a mis en exergue ses activités anti-nociceptives et anti-inflammatoires. [12]
Autres Espèces de Zinnias
Zinnia pauciflora possède une action anti-fongique à l’encontre d’Aspergillus niger, Candida albicans et Fusarium oxysporum et une action anti-bactérienne à l’encontre de Bacillus subtilis et de Escherichia coli. [19]
Une étude Egyptienne de 2014 a mis en exergue, dans Zinnia pauciflora, la présence d’acide linoléique (35 %), d’acide palmitique (17 %), d’acide oléique (13 %), d’acide laurique, d’acide myristique et d’acide caprylique dans ses graines. Ses fleurs contenaient des anthocyanines (deux cyanidines) et son huile essentielle contenait principalement de l’isophytol (39 %), de l’acide hexadécanoïque (13 %) et du spathulénol (9 %). [21]
Une étude de 1990, en Inde, a démontré la présence dans les graines de Zinnia verticillata, d’acide linoléique (17,9 %), d’acide palmitique (37,8 %), d’acide oléique (32,6 %) et d’acide stéarique (8,2 %).
Une étude intitulée “Cytotoxic of elemanolides from Zinnia flavicoma” a mis en exergue l’activité anti-cancérigène de cette espèce à l’encontre, particulièrement, du cancer du larynx. [22] Les sesquiterpènes dilactones isolés étaient les Zinaflavines B, D et F.
Une étude de 2010 a démontré l’activité insecticide de Zinnia acerosa à l’encontre du charançon du maïs, Sitophilus zeamais (avec 68 % de mortalité). [23]
L’étude Egyptienne, de 2018, intitulée “A comprehensive review of phytoconstituents and biological activities of genus Zinnia” a analysé la présence de près d’une centaine de phytoconstituants dans diverses espèces de Zinnias : des stérols, des flavonoïdes, des flavonoles, des flavones, des aurones, des chalcones, des anthocyanines, 70 sesquiterpènes, des hydrocarbones et des diterpènes. [24]