Le genre Lobelia comprend 415 espèces réparties en 18 sections. [1] La nouvelle classification phylogénétique n’a pas pu statuer, définitivement, quant à son appartenance familiale. Ce genre est donc attribué soit à la Famille des Lobeliacées, soit à la famille des Campanulacées – et à la sous-famille des Lobelioidées. La plupart des espèces de Lobelia sont originaires des régions tropicales ou tempérées chaudes.
Ce genre a été nommé ainsi, par Charles Plumier, pour honorer le botaniste Flamand Matthias de Lobel (1538–1616).
Plusieurs espèces sont cultivées comme plantes ornementales dans les jardins – en particulier, Lobelia cardinalis, Lobelia siphilitica, Lobelia fulgens, Lobelia sessilifolia et Lobelia erinus.
De nombreux hybrides ont été créés pour les jardins sous les dénominations Lobelia x speciosa et Lobelia x gerardii. Ils sont issus de croisements interspécifiques impliquant Lobelia cardinalis et Lobelia siphilitica.
Les principales espèces très médicinales répertoriées, de nos jours, sont Lobelia inflata, Lobelia cardinalis, Lobelia siphilitica, Lobelia spicata et Lobelia kalmii en Amérique du nord ; Lobelia chinensis en Chine ; Lobelia tupa, Lobelia langeana [51] et Lobelia exaltata [50] en Amérique Latine ; Lobelia nicotianifolia, Lobelia nummularia, Lobelia zeylanica, Lobelia sequinii, Lobelia heyneana [59] et Lobelia angulata [52] en Asie et en Australie ; Lobelia fervens, Lobelia giberroa [57] [58], Lobelia rhynchopetalum [56] et Lobelia flaccida [49] [55] [60] en Afrique.
En Asie, les jeunes feuilles et pousses de Lobelia nummularia et de Lobelia zeylanica sont, également, consommées comme légumes. Il en est de même pour Lobelia fervens, à Zanzibar, considérée comme une plante de survie durant les périodes de famine. [54]
Lobelia tupa est également dénommée “Tabaco del Diablo” – ce qui est une façon de parler car le Diable est une invention tardive, et induite par les hallucinations monothéistes, dont l’existence est purement virtuelle. Ce qui n’est pas virtuel, par contre, ce sont les hallucinations générées par Lobelia tupa qui constitue, résolument, une espèce enthéogénique.
Lobelia rhynchopetalum, en Éthiopie, est utilisée en fumigation, par les Peuples Indigènes de Gozamin Wereda, pour chasser les esprits maléfiques. [53]
Lobelia cardinalis
Cette espèce est originaire des Amériques : du sud du Canada en passant par le Mexique et jusqu’au nord de la Colombie. Elle préfère les écosystèmes humides, et un peu ombragés, et les sols profonds. Les plantes peuvent atteindre 1,20 m de hauteur. Les fleurs du type spécifique sont rouges mais il en existe, naturellement, des formes blanches et roses.
Elle a été introduite en Europe vers 1620 et elle y fut appelée “la fleur cardinale” – une dénomination dérivée de la couleur des déguisements d’une faction de la hiérarchie catholique.
Cette espèce de Lobelia est appréciée des abeilles et des papillons et elle est principalement pollinisée, pour son nectar, par les colibris de l’espèce Archilochus colubris – les colibris les plus communs dans la région nord-américaine à l’est du Mississippi et qui migrent durant l’hiver vers le Mexique et l’Amérique centrale.
Traditionnellement, elle a été utilisée médicinalement par les Peuples Amérindiens Pentagouets, Cherokee, Iroquois, Delaware, Jemez, Meskwaki, Pawnee et Zuni ainsi qu’il l’est rapporté dans divers ouvrages ethno-botaniques : “Cherokee Plants and Their Uses – A 400 Year History” (1975), “Folk Medicine of the Delaware and Related Algonkian Indians” (1972), “Iroquois Medical Botany” (1977), “The Ethnobotany of Jemez Indians” (1930), “Ethnobotany of the Meskwaki Indians” (1928), “Uses of Plants by the Indians of the Missouri River Region” (1919) et “Ethnobotany of the Zuni Indians” (1915).
Ces Peuples Amérindiens utilisaient les racines et les feuilles de Lobelia cardinalis (en infusion ou en cataplasmes) pour la fièvre typhoïde, la syphilis, les maux de tête, les vers intestinaux, les rhumatismes, les refroidissements, les fièvres, les problèmes digestifs, les saignements de nez, le croup, les douleurs, les chancres, les troubles menstruels, les blessures. Lobelia cardinalis était, également, considérée comme une plante expectorante et émétique.
Le Peuple Jemez en utilisait les fleurs lors des “danses de pluie”. Les Peuples Iroquois, Pawnee et Meskwaki en utilisaient les fleurs pour des “potions d’amour”. Les Peuples Iroquois l’utilisaient, également, en infusion ou en cataplasme, pour contrer les troubles induits par la magie maléfique.
Le Peuple Meskwaki l’utilisait, aussi, pour repousser les orages – en lançant en l’air de la poudre de la plante séchée – et pour accompagner les sépultures.
Chez le Peuple Zuni, Lobelia cardinalis entre dans la composition des “schumaakwe cakes” – utilisés en cataplasmes pour soigner les rhumatismes et les enflures – en compagnie de Cucurbita pepo, Ageratina occidentalis, Oenothera triloba et Berula erecta (la Berle dressée).
Lobelia cardinalis doit être utilisée avec discernement car cette espèce médicinale contient des alcaloïdes telles que la lobelanine et la lobeline. L’ingestion de très grandes quantités peut, en effet, générer des vomissements, des nausées, des diarrhées, une dilatation des pupilles, une salivation excessive et des convulsions. Cette espèce n’est pas recommandée pour les femmes enceintes, les enfants et les personnes souffrant de troubles cardiaques.
Une étude de 2016 a mis en exergue que le métabolite majeur bio actif de Lobelia cardinalis est la lobinaline qui est considérée comme un puissant anti-oxydant. [33]
Lobelia inflata
Cette espèce est originaire de l’est du Canada, de l’est des USA et de la péninsule Kamchatka en Russie. Les plantes peuvent atteindre 1 m de hauteur. Les fleurs sont de couleur violette teintée de jaune sur l’intérieur.
Traditionnellement, elle a été utilisée médicinalement par les Peuples Amérindiens Pentagouets, Crow, Cherokee, Iroquois, Shoshone, ainsi qu’il l’est rapporté dans divers ouvrages ethno-botaniques : “Cherokee Plants and Their Uses – A 400 Year History” (1975) ; “Native Economic Plants of Montana” (1905) et “Iroquois Medical Botany” (1977).
Elle fut appelée, par les Colons, “Indian Tobacco”, le “Tabac Indien” ; “Asthma Weed”, “Herbe à Asthme” ; et “Puke Weed”, “Herbe à vomir”. En Français, elle est appelée “Lobélie enflée”, “Lobélie brûlante”.
Ces Peuples Amérindiens utilisaient les racines et les feuilles de Lobelia inflata (en infusion ou en cataplasmes) pour les douleurs, le torticolis, les problèmes dermatologiques, les morsures et les piqures, le croup, l’asthme, la phtisie, les maux de gorge, les pustules des maladies vénériennes. Lobelia inflata était, également, considérée comme une plante émétique et comme une plante permettant de se sevrer de l’usage du tabac ou du whisky.
Les Peuples Iroquois en utilisaient l’infusion pour des “potions d’amour” et la décoction pour contrer les troubles induits par la sorcellerie. Les Peuples Cherokee l’utilisaient en fumigation comme insecticide.
L’un des usages favoris des Peuples Amérindiens était de fumer ses feuilles pour soulager la toux, les maux de gorge, l’asthme, la bronchite et les pathologies pulmonaires.
Lobelia inflata était à ce point estimée, dans la Pharmacopée des Peuples Amérindiens, qu’elle constituait un sujet d’échanges et de transactions parmi eux. De plus, elle constituait pour eux la plante, par excellence, à utiliser pour relaxer l’utérus durant les accouchements difficiles.
En Amérique du Nord, cette espèce était tellement prisée par les herbalistes ainsi que par les pratiquant de la Médecine Naturopathique, dénommée Médecine Éclectique, que leurs opposants – de la médecine allopathique industrielle, vaccinaliste et toxique – les appelaient, de façon désobligeante, “les médecins Lobelia”.
Aux USA, c’est un herboriste et naturopathe du New-Hampshire, Samuel Thomson (1769-1843) qui fit connaître cette espèce médicinale et qui en fit l’un des fleurons de sa médecine populaire. Elle devint, ensuite, l’un des remèdes majeurs de la Médecine Éclectique ainsi que de la Médecine Homéopathique. Le premier rapport médical, concernant cette espèce, émane du Docteur Manasseh Cutler dans son ouvrage de 1785, “Account of Indigenous Vegetables”.
En Grande-Bretagne, l’édition, de 1911, du “British Pharmaceutical Codex” présente les instructions de préparation, de dilution et de dosage de cette espèce médicinale très puissante mais à manier avec prudence et discernement. [3]
Aux USA, l’ouvrage de Harvey Wickes Felter et de John Uri Lloyd, “King’s American Dispensatory”, [5] publié en 1854 (et réédité en 1898) présente un rapport très circonstancié de sa composition chimique, de ses dosages, de ses applications thérapeutiques, etc. [4] Pour son usage expectorant, par exemple, cet ouvrage médical propose de mélanger Lobelia inflata avec de la poudre d’écorce de l’Aune Américain (Ulmus americana) et de la poudre de semence de lin (Linum usitatissimum).
Voici, par exemple, la liste des pathologies, soignées avec grand succès, déclinées par le gynécologue et obstétricien de Chicago, Finley Ellingwood, dans son ouvrage de 1919, “The American Materia Medica. Therapeutics and Pharmacognosy” : asthme spasmodique, coqueluche, croup spasmodique, convulsions infantiles, éclampsie puerpérale, épilepsie, tétanos, spasmes hydrophobiques, hystérie, paroxysmes hystériques, convulsions hystériques, rigidité du col de l’utérus durant l’accouchement, diphtérie, amygdalites, toux bronchitiques, bronchites aiguës, pneumonie et broncho-pneumonies, nausées, vomissements, respirations courtes, hoquet, spasmes de l’estomac, spasmes musculaires, angines de poitrine, arrêts cardiaques, oppressions précordiales, méningites cérébro-spinales, empoisonnement à la strychnine, empoisonnement par la stomaïne, empoisonnement aux champignons vénéneux, commotions cérébrales, syncopes d’apoplexie, asphyxie, calculs rénaux, hernies étranglées, malaria, urémies, anuries, constipation, albuminurie. [2]
A cette époque, Lobelia inflata était, également, amplement utilisée en injections hypodermiques. Le dosage était, alors, de 5 à 15 gouttes de teinture-mère pour les enfants et de 15 à 30 gouttes pour les adultes.
Aujourd’hui, Lobelia inflata est utilisée – principalement ses feuilles et ses semences – pour soigner la bronchite, la pneumonie, l’asthme, les congestions, la coqueluche, les allergies, le croup spasmodique, les douleurs musculaires dorsales, les entorses, l’élimination des toxines, la laryngite, la dyspnée, etc.
En infusion, pour une application externe, elle est également utilisée pour l’ophtalmie purulente. En teinture-mère, pour une application externe, elle est aussi utilisée pour traiter les contusions, les entorses et les maladies de la peau.
Cette espèce n’est pas recommandée pour les femmes enceintes, les enfants et les personnes souffrant de troubles cardiaques. En effet, l’ingestion de très grandes quantités peut s’avérer toxique. Les symptômes induits par cette toxicité sont des nausées, de l’hypertension, de l’hypothermie, des convulsions, des vomissements, de l’euphorie, de la tachycardie, des douleurs abdominales et de la salivation.
Lobelia inflata contient une cinquantaine d’alcaloïdes dont une vingtaine d’alcaloïdes pipéridines telles que la lobelanine, la lobelidine, la lobelanidine, la lobeline et l’isolobinine. La lobeline – qui constitue le principal alcaloïde actif – possède des propriétés expectorantes, diaphorétiques, anti-dépressives, relaxantes et bronchodilatatrices. La lobeline – même si elle n’est pas structurellement corrélée à la nicotine – est, à la fois, un antagoniste et un agoniste nicotinique (avec quelques % de la puissance de la nicotine). La lobeline inhibe la production de dopamine induite par la nicotine ou les amphétamines. Les graines de Lobelia inflata contiennent une plus grande teneur en lobeline que le reste de la plante.
La lobeline est un stimulant respiratoire utilisé pour l’asphyxie des nouveaux-nés, pour les empoisonnements au gaz, à l’alcool et autres narcotiques [29], pour les évanouissements, pour les noyades et les chocs électriques. Elle est parfois prescrite pour les troubles convulsifs et inflammatoires tels que l’épilepsie, le tétanos, la diphtérie et l’amygdalite.
L’isolobinine est, quant à elle, un relaxant respiratoire… ce qui explique que Lobelia inflata peut avoir un effet stimulant ou, au contraire, relaxant sur les systèmes nerveux central et périphérique.
Lobelia inflata, de par l’activation de la glande médullosurrénale – et de par le fait que la lobeline se lie à des récepteurs nicotiniques – libère les hormones épinéphrine et norépinéphrine.
Lobelia inflata est, également, un remède homéopathique prescrit pour les vomissements et nausées durant la grossesse, pour se sevrer du tabac (ou de l’abus de métamfétamines), pour certains troubles respiratoires, pour les troubles menstruels, etc.
Certains naturopathes la prescrivent en conjonction avec le piment de Cayenne afin d’en prolonger les bénéfices thérapeutiques, tant en ingestion qu’en application externe. D’autres naturopathes – afin d’en améliorer l’efficacité et la tolérance dans le traitement des problèmes respiratoires – la prescrivent en mélange avec la guimauve, l’aune d’Amérique, le gingembre, la grande aunée, l’hysope…
Selon une étude de Folquitto et al., datant de 2018, Lobelia inflata possède une activité anti-bactérienne à l’encontre de Klebsiella pneumoniae, Staphylococcus aureus et Staphylococcus marcescens.
Une étude récente, de 2020, a mis en valeur l’activité anti-tumorale de Lobelia inflata. [47]
Lobelia siphilitica
Cette espèce est originaire de l’est et du centre de l’Amérique du nord. Les plantes font près d’1 mètre de hauteur. Les fleurs sont de couleur bleue.
Lobelia syphilitica fut nommée ainsi par Linné. Elle fut mentionnée, en France, par Matthias de Lobel, dès 1591, sous le nom Trachelium americanum. En 1751, le naturaliste Suédois, Peter Kalm, mentionna ses vertus anti-syphilitiques dans son essai intitulé “Lobelia ut efficax remedium contra luem venereum”. En 1878, Schoepf la mentionna dans la “Materia Medica Americana”. Elle fut inscrite dans la “Pharmacopoeia of the Massachusetts Medical Society” en 1808.
En Europe, lorsque une Lobelia était prescrite en décoctions, à ingérer libéralement, il s’agissait bien de Lobelia syphilitica car elle ne possède aucune activité émétique intense – au contraire de Lobelia inflata.
Traditionnellement, elle a été utilisée médicinalement par les Peuples Amérindiens Cherokee, Iroquois, Meskwaki, ainsi qu’il l’est rapporté dans divers ouvrages ethno-botaniques : “Cherokee Plants and Their Uses – A 400 Year History” (1975) ; “Ethnobotany of the Meskwaki Indians” (1928) et “Iroquois Medical Botany” (1977).
Ces Peuples Amérindiens utilisaient les racines et les feuilles de Lobelia siphilitica (en infusion ou en cataplasmes) pour les maux de tête, le croup, la syphilis, les vers intestinaux, les rhumatismes, les refroidissements, les fièvres, les troubles de l’estomac, la toux, les saignements de nez, l’hydropisie, les diarrhées, la dysenterie.
Le Peuple Meskwaki l’utilisaient comme potion d’amour pour refusionner un couple tandis que les Peuples Iroquois y avaient recours pour éloigner les sorts de la magie maléfique.
Lobelia chinensis
Cette espèce est originaire de l’Asie de l’est et de Chine. Les plantes de cette espèce ne font que 15 à 35 cm de hauteur. Ses fleurs sont blanches teintées de rose. Elle fait partie des 50 Plantes Médicinales Maîtresses de la Médecine Traditionnelle Chinoise.
Dans la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise, elle y est dénommée “Bàn biān lián” et “Bàn biān hua”. Elle est associée aux méridiens du cœur, des poumons et des petits intestins. Ses saveurs sont sucrée, piquante et âcre. Aujourd’hui, elle fait, également, partie de la Pharmacopée officielle de la République Chinoise.
Lobelia chinensis a été pour la première fois mentionnée dans le Traité Médical “Dian Nan Ben Cao” du médecin Lan Mao (vers 1500) et, ensuite, dans le célèbre Traité “Ben Cao Gang Mu” du médecin Li Shizhen (1593) – qui déclinait 1095 espèces.
Lobelia chinensis a été traditionnellement utilisée pour soigner l’appendicite, l’asthme, l’ascite, la tuberculose, les abcès purulents, les morsures de serpents, les rhumatismes, la syphilis, les piqures d’insectes, les problèmes rénaux, les oedèmes, les pharyngites, les fièvres, les mastites, la jaunisse, la cirrhose, la bilharziose, les furoncles, les diarrhées, l’eczéma, les herpès, les ulcères, le zona, l’amygdalite.
Des investigations pharmacologiques et cliniques récentes ont mis en exergue son activité cholérétique, anti-venimeuse, diurétique, anti-cancéreuse [32] [41] [42], anti-fongique, détoxifiante, laxative, fébrifuge, antiphlogistique, cathartique, anti-inflammatoire [31] [38] [39], anti-syphilitique, anti-rhumatismale, anti-bactérienne, anti-oxydante [38] [44], anti-obésité [40], analgésique [45], anti-herpès. [61]
Une étude de 2013 a mis en exergue l’activité thérapeutique de Lobelia chinensis à l’encontre du cancer du colon. [34] Elle est également traditionnellement réputée pour soigner les cancers des poumons.
Lobelia chinensisentre, par exemple, dans la composition du complexe dénommé “Shenqitang” avec Angelica sinensis, Glycyrrhiza glabra, Poria cocos, Panax ginseng, Astragalus membranaceus, Panax notoginseng, Scutellaria barbata, Aconitum kusnezoffii, Aconitum carmichaelii, Oryza sativa, Hordeum vulgare. Ce complexe est réputé pour son activité à l’encontre des cancers de l’estomac, du colon et du foie. [35][36][37]
Lobelia chinensis entre, par exemple, dans la composition d’un complexe (protégé par un brevet [46]) destiné à traiter les hépatites dont l’hépatite B. Les autres composants sont : Scutellaria barbata, Isatis indigotica, Coix lacryma-jobi, Pulsatilla chinensis, Dryopteris crassirhizoma, Oldenlandia diffusa, Astragalus membranaceus, Litchi chinensis, Rheum officinale, Gallus gallus domesticus (membrane de gésier de poule).
Une étude Chinoise de 2011 a analysé 10 écotypes de Lobelia chinensis provenant de diverses régions de Chine afin de mettre en valeur l’absence de l’alcaloïde lobeline dans cette espèce médicinale. [30]
Lobelia chinensis contient des alcaloïdes (lobéchine, lobélanine, isolobélanine, lobelanidine, andrachcinidine, radicamines, lobéchidines) ; des flavonoïdes (apigénine, hespéridine, lutéoline, diosmétine, diosmine, chrysoériol, quercétine, linarine, rutine, amentoflavone, naringénine, eupafoline) ; des stérols (daucostérol, béta-sitosterol) ; des acides (stéarique, palmitique, lacéroïque, isoférulique, cafféique, p-coumarique, vanillique, benzoïque, gallique, succinique) ; des coumarines (diméthoxycoumarin, fraxinol, citroptène, scoparone, isoscopolétine) ; des polyacétylènes (lobétyoline et lobétyolinine). [43] [48]
Une étude Chinoise de 2018 a mis en exergue ses activités anti-bactériennes à l’encontre de : Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Micrococcus luteus, Salmonella, Pseudomonas aeruginosa, etc. [62]
Lobelia nicotianifolia
Cette espèce est originaire de l’Inde, de Sri Lanka, de Malaisie, de Philippines. En Inde, elle croit à des altitudes comprises entre 700 et 2200 mètres. L’espèce est bisannuelle ou vivace et les plantes peuvent atteindre 2 mètres de hauteur – et, parfois, 6 mètres de hauteur. Ses feuilles ressemblent à celles du Tabac : les plus amples font 30 cm de longueur et 5 cm de largeur. [24]
En 2018, une nouvelle espèce de Lobelia – dénommée Lobelia arunalachensis – a été découverte en Inde, dans l’Arunachal Pradesh, qui est très proche morphologiquement de Lobelia nicotianifolia. [23]
Traditionnellement, cette espèce a été utilisée pour ses propriétés expectorantes, émétiques, anti-asthmatiques, stimulantes, anti-spasmodiques, diaphorétiques, diurétiques, nervines, anti-allergiques.
Dans la Médecine Ayurvédique, elle y est dénommée “Mrityupushpa”, “Mahanala”, “Suradruma” ou “Mriduchhada”. En Tamil, elle est nommée “Kattupugaielai”.
De très nombreux ouvrages ethos-botaniques, en Inde, attestent de ses usages populaires. Une pâte confectionnée à partir de ses feuilles mélangées à un peu de chaux est appliquée sur les blessures purulentes afin d’en accélérer la guérison. Les racines sont utilisées pour les morsures de chiens et les piqures de scorpions et autres insectes venimeux. Des extraits de ses feuilles sont utilisés à l’encontre des sangsues, des morsures de serpents et pour soigner l’eczéma et la teigne. Ses feuilles et ses fleurs sont anti-spasmodiques et sont utilisées pour traiter l’asthme, la bronchite et la fièvre. Ses feuilles sont mâchées pour en emplir les cavités douloureuses des dents – et l’écorce de sa tige est utilisée pour le même propos. Une pâte de ses racines est appliquée sur les hémorroïdes qui ne saignent pas. Le jus de ses feuilles est utilisé pour traiter le pied d’athlète (Tinea pedis). Les racines sont utilisées pour soigner les problèmes ophtalmiques, les amygdalites et les douleurs stomacales. La plante a aussi été utilisée pour soulager les douleurs dorsales et la sciatique. [8] [9] [10] [11] [13] [25] [26]
Dans le Tamil Nadu, les Tribus Paliyan de Sirumalai confectionnent, à partir de la plante, une poudre à priser pour soigner les refroidissements et les allergies nasales.
Des investigations pharmacologiques récentes ont mis en exergue son activité anti-bactérienne à l’encontre de Staphylococcus aureus, Salmonella enteritidis, Salmonella typhi, Listeria monocytogenes, Escherichia coli, Bacillus cereus, Pseudomonas aeruginosa, Streptococcus pyogenes, Bacillus subtilis, Klebsiella terrigena [6] [7] [27] ; son activité anti-épileptique – de par la présence prépondérante de l’alcaloïde lobeline ; [15] son activité analgésique ; son activité à l’encontre de champignons et de levure : Cryptococcus neoformens, Candida albicans et Trichosporon sp ; son activité anti-venins. [27]
En sus de la lobeline, ce sont 13 autres alcaloïdes pipéridines qui ont été découverts dans cette espèce médicinale : la lobelanine, la lobelanidine, la lobelamine, la norlobelanine, la lelobanidine, la norlelobanidine, la norlobelanidine, la lobinine, l’isolobelanine, la lelobanidine, la lovinine, etc. La teneur de ces divers alcaloïdes, dans Lobelia nicotianifolia, est de 1,04 % à 1,18 %. [14] Cette espèce est réputée contenir beaucoup plus de lobeline que Lobelia inflata – qui est supposé n’en contenir que 0,3 % à 0,4%.
Lobelia nicotianifolia contient également de la lobelacrine (un glycoside), de l’acide chélidonique, du palmitate de béta-amyrine – un triterpénoïde possédant une activité sédative et anti-dépressive.
La lobeline et ses analogues constituent des substances thérapeutiques prometteuses dans le traitement des pathologies neurologiques telles que la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer, la maladie d’Huntington, l’épilepsie, la schizophrénie, etc – en croissance exponentielle de par l’extrême pollution environnementale et de par la pression génocidaire des Autorités psychopathiques en contrôle.
Une étude de 2011, intitulée “Antioxidant activity and phytochemical analysis of endophytic fungi isolated from Lobelia nicotianifolia”, a mis en exergue les propriétés anti-oxydantes de champignons endophytes, isolés de Lobelia nicotianifolia, appartenant aux genres Fusarium, Aspergillus, Penicillium et Mucor. [28]