Les Qualités Extrêmement Médicinales du Pastel des Teinturiers

Le genre Isatis, dans la Famille des Brassicacées, comprend de 30 à 80 espèces selon les auteurs.

Le terme “Isatis” provient du Latin “Isatis” issu du Grec ancien ἴσατις – pour Isatis. Selon certains linguistes, le terme Grec serait dérivé d’un autre terme Grec “Isazein” signifiant aplanir car, selon le médecin et pharmacologue Grec Pedanius Dioscoride (décédé vers l’an 90), cette espèce était utilisée, en cataplasmes, afin de cicatriser les plaies et de soigner les plaies et les oedèmes. L’usage de ce terme est, également, attesté par l’écrivain Romain Pline l’Ancien (an 23-79) dans son livre XX. Les écrits les plus antiques, concernant cette espèce, remontent à Hippocrates (an 460 avant EC).

Isatis tinctoria est considérée comme originaire de l’Asie centrale mais elle s’est naturalisée dans l’Europe du sud-est, dans l’Asie du sud-ouest, dans la Russie du sud-est, au Tibet occidental et dans le nord de l’Afrique. Cette espèce est appelée, en France, “Pastel des Teinturiers” mais, également, “Guède”. 

Le terme “Guède” dérive d’une racine Germanique “waizda” que l’on retrouve dans les appellations modernes en Anglais, “Woad” et en Allemand, “Waid”.

Les plus antiques vestiges de cette espèce ont été retrouvés sous la forme de graines datant du Néolithique dans la grotte de l’Audoste dans les Bouches-du-Rhône. Des momies Egyptiennes ont été retrouvées enveloppées de bandelettes bleues, teintes avec cette espèce, qui datent d’environ 2500 ans avant EC. 

Depuis 2011, Isatis tinctoria a été accepté dans la Pharmacopée Européenne officielle. Cependant, cette espèce médicinale reste interdite en France. 

Croquis botanique du Pastel des Teinturiers
Croquis botanique - Pastel des Teinturiers

Isatis tinctoria constitue la seule source Européenne de couleur bleue pour les teintures, l’indigo. Les teinturiers en confectionnaient une pâte de ses feuilles séchées – d’où le nom Pastel. A partir de la seconde moitié du 16 ème siècle, le Pastel des Teinturiers a été progressivement remplacé par des Indigotiers provenant de l’Asie ou de l’Amérique. 

Le terme “Indigo” est dérivé du terme Latin “Indicum” qui signifie originaire de l’Inde.

Néanmoins, il a été cultivé amplement en Europe (Allemagne, Italie, Angleterre et France) du 12 ème au 17 ème siècle et excessivement utilisé tant pour ses capacités teinturières que médicinales. A cette époque, Isatis tinctoria était, par exemple, utilisé pour soigner l’égotisme gangréneux – une intoxication induite par l’ingestion d’alcaloïdes produits par quelques espèces du genre Claviceps, dont l’ergot du seigle.

Cette intoxication était d’autant plus commune durant le Petit Age Glaciaire – en particulier durant le Grand Minimum Solaire de Maunder entre 1618 et 1715 – lorsque les populations consommaient des céréales qui n’avaient pas été récoltées ou conservées dans des conditions optimales prévenant les champignons de se développer. 

Isatis tinctoria est une espèce annuelle ou le plus souvent bisannuelle. Ses plantes, glabres ou hirsutes, font de 35 cm à 1,20 m de hauteur – mais leur hauteur moyenne est de 50 à 90 cm. Elles croissent, tout d’abord, sous la forme d’une rosette basale de feuilles bleu-vert et légèrement pubescentes qui font de 4 à 10 cm de longueur et de 1 à 4 cm de largeur. Les tiges qui en émanent peuvent être uniques ou multiples. Les fleurs sont jaunes et croissent en racèmes formant un ample panicule terminal. Le système racinaire est dominé par une racine-pivot conséquente qui peut dépasser 1,50 m de profondeur (et faire 6/7 cm d’épaisseur) et qui, dans ses premiers 20/30 cm, peut s’étaler, latéralement, avec ses racines secondaires, sur 40 cm d’amplitude. Ses semences noires (de 2 à 3 mm de longueur) sont contenues dans des siliques non déhiscentes faisant de 8 à 18 mm de longueur et de 2,5 à 7 mm de largeur.

 

Isatis tinctoria est, aujourd’hui, considérée comme une plante invasive en France (dans les Alpes de Haute Provence) et dans onze états de la partie ouest des USA. Il existe même des brigades de phyto-hystériques, aux USA, dont la mission est d’éradiquer cette espèce par tous les moyens possibles (arrachages, herbicides, fungi, insectes tels que Aulacobaris fallax, etc). Cette invasion est, nonobstant, une bénédiction de la Terre Mère car cette espèce constitue une Plante Médicinale Maîtresse dans la Pharmacopée Planétaire.

Isatis tinctoria est d’autant plus une plante dominante que certaines substances contenues dans ses tiges et dans ses semences (la glucobrassicine et deux glucosinolates indole) découragent, peu ou prou, les herbivores de les consommer immodérément et découragent, tout autant, d’autres espèces végétales de leur faire de la compétition dans le même espace. Plus la plante vieillit et plus elle devient amère et même, alors, les chèvres et les moutons sont réluctants à la consommer – ce qui n’est pas peu dire. Il semble même que ses propres semences ne puissent pas germer tant que la plante parente ne s’est pas éteinte et que ses substances anti-croissance, dans le sol, n’aient été lessivées. 

En 2007, Jacobs et Pokorny ont estimé à 14 % l’augmentation annuelle des surfaces occupées par Isatis tinctoria, dans le nord-ouest des USA. Il s’agit donc, d’une espèce médicinale très prolifique qui doit receler de très grandes qualités thérapeutiques, pour le futur de l’Humanité, si l’on en juge par son degré d’invasivité – ou par son désir patent d’accompagner, médicinalement, les Peuples en cette époque de désastre sanitaire.   

Je l’ai moi-même souvent rencontrée dans mes aventures et explorations botaniques dans les déserts de l’ouest des USA. J’ai pu ainsi voir qu’Isatis tinctoria recouvre des pans entiers de montagnes surplombant Yreka (une antique région de teinturerie) dans le nord de la Californie, lorsque j’étais en quête d’une espèce très rare de Calochortus – Calochortus persistens – dont il n’existe que quelques milliers de plantes, aux USA, qui ne croissent, exclusivement, que sur quelques pics montagneux Californiens (Crête Gunsight-Humbug). [15] J’ai pu ainsi constater, de mes yeux, que ce n’est qu’une fable grotesque que de prétendre qu’Isatis tinctoria menace d’extinction ce Calochortus très rare.

Dans les déserts US, Isatis tinctoria adore croître en association avec Artemisia tridentata qui est une espèce prospérant dans des espaces désertiques dont la température varie entre -18°C et 46°C. Isatis est réputé résister à des températures très basses – de l’ordre de -34°C. C’est l’une des premières plantes à émerger durant le printemps : Isatis tinctoria est un lève-tôt – ce qui en dit beaucoup quant à son souhait immodéré d’accompagner les Peuples de la planète.

Isatis tinctoria se décline avec quatre sous-espèces confirmées : Isatis tinctoria sp. tinctoriaIsatis tinctoria sp. corymbosaIsatis tinctoria sp. athoa et Isatis tinctoria sp. tomentella. Certains botanistes considèrent, cependant, que les espèces Isatis leavigata, Isatis costata, Isatis praecox et Isatis arenaria sont similaires et qu’elles constituent, probablement, des sous-espèces d’Isatis tinctoria.

Une étude de 2007, par Spataro et al., a analysé une quinzaine de populations Européennes d’Isatis tinctoria et a mis en exergue de très amples variations au sein de chaque population et entre les populations. [13] Les mêmes auteurs, en 2008, ont mis en valeur, au sein de cette espèce, une immense variabilité génétique et morphologique ainsi qu’une très large adaptabilité à des conditions de croissance en montagne. [14]

Ces auteurs ont également étudié la différence de production de semences entre des plantes en pollinisation croisée naturelle et des plantes en auto-pollinisation forcée. Les premières (en allogamie naturelle) produisaient en moyenne : 44 grammes de semences, par plante, avec une moyenne de 8 mg, pour chaque semence, et une faculté germinative de 46 %. Les secondes (en autogamie obligée) produisaient en moyenne : 7 grammes de semences, par plante, avec une moyenne de 6 mg, pour chaque semence, et une faculté germinative de 8,2 %. [14]

Isatis indigotica, ou “Pastel Chinois”, est  principalement cultivé en Chine dans la Vallée du Yangzi Yang. L’Isatis est une espèce médicinale très importante dans la Médecine Traditionnelle Chinoise. Ce sont ses feuilles et ses racines qui sont utilisées. 

Elle est mentionnée dans le célèbre Traité “Ben Cao Gang Mu” du médecin Li Shizhen (1593) – qui déclinait 1095 espèces. Dans ce Traité, Li Shizhen décrit diverses plantes produisant une teinture bleue dont Indigofera tinctoria (Mulan) et Persicaria tinctoria (Liaolan). Dans la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise, Isatis tinctoria/Isatis indigotica est dénommé “Dà Qīng Yè” (pour les feuilles), “Qing Dai” (pour une poudre dérivée des feuilles) et “Băn Lán Gēn” (pour les racines).

Dans la Médecine Traditionnelle Chinoise, Isatis tinctoria/Isatis indigotica est corrélé aux méridiens des poumons, du coeur et de l’estomac. Ses qualités sont “amère” et “froide”.

Il est à noter que la dénomination “Băn Lán Gēn”, dans la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise, s’applique aux espèces d’Isatis dans le nord de la Chine (“Běi Băn Lán Gēn”) tandis qu’elle s’applique à l’espèce médicinale  Baphicacanthus cusia/Strobilanthes cusia (Indigo de l’Assam) dans le sud de la Chine (“Nan Băn Lán Gēn”). [55]  [57] Cette dénomination est parfois appliquée, également, à l’espèce Polygonum tinctorium/Persicaria tinctoria, la Renouée des Teinturiers – de la Famille des Polygonacées.  

Il est à noter également que Baphicacanthus cusia est très proche génétiquement d’Andrographis paniculata et de Ruellia breedlovei – tous trois de la famille des Acanthacées. Andrographis paniculata constitue l’une des espèces majeures de la Pharmacopée Ayurvédique. Tout comme Isatis tinctoria et Baphicacanthus cusia, Andrographis paniculata est une Plante Médicinale Maîtresse très polyvalente : elle est réputée pour avoir énormément contribué à l’éradication de la pneumonie bactérienne (dénommée “grippe espagnole”) en Inde en 1918/1920.

Dans cette présente monographie, sur le plan médicinal, je ne fais pas de différence entre Isatis tinctoria et Isatis indigotica.

Dans la Pharmacopée Traditionnelle Chinoise, Isatis tinctoria/Isatis indigotica entre dans la composition d’une centaine de complexes. En voici un pour décongestionner les poumons – qui sont mis très à l’épreuve, dernièrement, en raison de la persécution des Peuples, par les psychopathes, pour les empêcher de respirer en paix. Il s’agit du complexe traditionnel dénommé “Zhong Gan Qing Pian” qui est constitué de : Isatis indigotica, Lonicera japonica (Chèvrefeuille du Japon), Forsythia suspensa, Scutellaria baicalensis (Scutellaire du Baïkal), Platycodon grandiflora (Campanule à grands fleurs) et Notopterygium incisum. 

Au Pakistan, c’est Isatis costata (sans doute une sous-espèce d’Isatis tinctoria) [47]  [48] et en Iran, Isatis cappadocica (dénommé “Vasmeh”) qui sont utilisés pour leurs qualités tinctoriales et médicinales [41]. Isatis cappadocica est, par ailleurs, un bio-accumulateur qui peut être utilisé pour purifier des sols lourdement contaminés – par l’arsenic, plus particulièrement. [42]  [43]  [44]  [46]

En effet, Isatis indigotica est considéré soit comme une espèce à part, soit comme une sous-espèce d’Isatis tinctoria – car la taxonomie des espèces dans le genre Isatis n’est pas des plus aisées et, selon certains botanistes, elle nécessiterait une complète révision. 

La plupart des auteurs considèrent qu’Isatis indigotica ne constitue qu’une sous-espèce d’Isatis tinctoria. Cependant, en 2002, Isatis indigotica et Isatis tinctoria furent séparées, par Gilbert et al, en fonction de l’analyse de leur génotype. [27] En effet, les auteurs analysèrent 38 écotypes d’Isatis tinctoria, d’Isatis glauca et d’Isatis indigotica. Ils en conclurent une extrême diversité au sein d’Isatis tinctoria ; une proximité génétique entre Isatis tinctoria et Isatis glauca ; le caractère d’espèce en soi d’Isatis indigotica. Leurs conclusions furent validées par une autre étude Chinoise de 2013 [28] – à l’encontre de la fusion officielle de ces deux espèces dans la “Flore de Chine” et dans “l’International Plant Names Index”.

Sur le plan morphologique, les feuilles d’Isatis indigotica sont glauques et non pas brillantes comme celles d’Isatis tinctoria. Elles sont également plus épaisses et rarement pubescentes. 

Une étude Italienne de 2006 a analysé la productivité de 17 écotypes d’Isatis tinctoria et de 7 écotypes d’Isatis indigotica. Il s’est avéré qu’Isatis indigotica était beaucoup plus fragile dans des conditions méditerranéennes qu’Isatis tinctoria avec 25 % de moins de production de feuilles. Dans les cas de ces deux espèces, la production de feuilles pouvait varier du simple au double – en fonction des divers écotypes. L’une des finalités de cette étude était, également, d’analyser le taux de deux précurseurs de l’indigo, à savoir l’indican et l’isatan B. Il s’est avéré que pour Isatis tinctoria, le ratio indican-isatan B était de 1:5 tandis qu’il était de 1:14 pour Isatis indigotica. Il en résultait une production d’indigo supérieure de 55 % chez Isatis indigotica. [12]

Isatis tinctoria a été, traditionnellement, utilisée pour soigner les maux de gorge, les grippes, la rougeole, les oreillons, la variole, la diphtérie, la scarlatine, la rubéole, la syphilis, la typhoïde, la laryngite, l’encéphalite Japonaise, la pharyngite, l’amygdalite, les sinusites, les furoncles, l’érysipèle, l’hépatite A, la méningite cérébro-spinale épidémique, les inflammations, les encéphalites, les infections urinaires, la gastro-entérite, la conjonctivite bactérienne, la cholécystite, les empoisonnements du sang, la parotidite, les blessures, les douleurs, les allergies, les infection à spirochètes, les parasites, les bactéries pathogènes, les hémorroïdes, les morsures de serpents, les anémies, le scorbut, la diathèse hémorragique, l’acrodermatite, la séborrhée, l’eczéma, l’urticaire, les brûlures d’estomac, la névrose gastrique, la mononucléose, la pityriasis, la leptospirose, la pneumo-encéphalite aviaire, la conjonctivite, la kératite, les verrues et les cancers.

Les populations rurales vivant aux alentours du Mont Etna, en Sicile, consomment les sommités florales, de plantes sauvages d’Isatis tinctoria, au début du printemps, après les avoir bouillies. Une étude de 2013 [29] analysa des échantillons de ces plantes sauvages et y découvrit une très grande quantité de glucosinolates – à savoir de 80 à plus de 100 μmol/g, ce qui est beaucoup plus élevé que le taux habituel des légumes de la Famille des Brassicacées. Les glucosinolates [30] possèdent des propriétés anti-bactériennes, anti-fongiques, anti-oxydantes et anti-cancérigènes (plus spécialement à l’encontre des cancers de la prostate, du colon et des poumons). 

Isatis tinctoria contient, plus particulièrement, de la gluconapine et de la glucobrassicine – le précurseur de l’indole-3-carbinol, un composé reconnu pour ses propriétés anti-tumorales. Cette étude mis, également, en valeur le très haut niveau d’activité anti-oxydante de ces sommités florales – parmi les plus élevées, de nouveau, dans la classe des Brassicacées comestibles. Les auteurs mentionnèrent également une perte de 34 % des glucosinolates à la suite de 10 minutes d’ébullition. En règle générale, Isatis tinctoria contient 20 fois plus de glucobrassicine que le brocoli. 

A noter que lorsque la plante est coupée, ou lorsque ses feuilles sont endommagées, les feuilles croissant subséquemment peuvent produire jusqu’à 65 fois plus de glucobrassicine.

Des investigations pharmacologiques modernes [40] ont mis en exergue son activité à l’encontre de l’encéphalite Japonaise [16], de la grippe [17], de l’herpès [19] ; son activité anti-inflammatoire [26]. [31] et anti-oxydante [18] ; son activité anti-pyrétique et anti-nociceptive [21] ; son activité anti-leucémique [22] ; son activité anti-arthritique [24] ; son activité anti-allergique et anti-asthmatique [25]  [32].

Isatis tinctoria, ou ses composés, possèdent une activité anti-microbienne à l’encontre de Salmonella typhimurium, Bacillus subtilis, Bacillus mycoides, Streptococcus pyogenes, Corynebacterium diphtheriae, Micrococcus luteus, Escherichia coli, Bacillus typhi, Bacillus paratyphi, Shigella dysenteriae, Shigella flexneri, Helicobacter pylori, Saccharomyces cerevisiae, Staphylococcus aureus, Staphylococcus aureus, Staphylococcus epidermidis, Salmonella enteritidis, Toxoplasma gondii, Plasmodium falciparum, Leishmania sp., Pseudomonas aeruginosa, Candida albicans, Trichophyton simii, Macrophomina phaseolina, Bacillus pasteurii, Microsporum fulvum, Fusarium oxysporum, Alternaria tenuis, Aspergillus niger, Aspergillus flavus, Haemophilus influenzae, Neisseria gonorrhoeae, Diplococcus pneumoniae, Moraxella catarrhalis, etc. [20]  [38]  [39]

A noter que les isothiocyanates présents dans Isatis tinctoria sont puissamment inhibiteurs de la bactérie Clostridium difficile. De nos jours, le Clostridium difficile se dissémine principalement dans les hôpitaux en provoquant diarrhées et colites. Chaque année, aux USA, ce sont de 30 à 40 000 personnes qui en décèdent – officiellement – dans le mois qui suit le diagnostic de leur contamination. La bactérie Clostridium difficile est d’autant plus virulente qu’elle est dynamisée par la Trehalose, un sucre artificiel dans l’alimentation.

Isatis tinctoria contient des dizaines d’alcaloïdes ou d’analogues [23] dont la tryptanthrine, l’isatine, l’isatan, l’isoindigo, l’indican, l’indigo, l’indirubine, la bisindigotine, l’acétylindican, le malonylindican, les isatindigosides, etc.

Il est à noter que l’indigo (un colorant bleu) et l’indirubine (un colorant rouge) – qui appartiennent à une classe de substances appelées “indigoïdes” – sont produits lors d’un processus de fermentation ou d’un processus de séchage à 40°C – des feuilles d’Isatis. En effet,  selon une étude de 2014, ce sont dans les feuilles des plantes à indigo que l’on trouve l’indirubine – et non pas dans leurs racines. [11]

L’indirubine, l’un de ces très nombreux alcaloïdes, possède une activité extrêmement anti-leucémique – en particulier à l’encontre de la leucémie myéloïde chronique [1]  [2] et de la leucémie granulocytique chronique [6].

L’indirubine est efficace dans le blocage de la croissance incontrôlée des cellules cancéreuses en désactivant les enzymes appelés “protéines kinases dépendantes des cyclines” (CDK).

Les feuilles sèches d’Isatis tinctoria contiennent de 3 à 5 fois plus d’indirubine que ses feuilles fraîches. 

Des investigations pharmacologiques modernes ont mis en exergue que l’indirubine possède, également, une activité anti-cancéreuse [9]  [10] : par exemple, à l’encontre du cancer du pancréas [4], du cancer des ovaires [8] ou du lymphome cutané à cellules T. [5]

Isatis tinctoria entre dans la composition d’un complexe médical important dénommé “Dang Gui Long Hui Wan” qui est, également, composé de : Angelica sinensis, Gentiana scabra, Aloe vera, Gardenia jasminoides, Coptis chinensis, Scutellaria baicalensis, Phellodendron amurense, Rheum palmatum, Aucklandia lappa, Moschus berezovskii et Zingiber officinale. Dans cette préparation, Isatis tinctoria est parfois remplacé par d’autres plantes teinturières telles que Strobilanthes cusia (Indigo de l’Assam), Persicaria tinctoria (Renouée des teinturiers), Indigofera suffrutticosa (Indigo bâtard) et Indigofera tinctoria (Indigotier). 

Ce complexe est prescrit pour les leucémies chroniques, la constipation, les douleurs abdominales, les vertiges, la surdité, les douleurs intercostales, les troubles (par excès de feu) du foie et de la vésicule biliaire, les palpitations, l’acné, l’urétrite, l’otite, les gastro-entérites, les coliques intestinales, les sinusites, les vaginites, l’épilepsie, etc – et également, la psychose, la schizophrénie, le délirium, les douleurs hypocondriaques, les manies…

C’est en 1966 que l’Institut d’Hématologie de l’Académie Chinoise des Sciences Médicales découvrit que l’activité anti-leucémique du complexe “Dang Gui Long Hui Wan” était due à Isatis tinctoria (ou à ses substituts teinturiers). En mai 1999, la revue Nature a publié les recherches de Ralph Hoessel, de l’Université de Kaiserslautern,  en Allemagne qui découvrit que cette activité anti-leucémique d’Isatis tinctoria était, en fait, due à la présence de l’indirubine. [7]

Des investigations pharmacologiques modernes ont mis en exergue que la tryptanthrine possède une activité anti-inflammatoire [25] et surtout une activité anti-leucémique et anti-cancérigène [33]  [34]  [35]  [36]  [37] – particulièrement à l’encontre des cancers du sein, des poumons, de l’estomac, de la peau.

La tryptanthrine possède, également, une activité anti-microbienne à l’encontre des dermatophytes – tels que Microsporum gypseum, Microsporum canis, Trichophyton mentagrophytes, Trichophyton rubrum, Trichophyton tonsurans sp. sulfureum, Epidermophyton floccosum. Les dermatophytes sont des champignons filamenteux microscopiques induisant des infections de la peau, des ongles, des cheveux.

La tryptanthrine est, également, puissamment anti-parasitique à l’encontre de la malaria, de la toxoplasmose et de la leishmaniose. La tryptanthrine est, aussi, inhibitrice de la synthèse des prostaglandines et des leucotriènes.

Les feuilles séchées d’Isatis tinctoria contiennent beaucoup plus de tryptanthrine que ses feuilles fraiches. Les feuilles peuvent être séchées au soleil durant quelques jours et, ensuite, à 40°C – afin d’achever le processus. 

Isatis tinctoria contient de très nombreux flavonoïdes – en fonction des écotypes analysés : vicénine, stellarine, isoorientine, isovitéxine, isoscoparine, rutine, quercétine, isorhamnétine, isoliquiritigénine, néohespéridine, buddléoside, kaempférol, liquiritigénine, lutéoline, chrysoériol, apigénine, etc.

Isatis tinctoria contient, également, des caroténoïdes – tels que la lutéine, le β-carotène, la violaxantine –  ainsi que des terpènes : limonène, sabinène, δ-3-carène, eucalyptol, γ-terpinène, p-cymène, terpinolène, myrténal, valencène, δ-cadinène, camphre, guaiacol, etc.

Selon Stephen Harrod Buhner, on peut considérer que les feuilles d’Isatis tinctoria soient plus adaptées au traitement des pathologies aigües tandis que ses racines soient plus adaptées au traitement des pathologies chroniques. Pour un usage plus généraliste, Stephen conseille la confection de teintures-mères alcooliques en mélangeant les racines et les feuilles selon un ratio 1:2.

Ce sont les feuilles fraiches, mais séchées, qui sont utilisées pour les teintures. Il est ainsi nécessaire de sécher les feuilles, pour tout usage médicinal – tout autant que de chauffer les racines. Stephen conseille, également, l’usage d’une eau douce (d’un pH de 1 à 6) afin d’extraire plus efficacement les alcaloïdes bio-actifs de cette espèce. 

La confection de teintures-mères alcooliques est donc comme suit, selon ses indications: matière sèche d’Isatis (avec deux fois plus de feuilles que de racines) et liquide selon un ratio 1:5. Le liquide est composé d’eau et d’alcool à hauteur de 25 %. La matière sèche est bouillie avec l’eau douce pendant une demie-heure. Elle est laissée à refroidir. Elle est, ensuite, versée dans un bocal dans lequel l’alcool est ajouté. La teinture doit être maintenue à l’ombre pendant au moins deux semaines en l’agitant de temps en temps. Il est conseillé d’utiliser de l’alcool à 95° et s’il n’est pas disponible, la quantité d’alcool, dans le teinture-mère, doit être modulée en fonction de son degré.

Il est conseillé de collecter les feuilles durant la première ou la seconde saison de croissance – avant la floraison, si possible. Il est conseillé de collecter les racines à la fin de la première année de croissance ou au printemps de la seconde année – avant la floraison, si possible. Les feuilles et les racines séchées, correctement, peuvent se conserver durant des années.

Le dosage préconisé, par Stephen Harrod Buhner, est une trentaine de gouttes de la teinture-mère jusque six fois par jour – dans les cas de pathologies aiguës. 

Il est conseillé de ne pas dépasser trois semaines, à la fois, dans l’usage de préparations à base d’Isatis tinctoria. Cette plante est déconseillée aux personnes souffrant de problèmes rénaux ou sous dialyse.

Selon Stephen Harrod Buhner, les semences d’Isatis tinctoria doivent être suprêmement médicinales mais peu d’études ont été réalisées afin de le confirmer. Outre la présence de tryptanthrine, elles contiennent une grande quantité d’acides gras  en sus de la glucobrassicine, de la néoglucobrassicine et du sulfonate de glucobrassicine – tous composés très anti-cancérigènes. [49] Leur contenu en huile est environ de 25 %.

Les acides gras contenus, dans les semences d’Isatis tinctoria, sont, principalement, les acides érucique, oléique, linoléique, linolénique, palmitique, stéarique, 11 eicosénoïque, arachidique, béhénique, tétracosanoïque, ursolique, palmitoléique, etc. En fonction des écotypes analysés, la teneur en acide linoléique, par exemple, peut varier de 2 à 77 %. [50]

Une étude Turque de 2009 a analysé la composition en acides gras de plusieurs espèces d’Isatis endémiques à la Turquie : Isatis tinctoria, Isatis aucheri, Isatis cochlearis, Isatis constricta, Isatis demiriziana, Isatis glauca, Isatis lusitanica. Leur taux d’huile variait de 4 à 10 % et le taux de protéines variait de 10 à 25 % – en fonction des espèces. [49] En sus des acides gras mentionnés ci-dessus, certaines espèces contenaient les acides gras suivants : laurique, azélaïque, tétradécanoïque, pentadécanoïque, etc. Dans toutes ces espèces, les acides gras majeurs sont : érucique, oléique, palmitique, linolénique, linoléique.

En 2020, le gouvernement Chinois a promu six complexes de la Médecine Traditionnelle Chinoise [51]  [52]  [53] pour lutter contre la pandémie – non existante et fabriquée de toutes pièces – du CoqueVide/19. Isatis entre dans la composition de l’un de ces trois complexes. Il s’agit du complexe dénommé “Lianhua Qingwen JiaoNang”. En voici la recette car ce complexe médicinal peut servir pour les grippes diverses et variées – ou tout problème pulmonaire ou respiratoire – [56] que les voyous et menteurs promeuvent comme étant l’abominable et létal CoqueVide/19.

“Lianhua Qingwen JiaoNang” contient : Isatis indigotica, Forsythia suspensa, Lonicera japonica, Rhodiola rosea, Glycyrrhiza glabra,  Ephedra sinica, Houttuynia cordata, Dryopteris crassirhizoma, Pogostemon cablin, Rheum officinale, Prunus armeniaca (Noyau d’abricot), Mentha haplocalyx et Gypse.

La compagnie qui fabrique ce complexe – Shijiazhuang Yiling Pharmaceutical – a annoncé, en avril 2020, que la France avait lancé des essais cliniques impliquant cette préparation – dont l’usage a été officialisé dans un certain nombre de pays tels que la Thaïlande, le Brésil, la Roumanie, le Canada, l’Indonésie, le Laos, etc. [58] Les Autorités Françaises n’en ont jamais parlé mais tout le monde sait qu’elles ne fonctionnent que sur le mode du mensonge et de la lobotomisation – et c’est un euphémisme ! L’Italie a, d’ailleurs, reçu 100 000 boites de “Lianhua Qingwen JiaoNang” offertes par la Chine – par solidarité.

Fin mai 2020, les douanes de l’aéroport de Chicago, aux USA [54] ont confisqué 28 000 capsules de “Lianhua Qingwen JiaoNang” – pour mise en danger de la santé publique ! En début mai 2020, aux Philippines, deux ressortissants Chinois furent incarcérés parce qu’ils possédaient, pour la vente, 259 200 capsules de ce complexe millénaire. On vit une époque formidable ! Il est évident que la Mafia Pharmacratique voit d’un très mauvais oeil toute préparation thérapeutique à base de plantes médicinales ne coûtant qu’une poignée de dollars et faisant de l’ombre, par exemple, au Remdesivir de Gilead dont le coût de traitement est de 2 000 euros en France et de 3 000 dollars aux USA (pour un coût de fabrication de 9 dollars).

 Pour la récréation et en hommage à la Médecine Traditionnelle Chinoise multi-millénaire, voici le second complexe que le gouvernement Chinois a promu, à l’encontre de la fausse pandémie : il se nomme “Granules de Jinhua Qinggan” et il fut développé lors de la fausse pandémie de grippe de 2009. 

“Jinhua Qinggan” est constitué par la somme de deux complexes traditionnels. Le premier est une décoction dénommée “Maxing Shigan” mentionnée dans le Traité “Shanghan Lun” de Zhang Zhongjing – au 3ème siècle. “Maxing Shigan” est constitué de Glycyrrhiza glabra (Réglisse), Ephedra sinica (Ephedra chinois), Prunus armeniaca (Noyau d’abricot), et Mentha haplocalyx. Le second est la “Poudre de Yinqiao” mentionnée dans le Traité “Wenbing Tiaobia” de Wu Jutong – en 1798. “Yinqiao” est constitué de Ephedra sinica (Ephedra chinois), Lonicera japonica (Chèvrefeuille du Japon), Forsythia suspensa, Platycodon grandiflorus (Campanule à grands fleurs), Arctium lappa (Grande Bardane), Mentha haplocalyx, Lophatherum gracile, Schizonepeta tenuifolia, Phragmites communis, Glycyrrhiza glabra (Réglisse) et Glycine soya (Soja).