Les qualités extrêmement médicinales des Belles de Nuit et autres Mirabilis: anti-cancers, anti-oxydantes, aphrodisiaques…

Mirabilis jalapa 

Mirabilis himalaica 

Mirabilis multiflora 

Autres Mirabilis d’Amérique du Nord

Les Propriétés Extrêmement Aphrodisiaques des Mirabilis

Les Propriétés Extrêmement Médicinales des Bétalaïnes des Mirabilis

La Belle de Nuit, ou Merveille du Pérou – Mirabilis jalapa – est originaire d’Amérique Latine et fait partie de la Famille des Nyctaginacées. Le genre Mirabilis comprend une soixantaine d’espèces tempérées et tropicales – dont une moitié est sise en Amérique du nord.

Il n’en existe qu’une seule espèce en Asie, Mirabilis himalaica, qui se serait séparée de ses espèces soeurs des Amériques vers le début du Pléistocène – il y a deux millions d’années, et des poussières – afin d’aller conter fleurette dans les Himalayas, au Tibet et dans la province Chinoise de Sichuan.

Les Bétalaïnes sont très rapidement solubles dans l’eau et dans l’alcool. Une Teinture-Mère alcoolique, de fleurs, est prête, et très colorée, au bout, seulement, de quelques jours.

Mirabilis jalapa

Cette Merveille du Pérou, Mirabilis jalapa, est devenue une Merveille Planétaire qu’on retrouve partout sur la planète – puisqu’elle est envahissante. Dans les zones tempérées, elle se régénère même, chaque année, à partir de ses racines tubéreuses – lorsque le sol ne gèle pas trop intensément.

Cette espèce se caractérise par une spécificité de comportements floraux: la même plante, sur des tiges différentes, peut porter des fleurs de couleurs différentes; des fleurs bicolores s’épanouissent sur des plantes aux fleurs unicolores; etc. [3]

D’ailleurs, Mirabilis Jalapa fait partie de cette incroyable diversité, d’une soixantaine de plantes, historiquement cultivée en Inde depuis deux millénaires au moins.

Sa présence, archéologiquement prouvée dans le sous-continent, ruine la totalité des théories mensongères “historiques” concernant la découverte de l’Amérique tout autant que la domestication des plantes et les débuts de l’agriculture. Cette espèce possède, également, une pléthore de noms en Sanskrit: “Sandhya-rága”, “Krishnakeli”, “Ttrisandhi”, “Bahu-Bumi” et “Sundia-ragum”. Tout autant qu’en d’autres langages: “Andhi mandarai” en Tamil, “Naalumani poovu” au Kerala, “Chandrakantha” en Andra-Pradesh et “Sanje mallige” au Karnataka.

L’espèce est nommée “Gulambasa” dans la médecine de l’Ayurvéda et “Gul e Abbas” dans la médecine Unani. Les feuilles en sont utilisées comme anti-inflammatoires, anti-viraux, anti-bactériens, anti-fongiques, anti-spasmodiques… Dans l’Himalaya et au Pakistan, elles sont également utilisées pour soigner les jaunisses et les hépatites. [26] Quant aux racines, elles sont utilisées pour leurs vertus diurétiques, purgatives et vulnéraires – et aphrodisiaques.

Au Népal, la Médecine Traditionnelle utilise, également, les racines comme aphrodisiaque et purgatif. Une pâte en est confectionnée pour traiter la gale et les pathologies musculaires. Le jus de la racine est prescrit – à raison de 4 petites cuillères, deux fois par jour – pour soigner les diarrhées et les fièvres. En cas de problèmes de menstruation, une pâte en est faite avec de la farine de maïs et cuite au four. Les feuilles sont considérées diurétiques.

L’usage de cette plante, au Népal, remonte à l’antiquité, également, car il en existe une foultitude de dénominations en Nepali, en Gurung et en Taru.

Dans la Médecine Traditionnelle Chinoise, Mirabilis jalapa est nommé “Zhu Fan Hua Tou” et a été utilisé pour traiter les blessures, la constipation, le diabète, les pathologies du système urino-génital et pour fortifier le flux sanguin et harmoniser le fonctionnement cardiaque. La posologie est de 3 à 9 grammes en décoction de racines par jour.

En Chine, également, les fleurs sont infusées dans de l’eau afin de colorer les pâtisseries ou les gelées confectionnées à partir d’algues. De même au Japon, une poudre cosmétique est confectionnée à partir des semences. Cette espèce est en effet, présentement, utilisée dans des préparations cosmétiques car elle est réputée active à l’encontre des peaux sèches et des inflammations cutanées.

Frederick Porter Smith, dans son ouvrage publié en 1871, “Contributions Towards the Materia Medica & Natural History of China”, mentionne l’usage du Mirabilis jalapa, dénommé “Rouge-Flower”, pour préparer une pâte cosmétique, toujours présente dans les toilettes des dames Chinoises, afin de s’en orner les lèvres et les joues. Cette pâte était également utilisée pour imbiber les tampons des officiers administratifs supérieurs Chinois afin de les distinguer de ceux de leurs subalternes.

On a de nouveau, aujourd’hui, recours à Mirabilis Jalapa pour confectionner des teintures naturelles pour les cotonnades et autres tissus. [25]

Au Mexique, la plante est traditionnellement utilisée pour les coliques abdominales, les diarrhées, les contusions, les morsures, les blessures, les douleurs musculaires, les pathologies vaginales… La posologie est de 8 à 9 g, en décoction, de racines par jour.

La seconde partie du binôme Mirabilis jalapa, vient de l’association avec le nom de la racine d’Ipomea purga, ou Ipomea jalapa, qui est appelée “Jalapa” au Mexique et dont les qualités sont, également, très purgatives et cathartiques.

A Haiti, la plante est traditionnellement utilisée, en racine, comme vermifuge, purgatif et pour les hépatites.

A Cuba, elle est traditionnellement utilisée pour les parasites intestinaux et les herpès.

Au Guatemala, elle est traditionnellement utilisée par les Mayas pour les abcès, les furoncles, les contusions, les conjonctivites, les dermatoses, les mycoses, l’hépatite, l’herpès, la leucorrhée, la syphilis, les inflammations vaginales, les parasites intestinaux et les blessures.

C’est, en fait, relativement, une panacée universelle si l’on en juge par ses usages traditionnels très diversifiés et par les récentes études modernes et pharmacologiques. Il a été, en effet, déterminé qu’elle possède des qualités: anti-allergiques et anti-asthmatiques [4], anti-oxydantes [10]  [14]  [21] et anti-cancéreuses [29]  [31], anti-nociceptives [5], anti-microbiennes, anti-inflammatoires et vulnéraires [9]  [20]  [30], anti-hypoglycémiques et anti-hypolipidémiques. [6]

Il est absolument essentiel de cultiver le Mirabilis Jalapa avec des pratiques respectueuses et non toxiques. En effet, c’est un puissant bio-accumulateur/nécro-accumulateur qui est utilisé, planétairement, pour décontaminer les sols toxifiés par les produits pétroliers, le cadmium, le plomb, les antibiotiques (telle que la tétracycline), etc. [15]  [16]  [17]  [18]  [19] [75] [76]  [77]  [79]  [80]  [81]  [82] [84]

En ce qui concerne ses processus de reproduction. Le Mirabilis est, principalement, autogame. Les fleurs s’ouvrent en fin d’après-mlidi, ou en début de soirée – en fonction des saisons et de présence ou non du soleil. Le stigmate reste réceptif jusqu’au matin suivant, lorsque les fleurs se referment. C’est alors qu’il arrive fréquemment que les anthères déhiscentes y déposent leur pollen – ce qui induit l’autopollinisation, ou autogamie. Il arrive, même, que les anthères soient déhiscentes avant l’épanouissement total des fleurs en fin de journée. 

Mirabilis himalaica

Il est dénommé “Zimoli” et “Ba-Zhu” au Tibet et est utilisé pour traiter les cancers de l’utérus, les douleurs des articulations, la névrite œdémateuse et les calculs rénaux. Des études pharmacologiques ont prouvé son activité à l’encontre des cancers du poumon et du foie. [1] [12]

Cette espèce entre, par exemple, dans les compositions Tibétaines traditionnelles appelées “Myrobalan 24” et “Myrobalan 35”  – dédiées au traitement de l’arthrite, de la goutte, des inflammations rénales, des pathologies lymphatiques, des inflammations urinaires, etc – qui comprennent, entre autres, Cannabis sativa, Verbascum thapsus, Rubia cordifolia, Terminalia chebula, Carthamus tinctorius, Aconitum spicatum, Emblica officinalis, Malva verticillata, Tribulus terrestris, Acorus calamus, etc.

Elle entre également dans la composition Tibétaine traditionnelle appelée “Ol SE 25 /Podophyllum 25” dédiée à l’harmonisation des intestins, des reins, du flux sanguin, etc, qui comprend, entre autres, Coriandrum sativum, Piper nigrum, Cupressus torulosa, Terminalia chebula, Corydalis sp., Podophyllum emodii, Rubia cordifolia, Emblica officinalis, Punica granatum, Hedychium spicatum, Mirabilis jalapa, Onosma hookeri, Cinnamomum zeylanicum, Pterocarpus santalinus, Veronica ciliata, Hippophae rhamnoide, etc.

Cette espèce est l’objet de plusieurs brevets internationaux dont l’un porte sur une composition active à l’encontre des bactéries à Gram-positif et à Gram-négatif et contenant également: Crocus sativus, Saussurea medusa, Aconitum flavum, Aconitum pendulum, Tinospora sinensis, … ainsi que de la graisse de marmotte. [32] Un autre brevet porte sur le traitement de la spondylarthrite ankylosante et contient également Mirabilis jalapa, Artemisia sieversiana, Lamiophlomis rotata, Meconopsis sp., Pleurospermum hookeri, Rhododendron anthopogonoides, etc… en sus d’excréments de daim. [33]

D’autres brevets internationaux portent sur le traitement des problèmes de menstruations, du diabète, des problèmes gynécologiques, des pathologies de la prostate et des pathologies du foie et de la vésicule biliaire.

Mirabilis multiflora

Il est dénommé “l’hallucinogène Hopi”, “so:’ksi” et “so’kya”, et il se caractérise par des fleurs rouges et de très longues racines. Selon l’ethnobotaniste Whiting (“Ethnobotany of the Hopi”. 1939) les shamans Hopis mâchent les racines, ou en consomment le jus extrait, afin d’induire des visions de diagnostic. De 30 à 60 grammes de racine pourvoient une demie-heure à une heure de gaieté, selon l’auteur. Les racines de cette espèce s’enfoncent parfois à plus d’un mètre de profondeur. Mirabilis jalapa partie de la Magiacopée Hopi en compagnie de Psilocybe coprophilia, Nicotiana trigonophylla, Amanita muscaria, etc.

Mirabilis multiflora dans les Déserts du Nevada. Photo de Xochi

Autres Mirabilis d’Amérique du Nord

Ce sont une douzaine d’espèces d’Amérique du nord dont les usages médicinaux ou rituels, par les divers Peuples Amérindiens, ont été répertoriés: Mirabilis albida, Mirabilis alipes, Mirabilis bigelovii, Mirabilis californica, Mirabilis coccinea, Mirabilis greenei, Mirabilis hirsuta, Mirabilis linearis, Mirabilis multiflora, Mirabilis nyctaginea, Mirabilis oxybaphoides et Mirabilis pumila.

Chez les Navajo, par exemple, certaines espèces de Mirabilis, telles que Mirabilis oxybaphoides et Mirabilis multiflora sont utilisées rituellement pour préparer des mélanges de plantes spécifiques, à fumer en pipe, en fonction des chants. Durant le Chant du Coyote, un mélange spécial est concocté pour le “rituel fumé de l’obscénité”: Mirabilis oxybaphoides, Mirabilis sp., Amaranthus graecizans, Chenopodium sp., Eriogonum jamesii, Gilia longiflora, Oxytropis lambertii, etc, en sus de sécrétions d’yeux d’élan et de mouflon (in “Ethnobotany of the Navajo”. Francis Elmore. 1944).

Mirabilis longiflora dans le jardin de l’auteur. Photo de Xochi

Les Propriétés Extrêmement Aphrodisiaques des Mirabilis

Au Népal, au Pakistan, à Sri Lanka et dans les Himalayas, la Médecine Traditionnelle utilise les racines comme aphrodisiaque.

Dans l’Andra-Pradesh, une potion traditionnelle aphrodisiaque est concoctée à partir des racines de Mirabilis jalapa, de Rauvolfia serpentina, d’Asparagus racemosus et des feuilles de Jasminum grandiflorum. [23]

Voici deux études très récentes, de 2023, qui mettent en exergue la nature très aphrodisiaque de Mirabilis jalapa:

“Évaluation du potentiel aphrodisiaque de l’extrait de racine de Mirabilis jalapa L. : profil phytochimique et évaluations in silico, in vitro et in vivo chez des rats mâles normaux”. 2023. [70]

Selon les conclusions. « En outre, l’étude in vivo a révélé que l’administration de l’extrait de racine de Mirabilis jalapa (300 mg/kg) augmentait significativement (p < 0,01, p < 0,03) les fréquences de montage, d’intromission et d’éjaculation tout en diminuant significativement (p < 0,05) les latences de montage et d’intromission, ainsi que le temps d’intervalle post-éjaculatoire, par rapport aux médicaments standard que sont le sildénafil et le ginseng, ce qui a entraîné une amélioration de l’érection et de la performance sexuelle chez les rats. En outre, l’extrait a augmenté de manière significative (p < 0,05) les réflexes péniens ainsi que les niveaux de testostérone et d’hormones lutéinisantes… L’extrait a également démontré une grande sécurité dans les modèles de rongeurs, même à des doses aussi élevées que 2000 mg/kg.

“Effets de l’extrait de racine de Mirabilis jalapa L. et du sildénafil sur la dysfonction sexuelle induite par la paroxétine chez les rats mâles et caractérisation de ses phytoconstituants par UPLC-MS”. 2023. [71] 

Selon les conclusions. «Selon l’analyse provisoire UPLC-MS, l’extrait de racine de M. jalapa contient des phytoconstituants biologiquement importants tels que l’azadirachtine, la boeravinone-C, la boeravinone-F, la cyanodine-3-o-galactoside, l’acide dicafféoylquinique, le ginkgolide-B, la tricine-7-o-glucuronide, la poncirine et la 9-O-méthyl-4-hydroxyboeravinone B. Cette étude a confirmé que l’extrait de racine de Mirabilis jalapa possède un fort effet aphrodisiaque sur les rats mâles sexuellement déprimés induits par la paroxétine en rétablissant et en augmentant la fréquence des montages, des intromissions et des éjaculations. »

Les Propriétés Extrêmement Médicinales des Bétalaïnes des Mirabilis

Les Bétalaïnes constituent l’une des quatre classes de pigments qui confèrent leurs couleurs à certaines espèces végétales – les trois autres étant les Caroténoïdes, les Flavonoïdes/Anthocyanes et les Chlorophylles.

Les Bétalaïnes sont présentes dans 17 Familles botaniques de l’Ordre des  Caryophyllales [108] – dont les Amaranthacées, les Basellacées, les Cactacées, les Portulacacées, les Nyctaginacées… [117] 

A ce jour, ce sont 74 types de bétalaïnes qui ont été identifiés: 32 bétaxanthines and 42 bétacyanines [118].

Selon leur structure chimique, les bétalaïnes sont divisées en deux groupes. Les bétacyanines, (avec une absorbance maximum autour de 538 nm), présentant une coloration violette – telles que la bétanine, la prébétanine, l’isobétanine, la néobétanine, l’amaranthine, la gomphrénine et la bouganvilléine. Les bétaxanthines, (avec une absorbance maximum autour de 480 nm), présentant une coloration jaune – telles que les vulgaxanthines et l’indicaxanthine. 

Mirabilis jalapa contient des Bétalaïnes dans ses fleurs, dans ses tiges et feuilles et dans ses racines. En fonction des couleurs des fleurs, ce sont les bétacyanines ou les bétaxanthines qui y prédominent – mais qui sont absentes, cependant, des fleurs de couleur blanche.

Les pétales jaunes présentent des niveaux élevés de bétaxanthine, les pétales magenta des niveaux élevés de bétacyanine, les pétales rouges des concentrations élevées et à peu près similaires des deux pigments, et les pétales roses des niveaux faibles de bétacyanine et très peu de bétaxanthine. [83]

Les bétalaïnes possèdent des qualités neuroprotectrices, anti-oxydantes, anti-cancers, anti-tumorales, anti-inflammatoires [128], hépato-protectrices, anti-microbiennes, cardio-protectrices, anti-lipidémiques [101], cyto-protectrices [122], chémo-protectrices [134]  [150], anti-athérosclérotiques, anti-hypertensives… 

En  ce qui concerne leurs propriétés anti-cancers:

En  ce qui concerne leurs propriétés chémo-protectrices:

Les Bétalaïnes possèdent la capacité d’éliminer le stress oxydatif, et nitratif, en piégeant les radicaux libres et en prévenant les dommages à l’ADN.

Les Bétalaïnes possèdent, même, des qualités anti-malariales – à l’encontre de Plasmodium berghei [105] – ainsi qu’il l’a été validé pour l’Amaranthe épineuse, (Amaranthus spinosus), ainsi que pour l’Araignée dressée, Boerhaavia erecta.  

Certaines Bétalaïnes sont fluorescentes. Par exemple, les inflorescences jaunes de Celosia argentea sont fluorescentes lorsqu’exposées à de la lumière bleue. Cette fluorescence est due à la présence de deux bétalaïnes, la vulgaxanthine et la miraxanthine.