Les maladies de la tomate

Comment reconnaître les maladies de la tomate ? 

 

Feuilles jaunes, pied noir, fruits fendus… Chez de nombreux jardiniers, les maladies de la tomate sont légion. Il suffit parfois d’un été pluvieux ou de champignons dans la terre pour anéantir sa culture et pourtant, le mildiou comme la chlorose ne sont pas une fatalité. En appliquant des traitements adaptés, sauver sa cueillette de fruits devient possible, et ce malgré l’état du sol ou les conditions climatiques. Certains gestes préventifs stimulent même la croissance et la résistance des plantes, échappant alors naturellement aux maladies ! 

Heureusement, les symptômes se repèrent facilement sur les fruits, les feuilles ou les pieds de tomate. Une fois la zone d’infection détectée sur le plant, le diagnostic s’établit en un coup d’œil. 


 

Lutter contre les maladies de la tomate : les bonnes pratiques 

Dans un jardin potager, le meilleur moyen d’éviter les maladies de la tomate reste la prévention. Afin de garder vos plants en bonne santé, suivez ces conseils de culture : 

  • Acclimater les plants de tomate en godet aux conditions extérieures 4 à 7 jours avant la mise en terre, en les sortant la journée ; 
  • Espacer suffisamment les pieds lors de la plantation dans le jardin, choisir une exposition ensoleillée, et pailler le sol afin de conserver l’humidité ; 
  • Arroser régulièrement, mais sans excès, les plants de tomate ; 
  • Éviter de mouiller les feuilles et les fleurs des tomates en favorisant un arrosage au pied des plantes ; 
  • Éviter de tailler les plants, travail pouvant occasionner des plaies et favoriser l’apparition de maladies ; 

 
 

Le mildiou de la tomate 

Véritable fléau du potager, le mildiou s’invite par temps humide et orageux (17-20 °C). Cette maladie cryptogamique est causée par des oomycètes (Phytophthora sp.), des micro-organismes qui se comportent comme des champignons. Leurs spores viennent infecter la plante en pénétrant dans ses tissus, causant le dépérissement des fruits. Deux conditions favorisent son développement : 

  • Les températures fluctuent entre 10 et 25 °C (d’avril à octobre) ; 
  • Les climats humides. 

 
 

Le mildiou : les symptômes 

Le mildiou “aérien”, Phytophthora infestans, attaque d’abord les feuilles, arborant alors des taches jaunes puis brunes souvent bosselées, avant de contaminer les tiges et les fruits des tomates. 

Le mildiou terrestre, Phytophthora parasitica, apparaît plus tôt dans la saison que le mildiou “aérien” et se caractérise par des taches brunes à la base de la tige ainsi que sur les tomates proches du sol. Le mycélium peut également se développer sur le feuillage sous la forme d’un duvet blanc. 

 
 

Le mildiou : le traitement 

Quand les conditions climatiques sont favorables, le mildiou se propage de manière foudroyante. Il est préférable de miser sur des gestes préventifs pour échapper à cette maladie. L’idéal reste d’aérer au maximum les tomates en espaçant les plants tuteurés, de pratiquer la rotation des cultures, de cultiver sous abri, d’arroser au plus près du sol et d’éviter la proximité avec les pommes de terre, qui peuvent transmettre les maladies aux tomates. Certains traitements bio renforcent également les défenses naturelles des plantes, comme le purin d’ortie, de consoude ou le macérat huileux. 

Si le mildiou est déjà installé, retirer délicatement toutes les parties aériennes touchées touchées. Traiter ensuite les plants avec une décoction de prêle diluée à 10 % dans l’eau, une fois tous les trois jours, ou bien avec un mélange de 20 mL de savon noir et de 5 g de bicarbonate de soude dans 2 L d’eau chaude. 

 
 

L’oïdium de la tomate 

Tout comme le mildiou, l’oïdiu m est une maladie cryptogamique et deux agents pathogènes (Leveillula taurica et Oidium neolycopersici) en sont responsables. Il leur faut une forte humidité dans l’air, de 50 à 70 %, et des températures élevées, de 20 à 25 °C, pour se développer. 

 
 

L’oïdium : les symptômes 

La présence de l’oïdium Leveillula taurica se caractérise par l’apparition de taches jaunes sur la partie supérieure des feuilles de tomates, la partie inférieure révélant un aspect blanc et poudreux. L’oïdium Oidium neolycopersici, quant à lui, couvre toute la feuille de taches blanches et poudreuses, parfois la tige également. Les zones infectées finissent par brunir et se dessécher. L’oïdium ne touche cependant pas le fruit. 

 
 

L’oïdium : le traitement 

Mettre en œuvre toutes les mesures permettant de limiter au maximum les excès d’humidité : choisir une exposition ensoleillée, espacer le plus possible les plants pour favoriser l’aération entre eux et arroser au pied. Pratiquer une bonne rotation des cultures et appliquer une décoction de prêl e en traitement préventif. Penser également à couper les feuilles malades et à jeter tous les débris de végétaux en fin de culture. 

 
 

La nécrose apicale 

La nécrose apicale, ou cul noir, est généralement causée par une carence en calcium localisée dans le fruit. Elle apparaît lorsqu’il y a un défaut d’absorption de cet élément par la plante. Bien que plusieurs facteurs expliquent cette situation, comme une salinité élevée, une croissance trop rapide, un système racinaire en mauvais état…, elle se manifeste particulièrement lors de périodes climatiques chaudes ainsi qu’avec des irrigations insuffisantes ou mal réparties dans le temps. 

 
 

La nécrose apicale : les symptômes 

Facilement observable, le phénomène se dévoile sur la partie apicale du fruit (côt é opposé au pédoncule) sous la forme d’une pourriture sèche, de couleur brun pâle puis noire. 

 
 

La nécrose apicale : le traitement 

Cette affection physiologique et non parasitaire ne se propage pas dans une même culture de tomates. Pour prévenir au mieux ce phénomène, assurer un maximum de confort aux plantes : arroser régulièrement, sans excès, particulièrement pendant les périodes sèches, pailler généreusement chaque plant afin d’y maintenir une humidité plus constante, et abriter les tomates des vents chauds et secs. 

 
 

Le botrytis, ou la pourriture grise 

Favorisé par l’excès d’humidité et le manque de lumière, le champignon Botrytis cinerea dévaste de nombreuses cultures légumières. Très présent dans les pépinières et en plein champ, il colonise les végétaux jeunes ou blessés, engendrant un flétrissement des plantes. 

 
 

Le botrytis : les symptômes 

La maladie du botrytis, ou de la pourriture grise, touche l’ensemble du plant de tomate. Les principaux symptômes se manifestent sur les feuilles et les tiges pendant la mise à fruit. 

  • Sur les feuilles : brûlure marginale, souvent en V, ou taches grisâtres présentant ou non un feutrage gris ; 
  • Sur la tige : Chancres brun clair ou feuilles atrophiées avec ou sans spores grises ; 
  • Sur le fruit : taches fantômes (‘ghost spots’) permanentes et bien apparentes sur fruits verts, avec petits cercles blanchâtres dont le centre présente parfois un point noir. 

 
 

Le botrytis : la prévention 

Il est nécessaire de bien ventiler les cultures sous abri, d’éviter les accumulations d’eau, d’espacer les plants et d’éliminer tout plant infecté. Si les plants sont taillés, l’opération doit se faire en début d’après-midi pour permettre aux plaies de sécher. Le botrytis se propage vite, aussi faut-il surveiller régulièrement les jeunes tomates. 

 
 

L’alternariose de la tomate 

Maladie cryptogamique causée par les champignons Alternaria solani ou Alternaria tomatophila, l’alternariose de la tomate apprécie les climats doux et humides. Elle altère l’ensemble de la plante, sous diverses formes.  

 
 

L’alternariose de la tomate : les symptômes 

Cette maladie survient à tous les stades du développement de la tomate. Elle présente des taches sombres et arrondies sur le feuillage, ceintes d’un halo jaune plus ou moins vif, et s’agrandissant en cercles concentriques. Attention : contrairement au mildiou, l’alternariose attaque en premier les feuilles les plus âgées, soit les plus basses. 

Le champignon se répand ensuite sur le reste de la plante, en taches grises ou brunes, et provoque des lésions circulaires noires à proximité du pédoncule et des sépales, sur les fruits. À ne pas confondre avec la nécrose apicale qui se dessine à l’opposé. 

 
 

L’alternariose de la tomate : le traitement 

Une rotation des cultures, un arrosage régulier au sol et un bon espacement entre les plants suffisent en général à protéger les tomates. En prévention, la décoction de prêle ou le purin d’ortie font aussi leur effet. 

 
 

La chlorose 

Due à une carence nutritionnelle, la maladie de la chlorose cause un vieillissement prématuré du plant de tomate, ne donnant alors pas de fruits. 

 
 

La chlorose : les symptômes 

La chlorose se manifeste par une décoloration progressive des feuilles, de vert pâle à jaunâtre, entre les nervures bien vertes. La maladie attaque les limbes les plus basses avant de s’étendre sur la partie supérieure du plant. 

 
 

La chlorose : le traitement 

Une feuille nécrosée le restera, mais un plant atteint peut encore produire des tomates. Dans le cas d’une carence, un apport de compost permettra de nourrir la plante en fer, en zinc et en azote. 

 
 

L’éclatement des fruits 

À la suite de brusques changements climatiques ou d’un excès d’eau, il arrive que les tomates se fendent ou éclatent. En effet, leur peau n’est pas suffisamment élastique pour supporter la croissance trop rapide du fruit. 

Outre le désagrément esthétique, l’éclatement des tomates ouvre la porte aux parasites et aux maladies. Une apparition précoce peut fortement compromettre la récolte. 

 
 

L’éclatement des tomates : les symptômes 

Des fentes longitudinales ou concentriques, voire des éclatements, surviennent sur les zones pédonculaires, et parfois stylaires, du fruit. 

 
 

L’éclatement des tomates : le traitement 

Un arrosage régulier, sans excès, combiné à un paillage suffit bien souvent à éviter ce problème. En cas d’été pluvieux, il est préférable d’abriter sa culture. 

 
 

Les variétés de tomates résistantes aux maladies 

Certaines variétés de tomates seront moins susceptibles d’être touchées par les maladies ou problèmes physiologiques. C’est le cas pour :