Tulsis et autres Vérités Basilico-moléculaires pour se libérer de la Terreur Pharmacratique

Même si la rédaction de cet article m’a demandé une semaine bien entière de temps linéaire, le cheminement de mon écriture est, nonobstant, inspiré de la spontanéité du Temps de Rêve – en l’occurrence présente, sous l’égide des Muses des Ocimum et des Ganjas. Seule me passionne la synergie entre les genres et cela fait une bonne douzaine d’années que je me suis laissé inspirer par la vision très Goethéenne de l’écriture non-linéaire de mon guide en plantes médicinales, Stephen Harrod Buhner.

Spontanéité vient du latin “spons” pour autonomie, indépendance mais il n’est d’indépendance authentique que dans l’acceptation des visions, des in/spirations émanant du Temps de Rêve. Cette spontanéité dans mon écriture est quotidiennement et thérapeutiquement (dans le sens d’un exutoire de la rage) soutenue par ma respiration musicale Gaïenne favorite, le groupe Omnia. [63] Kokopelli. Earth Warrior. L’archétype de la jeune guerrière pointant sa flèche est parfaitement en synchronicité avec les urgences de survie de notre époque. L’être humain nu, mais génial, face à la robotisation/militarisation orchestrée par un petit gang de déments. 

Les travaux de Stephen feront l’objet de certains de mes prochains articles : ses quatre ouvrages sur la Boréliose de Lyme et ses co-infections ; sa panoplie planétaire de plantes médicinales anti-bactériennes et anti-virales ; 

les termes “anti-bactériens et anti-viraux” font partie de la même illogique linéaire lorsque l’on sait que le corps humain est approximativement composé de 48 trillions de cellules, de 40 trillions de bactéries et de 400 trillions de virus – un cas avéré de con/spiration microbienne [58] dans la vision de l’endosymbiogenèse de Lynn Margulis.

et son argumentation imparable – de ce que j’affirme depuis plus de 20 années – quant au fait que les plantes dites invasives sont non seulement des plantes pionnières sur le plan de l’écosystème ravagé mais aussi des plantes pionnières dans la guérison de nouvelles pathologies humaines au sein de ce même écosystème ravagé. Je remercie toutes les lectrices/lecteurs pour leur patience à sauter, avec moi, de pierre en pierre lancée dans la mare, très feutrée, de la Terreur Pharmacratique, l’une des branches de la Terreur Chimique.

Nous avons créé le Jardin Botanique de la Mhotte, dans l’Allier, en octobre 1992, il y a de cela un quart de siècle – Jocelyn Moulin, Sofy et Dominique Guillet. Jocelyn, notre ami, notre frère et compagnon de combat pour la Biodiversité pendant 25 années, vient de nous quitter, [59] cet été 2017, pour repartir vers le coeur de la Biosphère, vers l’autre côté du voile, et je lui dédie ce présent article consacré à la Tulsi, la plante médicinale la plus respectée en Inde, ce pays que Jocelyn appréciait tant de par ses affinités philosophiques et de par son chemin de Bhakti. Le Jardin Botanique de la Mhotte fut la grand-mère de Kokopelli et Jocelyn fut l’un des gardiens charismatiques de la sagesse des semences – et notre porteur de paroles le plus enthousiaste, dans le sens de feu sacré.

« Il nous faut des porteurs de paroles avec des chenilles d’acier dans la tête
Pour conduire, dans les vallées, ce peuple hagard de jeunes gens ». Jacques Bertin.

25 années après avoir initié ce combat, c’est une nouvelle aventure qui émerge du coeur de Kokopelli : une nouvelle équipe jeune, géniale et dynamique depuis 2013 ; un nouveau bâtiment exemplaire ; de nouvelles dynamiques sociales, tant en interne qu’en externe ; une nouvelle ferme ; de nouveaux projets associatifs. Durant ces 25 premières années, nous avons accentué notre travail sur la protection de la biodiversité des plantes alimentaires. Nous ne pouvions pas être sur tous les fronts mais nous avons, nonobstant, introduit discrètement un nouvel arc-en-ciel de plantes médicinales dès 1994, avec Terre de Semences ; nous l’avons consolidé à partir de 2013 (en répartissant un très grand nombre d’espèces médicinales au sein de notre réseau Kokopelli de producteurs bios) et notre intention, maintenant, chez Kokopelli, est de lancer les pleins feux sur la liberté des plantes médicinales et donc la liberté de faire circuler des semences pour les cultiver et donc la liberté de faire circuler des informations pour mieux les utiliser en thérapeutique familiale.

Il n’est que temps de faire imploser la Terreur Pharmacratique

Tulsi au pollen rouge. Photo de Laetitia Guillet
Tulsi au pollen rouge. Photo de Laetitia Guillet

Après avoir lutté pendant 25 années pour la liberté des semences potagères, nous sommes fiers, chez Kokopelli, de constater que la brèche est bien ouverte et que de nombreuses dynamiques semencières similaires sont en train d’émerger, ici et là – ce qui est tout à notre honneur de libérateurs de la semence ! – y compris de la part des multinationales de la distribution, tel Carrefour, qui se lancent sur le marché du “marché interdit”.

La brèche légale des plantes potagères étant bien ouverte et béante, nous proposons, chez Kokopelli, d’en ouvrir une nouvelle sur le front des plantes médicinales.

Et oui, bien sûr, le Cannabis fait aussi partie intégrante des plantes médicinales. Et tout autant les nombreuses espèces de fleurs annuelles – les tagètes, les ipomées, les tabacs, les nigelles, les pavots, les cosmos, etc – qui sont de puissantes plantes de par leurs propriétés médicinales, aphrodisiaques et même enthéogéniques. Ces propriétés sont diligemment occultées par les Autorités qui sont relativement enclines, par essence, à brandir la menace de l’exercice illégal de la pharmacopée – afin de briser toute tentative d’autonomie thérapeutique. 

Au vu de l’état sanitaire des populations, cela va prochainement très mal se passer. Cela se passe déjà très mal.

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) – un truc dans le machin des Nations Désunies et normalement un gang de menteurs invétérés à la solde de la Pharmacratie et strictement contrôlés par Bill Gates et sa fondation – vient de déclarer qu’il n’existe plus de stocks d’antibiotiques [54] mais qu’en fait, ce n’est pas si grave que cela car la grande majorité des microbes n’y sont plus sensibles. [55]

Je répète ce pour quoi je me suis fait abondamment insulter de par le passé : aux USA, chaque année, ce sont près d’1 million de personnes qui décèdent des effets collatéraux iatrogéniques de la médecine conventionnelle – dont des effets, directs ou indirects, des centaines de millions de tonnes d’antibiotiques déversées dans la Biosphère par l’agriculture et la médecine conventionnelles. [56] [57] Aux USA, cela se traduit par deux millions de cas, chaque année, d’infections dues à des résistances aux antibiotiques. [64] Les effets collatéraux iatrogéniques de la médecine conventionnelle constituent les 3ème et 4ème causes cumulées de décès dans ce pays, la 3ème étant induite par les super-bugs des hôpitaux, les infections nosocomiales, dedans et dehors maintenant, devenues intraitables donc mortelles.

N’oublions pas que dans les années 70, la fin des maladies infectieuses était claironnée, par les biologistes prix Nobel, pour l’an 2000. Nous sommes en 2017 et plus rien ne fonctionne dans le domaine des antibiotiques. La situation sanitaire est catastrophique.

Aux USA, tous les ans, ce sont des millions de personnes qui sont atteintes de maladies sexuellement transmissibles – selon certaines études, 25 % des adolescents, chaque année, sont contaminés. La bactérie provoquant la gonorrhée est déjà résistante à la pénicilline, à la tétracycline et aux fluoroquinolones ; et elle est en train de devenir très rapidement résistante à l’azithromycine ainsi qu’aux céphalosporines, tel que le ceftriaxone. Le Center for Disease Control and Prévention des USA a déclaré, en août 2017, [65] que lorsque la gonorrhée est résistante à ces deux derniers remèdes, il n’est que peu de choses que la médecine conventionnelle puisse faire. Et que deviennent les êtres humains porteurs de gonorrhée résistante ?

La situation est d’autant plus grave que l’antibiotique de dernier recours, la colistine, est désamorcé par un gène, mcr-1, qui se promène sur la planète, dans une trentaine de pays, depuis 2015, l’année où il a été découvert en Chine. Une récente étude chinoise a mis en exergue que les bactéries porteuses de ce gène de résistance à la colistine (principalement Escherichia coli, 97% ) furent détectées dans 71% des échantillons d’eau, dans 51% des excréments d’animaux de ferme, dans 36% des échantillons alimentaires (mais dans 57% des échantillons de viande) et dans 28% de citoyens Chinois. [66] La situation sanitaire est extrêmement catastrophique car les bactéries sont assez enclines à se partager le gène mcr-1 qui se balade sur des plasmides.

Le revue Microbiology vient juste de publier, en novembre 2017, la dernière étude (portant sur Salmonella enterica sv. typhimurium et Escherichia coli) prouvant, pour ceux qui auraient des doutes, que les herbicides glyphosate et dicamba [64] induisent un énorme facteur de résistance aux antibiotiques. Ainsi que les milliers d’autre biocides déversés quotidiennement dans la Biosphère.

Ocimum gratissimum à la ferme de Kokopelli
Ocimum gratissimum à la ferme de Kokopelli

L’intention de cet article est d’être un (début de) référent sur la matière des Tulsis et des qualités médicinales des Basilics et autres Ocimum. En France, le monde des plantes médicinales est bouleversant d’apathie et d’inertie,

malgré qu’une multitude de naturo-millepattes s’égosillent en tous sens, sur la Toile, en répétant, ad nauseam, les incohérences qu’ils ont lues chez un collègue

et malgré qu’une multitude d’ouvrages soient écrits sur le thème, tous des copier-coller, fadasses, les uns des autres et ne couvrant que quelques dizaines de plantes, toujours les mêmes, celles “libérées” par les Autorités.

Stephen Harrod Buhner, thérapeute et auteur d’une trentaine d’ouvrages. Foundation for Gaïan Studies.
Stephen Harrod Buhner, thérapeute et auteur d’une trentaine d’ouvrages. Foundation for Gaïan Studies.

Ainsi que l’enseigne Stephen Harrod Buhner, l’un des meilleurs thérapeutes herbalistes, doublé d’un barde/shaman, triplé d’un clown – et je lui rends hommage dans mon nouveau site anglais sur l’Ethnobotanique Gaïenne [51] – il est vain de penser soigner les humains avec les mêmes plantes et les mêmes protocoles que trente années en arrière. Stephen plaide pour le recours à de multiples pharmacopées : Amérindienne, Indigène, Ayurvédique, Européenne, Chinoise, etc… et de nouveaux protocoles impliquant des complexes très diversifiés de plantes. Pourquoi ? A cause de l’effondrement du système immunitaire humain et d’une contamination catastrophique de la Biosphère.

Sur le seul thème de la Borréliose de Lyme – et sur ses co-infections avec les mycoplasma, les bartonella, etc – Stephen a rédigé quatre ouvrages que j’étudie présentement afin de tenter, un jour proche, d’écrire un article circonstancié présentant une palette de plantes médicinales ayant fait leurs preuves dans cette pandémie silencieuse qui est en train de ruiner la vie de millions d’êtres humains, une pandémie qui est en train de dévaster la paysannerie sur la côte est des USA, par exemple.

L’Ordre des Pharmaciens a imposé sa Terreur Chimique et tout le monde se tient coi. Il existe des (dizaines de) milliers de plantes médicinales, sur la planète, et une poignée de quelques dizaines ont été “libérées”, en France, par les Autorités. Pour la protection des consommateurs, s’entend.

Qui a conféré le droit à ces Autorités – ou à l’Ordre des Pharmaciens du Maréchal Pétain – de légiférer sur l’accès aux plantes médicinales de cette planète à savoir d’en interdire l’accès  et, en premier lieu, d’en occulter/interdire la connaissance de l’existence même ?

Nous exigeons la liberté des plantes médicinales et ce n’est, d’ailleurs, pas même un droit à revendiquer car jamais personne ne nous l’a vraiment ôté !

C’est juste un mirage, tout comme de nombreux rouages virtuels qui font fonctionner la machine de l’abêtissement.

Tel Facebook : la reprise de l’Internet par la Mafia. Deux milliards d’humains livrant, librement – c’est du moins ce qu’ils pensent – toute leur intimité que les robots des systèmes identitaires, marchands et bancaires n’ont pas encore réussi à collecter.

Tel Facebook : la destruction du tissu social et la zombification de deux milliards de cerveaux humains

« I don’t know if I really understood the consequences of what I was saying, because [of] the unintended consequences of a network when it grows to a billion or 2 billion people and … it literally changes your relationship with society, with each other … It probably interferes with productivity in weird ways. God only knows what it’s doing to our children’s brains. » « Dieu seul sait ce que Facebook fait aux cerveaux de nos enfants ». Sean Parker, co-fondateur de Facebook.

Tel Facebook : un fonctionnement fondé sur la dopamine  

et sur « une faille de la psychologie humaine »

« And that means that we need to sort of give you a little dopamine hit every once in a while, because someone liked or commented on a photo or a post or whatever. And that’s going to get you to contribute more content, and that’s going to get you … more likes and comments… It’s a social-validation feedback loop … exactly the kind of thing that a hacker like myself would come up with, because you’re exploiting a vulnerability in human psychology. » Sean Parker, co-fondateur de Facebook. [50]

Cet article sur les Tulsis ne sera pas repris par les sites sérieux, les vendeurs de pilules (philosophiques, diététiques, médiatiques, climatiques, etc) car il ose mélanger les genres : ceux de la botanique, ceux des vérités basilico-moléculaires et ceux de mes états d’âme, de mes états d’Homme, de mes états d’Om Shakti – pour la Beauté – et qui sont l’expression de ma rage existentielle face à cette humanité qui se laisse mener, par les synapses des neurones, par une poignée de psychopathes sanguinaires.

Ne serait-ce pas qu’ils profitent, depuis quelques millénaires, de la même faille dans la psychologie humaine ?

Un défaut de câblage ? dans la psyché humaine, tel que les humains tendent l’autre joue, se font massacrer pour un drapeau tout aussi mythique que le sacrifié, et continuent de voter, pendant des décennies, pour les mêmes criminels génocidaires.

Et pour rebondir sur le thème de la vérité basilico-moléculaire… N’est-il pas fascinant qu’avant la destruction – et l’affamement – de l’Inde par la puissance militaire Anglaise,  le serment de proclamer la vérité, dans les tribunaux de ce pays, était prêté sur de la Tulsi, ou sur l’eau du Ganges. Ganja, Ganja !

Cette pratique est à comparer, sans commentaires, avec le serment prêté sur un livre de fiction dans les tribunaux de sociétés occidentales très exterminatrices.

Un livre de fiction linéaire, et sanguinaire, versus une plante organique, en tissus et en chlorophylle, pour symboliser la connexion assermentée à la Vérité… C’est tout un programme et l’écocide en est le bilan planétaire.

Il est vrai que le Livre de Fiction a été, récemment, supplanté par un autre, l’héritier du même paradigme génocidaire: le FaceBook, le Livre du Visage,

un autre Fake Book qui ne reflète, en termes de visage social, que celui du miroir de l’ego occidental, dans sa phase narcissique la plus terminale et létale.

Les “réseaux sociaux”  ne sont que des nasses pixelisées emprisonnant la psyché humaine dans un écran virtuel qui lui reflète, perpétuellement, le fond du puit du désespoir engendré par sa solitude. La phase terminale s’appelle dépression et ce sera la pathologie la plus prépondérante, d’ici quelques années, au sein de la population humaine.

Je ne saurai prétendre que la civilisation de la Tulsi fut un exemple parfait de justice sociale mais, au moins, la mission des castes régulatrices était-elle de nourrir les peuples  ou de permettre qu’ils se nourrissent décemment dans le respect de la sagesse Védique traditionnelle et multi-millénaire : Annam Baku Kurvita

Jusque 17 tonnes de riz l’hectare dans le Tamil Nadu, référencées par les fonctionnaires anglais, un siècle avant l’invention de la chimie. [52]

Cet article ne propose ni de la dopamine générée artificiellement, jusqu’à implosion finale et létale du cerveau, par des réseaux sociaux – qui n’ont, finalement, jamais mis personne en réseaux – ni de la dopamine générée chimiquement par les poisons de la Pharmacratie, jusqu’à implosion finale et létale de l’organisme. Cet article propose de la dopamine généreusement dopée par les plantes Médicinales et les plantes Maîtresses de la Biosphère Gaïenne. Afin de participer à la régénération d’une humanité faillissante tant au niveau psychologique qu’au niveau bio-moléculaire – une telle dichotomie n’existant, d’ailleurs, que dans le mirage linéaire.   

Ce qui est fascinant dans le paradigme linéaire, c’est qu’on peut le désamorcer, le détruire de l’intérieur en surfant sur ses propres failles. Au contraire du paradigme fractal/organique : y avoir recours, c’est intrinsèquement le sublimer. Pourquoi ? Parce que le paradigme linéaire n’est pas connecté à la Source. Il ne peut donc qu’imploser sous le poids de son propre mensonge et il suffit de tirer les bonnes ficelles, au bon moment, pour que la maille se dissolve, pour que le filet s’évanouisse. Et si les Peuples ne se réveillent pas, très rapidement, de leur brouillard somniféré par les poisons et les médias, l’Internet va perdre toute son inter-activité et le Net va devenir le filet de ces Peuples, le piège emprisonnant leur psyché dans un univers de pacotille virtuelle – en bonne voie vers la nécrose finale lorsque l’humain aura été remplacé par le cyborg de la secte transhumaniste – et ce seul vocable transpire l’ignominie car il n’existe plus rien d’humain dans ce qu’ils nomment transhumanisme. L’épitaphe de ces Peuples pourrait alors être :

« Ils ont péri de plus pouvoir rendre Hommage à la Beauté »

La fin des Basilics doux dans les mildious de l’agriculture mortifère ?

Dans la ferme de Kokopelli en Ariège, trois espèces de basilics succombent, sous des écrins sculptés de frimas à -3°/-4°C, le 15 novembre 2017, le premier jour de notre rencontre annuelle de producteurs de semences Kokopelli, dont certains sont avec nous depuis 1994 – Lex, Maryse, Jean-Michel, Alan, Fred – à savoir depuis que nous avons introduit les semences de Tulsis en France… produites par eux-mêmes au fil d’un quart de siècle. Ces trois plus vaillantes espèces de basilics, dans les jardins de Kokopelli, sont des “basilics sacrés”, des Tulsis : Ocimum kilimandsharicum, Ocimum gratissimum et Ocimum sp. – la Tulsi au pollen rouge que nous distribuons depuis 1994. Ces trois espèces sont tropicales, ou subtropicales, et cela fait bien longtemps que toutes les variétés classiques de basilic doux (de l’espèce Ocimum basilicum) ont brûlé sous l’assaut des diverses vagues de froid et des légères gelées de l’automne Ariégeois – ou du mildiou peut-être.

Ocimum kilimandscharicum sous un frimas de -3/-4 °C
Ocimum kilimandscharicum sous un frimas de -3/-4 °C

Ces trois espèces tropicales de basilics sont non seulement résistantes au froid mais elles sont, aussi, complètement résistantes à Peronospora belbahrii, le mildiou du basilic qui est en train de décimer les récoltes planétaires de basilic depuis son introduction en Europe en 2001. La seule variété d’Ocimum basilicum qui soit totalement résistante à ce mildiou est “Mrihani”, une variété originaire de Zanzibar qui fut introduite aux USA, en 1990, par le botaniste semencier Richo Cech et introduite en France, en 2016, par Kokopelli. Cette variété est le parent sélectionné, depuis peu d’années, par l’Université de Rutgers aux USA, afin de créer des variétés de basilics résistantes au mildiou. [27] En décembre 2016, j’ai demandé à la sélectionneuse de basilic de l’Université de Cornell, Margaret Tuttle McGrath, de m’informer quant à la nature de cette variété Mrihani (afin de savoir si cela pourrait être une forme d’hybride interspécifique déjà bien stabilisée). Elle m’a promis une réponse que je n’ai jamais reçue. Son dernier communiqué officiel, à destination de l’agriculture, en date de février 2017, est très alarmiste. La dernière étude portant sur la susceptibilité de 113 accessions, espèces et variétés, de basilics fut publiée en Israël en 2015 et les conclusions ne sont pas réjouissantes. [62]

“Mrihani” signifie basilic en Swahili. C’est un terme usité dans toutes les langues Sémites et signifiant, de nos jours, basilic : Reyhan, ריחן, en Hébreu ; ريحان Rihan en Arabe ; Reyhan/Reyhoon en Perse, Ryhon au Tajikistan, etc. Il est issu de la Racine Sémite “Reyhan”.

Toutes les variétés modernes de basilics culinaires ont été sélectionnées pour l’aspect phénotypique – et pour un chemotype relativement conventionnel conférant une “saveur de basilic” – et non pas pour leur résistance et leur vigueur, à part quelques variétés qui furent, autrefois, résistantes à la fusariose du basilic. De nouvelles souches de cette fusariose sont, d’ailleurs, en train de déclencher leurs furies dans le monde du basilic alimentaire qui est déjà bien affaibli par la toute nouvelle émergence des virus de la mosaïque – de la luzerne [61] , du concombre, de la tomate, du tabac et même de la fève [60] – et encore plus affaibli par la dissémination des spores de Peronospora belbahrii sur toute la planète. Peronospora belbahrii est un Oomycète (un organisme eucaryote filamenteux) originaire de l’Ouganda, connu depuis 1933, et toutes les plantations de basilic doux sont décimées actuellement par l’une de ses souches qualifiée de “mutante”. 

Comme si la Mutation n’était pas la règle d’or dans la Biosphère pour toutes les cellules, tous les organes, tous les organismes,  à chaque seconde, ou micro-seconde, de leur co-évolution.

En France, l’Iteipmai, en lien avec des instances privées et publiques, a lancé très discrètement, en 2010, Milarom, un projet de sélection de lignées de basilics résistantes au mildiou. Le projet est en cours [24]  et une lignée “synthétique” est en prévision de sortie d’éprouvette pour 2020 – une situation, éprouvante pour la paysannerie, de renvoi aux calendes car les chercheurs de Milarom ne doivent pas être beaucoup plus avancés que leurs collègues aux USA.

Lorsque les projets de lignées “synthétiques” sont discrètement lancés et discrètement communiqués – et en anglais seulement – on peut toujours s’attendre à quelques infamies de mutagenèse et autres abominations génétiques.

D’autant plus que les Ocimum sont assez revêches au transfert naturel de gènes entre espèces.

Et d’autant plus que l’Iteipmai et le Geves, financés par des fonds publics, collaborent avec Vegenov [26] Vegenov étant associé à Nouvelle France Genetics [25]un partenaire des criminels Monsanto/Bayer, Syngenta/ChemChina , etc

Sept années après l’initiation de ce projet, les chercheurs du Geves pourraient-ils communiquer sur les modalités d’obtention d’une lignée synthétique de basilic, sur les bilans provisoires de cette tentative et, éventuellement, sur l’étendue du désastre… vu que toute la paysannerie et la société, dans son ensemble, sont concernées par la disparition potentielle du basilic – la plante condimentaire la plus prisée sur les tables et les palets.

Les chercheurs du projet Milarom ont découvert 12 sources de gènes de résistance au mildiou du basilic mais ils ne savent pas d’où ces sources proviennent car toutes les cultures expérimentales originelles ont été réalisées en pollinisation ouverte. Sic.

Les basilics alimentaires sont décimés sur toute la planète et le projet Milarom – regroupant des instances publiques et privées – n’est pas même capable de sourcer des gènes de résistance découverts dans les plantes survivantes de leurs cultures expérimentales. N’est-ce pas troublant ?

C’est sûrement très branché – très bushy comme le basilic du même nom – pour les chercheurs de l’INRA et d’AgroParisTech d’organiser des séminaires de gastronomie moléculaire, entre autres sur le pistou [30] mais avant de passer le basilic au mortier, il faudrait le cultiver survivant.

Les chercheurs du projet Milarom pensent, cependant, que ces résistances sont, « probablement, différentes d’une source à l’autre et que certaines d’entre elles sont non-monogéniques », à savoir en langage de pollinisation ouverte, polygéniques.

Il y a fort à parier que, d’ici 2020 – si tant est que leur projet aboutisse –  leur lignée synthétique de basilic sera contournée, tout comme leurs fongicides le sont actuellement, par les “résistances polygéniques” de Peronospora qui se porte bien vivant sur la planète depuis, sans doute, quelques dizaines ou centaines de millions d’années ! 

En termes de résistances polygéniques, les organismes de la Biosphère n’ont surement rien à apprendre, depuis quelques milliards d’années, de quelques animaux humains, auto-proclamés agronomes ou généticiens, et obsédés depuis 1905 par les résistances monogéniques.

L’état pathétique de l’agriculture moderne est strictement dû à l’imposition, depuis plus d’un siècle, par la mafia de l’agrochimie, de variétés agricoles porteuses de résistances monogéniques et donc handicapées et donc en nécessité absolue de biocides pour survivre.

Depuis 2010, l’Université de Rutgers aux USA, en partenariat avec d’autres universités, tente de créer des lignées de basilic doux résistantes. En vain. Aujourd’hui, aucune nouvelle variété de basilic doux résistante au mildiou n’a été introduite. Les sélectionneurs sont confrontés à la stérilité de la majorité des hybrides interspécifiques résistants qu’ils obtiennent. [28] C’est une catastrophe financière, pour les paysans, et une catastrophe sanitaire, pour les consommateurs – en raison des très fortes doses de poisons utilisées et dont certains sont officiellement interdits par certains Etats, sur la côte est, par exemple.

Présentement, en effet, dans certains grandes zones des USA, il n’est plus possible de cultiver les variétés classiques de basilic sans fongicides. Dans certains états de la côte est des USA, les récoltes sont éradiquées intégralement. Peronospora belbahrii est en Italie et en France depuis 2004 – où il est apparu pour la première fois dans une ferme bio près de St Tropez. Le basilic attaqué par ce mildiou ne peut survivre – et encore – qu’avec de très fortes doses de fongicides dynamisés, de préférence, par des acides phosphoriques. Le mildiou, lui-même, ne peut pas survivre durant les hivers des zones tempérées sauf si son hôte est cultivé sous serre, tout au long de l’année.

Qui va lancer des analyses en France sur la toxicité des basilics doux vendus dans le commerce ? D’autant plus que les firmes, qui commercialisent les biocides agricoles, préconisent l’usage de complexes de fongicides dans le cas très récalcitrant du mildiou du basilic… à savoir des polytoxiques pour tenter de venir à bout des “résistances polygéniques”  de Peronospora belbahrii.

En fait, une grande partie des contaminations de cultures de basilic proviennent de semences, elles-mêmes contaminées par des spores de Peronospora belbahrii.

Et ce n’est surement qu’une coïncidence si ce sont les mêmes multinationales  (ou leurs multiples filiales) qui commercialisent : et les semences de basilic contaminées par le mildiou ; et les fongicides – contaminant la Biosphère et cancérisant les consommateurs – dont la fonction est de décontaminer les plantes de basilics mourant sous le mildiou.

Syngenta et Bayer tuent le mildiou, et aussi le consommateur, pour sauver le basilic… parce que c’est une plante médicinale, peut-être ?

Fleur d’Ocimum basilicum. photo de Laetitia Guillet
Fleur d’Ocimum basilicum. photo de Laetitia Guillet

À quand la fin du basilic doux dans les champs de l’agriculture mortifère ? Et il ne sert à rien d’en accuser le mildiou. Ce dernier est justement là pour digérer les handicapés, les lignées pures selon la terminologie des agronomes certifiés conformes – tellement pures et purifiées qu’elles en ont perdu toute diversité génétique et, donc, toute résilience.

Les basilics, et toute l’alimentation, sous le feu croisé de deux offensives génocidaires, l’une chimérique et l’autre chimique

Pour citer l’un des textes fondamentaux que je traduisis de Paul Shepard, l’un des plus sages philosophes écologistes Gaïens : « Toute population est composée d’individus qui diffèrent les uns des autres. Chez les animaux sauvages, la diversité est constamment réduite à sa périphérie. Le succès de la reproduction et la survie sont optimales pour des individus d’un certain type. C’est ainsi que la sélection naturelle constitue une pression de stabilisation qui modèle les populations en espèces reconnaissables et distinctes. Cette pression n’exclut pas la variabilité génétique. Qui plus est, l’apparence et le comportement d’une espèce sauvage restent conformes au type en dépit de la variabilité génétique. L’uniformité apparente masque la différence génétique. Lorsque la sélection naturelle est contrecarrée, une partie de cette variabilité cachée émerge et la population est envahie par de la diversité phénotypique». [29]

Pour résumer en quelques mots ces perceptions de Paul Shepard issues d’un très long essai, “Dix mille années de crise”, sur l’agriculture et la domestication. Les espèces sauvages d’animaux, dans la Nature, sont d’une grande richesse génotypique mais d’une faible diversité phénotypique: il est très difficile de distinguer des lions d’autres lions mais ils sont parfaitement adaptés à la survie,

adaptés à ce que les intellectuels soumis et domestiqués appellent “des niches écologiques”. Il n’existe aucune niche  si ce n’est celle qui abrite la pensée occidentale réductionniste.

Gaïa est un organisme, une entité “composante” et tous ses composants fonctionnent en co-évolution sur un mode non-linéaire… tellement non-linéaire qu’on n’en peut pas même définir les composants. [53]

Les animaux domestiqués, au contraire, font preuve d’une très grande diversité phénotypique ainsi qu’en témoignent les pléthores de races de chiens, de moutons, de lapins, de poules, de chats, de vaches, etc. Par contre, ils ont perdu toute diversité génétique, ils sont incapables de survivre dans la Nature (sauf exceptions) et ce sont en fait des animaux handicapés qui ne peuvent ni prospérer, ni se reproduire, sans le soutien des êtres humains.

Et ce sont ces mêmes handicaps que nous retrouvons dans la domestication des plantes et donc dans la domestication des basilics. Par exemple, dans la Nature sauvage, il est impossible de discerner phénotypiquement un écotype d’un autre au sein d’Ocimum gratissimum ou de l’une de ses sous-espèces, que ce soit à Cuba, en Argentine, en Inde ou en Indonésie. Par contre, les diversités génétiques intrinsèques de tous ces écotypes leur permettent de survivre en toutes conditions. Dans la Nature, les plantes sauvages ne sont pas malades.

Ocimum kilimandscharicum
Ocimum kilimandscharicum

Dans l’agriculture de domestication, il est patent que les obtenteurs et sélectionneurs ont créé une multitude de variétés de basilic doux au sein de l’espèce Ocimum basilicum. Certaines sont facilement reconnaissables de par leur couleur, leur forme, leur port, etc. Par contre, ces variétés sont éminemment fragiles et sont éradiquées présentement par la fusariose, les virus de la mosaïque et surtout le mildiou.

Ce sont des handicapées de la survie, des handicapées de la joie de prospérer. Le temps leur est compté, ce sont des lignées en phase terminale. L’excès de domestication, selon un mode ultra-réductionniste, implique un appauvrissement génétique dont la phase ultime est la disparition. Les basilics doux sont les canaris verts dans la mine mortifère de l’agriculture chimique et chimérique.

En cette fin de civilisation agricole productiviste occidentale, les plantes alimentaires domestiquées sont sous le feu croisé de deux offensives génocidaires, l’une chimérique et l’autre chimique : à savoir, une “dégénérescence génétique” inexorable et une contamination généralisée de la Biosphère – la seconde potentialisant la première – en laquelle l’agriculture chimique a déversé des centaines de millions de tonnes d’antibiotiques, de biocides en tous genres, de fertilisants de synthèse…

Et pour ne pas se plomber plus le moral, nous n’allons pas parler de Fukushima – quel Fukushima ? – et de la contamination radioactive des 58 réacteurs nucléaires qui cancérisent la France et ses voisins.  De toutes façons, cette contamination radioactive issue de la fission est indissociable  de la contamination radioactive agricole.

Et pour preuve que la “dégénérescence génétique” des plantes alimentaires, et cultivées, est inexorable et catastrophique : les sélectionneurs et biologistes s’éparpillent, à très grande vitesse, en toutes régions de la planète, afin de tenter de récolter des gènes de résistance (à tout !) dans les plantes sauvages de la Nature sauvage (ou ce qu’il en reste dans certaines zones) – lorsque les ressources génétiques ne sont pas disponibles dans la morgue/prison végétale de Svalbard en Norvège.

Et n’est-ce pas le même processus de dégénérescence psycho-somatique inexorable chez les êtres humains qui nous convie, nous oblige, à retourner à la maison, c’est à dire vers les plantes sauvages de la Nature, telles que l’incomparable Tulsi ?

Au fil des décennies passées, le nombre des pathologies létales – dans le corps des plantes domestiquées, dans le corps des animaux domestiqués et dans le corps de leurs domesticateurs – a augmenté selon des courbes exponentielles. Ces courbes exponentielles sont strictement parallèles aux courbes exponentielles déclinant le nombre croissant de biocides déversés quotidiennement sur la planète.

Que Monsanto, Limagrain, Syngenta, Bayer, Dow Chemical, et toutes les multinationales criminelles de l’agrochimie, soient intrinsèquement, ou non, l’aboutissement inéluctable de l’invention de l’agriculture et de la domestication, il reste qu’ils le sont, objectivement, aujourd’hui et dans ce monde présent qu’ils ont transformé en poubelle cancérigène. Où sont les Tribunaux ?

Ocimum gratissimum. Photo de Lex Reenders.
Ocimum gratissimum. Photo de Lex Reenders.

Dans une Biosphère de plus en plus contaminée, et donc avec un système immunitaire de plus en plus fragilisé, la mission de chaque être humain est de soigner quotidiennement en lui  cette Nature Sauvage que l’industrie, la pharmacie et l’agriculture des sociétés occidentales polluent et détruisent inexorablement et il est vain, stérile, et même suicidaire, d’en appeler  aux substances médicamenteuses de ce paradigme même qui génère le génocide.

La Fertilité, la Nutrition et la Guérison sont enchâssées dans les plantes de la Terre-Mère, dont les Tulsis, les basilics sacrés.

Tulsis sises en terroirs de France, par Terre de Semences, depuis 1994

C’est en 1994 que le premier catalogue Terre de Semences introduisit la Tulsi, dit Basilic Sacré, à un très large public en France et en Europe – et en semences bios. Et il introduisit également la Tulsi Kapura, à savoir le basilic camphré, Ocimum kilimandscharicum. Je me souviens encore des plantes de plus d’un mètre de hauteur, de ce basilic Africain, que je cultivai cette année-là, à St Menoux dans l’Allier, dans une serre de 90 mètres de longueur, voilée d’une moustiquaire, abritant 400 variétés de piments doux et forts.

Terre de Semences était une petite société semencière que Sofy et moi-même venions de créer (en vendant nos parts du Laboratoire Elixirs Floraux DEVA que nous avions fondé en 1987) pour sauver la mission de protection de la biodiversité alimentaire que nous nous étions conférée, fin 1992, lors de la création du Jardin Botanique de la Mhotte, une association de loi 1901 sise dans l’Allier, et qui, au faîte de son activité, produisait de la semence bio d’anciennes variétés sur une vingtaine d’hectares avec une quarantaine de personnes en “réinsertion sociale”. Lorsque Terre de Semences fut fortement attaquée par l’Etat et la Mafia semencière, en 1997/1998, elle fut lâchement abandonnée par le petit monde poltron de la semence bio (ou assimilée de type Ferme Ste Marthe), d’une part et de la nébuleuse bio émergente, d’autre part – très soucieuse, à l’époque, de son ascension excessivement laborieuse, en dixième de %, vers la Grande Distribution Finale.

Sous les pressions du GNIS qui, pour mieux berner les naïfs, introduisait son catalogue de semences “amateur”, Terre de Semences ferma ses portes et confia – pour le zéro franc symbolique – la forme/fonds de son commerce à une association de loi 1901, l’Association Kokopelli, créée, en 1999, par la même tribu qui créa le Jardin Botanique de la Mhotte – à savoir Jocelyn Moulin, Sofy et Dominique Guillet. Ce n’est que plus tard que Pierre Rabhi en devint un vice-président d’honneur. L’officialisation de cette passation vers Kokopelli fut auréolée d’un tour de passe-passe magique, grâce à la convivialité de Chris Bauer, le distributeur de Terre de Semences en Angleterre, et grâce, surtout, à l’expertise du père de Sofy, Claude Chancelade, et de ses très bonnes relations humaines avec le président du Greffe du Commerce d’Ales. A l’époque – en 2001 – Sofy et Dominique Guillet étaient en train de créer Annadana, une banque de semences communautaires, à Auroville, dans le sud de l’Inde. Toute autre histoire, prétendument véridique, concernant les origines et les initiateurs de notre Association Kokopelli est un tissu de mensonges strictement issu du cerveau pathologiquement miné de quelques détracteurs, et autres médiocrauteurs, dont l’objectif existentiel semble être de diffamer Kokopelli au lieu de dénoncer les multinationales génocidaires.

Je me suis libéralement exprimé, dans une petite auto-biographie – que j’ai positionnée sur mon site Xochipelli – quant aux délires passés et présents de mon incarnation, [33] en requérant de ceux qui me diffament d’avoir la décence  d’utiliser des éléments biographiques authentiques si tant est que, pour ces stérilisateurs, le vocable décence recouvre quelque réalité éthique.

Délire provient de “de/lira”, sortir des sillons. Des sillons de la culture et des sillons de l’agriculture.  Des sillons sacrificiels ensanglantés par les guerres :  les génocides programmés de la paysannerie franco-allemande pour dérouler les tapis, rougis de son sang, à l’agriculture de guerre. Des tapis de biocides, d’antibiotiques, de chimie de synthèse  recouvrant les sols fertiles d’un linceul cancérigène.

L’éducastration des enfants, c’est cela, aussi : des sillons monothéistes imprimés de façon indélébile dans de jeunes cerveaux malléables afin de prohiber l’innovation Gaïenne  – le fondement et le telos de notre humanité –

Ocimum kilimandscharicum
Ocimum kilimandscharicum

Mon premier article sur la Tulsi fut publié en octobre 2015 : “L’Epopée des Cannabinoïdes Védiques: de la Tulsi à la Ganja”. Et c’est cet essai qui, alors, m’a propulsé illico vers la création de xochipelli.fr, un site consacré au Cannabis, et aux neurognostiques sérotoninergiques, et regroupant mes articles sur le chanvre/cannabis et mes traductions de quelques textes majeurs de Stephen Harrod Buhner sur le rôle de ces “enthéogéniques” dans la Biosphère.

Et aujourd’hui encore, j’écris sous la protection des Muses, les Muses des Tulsis et les Muses des Ganjas. Et pas une journée ne passe sans un gros pot de Tulsi tiède – et bien sûr sans une forte ration de pot bien vaporisée. Toutes deux plantes Rasayana.

Notre Mère qui est en Terre, donne-nous notre Tulsi et notre Ganja quotidiennes. Bios, de préférence.

Même si leurs ordres botaniques respectifs, Lamiales et Rosales, sont quelque peu éloignés sur l’arbre phylogénétique, leurs propriétés médicinales (ainsi que leur capacité de prospérer sur toute la planète) les désignent comme deux des meilleures plantes médicinales dans le palmarès mondial – et les meilleures tiennent dans une paume – avec comme compagne également, l’Ayahuasca (qui est plus un complexe botanique synergétique qu’une espèce donnée).

Aujourd’hui, la libre-circulation des semences de Tulsi, la vente libre de plantes séchées de Tulsi sans ordonnance officielle, au nez et à la barbe de l’Ordre des Pharmaciens,

il est vrai que la toute puissante Méga Distribution – Amazon et les autres Carrefours et Compagnies qui font dans le concept de “marché interdit” – avec un quart de siècle de retard – a tendance à imposer ses propres lois et à faire faire ce qu’elle veut en ligne, sur le web, ou en ligne dans les embouteillages des supermarchés.

Les contrôles fiscaux sont réservés pour le petit peuple pendant que le 1% qui contrôle 99% des ressources financières cache, ce qu’il a volé, dans les paradis fiscaux.

me convie à rappeler quelle fut la situation des plantes médicinales un quart de siècle en arrière. Lorsque nous avons créé le Laboratoire Elixirs Floraux Deva en 1987, les Fleurs de Bach étaient utilisées en catimini par une poignée d’homéopathes. C’est ma traduction d’ouvrages anglais, et publiés par le Souffle d’Or d’Yves Michel, qui a permis la diffusion de ces Elixirs Floraux à un très large public. Lorsque nous avons introduit en 1994, avec Terre de Semences, des semences de plantes médicinales inconnues en France telles que la Tulsi et les Agastaches,

et autres Fabacées se déclinant en Desmodium, Desmanthus, Psoralea… contenant du DMT, du N,N-Dimethyltryptamine, la molécule spirituelle – comme l’appellent les chercheurs en pharmacologie enthéogénique qui ont soulevé le voile d’Isis.

quelques passionnés acharnés commençaient juste à régénérer des écoles d’herboristerie, une discipline exterminée par le Maréchal Pétain lors de la création de sa triplette mafieuse au service de la Pétrochimie : les Ordres des Médecins, des Pharmaciens et des Vétérinaires – en 1941, l’année également de la création du GNIS, l’ennemi archi-historique de Kokopelli. La liberté des semences – et donc la liberté de la chaîne alimentaire – ainsi que la liberté des plantes médicinales constituent le même combat contre les mêmes multinationales mortifères.

La mafia pharmaceutique a bloqué l’accès pour le peuple à de l’alcool digne de ce nom, l’accès à de l’alcool permettant de confectionner des teintures-mères qui se gardent éternellement et qui confèrent une autonomie médicinale aux familles.

Aux USA, dans n’importe quel magasin bio, les clients ont accès à une centaine de teintures-mères alcooliques d’espèces médicinales. Des espèces médicinales provenant des pratiques médicinales millénaires de l’Ayurveda, de la Médecine Traditionnelle Chinoise, de la Médecine Tibétaine ou de la Pharmacopée Amérindienne.

Sur la côte ouest des USA, l’alcool bio à 95° – à base de blé, de raisin ou de maïs –  est disponible pour 35 dollars le litre.

A qui profite, en France, le contrôle/interdiction de l’Etat concernant l’alcool ?  En premier lieu, cette prohibition profite à la Mafia Pharmaceutique.

Dix/quinze années en arrière, je plaidais pour la constitution en France d’une fédération de groupes luttant pour la liberté des semences, la liberté des plantes médicinales, la liberté du Cannabis, la liberté de l’Ortie, la liberté de la Stevia, la liberté des patients face aux vaccinalistes hystériques, etc. En vain.

Nombreux sont les poltrons, dans ce pays, terrorisés/assiégés qu’ils sont par les Autorités criminelles – qui ne siègent qu’au coeur d’un vide d’autorité naturelle, pour ne pas évoquer un vide intégral d’autorité spirituelle.

Se rappelle t-on du procès contre le Biotope des Montagnes, à Nîmes, en 2005, qui distribuait de la prêle ? Aujourd’hui, en 2017, 23 années après notre introduction discrète des Tulsis en France, l’Etat Français va-t-il attaquer Amazon – pour exercice illégal de la pharmacie – qui la commercialise en ligne ? La Tulsi constitue l’une des plantes les plus efficaces contre le cancer et autres pathologies de dégénérescence. Nous le disons et nous le répétons. Ce que ne fait pas le site marchand d’Amazon qui se contente, sans commentaires, de distribuer de la Tulsi (bio) directement en provenance de l’Inde.

Sur le plan thérapeutique, la Tulsi est une bombe et c’est l’une des plantes médicinales, de la Biosphère Gaïenne, qui pourrait, très aisément, faire sauter les fondations de la citadelle de l’Empire Pharmaceutique (la Terreur Chimique) dont la mission est de nécroser les peuples et de les empêcher de se soigner de toutes les pathologies induites par les 84 000 substances chimiques qui contaminent présentement l’entièreté de la planète.

Une Basilique organique et sensuelle à l’assaut de la citadelle de la Terreur Chimique !

Tulsi, la Manifestation de la Mère Céleste chez les Hindous

En Inde, Tulsi, Ocimum tenuiflorum, le Basilic sacré, est appelée la “Reine des Herbes”, “l’Incomparable”. C’est une plante extrêmement révérée d’un point de vue religieux et spirituel – d’où ses appellations Ocimum sanctum, basilic sacré, holy basil… Dans le “Devi Bhagavata Purana”, elle est considérée comme étant une incarnation de la Déesse Tulsi, l’une des consortes de Vishnu, et elle est utilisée systématiquement en offrandes dans les festivals et les rituels honorant Vishnu et ses avatars Krishna et Vithoba.

Dans l’un des mythes du Vaishnavisme, l’une des branches de l’Hindouisme, Tulsi est associée au “Samudra Manthana”, le grand brassage de l’océan cosmique par les divinités. A la fin de ce cycle, Dhanvantari émergea avec Amrita, l’élixir d’immortalité. Lorsque les démons tentèrent de subtiliser cet élixir, Vishnu le confia aux divinités et pleura de joie de l’avoir recouvré. L’une de ses larmes tomba dans l’Amrita et il en émergea Tulsi. Les dévots Vaishnava la considèrent comme une manifestation de la Divinité dans le royaume végétal. Tulsi est considérée comme l’interface entre le Ciel et la Terre: Brahma est dans ses branches, le Gangā coule dans ses racines, les divinités demeurent dans les feuilles… Le “Padma Purana” déclare que, lors de la crémation rituelle, si un défunt est brûlé avec des rameaux de Tulsi, il voyage instantanément vers la demeure de Vishnu.

Dans les jardins et les cours intérieures des familles de l’Inde, Tulsi siège toujours au coeur sacré. Pour toutes les familles de l’Inde, Tulsi est une manifestation de Notre Mère Divine qui est en Terre.

La Tulsi est mentionnée dans le “Charaka Samhita”, le plus ancien des trois antiques traités de l’Ayurveda, rédigé, au VI ème siècle avant EC, par Charaka, un très célèbre thérapeute surnommé l’Hippocrate de l’Inde. Elle est également mentionnée dans les autres traités médicaux, “Sushrutha Samhita”, “Ashtanga Hridayam”, “Ashtanga Sangraha”.

Dans la tradition Hindoue, Tulsi est appelé “Vaishnavi” (consacrée à Vishnu), “Vishnu Vallabha” (la bien-aimée de Vishnu),  “Haripriya” (la bien-aimée de Vishnu) et Vishnu Tulsi. Tulsi avec des feuilles vertes est appelée “Shri-Tulsi” (Tulsi favorable) – “Shri” étant également la consorte principale de Vishnu. Tulsi avec des feuilles vertes ou violettes et des tiges violettes est appelée “Shyama-Tulsi” (Tulsi sombre) et aussi “Krishna-Tulsi” (Tulsi de Krishna) parce que Krishna est de couleur bleue. Les variétés de type Krishna contiennent des anthocyanes.

Sa saveur est forte et astringente. Elle est consommée en poudre, en feuilles sèches ou fraîches. Dans certaines préparations médicinales, les graines sont tout autant utilisées que les feuilles. Ses graines sont parfois portées sur le corps en tant que charme de protection: la Tulsi est réputée purifier l’aura.

Certains érudits ont évoqué les effets psychoactifs de la Tulsi. En effet, elle est aussi “une plante à rêves” utilisée, depuis des millénaires, dans un mélange à fumer qui contient également les plantes suivantes : Hemidesmus indicus (Salsepareille de l’Inde),  Nelumbo nucifera (Lotus), Aegle Marmelos (Bael), Picrorhiza kurroa (Kutki) et Carthamus tinctorius (Carthame). Ce mélange fumé est réputé induire des visions et agir comme un catalyseur vers des états profonds de rêve éveillé. Selon les Traités Aurvédiques, « La Tulsi ouvre le coeur et le mental et distribue l’énergie d’amour et de compassion ». [31]

“une plante à rêves” qui est aussi utilisée par les Aborigènes d’Australie en tant que tonique pour soigner des fièvres [32] Depuis combien de dizaines de milliers d’années dans le temps linéaire ? Et depuis combien de cycles dans leur Temps de Rêve Aborigène ?

“une plante à rêves”, peut-être, car sa cousine Ocimum campechianum possède la réputation d’être utilisée par les Ayahuasqueros au Brésil

Des Tulsis sur tous les continents

Les espèces majeures de Tulsis – qui seraient originaires d’Afrique et d’Asie et qui sont réputées depuis des millénaires dans la Médecine Ayurvédique et la Médecine Traditionnelle Chinoise – se retrouvent, à l’état sauvage, sur tous les continents. Si l’on en juge par la présence de la coca et du tabac dans les pyramides d’Egypte, ou la présence d’amaranthes à grains et d’Annonacées de l’Amérique latine dans les Himalayas, cela fait sans doute des milliers d’années que les Tulsis abondent sur la planète entière.

Et peut-être même des dizaines de milliers d’années… si l’on en croit le tout récent article publié dans Nature et qui fait écho des découvertes archéologiques, à l’échelle planétaire, faisant remonter les débuts de l’agriculture à plus de 45 000 années en arrière. [22]

Et qu’advient-il donc de la très célèbre Révolution Néolithique, 12 000 années dans le passé, assénée à grands coups de bible néo-darwinienne dans le cerveau de pauvres enfants sans défense ?

En fait, pour ce qu’on en sache, les Tulsis croissent peut-être sur tous les continents depuis des millions d’années. Qui aujourd’hui peut expliquer que les diverses espèces d’agastaches – d’autres bombes médicinales anti-cancer – sont toutes originaires des Amériques sauf une, Agastache rugosa, originaire d’Asie – et l’une des plantes majeures de la Pharmacopée Chinoise ?

Tout comme les recherches de notre ami Mushroom / Alan Kapuler l’ont prouvé dans les années 1980, il ne suffit pas de parler de nutrition d’une espèce potagère mais il faut pouvoir la mettre en valeur dans ses acides aminés libres, qui varient en fonction des variétés, pour en apprécier véritablement les qualités nutritionnelles et médicinales. Il en est de même pour les diverses espèces de Tulsi, Ocimum kilimandsharicum, Ocimum sanctum, Ocimum gratissimum, Ocimum americanum, etc – et d’ailleurs les variétés d’Ocimum basilicum sont également qualifiées de Tulsi en Inde. Leurs huiles essentielles (composant environ 1 ou 2% de la bio-masse) sont drastiquement différentes en fonction des écotypes, au sein de la même espèce, croissant sur les divers continents. On ne peut donc que décliner les qualités médicinales afférentes à des chemotypes, au sein d’une espèce d’Ocimum, et non pas afférentes intrinsèquement à cette espèce botanique.

Cependant, aujourd’hui, même si les Tulsis commencent à éveiller les convoitises, on n’en est pas encore à la manne financière que représentent pour la Mafia Pharmaceutique le cannabis et l’industrie des cannabinoïdes – ce qui explique les quelque 35 000 études scientifiques publiées à leur sujet.

Ainsi, les études portant sur les Tulsis, par comparaison, sont très peu nombreuses. Dans le cas d’Ocimum gratissimum, par exemple, personne ne peut donc véritablement affirmer que les divers chemotypes analysés (en Inde, au Cuba, au Brésil, au Bénin…) correspondent à des écotypes qui ont co-évolué de façon parallèle parce que séparés par de grandes distances géographiques. En effet, la mise en valeur récente de six chemotypes complètement différents d’Agastache rugosa dans des plantes provenant de 16 régions différentes de Corée du sud [23] (sur une surface d’un sixième de la France) nous induirait à penser que rien n’est codifié dans le monde du vivant selon les formats qui protègent le mental occidental (à son insu ?) de toute remise en question des Autorités auto-proclamées. 

Et quel que soit le type dominant des très diversifiés chemotypes au sein des diverses espèces, les Tulsis sont des plantes médicinales très précieuses – au vu de l’état sanitaire catastrophique de la population humaine. [19]

Je vais présenter, pour la suite, diverses espèces d’Ocimum considérées comme Tulsis dans le sous-continent de l’Inde ou en Asie. Et qui sont utilisées médicalement sur tous les continents de la planète. Dans le cadre limité de cet article, déjà très long, je ne vais pas évoquer le thème médicinal, variétal, chemotypique et botanique du basilic doux, Ocimum basilicum, car cela demanderait un article en soi. Je ne vais pas évoquer non plus Ocimum africanum qui est une espèce très proche d’Ocimum americanum – et à cause de la confusion en Asie entre ces deux espèces et le synonyme Ocimum canum. Tout cela fera l’objet d’un prochain article intégrant, également, les Ocimum des Amériques latines, tels qu’Ocimum selloi et Ocimum campechianum.

Tout le reste de cet article est donc très médical et pharmacologique mais on ne peut pas faire l’économie de l’analyse des chemotypes des plantes médicinales lorsque l’on souhaite les utiliser au mieux de leurs qualités médicinales.

Ocimum pollini-coccineo

C’est la Tulsi au pollen rouge que nous distribuons, en France, depuis 1994. Cette Tulsi a été introduite  aux USA par Abundant Life Seed Foundation, Frank Morton (Wild Garden Seeds) et Mushroom (Peace Seeds) dans les années 80 sous le nom de “basilic sacré” avec pour dénomination spécifique Ocimum sanctum/Ocimum tenuiflorum. L’an passé, à la suite de quelques journées d’investigations botaniques et taxonomiques, j’ai pu prouver que cette Tulsi n’appartenait pas à l’espèce Ocimum sanctum – et que donc, elle n’était pas originaire de l’Inde – et que les appellations Tulsi Rama (en fait, Ocimum gratissimum) et Tulsi Kapura (en fait, Ocimum kilimandscharicum), que l’on trouve chez certains semenciers, sont tout aussi erronées. 

Tulsi au pollen rouge
Tulsi au pollen rouge

C’est une problématique d’autant plus complexe que cette Tulsi au pollen rouge a été renommée aux USA, depuis quelques d’années,  “Spice” et “Blue Spice” – c’est ce que nous venons de découvrir en cultivant la Tulsi Blue Spice à la ferme de Kokopelli cette année. Certains semenciers présentent “Spice” et “Blue Spice” comme Ocimum americanum, ce qui est également erroné.

Alan Paton, du Jardin Botanique de Kew en Angleterre – qui est l’auteur de différentes clés botaniques permettant de distinguer la cinquantaine d’espèces d’Ocimum sur la planète – a confirmé mes conclusions quant à cette Tulsi inconnue et évoqué le fait que c’était peut-être un écotype d’Ocimum africanum ou un hybride interspécifique entre Ocimum africanum et Ocimum basilicum. Les analyses génétiques, réalisées par Shu-Yun Chen et al, [34] ont prouvé, tout d’abord, que “Spice” et “Blue Spice” étaient des variétés identiques et, ensuite, que ces deux basilics forment un groupe génétique totalement séparé des trois autres groupes composés des espèces Ocimum basilicum, Ocimum americanum, Ocimum tenuifolium et Ocimum gratissimum.

Tulsi au pollen rouge. Photo de Laetitia Guillet
Tulsi au pollen rouge. Photo de Laetitia Guillet

Le mystère reste complet dans la mesure où l’on ne connait pas d’écotypes d’Ocimum africanum avec du pollen de couleur rouge brique alors que cette couleur de pollen caractérise, très précisément, l’espèce Ocimum kilimandscharicum. On ne connait pas, d’ailleurs, d’autres écotypes, au sein des autres espèces majeures de Tulsis, qui se caractérisent par du pollen rouge.

Se pourrait-il, donc, que la Tulsi au pollen rouge soit issue d’une hybridation interspécifique impliquant plutôt Ocimum kilimandscharicum ? La variété Israélienne Magic Mountain présentée comme Ocimum  basilicum – mais en fait un hybride avec Ocimum kilimandscharicum – possède un pollen de couleur rouge brique. Ou se pourrait-il, encore, que cette Tulsi soit une espèce subtropicale, en soi, non découverte – et non nommée en tant qu’espèce dans son propre biotope – mais transmise au petit bonheur des échanges de semences?  Pouvons nous proposer, en attendant des analyses complémentaires, d’appeler cette espèce Ocimum pollini-coccineo – l’Ocimum à pollen rouge ?

Tulsi au pollen rouge avec pollinisateur
Tulsi au pollen rouge avec pollinisateur

Quoi qu’il en soit, il reste que cette Tulsi est l’une des plus faciles à cultiver dans les pays tempérés. Les plantes sont assez basses, avec un port très ramifié, et font environ 30/60 cm de hauteur à pleine floraison/fructification. Les fleurs sont de couleur mauve et blanche et la production de semences est abondante et rapide. Sa saveur est qualifiée de vanille ou de tutti-frutti. Les graines sont mucilagineuses. Si cette Tulsi est le fruit d’une hybridation interspécifique récente ou lointaine, il n’en transparait que très peu de variabilité sur le plan phénotypique.

Kokopelli va poursuivre l’enquête, dans le futur, concernant la nature spécifique de cette Tulsi au pollen rouge. En 2018, nous allons demander une étude précise de laboratoire sur la composition de l’huile essentielle extraite de ses sommités fleuries. De plus, nous avons requis auprès de la banque de semences des USA quelques dizaines d’écotypes d’Ocimum africanum, Ocimum americanum, Ocimum gratissimum, etc, que nous allons mettre en culture dans diverses zones climatiques afin d’en apprécier la diversité chemotypique.

Ocimum sanctum / Ocimum tenuiflorum

Cette espèce se nomme Tulsi, तुलसी. Et son appellation botanique est devenue Ocimum tenuiflorum

Les plantes font de 80 cm à 1m50 dans leur milieu naturel. Cette espèce se distingue aisément des autres espèces d’Ocimum de par le fait que le pédicelle de sa fleur est de la même longueur que le calice – qui est de plus glabre à l’intérieur. Les graines sont noires et ne sont pas mucilagineuses. Le pollen est de couleur jaune.

Pédicelle et calice d’Ocimum tenuiflorum. Photo de Laetitia Guillet
Pédicelle et calice d’Ocimum tenuiflorum. Photo de Laetitia Guillet

L’une des analyses du génome d’Ocimum sanctum, publiée en 2015, a mis en valeur sa très grande proximité phylogénétique avec Salvia miltiorrhiza – l’une des plantes, nommée Danshen, les plus réputées de la Médecine Traditionnelle Chinoise – qui était considérée comme ayant le plus petit génome (analysé) dans la Famille des Lamiacées. C’est maintenant le génome d’Ocimum sanctum qui détient ce record avec également le plus petit nombre de chromosomes. [21] Il contient six fois moins d’ADN qu’Ocimum gratissimum.

Les chemotypes d’Ocimum tenuiflorum sont extrêmement diversifiés en fonction des régions de provenance.

Une étude portant sur l’activité d’Ocimum tenuiflorum à l’encontre de trois bactéries (Staphylococcus aureus, Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa) a mis en valeur la présence de camphre (31,5%), d’eucalyptol (19%) et d’eugénol (14%) parmi 54 composants volatiles d’un écotype Australien d’Ocimum tenuiflorum. [35]

Dans une autre étude [36] portant sur l’analyse de deux écotypes Indiens d’Ocimum tenuiflorum (l’un vert et l’autre violet), la composition suivante fut mise en valeur : eugénol (67,4% et 72,8%), β-élémène (11,0% et 10,9%), β-caryophyllène (7,3% et 8,4%) et germacrene D (2,4% et 2,2%). [36]

Dans une troisième étude [37] portant sur l’analyse d’un écotype de l’Himalaya d’Ocimum tenuiflorum, la composition suivante fut mise en valeur : eugénol (23,6%), β-bisabolène (16,1%), α-humulène (14,0%), méthyl chavicol (10,5%), 1,8-cinéole (10,3%), and (Z)-β-ocimène (8,0%). [37]

Dans une quatrième étude portant sur un écotype de Cuba d’Ocimum tenuiflorum, la composition suivante fut mise en valeur: eugénol (34,3%), β-élémène (18,0%) et β-caryophyllène (23,1%). [39]

Nous pourrions continuer ainsi car la quinzaine d’études consultées donnent des prépondérances très variables en fonction des écotypes analysés (Cuba, Inde, Brésil, Nigeria, etc). Les composants les plus prépondérants sont les suivants : méthyl eugénol,  β-caryophyllène , (E)-caryophyllène,  eugénol,  β-élémène, β-bisabolene,  1,8-cinéole (eucalyptol), méthyl chavicol (estragole), isocaryophyllène, camphre.

Ocimum tenuiflorum. Photo de Laetitia Guillet
Ocimum tenuiflorum. Photo de Laetitia Guillet

Les analyses des chemotypes d’Ocimum sont d’autant plus délicates que des investigations récentes [38] prouvent que les composants majeurs varient dans leurs proportions en fonction des périodes de semis et de récolte. Ainsi une étude portant, en Alabama aux USA, sur trois écotypes d’Ocimum tenuiflorum de la banque de semences US (PI 652056, PI652057 et PI 288779) a mis en valeur deux écotypes prépondérants en eugénol et l’un prépondérant en β-caryophyllène (avec une récolte 30 jours après transplantation) mais ensuite prépondérant en eugénol (avec une récolte 60 jours après transplantation). L’un des deux premiers écotypes était à plus de 50% d’eugénol (avec une récolte 60 jours après transplantation) mais chuta de façon conséquente ensuite (avec une récolte 90 jours après transplantation) pour laisser monter le (trans)-β-guaiène. Sur les 26 composants analysés dans ces écotypes, l’eugénol, le β-caryophyllene, l’E-methylcinnamate et le (trans)-β-guaiene étaient les plus abondants.

En conclusion, au-delà de la dizaine de composants prépondérants (des terpènes et des phénylpropanoïdes) dans Ocimum tenuiflorum – et qui, certainement, confère une bonne partie des qualités médicinales de cette espèce – il en existe encore une cinquantaine de découverts qui ne peuvent que moduler les propriétés thérapeutiques, très nombreuses, de tel ou tel écotype.

En 2010, Pattanayak et al [3] ont rassemblé les conclusions d’une cinquantaine d’études pharmacologiques, réalisées en Inde, concernant Ocimum sanctum – et portant sur une vingtaine d’années – et mis en exergue ses propriétés antidiabétiques, cardioprotectives, vulnéraires, radioprotectives, hypolipidémiques, antioxydantes, antimicrobiennes, antibactériennes, antitumorales, anticancéreuses, gastroprotectives, immunomodulatoires, analgésiques, anthelmintiques, antiinflammatoires, antistress, régulatrices de la thyroïde, anticonvulsantes, régulatrices du système nerveux, antipyrétiques, etc. De plus, certaines études ont démontré son action contre la maladie sexuellement transmissible, Neisseria gonorrhoeae.

Toutes ces études pharmacologiques confirment l’utilisation pluri-millénaire des tradipraticiens du sous-continent Indien en ce qui concerne cette espèce médicinale hautement révérée: asthme, bronchite, lumbago, fièvres, diarrhées, pathologies cardiaques, maladies du système urogénital, pathologies de la peau, indigestion, refroidissements, malaria, morsure de scorpions, arthrite, etc. Et sans contre-indications et sans dangers pour les patients. [41]

Depuis 2010, de nouvelles études ont mis en valeur ses qualités médicinales dans le traitement des pathologies du foie et du système digestif [4] ; dans le traitement de l’arthrite [5] ; dans le traitement des maladies cardiaques [6]; dans le traitement des maladies respiratoires [7] ;dans le traitement du diabète [8], etc, etc.

En fait, ce sont des centaines d’études pharmacologiques qui ont été réalisées sur Ocimum tenuiflorum de par le monde et qui constituent la majorité des études sur les Tulsis. Marc Maurice Cohen en fait la synthèse dans son article de 2014 “Tulsi – Ocimum sanctum : an herb for all reasons”. [9] Ces investigations scientifiques révèlent qu’Ocimum tenuiflorum possède de multiples propriétés médicinales incluant : antimicrobiennes (incluant antibactériennes, antivirales, antifongiques, antiprotozoaire, antimalariales, anthelmintiques), anti-moustiques, antidiarrhéiques, antioxidantes, anti-cataractes, anti-inflammatoires, chemo-préventives, radio-protectrices, hépato-protectrices, neuro-protectrices, cardio-protectrices, anti-diabétiques, anti-hypercholestérol, anty-hypertension, anti-carcinogéniques, antipyrétiques, analgésiques, anti-allergiques, immunomodulatrices, anti-asthmatique, favorisant la mémoire, régulatrices du système nerveux central, anti-tussives, diaphorétiques, anti-thyroide, anti-ulcères, anti-émétiques, anti-spasmodiques, anti-arthritique, anti-stress, anti-coagulantes et anti-leucodermales.

Des études de laboratoire [10] [11] ont démontré que la Tulsi protège contre les lésions induites par des contaminants chimiques en accroissant le niveau de molécules antioxydantes (tel que le glutathione) ainsi que le niveau des enzymes antioxydantes (telles que la superoxide dismutase et la catalase) qui protègent les membranes et les organelles cellulaires à l’encontre des radicaux libres. La Tulsi, ainsi, prévient l’émergence de cancers en réduisant les lésions de l’ADN et en favorisant l’apoptose dans les cellules cancéreuses et pré-cancéreuses. De plus, la Tulsi favorise l’activité des enzymes de détoxication du foie (tels que les cytochromes P450) permettant ainsi d’excréter les métaux lourds, les substances radioactives et autres contaminants.

« Ces études attestent de la capacité de la Tulsi de prévenir des lésions du cerveau, du foie et des reins en protégeant à l’encontre des problèmes génétiques, cellulaires et immunitaires générés par les pesticides, les produits chimiques pharmaceutiques et industriels. Ainsi, il a été prouvé que la Tulsi protège à l’encontre des effets toxiques des produits chimiques industriels tels que le butylparaben, le tétrachlorure de carbone, le sulfate de cuivre et l’éthanol ainsi que des pesticides communs tels que le Rogor, le Chlorpyrifos, l’Endosulfan et le Lindane. La Tulsi protège également à l’encontre des effets toxiques de nombreuses substances pharmaceutiques incluant l’acetaminophen, le meloxicam, le paracetamol, l’haloperidol  et autres remèdes anti-tuberculiniques.

En sus de sa protection à l’encontre des produits chimiques toxiques, il a été démontré que la Tulsi protège contre les effets des métaux lourds tels que le plomb, l’arsenic, le cadmium, le chromium et le mercure ainsi que contre les effets toxiques des radiations. La Tulsi exerce son influence radio-protectrice en détruisant les radicaux libres et en réduisant les dommages chromosomiques et cellulaires oxidatifs induits par les radiations, diminuant ainsi les lésions des organes et favorisant la survie post-radiation chez les animaux sujets de ces expérimentations». [9]

Ocimum kilimandscharicum

Cette espèce se nomme Kapura Tulsi. Elle est à l’origine de la création de certains hybrides interspécifiques impliquant Ocimum basilicum, telle que la variété African Blue qui est stérile. Certains chercheurs étudient également la possibilité d’intégrer aux variétés classiques d’Ocimum basilicum la résistance au froid des écotypes d’Ocimum kilimandscharicum. [2]

Ocimum kilimandscharicum
Ocimum kilimandscharicum

En Afrique, c’est une culture qui se pratique jusqu’à 900 mètres d’altitude. Les plantes sont vivaces et sont généralement conservées pendant cinq années en champ. La productivité de feuilles sèches varie de 2,2 à 5,5 tonnes/hectare.

Les plantes font de 60 cm à 1m20 de hauteur. Les feuilles sont pubescentes. Le calice de couleur vert-gris est très pubescent. Les fleurs sont blanches avec un pollen de couleur rouge brique. Les graines noires sont mucilagineuses.

Ocimum kilimandscharicum
Ocimum kilimandscharicum

L’analyse d’un écotype du nord de l’Inde révéla, dans son huile essentielle, la présence prépondérante du camphre (64.9%), du limonene (8.7%), du camphene (6.4%) et du (E)-β-ocimene (3.0%).

L’analyse d’un autre écotype mis en exergue du linalool (le pourcentage variant de 45% dans les feuilles à 59% dans les fleurs) du camphre (17% dans les feuilles et 16% dans les fleurs) et du 1,8-cineole (10% dans les feuilles et 6,5% dans les fleurs). Les autres constituants de l’huile essentielle étaient les suivants: α-pinene, ß-pinene, myrcene, limonene, eugénol, ß-caryophyllene, α-humulene, camphene, γ-muurolene, etc.

L’analyse d’un troisième écotype donna les constituants suivants: camphre (44.3%), limonene (11.0%), 1,8-cineole (10.7%) et camphene (5.9%). [20]

En Afrique, les feuilles séchés sont utilisée pour protéger les récoltes de maïs et de sorgho contre le charançon du maïs (Sitophilus zeamais), contre le petit foreur des grains (Rhyzopertha dominica) et contre l’alucite, ou mite angoumoise du grain, (Sitotroga cerealella). [12] Elles peuvent être également actives à l’encontre du charançon du blé (Sitophilus granarius), du tribolium rouge de la farine (Tribolium castaneum) et du grand capucin des céréales (Prostephanus truncatus). [13]

Traditionnellement, cette espèce de basilic a été utilisée, en Afrique de l’est, de par ses vertus médicinales, pour les refroidissements, la toux, le bronchite, les douleurs abdominales, la diarrhée, la rougeole, les troubles du système nerveux, les tumeurs, les infections microbiennes, fongiques, etc… et également pour se protéger à l’encontre des moustiques.

L’huile d’Ocimum kilimandscharicum est l’ingrédient principal de Natureub, une gamme de produits médicinaux (onguents et crèmes) élaborée par l’Université de Nairobi au Kenya. Ces remèdes naturels sont prescrits pour les grippes, les refroidissements, les morsures, les douleurs musculaires, les rhumatismes, l’arthrite, la sciatique, etc.

Des études pharmacologiques ont mis en exergue son activité médicinale antioxydante, antimicrobienne (contre Staphylococcus aureus, Enterococcus faecalis, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa), antifongique (contre Aspergillus niger, Aspergillus fumigates, Candida albicans, Cryptococcus neoformans, Microsporum cassis, Sporotrichum schenkii) et contre les moustiques vecteurs de la malaria (Anopheles gambiae, Anopheles arabiensis, Culex quinquefasciatus).

Une autre étude [15] a comparé l’activité d’Ocimum kilimandscharicum, d’Ocimum tenuiflorum et d’Ocimum gratissimum à l’encontre de Bacillus cereus, Bacilus subtilis, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa et Aspergillus niger. Il s’avère, selon cette investigation, qu’Ocimum kilimandscharicum, possède une grande efficacité anti-bactérienne à l’encontre de Bacillus cereus, Bacilus subtilis, Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa tandis qu’Ocimum gratissimum est beaucoup plus actif contre le champignon Aspergillus niger.

Une étude a mis en exergue son activité anti-cancer, anti-inflammatoire et antioxydante, à savoir destructrice de radicaux libres. [69]

Ocimum gratissimum

Cette espèce se nomme Rāma Tulsi, राम तुलसी et Ban Tulsi, बन तुलसी (Hindi). Ajaka, Ajeka, Bilvaparni, Doshakleshi (Sanskrit). Ram Tulsi (Bengali). Ajavala, Rama Tulsi (Marathi). Nimma Tulsi, Rama Tulsi (Telugu).

Feuille d’Ocimum gratissimum
Feuille d’Ocimum gratissimum

Il existe deux sous-espèces chez Ocimum gratissimum: Ocimum gratissimum ssp. iringense et Ocimum gratissimum ssp. gratissimum. Cette seconde sous-espèce se divise elle-même en deux types : Ocimum gratissimum ssp. gratissimum var. macrophyllum (glabres sauf pubescence aux veines) et Ocimum gratissimum ssp. gratissimum var. gratissimum (pubescentes ou tomentoses sur les deux faces).

Les plantes peuvent atteindre trois mètres de hauteur. Il existe également une caractéristique botanique propre à cette espèce: lorsque la corolle a fané et que les graines commencent à se former, les deux lobes médians inférieurs du calice se rétractent vers le haut pour en occulter l’ouverture. Les graines ne sont pas mucilagineuses. Les fleurs sont blanches avec un pollen de couleur jaune.

Feuille d’Ocimum gratissimum
Feuille d’Ocimum gratissimum

En 2014, de Santana et al – lors d’une étude portant, au Brésil, sur les conditions optimales de séchage de cette Tulsi – ont mis en exergue qu’il n’existait que peu de différences entre un séchage à 30°C, à 40°C et à 50°C quant à la composition en huiles essentielles. [1] Lors de cette étude, c’est l’eugénol qui était le plus omniprésent dans cet écotype d’Ocimum gratissimum (de 81% à 83,50%), suivi des β-ocimenes (environ 12%). Les autres composants étaient en très faible quantité : mircene, sabinene, β-bourbonene, α-copaene, (E)-caryophyllene, Germacrene D, δ-cadinene…

Une autre étude portant sur la composition de l’huile essentielle de deux écotypes d’Ocimum gratissimum (de Sierra Leone et du Nigeria) a mis en exergue l’absence quasi totale d’eugénol avec, par contre, une prépondérance de thymol (60,5% et 42%) et très loin derrière un certain pourcentage de linalool, d’γ-terpinene et de β-selinene pour finir par une kyrielle d’autres composants – en fait, au nombre de 59 en ce qui concerne les composants analysés par cette étude et portant sur deux écotypes respectivement d’Ocimum gratissimum, d’Ocimum americanum et d’Ocimum basilicum. [14] Le chemotype thymol d’Ocimum gratissimum est prédominant en Afrique de l’ouest (Nigeria, Cameroun, Togo et Sao Tome). Il existe même un chemotype d’Ocimum gratissimum au Bénin contenant une proportion équilibrée de thymol / p-cymene / y-terpinene.

Une autre étude, encore, a découvert un chemotype d’Ocimum gratissimum avec comme composant essentiel le géraniol à raison de 83 à 88% en fonction des parties de la plante. Parmi, les 15 composants analysés, se trouvaient le γ-muurolene (1.58–3.88%), le β-caryophyllene (1.2–2.29%), le néral (1.35–3.82%) et le limonene (0.74–1.91%). [17]

Une étude portant sur 12 écotypes d’Ocimum gratissimum a mis en exergue 6 chemotypes strictement différents. 1. thymol / α-copaene. 2.thymol / p-cymene. 3. eugénol / spathulenol. 4. eugénol / γ-muurolene. 5. eugénol / thymol / spathulenol. 6. geraniol. [18]

Une autre étude encore a découvert un tout autre chemotype : gamma-terpinene (21,9%), β-Phellandrene (21,10%), Limonene (11,40%), γ-Terpinene (21,90%), Thymol (11,20%). [40]

Une autre étude présente la composition suivante: Z-β-ocimene (48,28%), β-Caryophyllene (3,06%), γ-Muurolene (9,32%), α-Farnasene (4,33%), Eugenol (25,02%).

Cette espèce médicinale a été traditionnellement utilisée dans le traitement de l’épilepsie, des maux de tête, des fièvres fortes, des diarrhées, des douleurs abdominales, des problèmes oculaires, des infections de l’oreille, de la toux, des troubles du système respiratoire, des convulsions, des maladies de la peau, des troubles de la menstruation, de la pneumonie, etc.

Des études pharmacologiques récentes ont mis en exergue son activité antibactérienne, antispasmodique, antidiarrhéique, antinociceptive, antiurolithiatique, anxiolytique et larvicidale.

Une étude réalisée dans le nord-est de la Tanzanie a mis en exergue que 70% des familles utilisent  principalement Ocimum gratissimum et Ocimum kilimandscharicum pour se protéger des moustiques (Anopheles arabiensis, Anopheles gambiae et Culex quinquefasciatus) et, dans une moindre mesure, la plante buissonnante Lantana camara et les arbres Azadirachta indica (le neem) et Eucalyptus globulus. [16]

Ocimum americanum

Cette espèce se nomme Vana Tulsi, Kali Tulsi (Hindi). Bana Tulsi, Gayā Tulsi, Nanda Baguli (Odia). Vana Tulsi, Aranya Tulsi, Vanabarbarika, Kshudraparna, Gambhira (Sanskrit). Kalo Tulsi (Bengali). Ran Tulsi (Marathi). Kukka Tulsi (Telugu) Nai Tulsi (Tamil).

Les plantes font de 20 à 90 cm de hauteur. Les feuilles sont glabres à l’exception des veines et des bordures avec des pétioles faisant jusque 2,5 cm de longueur. Les inflorescences font jusque 15 cm de longueur. Les calices bilobés sont verts, parfois veinés de violets et fortement pubescents. Les corolles de 5 mm sont blanches ou légèrement mauves, glabres avec quatre étamines aux filets glabres. Le pollen est de couleur blanche. Les graines sont noires et mucilagineuses.

Au Nigeria et au Cameroun, cette espèce est utilisée pour les fièvres en mélange avec Tabernaemontana brachyantha, une espèce contenant de l’ibogaine, de la voacangine, de la coronaridine, etc.

Au Gabon, durant les cérémonies d’Iboga, le corps nu des initiés est couvert d’une poudre composée de l’écorce de 12 arbres ou plantes dont Ocimum americanum.

Une étude réalisée à partir de deux écotypes du Nigeria et de la Sierra Leone [43] a mis en valeur une prépondérance de linalool (49,1% et 39,6% respectivement) confirmant certains chemotypes obtenus sur des écotypes en provenance du Cameroun, du Rwanda [47], du Brésil et du Bénin – à l’exception d’un écotype, dans ce pays, prépondérant en terpinen-4-ol. [42]

Les deux écotypes décrits au Cameroun sont, pour l’un, un type linalool (44,9%) et géraniol (38,2%) conférant un parfum dans la direction de la rose, de la lavande et du citrus et, pour l’autre, un type (les pourcentages étant exprimés pour les feuilles et fleurs) limonène (41,5% et 5,7%) ; 1,8-cinéole (10,1% et 18,5%); δ-cadinène (4,0% et 18,0%) ; α-pinène (4,7% et 10,2%) et α-terpinéol (6,9% and 6,4%), conférant un parfum dans la direction de l’eucalyptus et du citrus avec des arrières-notes chaudes et épicées de pinède et de cardinène. [44]

Jeferson Nacimiento, et al, ont décrit au Brésil [45] un nouveau chemotype consistant de méthylchavicol (de 46% à 63 % en fonction des années et des saisons) et de linalool (de 24% à 33 % en fonction des années et des saisons).

Dans une étude portant sur les Ocimum en Colombie, deux phénotypes principaux furent décrits pour Ocimum americanum: méthylecinnamate et caryophylène. [46]

Une étude réalisée au Tamil Nadu révéla la présence prépondérante de camphre (40%) parmi 36 composants volatiles. [48]

Une étude réalisée au Burkina Faso révéla la présence prépondérante de 1, 8-cineol (31,22%) et ensuite  de camphre (12,73%), de α-pinène (6,87%) et de trans α-bergamotene (5,32%). [49]

Certaines propriétés médicinales sont associées avec les flavonoïdes très présents dans certains écotypes, telle que la nevadensine qui possède une activité antioxydante.  Une étude a ainsi mis en exergue 69 composés dont des terpènes, des acides gras, des dérivés d’acides gras, des alcaloïdes, des phénol et des phytostérols.

En médecine traditionnelle, Ocimum americanum a été utilisé pour les refroidissements, les rhumatismes, les coliques néphrétiques, les problèmes respiratoires, les calcifications, les fièvres, les infestations parasitaires, la dysenterie.

Les investigations pharmacologiques modernes ont mis en exergue ses propriétés anti-virales, anti-fongiques, anti-inflammatoires [67], anti-bactériennes, [68] anti-inflammatoires et analgésiques [70].

Xochi, le 30 novembre 2017