Le Potager du Roi et le Jardin du Prince

Tom Wagner chez le Prince Jardinier

L’Association Kokopelli a le grand plaisir d’introduire, pour la première fois en France, l’oeuvre du célèbre obtenteur de tomates US, Tom Wagner, le créateur génial de la Green Zebra, de la Banane jaune, du Raisin vert, de Vintage Vine, de Green Sausage, de Green Bell Pepper, de Lime Green, de Schimmeig Creg, etc. Tom Wagner a créé, en effet, en 51 ans, des centaines de variétés de tomates mais également de pommes de terre. Il travaille actuellement sur une centaine de milliers de lignées de pommes de terre. Tom Wagner est un « free-breeder », ce qui veut dire que toutes ses créations sont dans le domaine public, libres de brevets.

Nous proposons un premier séminaire de 2 jours, animé par Tom Wagner, sur les thèmes de la création variétale de tomates et de pommes de terre, sur leur sélection, sur leur résistance aux maladies, etc. Ce séminaire aura lieu en septembre 2009 (et nous confirmerons les dates sous peu) au Jardin Conservatoire de la Tomate du Prince-Jardinier Louis-Albert de Broglie, au Château de la Bourdaisière, à Montlouis.

Tom Wagner sera en Europe pour au moins trois semaines et nous invitons toutes les associations et réseaux semenciers Français ou Européens à nous contacter pour l’organisation éventuelle d’autres séminaires ou de conférences.

Le venue de Tom en France sera l’occasion pour Kokopelli de lancer une nouvelle campagne, que nous mijotons depuis des années : celle de faire participer les jardiniers et les jardinières, les associations de jardins bios, partagés, etc, à la création variétale et à l’évaluation de lignées variétales (de tomates, de maïs doux, de pommes de terre…) dans divers terroirs. Nous souhaitons, par exemple également, retravailler avec des lignées de céréales « vivaces » ou en voie de « vivacité » (de seigle, de blé, de triticale) que nous avions commencé, à très petite échelle, à introduire de par le passé.

Nous souhaitons également travailler sur le concept d’un fonds de soutien financier à tous ces obtenteurs géniaux mais qui sont illustrement inconnus, et parfois même à la limite de la survie alimentaire parce que leurs créations sont dans le domaine public. De plus, qui voudrait soutenir un créateur de variétés de céréales vivaces ? (sûrement pas les lobbies de l’agro-alimentaire). Et qui voudrait soutenir un créateur de variétés de pommes de terre résistantes au mildiou ? (sûrement pas les pesticideurs).

Gageons que l’Etat Français, qui s’est engagé à réduire « prochainement » de 50 % l’usage des pesticides, sera totalement fasciné par de telles perspectives et potentialités !

Futiles Tutelles

Quant au Potager du Roi à Versailles, avons-nous crié au loup à tort ? Et bien, nous aimons l’espérer et même si ce n’est qu’un épiphénomène, au regard de tous les drames planétaires, nous accueillons avec joie le démenti « officiel » d’Antoine Jacobsohn, relayé sur les ondes par Alain Baraton, et sa proposition de distribuer l’ouvrage (impertinent s’il en est) « Semences de Kokopelli » dans la boutique du Potager du Roi.

Il faut dire que l’Association Kokopelli est relativement coutumière de tracasseries émanant des « tutelles ». La dernière en date remonte à l’automne 2008. Alors que nous nous étions mis d’accord avec le lycée agricole de Suscinio à Morlaix – seul lycée agricole ayant fait le choix de l’agriculture biologique en France – sa toute nouvelle directrice a fait volte-face, de manière soudaine et surprenante, dans le processus menant à la réservation définitive des locaux pour nos trois jours de formation en agro-écologie, à la fin juin 2009. Elle nous a ainsi fait savoir que ses « tutelles » du Ministère de l’Agriculture ne l’autorisaient pas à accueillir l’Association Kokopelli dans les locaux du lycée, même pour évoquer d’autres thèmes que celui des semences de Kokopelli, si impertinemment absentes du Catalogue Officiel. Ce lycée est pourtant adhérent de Kokopelli et se fournit en semences chez Kokopelli. Nous avons dû partir en quête d’une autre structure d’accueil alors que nos brochures avaient été imprimées. Et pourtant, quoi de plus naturel pour un lycée bio que d’accueillir une formation de 3 jours en agro-écologie, animée par Stéphane Fayon, un expert en la matière et qui oeuvre avec la Croix-Rouge Française sur des programmes de sécurité alimentaire en Asie du sud-est.

Au risque de réveiller des fantômes, n’ayons pas la mémoire courte : il y a quelques années, Kokopelli fut l’un des quatre lauréats nationaux de la Jeune Chambre Economique Nationale et, 48 heures avant la remise des prix à Besançon, une « tutelle » de passage intervint pour nous confisquer le prix. Et des témoignages de pressions du GNIS, nous en avons bien d’autres…

Des Directives de « conservation » qui ne conservent rien

Et pour rebondir sur les campagnes d’intoxication permanentes du GNIS et sur sa toute récente relative à l’application en droit Français (Journal Officiel du 6 janvier 2009) de la Directive Européenne de juin 2008 sur les « variétés de conservation », nous tenons, une fois de plus, à préciser que :

1. Cette directive ne concerne que les grandes cultures et les pommes de terre.

2. Cette directive est une gigantesque farce qui est décriée par tous les réseaux de semences paysannes en Europe.

Nous convions les personnes intéressées à relire l’analyse de Blanche Magarinos-Rey, l’avocate de Kokopelli.

Quant à la sempiternelle évocation par le GNIS de « son » catalogue pour variétés potagères « amateurs » de 1997, il n’est que de constater la distribution, par les grandes surfaces, de variétés « réservées à l’usage amateur » (mais néanmoins produites par des maraîchers professionnels) pour évaluer le sérieux de toute l’affaire. Sans doute une version « néo-néo » du néo-libéralisme !

Tom Wagner est éberlué d’apprendre que certaines de ses variétés du « domaine public » sont distribuées sans vergogne par les chaînes de supermarchés en France. Alors que l’argent du contribuable sert à financer la recherche « publique » de clones qui ont tout autant de saveur que du papier-mâché, les supermarchés distribuent des tomates « illégales » créées par des obtenteurs géniaux, inconnus et qui financent eux-mêmes leurs propres recherches ! On vit une époque formidable.

Terre Mère ? Qu’attendent les peuples pour se révolter contre l’interdiction de concocter un extrait d’ortie ou de prêle pour soigner les légumes de leur jardin, contre l’interdiction de sucrer leur tisane avec du Stevia, contre l’interdiction de cueillir des champignons dans les prés à l’automne, contre l’interdiction de donner ou d’échanger des anciennes variétés de blés, de tomates, de maïs ou de courges ? Nous exigeons un accès libre à toutes les richesses de la biosphère Gaïenne, à tous les dons de la Terre Mère. Maintenant. Et sans exception.